Spinoza et l'IVG

Questions touchant à la mise en pratique de la doctrine éthique de Spinoza : comment résoudre tel problème concret ? comment "parvenir" à la connaissance de notre félicité ? Témoignages de ce qui a été apporté par cette philosophie et difficultés rencontrées.
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hokousai
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Messagepar hokousai » 01 oct. 2010, 00:28

Certains d'entre eux (Singer, Tooley) sont même pour la permission de l'infanticide...


Je suppose que ce n'est envisageable que dans des cas très précis de non viabilité ou d 'anormalité grave .
La question est la même que pour les comas prolongés .
.......................................

Je voudrais bien savoir si la grande majorité des éthiciens écrivant dans ces revues sont pour l'avortement ou bien ne sont pas contre ( c'est différent )

Moi je ne milite pas pour l 'avortement (je ne suis pas pour )
Je ne suis pas contre (je n'y suis pas opposé) dans certains cas précis .

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Alexandre_VI
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Messagepar Alexandre_VI » 01 oct. 2010, 00:46

Cher Paul Herr Jean-Luc,

Je pense que tout le monde aura compris qu'être «pour l'avortement», c'est être pour la possibilité de le choisir et non pour la contrainte.

Je peux vous donner la référence de l'article de Tooley où il défend la moralité de l'infanticide (si vous lisez l'anglais).

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Messagepar hokousai » 01 oct. 2010, 01:22

cher Yves

La moralité ! C'est un bien grand mot .Je ne sais pas comment raisonne Tooley .

Je sais que tuer cela heurte le sentiment . Je sais par ailleurs que dans certain cas ,une certaine intelligence des choses incline à passer outre le sentiment .Il est bien évident que c'est ainsi que ça se passe dans les périodes tempérées ,c'est à dire hors des passions guerrières .
Il y a un sentiment( affect ) naturel et des circonstances qui incitent à le contrecarrer .

Vous mangez bien de la viande ! non ?
Avez -vous travaillé dans les abattoirs ?
Êtes -vous chasseur ?

Tel homme qui ne tuerait pas son chien ( oh non !) encore moins son enfant tue sans vergogne un cerf.
On a le meurtre à tous les étages et la condamnation morale universelle du meurtre .
Ou bien on se voile la face devant le paradoxe ou bien on essaie de raisonner sur les cas concrets qui posent problèmes .

L' IVG pose des problèmes ( apparemment tuer l'ennemi sur le champ de bataille pour le moment ne semble pas en poser , tuer des mammifères supérieurs non plus )

jean luc Hks

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Messagepar Alexandre_VI » 03 oct. 2010, 20:59

Cher Paul Herr Jean-Luc,

Je vais retrouver l'article de Tooley dans mes archives et poster un résumé sur ce forum... dans quelques jours.

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Messagepar aldum » 06 oct. 2010, 09:59

hokusai a écrit :On a le meurtre à tous les étages et la condamnation morale universelle du meurtre .
Ou bien on se voile la face devant le paradoxe ou bien on essaie de raisonner sur les cas concrets qui posent problèmes .

L' IVG pose des problèmes ( apparemment tuer l'ennemi sur le champ de bataille pour le moment ne semble pas en poser , tuer des mammifères supérieurs non plus )


Une même action est tantôt bonne, tantôt mauvaise, selon la nature de l'affect dont elle est issue; c'est donc l'affect qu'il faudrait « juger », plutôt que l'action elle-même, selon qu'il est source de tristesse ou de joie; mais ne faudrait-il pas juger aussi, pour chaque situation, tristesse et joie, qui, si elles sont « bonne » ou « mauvaise » par soi, peuvent contenir en partie leur contraire selon le contexte dans lequel elles se manifestent, et l'instabilité des affects qui les causent ? Et les sentiments de tristesse et de joie ne peuvent-ils pas être dits absolument bons que lorsqu'ils sont produits par la raison ? Et où situer sans aucun doute la raison dans les cas qui nous occupent ici ?
Et qui a prétendu que l'éthique était un art facile ?

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Messagepar Libr617 » 26 mars 2012, 23:40

Cher Hokusai,

Vous dites qu'apparemment tuer l'ennemi sur le champ de bataille pour le moment, ne semblerait pas poser de problème. Pas si sûr...

Depuis 1860 (Bataille de Solférino), des conventions internationales ont été rédigées. Leur philosophie est la suivante : le but de la guerre n'est pas de tuer l'ennemi mais de le mettre hors d'état de nuire ce qui est, vous en conviendrez, très différent.

Ces premières conventions ont été remplacées depuis par les fameuses conventions de Genève de 1949 qui ont été ratifiées par tous les Etats (à quelques très rares exceptions près). C'est la preuve que les mentalités ont évolué.

Est-ce que ces conventions sont respectées ? ça, malheureusement, c'est une autre histoire. Mais, les conventions de Genève de 1929 (au contenu très proche) ont été respectées par Hitler à l'égard des Etats qui les avaient ratifiées (conformément à ce qui se faisait à cette époque).

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Messagepar hokousai » 27 mars 2012, 00:09

à Libr617

Tapez sur Google: Hitler les conventions de Genève.

Personnellement tuer sur un champ de bataille me poserait un problème et c'est pour ça que je relève qu'apparemment ça n'en pose pas.

.................
Henry Michaux (Ecce homo)

<b>"Je n'ai pas vu l'homme répandant autour de lui l'heureuse conscience de la vie. Mais j'ai vu l'homme comme un bon bimoteur de combat répandant la terreur et les maux atroces.

Il avait, quand je le connus, à peu près cent mille ans et faisait aisément le tour de la Terre. Il n'avait pas encore appris à être bon voisin.

Il courait parmi eux des vérités locales, des vérités nationales. Mais l'homme vrai, je ne l'ai pas rencontré".</b>

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Messagepar Libr617 » 27 mars 2012, 11:17

A Hokusai,

Là où je suis, je ne peux consulter google. Je le ferai plus tard. J'imagine à l'avance ce que je pourrais y trouver...Il est hors de question pour moi de vouloir défendre Hitler.

En revanche, je défends du mieux que je peux, le droit international. Et on cite souvent cet exemple pour montrer non pas qu'Hitler était un bon samaritain mais qu'il avait mieux traité les prisonniers de guerre des nations ayant ratifié les conventions de 1929 que ceux ressortissant de nations qui ne les avaient pas ratifiées telle que l'URSS. Autrement dit, si même Hitler a (en partie) respecté ces conventions, ce serait la preuve de leur utilité et de l'utilité, d'une manière générale, des conventions de ce type. Evidemment, cela ne résout pas le problème.

Tuer, d'une manière générale, que ce soit des animaux ou des hommes, sur un champ de bataille ou ailleurs, me pose problème également.

Très jolie citation de Michaux.

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Messagepar bardamu » 27 mars 2012, 12:09

Libr617 a écrit :(...à

En revanche, je défends du mieux que je peux, le droit international. Et on cite souvent cet exemple pour montrer non pas qu'Hitler était un bon samaritain mais qu'il avait mieux traité les prisonniers de guerre des nations ayant ratifié les conventions de 1929 que ceux ressortissant de nations qui ne les avaient pas ratifiées telle que l'URSS..

C'est tout de même assez original de se servir d'Hitler pour défendre le droit international...
Je ne sais pas ce que vous appelez "mieux traité", mais il m'étonnerait que les nazis aient fait un quelconque traitement privilégié en raison des conventions internationales. Peut-être que la vieille école de guerre à la prussienne imposait un respect "chevaleresque" envers l'adversaire mais ça ne venait pas de l'esprit nazi. Si il y a bien une chose dont un nationalisme raciste doit se moquer c'est les conventions internationales sur le traitement de la personne humaine.

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Messagepar hokousai » 27 mars 2012, 14:35

à Libr617
Hammerstein ce très beau livre de Hans Magnus Enzensberger montre la différence d'état d'esprit entre certains officiers de la Wehrmacht et les nazis.http://www.telerama.fr/livres/hans-magnus-enzensberger-hammerstein-ou-l-intransigeance-une-histoire-allemande,54105.php
(La figure de Ernst Junger souvent évoquée est plus ambigue.)
La Wehrmacht commit néanmoins des crimes de guerre.

Des considérations de politique étrangères, il y en eu de la part des nazis .
Les prisonniers Français serbes et polonais furent mieux traités que les russes, c est avéré, par soucis ou ruse, mais pas par respect des conventions signées. (Ils les respectaient sans les respecter)

Les prisonniers polonais furent vite d'ailleurs dépossédés de leur droits (comme les russes).
Les russes étaient l'ennemi principal (conventions ou pas ). La condition des prisonniers russes fut particulièrement catastrophiques.

Je suis comme vous un fervent partisan du droit international ET surtout des moyens de l'appliquer.
La catastrophe européenne s' est vue prolongée par un déni de justice au vu du nombre d'assassins nazis qui y échappèrent.

http://www.youtube.com/watch?v=rCYyZPQqA3A" le documentaire s'attache au parcours fusionnel de Lili Jacob et son album, s'attarde sur leur rôle pendant le procès de Francfort en 1961. Constatant qu'en dépit de leur participation à la solution finale les officiers SS d'Auschwitz n'écopèrent que de peines de façade, avant de reprendre leur petit boulot d'employé de banque ou de garagiste. Même si, dans l'album de Lili Jacob, leur faute est ineffaçable."
Modifié en dernier par hokousai le 03 avr. 2012, 01:36, modifié 1 fois.


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