Le modèle taoiste de l'homme parfait

Questions touchant à la mise en pratique de la doctrine éthique de Spinoza : comment résoudre tel problème concret ? comment "parvenir" à la connaissance de notre félicité ? Témoignages de ce qui a été apporté par cette philosophie et difficultés rencontrées.
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hokousai
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Messagepar hokousai » 23 févr. 2012, 10:43

Incise d'un" spécialiste" dans le débat . Texte très intéressant de Charles Ramond..où il est entre autres évoqué l' histoire d'un <b> Spinoza oriental</b>

Je note la remarque étonnante de Ramon sur la croyance en occident de quelque choses comme l'orient ...comme croyance qui ne peut plus se prévaloir d' une autorité scientifique ou philosophique ( !!!!) haut de la page 9

Il semblerait étonnant de voir Spinoza en philosophe Chinois .. et tiens donc

la page 12 est passionnante pour ne pas dire pathétique en ce qu'elle révèle d'incertitudes avouées sur la question des essences .
Ramon se rapproche de<b> Gueroult</b> .
..................................

je lisais récemment dans un texte de Macherey sur Zourabichvili

http://stl.recherche.univ-lille3.fr/seminaires/philosophie/macherey/macherey20062007/macherey14022007.html


" Reprenons : concevoir l’essence comme forme, c’est comprendre qu’elle constitue le principe de formation qui travaille la chose du fond de son existence même, c’est-à-dire littéralement la fait exister, ce qui est au cœur de la notion de conatus telle qu’elle est introduite par une sorte de saut théorique au début de la troisième partie de l’Ethique. Sans doute, il ne faut jamais perdre de vue que les choses en tant que modes n’ont pas pour essence d’exister en elles-mêmes, indépendamment du réseau indéfini de relations qui les lie à toutes les autres choses de même genre, car avoir pour essence d’exister, et en conséquence être en soi est exclusivement le propre de la substance : mais si on en tirait la conséquence que, pour une chose, l’essence relève d’un ordre extérieur à celui qui détermine son existence, donc qu’exister et avoir une essence sont deux types de déterminations radicalement extérieurs l’un à l’autre, l’ordre des essences et l’ordre des existences étant deux ordres indépendants entre lesquels ne peut passer aucune communication, -<b> comme l’a soutenu par exemple Gueroult, ce qui l’a conduit à parler à propos de Spinoza d’un « aristotélisme sans Aristote », étrange formule à laquelle on peine à donner un sens -</b>"

juste pour montrer qu'ils ne sont pas trop d'accord sur les essences .

cela dit le texte de Macherey est très intéressant lui aussi ( comme d' hab ).
.......................................................................

donc bon courage... les jeux sont ouverts .

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marcello
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Messagepar marcello » 23 févr. 2012, 14:23

. Texte très intéressant de Charles Ramond..où il est entre autres évoqué l' histoire d'un Spinoza oriental.

Merci Hokusai :)
Ce texte est passionnant. Il illustre bien la riche complexité de Spinoza.
Bien cordialement.
Marcello
Modifié en dernier par marcello le 23 févr. 2012, 14:44, modifié 1 fois.

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Messagepar Shub-Niggurath » 23 févr. 2012, 14:34

En outre, la doctrine, et certains témoignages, font place chez Spinoza à une possibilité de réincarnation ou de métempsycose, comme l’explique Alexandre Matheron dans Le Christ et le salut des ignorants : « on sait que Leibniz, dans une note manuscrite, a résumé les informations que lui avait données Tschirnhaus au cours d’un entretien sur la pensée de Spinoza ; or, parmi les renseignements ainsi fournis, on trouve la déclaration suivante : credit quandam transmigrationis pythagoricae speciem [...] ; omnium mentes ire de corpore in corpus.


Merci pour ce texte fort intéressant. Je constate avec joie que mon opinion concernant l'éternité de l'âme humaine et la possibilité de sa réincarnation ne sont pas des "fariboles superstitieuses", mais bien une conséquence logique de la doctrine spinoziste.

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Vanleers
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Messagepar Vanleers » 21 avr. 2013, 14:58

A Shub-Niggurath

J’ai commencé à lire ces échanges qu’à mon avis vous aviez parfaitement initiés.
Et puis, la patience m’a manqué.

Tant de mots. Et pourquoi ?

L’Ethique de Spinoza a la réputation d’être difficile. Et pourtant, la seule chose importante à comprendre tient en peu de mots.
Spinoza l’énonce déjà dans le corollaire de la proposition 6 de la première partie (E I 6 cor.) :
« Dans la nature il n’existe rien d’autre que des substances et leurs affections »

Spinoza démontre ensuite qu’il n’y a qu’une seule substance (E I 14) et il l’appelle Dieu. L’énoncé précédent devient :
« Tout ce qui est, est en Dieu, et rien sans Dieu ne peut ni être ni être conçu » (E I 15)

La suite de l’Ethique ne nous fera rien connaître de plus.

Elle nous le fera connaître autrement car, tout naturellement, ce que nous avions déjà compris, nous le connaîtrons intuitivement, d’où naîtra « la plus haute satisfaction d’Esprit qu’il puisse y avoir, c’est-à-dire la plus haute Joie » (E V 32 dém.)

Comme la grande Voie dont il est question ci-dessous, l’Ethique n’a rien de difficile.


La grande Voie n’a rien de difficile,
mais il faut éviter de choisir !
Soyez libéré de la haine et de l’amour :
elle apparaîtra dans toute sa clarté !

Sin Sin Ming

(Le Tch’an (Zen) Racines et Floraisons - Les Deux Océans 1985)

Bien à vous

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Messagepar Vanleers » 28 avr. 2013, 18:31

A recherche

Sin Sin Ming signifie « Inscription sur l’Esprit de Foi ». C’est un poème de 36 strophes de 4 vers composé au VIII° siècle en Chine.

J’en ai cité la première pour illustrer ma conviction que le salut que propose Spinoza consiste, très simplement, à se tenir dans la perspective ontologique qu’il a ouverte et qui peut se résumer en quelques mots.

En réponse à votre message, j’en cite, pour le moment, la quatrième :

Aussi parfaite que le vaste espace,
rien ne manque à la Voie, rien ne reste hors d’elle.
A accueillir et à repousser les choses,
nous ne sommes pas comme il faut.

Bien à vous


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