Spinoza et les sciences sociales

Questions touchant à la mise en pratique de la doctrine éthique de Spinoza : comment résoudre tel problème concret ? comment "parvenir" à la connaissance de notre félicité ? Témoignages de ce qui a été apporté par cette philosophie et difficultés rencontrées.
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hokousai
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Messagepar hokousai » 01 nov. 2010, 11:47

à miam

sur Matheron (que je n'ai pas lu et que je m'abstiendrai donc de commenter )

Je le cite Alexandre MATHERON : A partir de 1957. Je n’étais plus au Parti. J’y suis revenu ensuite, de 64 à 78 ; mais toutes mes sympathies allaient aux oppositionnels, aussi bien à Althusser qu’à Labica et à mes élèves et anciens élèves de la revue Dialectiques. Je restais simplement marxiste dans un sens large.
http://hyperspinoza.caute.lautre.net/article.php3?id_article=939
.................................

Pour moi le traité politique n' est pas exceptionnel alors que l'Ethique l'est .
.................................

Comme je n'ai lu ni Gueroult ni Moreau ni Pautrat ,enfin bref à peu près personne , je ne comprends pas vraiment ce que vous voulez dire .


cordialement
hks

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Messagepar hokousai » 04 mai 2011, 23:41


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Messagepar QueSaitOn » 05 mai 2011, 01:05

Merci de l'info,

F. Lordon est non seulement très didactique, mais il est en effet l'un des rares économistes à prendre au sérieux Spinoza , et à l'appliquer dans son champ. Y compris au niveau de la théorie des affects, car il s'interroge par exemple sur l'outillage nécessaire à developper afin que les idées "pures" en matière économique, et singulièrement celles des antilibéraux, soient réappropriées (c'est à dire aussi transformées) par le grand public. Le libéralisme sait gouverner par l'emprise affective.

Oui, je confirme les posts précédents: "Capitalisme, désir et servitude", est un excellent ouvrage, où sont réinterrogés les rapports de pouvoir au sein de l'entreprise du point de vue spinoziste. En analysant au passage cette maxime, à laquelle j'ai longtemps cru, celle de la "servitude volontaire" de La Boétie, qui est en elle même une contradiction dans les termes.

Il tord le cou également à la notion, développée par KarlMarx, d'aliénation, et pourtant au combien actuelle. Car en effet, selon Spinoza, nous sommes tous passionnels et aliénés en un sens. Mais "l'aliénation" pour Lordon réside dans la réduction des possibilités de puissance des individus. En d'autres termes, de l'unicité, la mono-pensée, dans laquelle nous plonge le travail salarié contraint. En fait, ici Lordon jongle un peu avec les mots, car il tente d'éviter l'eceuil de la "puissance vitualisée" qui ne serait pas en acte, alors même que "réalité et perfection" sont la même chose.

Sans parler du fait "miraculeux" de la révolte, ce qui n'a rien de spinoziste, et pourtant, c'est bien ce mot "miracle" qui avait été employé par Bourdieu à propos du mouvement des chomeurs.

Enfin, dans cette intervention sur France Culture, j'applaudis sa charge contre la pensée unique présente chez les économistes médiatiques, y compris au sein de France Culture, qui n'a même pas le verni culturel, pour défendre le dogme de l'efficience des marchés financiers.

Si cela pouvait faire un petit pas à la Raison Commune, cela serait déjà pas mal. Mais je ne sais pas si l'Ethique peut être un appui solide concernant la critique des médias dominants ?

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Messagepar QueSaitOn » 15 juin 2011, 19:31

Je rebondis un peu sur ce post pour illustrer à quel point la philosophie de Spinoza éclaire des attitudes et politiques aujourd'hui. Quelques récents débats m'apportent de l'eau à ce moulin.

Prenons l'exemple des marchés financiers: Lordon, mais il n'est pas le seul, a montré combien la "persévérance dans l'être" explique bien des comportements, y compris l'effet d'inertie, l'effet d'entrainement d'un système marchand en complète dérive, mais qui néanmoins "ne fait rien" pour empécher cette dérive ...

Dans le domaine de l'écologie nous trouvons le même principe qui explique l'absence d'initiative de la part des dirigeants, mais aussi des peuples qui ne changent pas leur mode de vie.

Bref, le conatus permet d'éclairer ce point obscur icompréhensible pour de nombreux citoyens qui ne comprennent pas pourquoi malgré le fait "qu'ils savent", rien ne se passe.

Effet d'affects encore trop fort et de cette "dynamique d'entrainement". La vox populi projette sa propre raison morale sur les instances de pouvoir et c'est pourquoi elle ne comprend pas pourquoi les dirigeants actuels ne peuvent pas changer de braquet malgré les désastres de leur politique néolibérale.

Le "mal et le "bien", étrangers au spinozisme n'y sont pour rien, mais bel et bien cet effet de structure et d'entrainement. C'est pourquoi les théories du "complot", s'appuyant sur un volonté libre, sont tout aussi bien à côté de la plaque, que les tenants de l'odre libéral actuel.


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