Spinoza et les sciences sociales

Questions touchant à la mise en pratique de la doctrine éthique de Spinoza : comment résoudre tel problème concret ? comment "parvenir" à la connaissance de notre félicité ? Témoignages de ce qui a été apporté par cette philosophie et difficultés rencontrées.
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Louisa
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Spinoza et les sciences sociales

Messagepar Louisa » 11 oct. 2010, 02:18

Pour info.

http://sophiapol.hypotheses.org/1966?lang=es_ES

Au moment où plusieurs travaux mettent en évidence la fécondité du dialogue entre la pensée de Spinoza et les sciences sociales (on pense notamment au colloque « Spinoza et les sciences sociales » du 9 avril 2005, et au livre collectif Spinoza et les sciences sociales dirigé par Yves Citton et Frédéric Lordon), cette journée d’études s’attache plus particulièrement à explorer la fonction critique de ce dialogue. Il s’agit donc de mettre les ressources de la philosophie classique au service d’une élucidation critique de certains présupposés théoriques des travaux en sciences sociales : l’anthropologie, la sociologie, la science politique, l’économie, la psychanalyse, etc…

Ce dialogue critique sera organisé selon deux axes transversaux : la matinée se penchera plus spécifiquement sur les logiques de socialisation, le rapport de l’individu au collectif. Ici le dialogue avec l’anthropologie et la psychanalyse sera privilégié. L’après-midi sera consacrée à l’élucidation de la relation que les institutions et les passions entretiennent. Si l’on peut concevoir que les institutions politiques donnent forme, une forme viable, au jeu des passions, la lecture spinoziste permet d’interroger la manière dont les passions “informent” les institutions, c’est-à-dire, comment ces passions peuvent les faire naître et comment la vie des institutions même se trouve conditionnée par ce jeu des passions.

Cette journée d’études est organisée par le département de philosophie de l’Université François-Rabelais de Tours et le laboratoire Sophiapol (Paris Ouest Nanterre La Défense), avec le soutien de l’Ecole Doctorale 139.
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Date :
vendredi 22 octobre 2010 de 10h30 à 18h30

Lieu :
Université François Rabelais de Tours
Site François Clouet
Salle : Auditorium
5, Rue François-Clouet
37000 TOURS
téléphone du département de philosophie : 02.47.36.77.20
Plan des sites de l’Université (cliquer sur “département de musicologie” sur le plan)

Organisation et contacts :
laurent.gerbier@sfr.fr
eva.debray@gmail.com
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Programme :

MATINEE : Comment définir le “collectif ” ?
Président de séance : Frédéric Lordon
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10h30-10h45 : Introduction à la journée
10h45-11h45 : Kim Sang ONG-VAN-CUNG (Univ. de Poitiers), « Comment comprendre le désir d’être comme désir constitutif de l’homme ? Spinoza et Butler »
11h45-12h45 : Pierre-François MOREAU (ENS Lyon) : « Peut-on parler d’une anthropologie culturelle chez Spinoza ? »
pause déjeuner
..

APRES-MIDI : Les institutions au prisme de la logique des passions
Président de séance : Laurent Gerbier
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14h30-15h30 : Frédéric LORDON (CNRS, CESSP-CSE, Univ. Paris 1) : « La science sociale comme scientia affectuum »
15h30-16h30 : Eva DEBRAY (Univ. Paris Ouest, Tours): « L’imitation des sentiments : une critique spinoziste de l’approche de René Girard »
pause café
17h00-18h00 : Christophe MIQUEU (IUFM Bordeaux) : « Des luttes sociales en démocratie, Pettit face à Spinoza : de la contestation au conflit »





Présentations des interventions :

Comment comprendre le désir d’être comme désir constitutif de l’homme ? Spinoza et Butler
Kim Sang Ong-Van-Cung

Je propose une lecture de l’étude de Judith Butler, « The Desire to Live: Spinoza’s Ethics Under Pressure », dans Politics and the Passion (1500-1850), V. Kahn, N. Sacamano, D. Coli eds., Princeton University Press, 2006. Je voudrais envisager comment le conatus est interprété par Butler, et déjà par Althusser, comme désir de persévérer dans son être qui doit être entendu comme un désir d’être socialement assigné, et d’avoir une identité sociale reconnaissable. Le conatus permet en effet de rendre compte de l’attachement inconscient des hommes à leur servitude, mais il illustre aussi de la puissance d’agir collective.
Je voudrais montrer sur quoi butte l’interprétation butlérienne du conatus quand elle veut rendre compte de la puissance d’agir (agency) des sujets sociaux. Cela me permettra de me demander quel concept de sujet social peut être présent dans les textes de Spinoza et comment il doit être pensé et, si pour le penser, le conatus ne doit pas plutôt être relayé par la richesse de la notion d’affects sociaux. La question de l’imitation des affects sera comparée au processus identificatoires, à la fois psychiques et sociaux, dans la psychanalyse.
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Peut-on parler d’une anthropologie culturelle chez Spinoza ?
Pierre-François Moreau

Au croisement de l’anthropologie et de la psychanalyse, le culturalisme de Linton et Kardiner a diffusé au XXe siècle l’idée que chaque culture produit la personnalité des individus qui y naissent et y sont éduqués. Le regard de Spinoza sur l’ingenium de chaque nation pose des questions à la fois sur la spécificité de chaque peuple, sur le caractère durable de cette configuration, et sur la façon dont les individus sont façonnés par cet ingenium. Comment une telle problématique est-elle possible dans une philosophie qui affirme que “la nature ne crée pas de peuples” ?
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La science sociale comme scientia affectuum
Frédéric Lordon

Après les avoir soigneusement tenues à l’écart, pour des raisons qui leur étaient à chacune propres, les sciences sociales s’intéressent à nouveau aux « émotions » – et, quitte à reprendre une figure un peu usée (à force d’avoir servi), il est possible que les sciences sociales soient à la veille d’un « tournant passionnel ». Le virage est cependant négocié dans une certaine approximation conceptuelle, comme en témoigne le flottement des définitions de sa catégorie centrale, à savoir les « émotions ». Renvoyant au même ordre de phénomènes, la philosophie de Spinoza offre, notamment autour du doublet conceptuel « conatus-affect », un cadre théorique très rigoureusement construit et très susceptible d’être mis au travail sur les objets propres des sciences sociales. Le monde social-historique n’est alors pas autre chose que le déploiement de la vie passionnelle collective en ses mises en forme institutionnelles. Et la science sociale n’est pas autre chose en dernière analyse qu’une scientia affectuum. Une telle science sociale (spinoziste) tient alors à l’affirmation de quatre principes :

1) le conatus est la force motrice fondamentale dans le monde social-historique (ou, pour mieux dire, dans la partie social-historique de la nature), la raison même pour laquelle il se passe quelque chose plutôt que rien
2) les affects sont les pilotes du jeu des puissances, il n’est donc pas de phénomène du monde social qui ne renvoie à un certain jeu d’affects et qui ne puisse (et ne doive) être analysé en ces termes
3) les affects sont toujours informés par les institutions et les structures
4) institutions et structures peuvent elles-mêmes être analysées comme des formations affectives collectives.

À défaut de montrer une science sociale spinoziste au travail sur des objets particuliers (comme la monnaie, ou le rapport salarial par exemple), il sera au moins possible de montrer comment sa perspective propre l’aide déjà à se tirer de toute une série d’antinomies improductives comme : le rationnel vs. le passionnel, l’idéel vs. le matériel, ou bien structure vs. agence.
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L’imitation des sentiments : une critique spinoziste de l’approche de René Girard
Eva Debray


René Girard a affirmé que, jusqu’à lui, aucun philosophe n’avait vu l’importance à accorder au principe d’imitation, plus spécifiquement au principe d’imitation du désir, pour comprendre les comportements individuels et la logique des relations interhumaines. On ne peut dès lors qu’être frappés par les fortes convergences que présentent les analyses proposées par Girard et celles développées par Spinoza.dans le troisième livre de l’Ethique et dans le Traité politique. On constate en effet tout d’abord une forte convergente quant à la fonction qu’ils attribuent tous deux à ce principe d’imitation. Ce principe leur permet notamment de remettre en cause deux forts présupposés théoriques encore prégnants dans le champ des sciences sociales : d’une part, une conception atomiste du social, selon laquelle notre relation à autrui n’entrerait nullement en compte dans la détermination de nos actions, si ce n’est par un calcul d’intérêt ; d’autre part, l’hypothèse contractualiste de l’origine de l’ordre social. En effet, ce principe d’imitation joue un rôle majeur dans leur critique de cette hypothèse, dans la mesure où il leur permet de montrer comment des institutions régulatrices peuvent naître du seul jeu des passions, et non d’un accord volontaire issu de la raison. Par ailleurs, ces convergences se révèlent également dans le détail de leurs analyses sur les effets de ce principe d’imitation : ces auteurs placent par exemple tous les deux à l’origine de l’ordre social un mécanisme de « lynchage collectif ».

Malgré ces convergences, on s’attachera à mettre en lumière les divergences entre ces deux conceptions, et plus précisément les faiblesses de la conception girardienne de l’imitation, qu’une lecture de Spinoza permet de révéler : on se penchera tout d’abord sur la description des relations interhumaines que Girard déduit du principe d’imitation. On montrera que Girard occulte les effets de coopération produits par l’imitation, et ce, en raison d’une conception pauvre du désir et d’une absence d’investigation sur les fondements de l’imitation des sentiments. Dans un second temps, on pointera une difficulté présente dans l’explication girardienne du phénomène du lynchage collectif. Ici encore une investigation sur les fondements de l’imitation des sentiments, telle qu’elle est menée par Spinoza, nous semble être une voie permettant de sortir de l’impasse girardienne.
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Des luttes sociales en démocratie. Pettit face à Spinoza : de la contestation au conflit
Christophe Miqueu

Spinoza appartient à sa manière à la tradition républicaine, dont Pettit a bien montré comment elle structurait toute une partie de la pensée occidentale concernant la liberté commune. Mais à la différence du républicain Pettit, le républicain Spinoza n’a pas connu le tournant délibératif et sa conception rationalisante de l’articulation entre l’individu et la communauté. Confronter Spinoza et Pettit permet alors de mettre en tension le néorépublicanisme encore imprégné de l’idéal anthropologique rationnel issu des républicains anglais et de repenser la démocratie dans sa dimension fondamentalement agonistique et passionnelle. L’enjeu pour Spinoza n’est pas d’autoriser la possibilité de la contestation pour garantir l’idéal de non-domination. Il est de montrer que l’espace démocratique, comme tout espace politique, est un espace de luttes avant d’être un espace de débats. Avant toute recherche de consensus existe le dissensus dans la communauté politique. C’est alors la notion spinoziste de multitude qui se met à jouer un rôle central, y compris dans la réflexion institutionnelle, en tant qu’agent collectif du politique primant sur l’individu qui se croit capable de loi et de consentement.

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Messagepar Miam » 11 oct. 2010, 12:07

Je répète que cette récupération d'un Spinoza mal digéré est sans aucun intérêt excepté pour une sociologie agonisante en mal d'inspiration.
On veut nous apprendre que le social est affectif. Suprise ! Il faut être prix Nobel pour saisir cela !
On veut nous faire croire que le mimétisme est le moteur principal des relations entre les conatus chez Spinoza. Ce qui est faux !
Enfin, on veut rabattre la liberté spinozienne sur la "liberté comme non domination" de Pettit, ce qui est un non-sens car la liberté spinozienne ne pourrait être une simple négation. Au contraire, c'est l'agir lui-même.
Pourquoi aller s'ennuyer à ce genre de conférences sinon pour remplir les poches des bavards et permettre à leurs petites familles de prendre des vacances au club med, bien loin des problèmes sociaux ?

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Messagepar Ulis » 11 oct. 2010, 22:27

@miam
Vous vous discréditez !
Je connais personnellement 2 intervenants: F. Lordon et PF Moreau. Ce ne sont pas des amateurs. Moreau est sans doute celui qui a le plus travaillé sur Spinoza, et sa culture spinoziste est encyclopédique. Quant à Lordon, je vous invite, pour le fun, à lire "la pompe à phynances du diplo"
Je doute que ces 2 là se commettent avec des pieds nickelés !
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Messagepar Miam » 11 oct. 2010, 23:13

Ca c'est votre avis.
Tout ce qu'a fait Moreau, c'est tenter une analyse des premières pages du TRE, chose que personne n'avait fait avant lui.
Pour le reste il n'avance rien de nouveau. Sa lecture du signe spinozien (comme image d'image) n'est fondée sur rien, sauf peut-être justement sur le fait dissimulé que l'image de l'image, c'est le mimétisme.
Comme beaucoup de professeurs d'université il est tenu par la tradition de la corporation. Il doit encenser Matheron. Il doit se placer dans une chapelle qui existe déjà. Il ne doit surtout pas contredire la lecture de la majorité de ses collègues. Tout simplement parce que c'est son gagne-pain. Toute la "culture" philosophique universitaire est fondée sur l'argument d'autorité, a fortiori depuis les années nonantes qui annoncent la chute de la pensée philosophique académique dans le plus plat oscurantisme. Son carburant, ce sont les lecteurs naifs, prompts à se soumettre aux arguments d'autorité. Si Meschonnic se permet d'écrire que Moreau et Matheron sont nuls et que ce dernier ajoute "l'ennui jusqu'au crime", pourquoi ne pourrais-je pas me le permettre ?

Vous trouvez normal que Matheron fonde toutes les relations affectives humaines sur le mimétisme alors même qu'il n'analyse précisément pas la proposition 27 de la troisième partie de l'Ethique et sa démonstration qui explique ce qu'est le mimétisme ?
Moi pas.
Vous avez lu Matheron sur lequel se base toute cette conférence ?
Vous avez lu Moreau ?
Et Spinoza ? Je vous rappelle que Spinoza ne vivait pas de ses écrits philosophiques.

Quant à la sociologie, ce n'est tout simplement plus une science. Cela Foucault l'avait compris. C'est un ramassis d'emprunts sans fondement. Une "para-science" qui vit en parasite des vraies sciences et de la philosophie mal digérés. Comment une représentation humaine de représentations humaines pourrait-elle être scientifique ? Vous êtes-vous déjà posé cette question ?

Lire : cela veut dire saisir un texte en dehors de tout argument d'autorité. Les universitaires que vous respectez tant ne sont pas autres choses que des prêtres modernes prêts à mentir pour complaire au pouvoir qui les paie, oblitérer toute alternative et se sentir au chaud dans la communauté de leurs pairs. Qu'ils écrivent dans le diplo (journal de la gauche caviar bien pensante) ou non je m'en fouts. Les clercs d'une Eglise. Au mieux ses serviteurs, au pire ses collaborateurs. Mais sans doute n'êtes-vous jamais passé par l'université ni voulu jauger le parti-pris et la mauvaise fois de sa pauvre scolastique.

Bref : votre argument n'est qu'un argument d'autorité. Pour tout libre-penseur il ne vaut rien. Et tant pis pour les autres...

Et vive les pieds nickelés !

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Messagepar aldum » 12 oct. 2010, 09:01

Miam a écrit :Enfin, on veut rabattre la liberté spinozienne sur la "liberté comme non domination" de Pettit, ce qui est un non-sens car la liberté spinozienne ne pourrait être une simple négation. Au contraire, c'est l'agir lui-même.


d'accord avec vous si vous parlez de la définition de la liberté spinozienne, qui n'inclut que les idées d'action et d'affirmation; par contre, une définition, considérée dans toute sa rigueur, ne me paraît pas interdire d'accepter, à titre d'effets produits circonstantiellement, des conséquences telles que celle en rubrique ici;

(j'approuve, par ailleurs, votre refus de révérence envers les autorités intellectuelles intronisées, le refus, argumenté, me paraissant une attitude indispensable du philosopher)

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Messagepar AUgustindercrois » 12 oct. 2010, 11:13

Cher miam,

Une belle colère, de ta part. Je ne la partage pas, mais il y a du décalage, effectivement, entre ce que propose la recherche et ce qui est, en ce moment (20% de la population française très pauvre, qui ne mange plus correctement, 225 revenus des plus riches égalant 2,5 milliards des plus pauvres).

La question du "Comment agir?" se repose avec plus d'acuité.

Ce qu'écrit Lordon, souvent, est très intéressant, quand même, non? Tu ne le sauves pas un peu, ne serait - ce que pour cet article?

http://www.monde-diplomatique.fr/2010/02/LORDON/18789

Amitié spinozienne

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Messagepar Miam » 12 oct. 2010, 12:29

Je lis aussi le diplo. Le problème c'est la bonne conscience passive de son lectorat majoritaire et son style le plus souvent illisible pour le citoyen de base.
Je le lis surtout pour les articles concernant des pays étrangers qu'on oublie trop vite.
Je le lis également pour les rares propositions concrètes comme l'article de ce mois sur les retraites de Bernard Friot (qui certes est un sociologue mais cet article est du domaine économique, pas sociologique).

Le reste, on peut aussi bien s'en informer à travers la presse militante de gauche, la presse syndicale, sur le web ou en buvant un pot avec un bon délégué syndical, dans un style bien moins universitaire et ampoulé. S'il y a un spécialiste du style ampoulé pour une conclusion rachitique dans le diplo, c'est bien Lordon pour qui, visiblement, la longueur et la technicité d'un texte doit refléter la richesse de son contenu. Ce qui explique sans doute sa présence dans l'ennuyeuse secte des matheroniens. Comparez le court article de Friot et le roman fleuve de Lordon. Y a pas photo.

Aheu ? Tu n'es pas pour les pieds nickelés ?

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Messagepar AUgustindercrois » 12 oct. 2010, 21:08

Cher Miam,

Tu fais bien d'attirer mon attention sur les textes de Friot.

(Les pieds nickelés, très bons souvenirs de quand j'avais dix ans. Spino aurait pu les écrire.)

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Messagepar Ulis » 13 oct. 2010, 23:13

Ca c'est votre avis.
Tout ce qu'a fait Moreau, c'est tenter une analyse des premières pages du TRE,

La manière dont vous éreintez les auteurs précités avec de si étiques arguments est dérisoire.
Puisque vous me le demandez, oui, j'ai lu Matheron et, entre autres, suivi le séminaire TTP de Moreau à l'ENS.
Il n'y a pas de lecture "objective" de Spinoza. Chacun en a une interprétation personnelle: matérialistes ou spiritualistes et à divers degrés. Et d'ailleurs, les amis de Spinoza outre les philosophes, viennent d'horizons divers: médecins, économistes, sociologues, artistes...
Quant aux chercheurs, par nature, ils sont spécialisés: Lordon sur l'éco, Jaquet sur le corps... ce qui ne veut pas dire qu'ils en ignorent le reste !
Lorsqu'on a lu quantité d'ouvrages sur Spino, oui, on peut dire que certains auteurs sont indignes (je n'en cite qu'un car nul, pédant et plagiaire : A. Minc) mais pour Moreau et Lordon, vous ne convainquerez personne.
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Messagepar Louisa » 13 oct. 2010, 23:31

Ulis a écrit :Il n'y a pas de lecture "objective" de Spinoza. Chacun en a une interprétation personnelle: matérialistes ou spiritualistes et à divers degrés.


Je dirais qu'il y a quand même des lectures "raisonnables". Ce sont celles qui sont maximalement cohérentes et compatibles avec le texte original.

Cela signifie que si l'on n'est pas d'accord avec telle ou telle lecture, et si l'on veut que d'autres partagent ce désaccord, il faut citer l'auteur qui la propose texto, et montrer de façon rationnelle (= en argumentant) pourquoi cette thèse est contredite par tel ou tel passage du texte original.

On peut bien sûr préférer s'en tenir à des tirades moralisantes (le grand cri "pas bon!"), mais en règle général cela ne convainc que ceux qui étaient déjà convaincus, en effet.

Quant à Lordon: pour l'instant je l'ai lu trop peu pour pouvoir en dire quelque chose (disons que ce que j'en ai lu ne m'a pas trop intéressé ... faut que je m'y mette un peu plus sérieusement un jour).


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