Comment devient-on spinoziste ?

Questions touchant à la mise en pratique de la doctrine éthique de Spinoza : comment résoudre tel problème concret ? comment "parvenir" à la connaissance de notre félicité ? Témoignages de ce qui a été apporté par cette philosophie et difficultés rencontrées.
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NaOh
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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar NaOh » 20 janv. 2016, 14:44

Hokousai,

Je dois vous remercier parce que votre intervention sur De la dénotation m’a amené tout simplement à relire ce texte classique.

Je dois vous dire qu’après relecture, mon soupçon que vous teniez encore des propos fantaisistes se voit hélas grandement confirmé.

La difficulté -j’en suis maintenant persuadé-est que vous êtes de bonne foi. Si bien que je ne sais trop comment m’y prendre avec vous.

Le problème de Russell n’est aucunement dans ce texte celui de l’existence du monde "en dehors des propositions". Qui du reste, peut poser un tel problème à part vous ? Qui a jamais soutenu que les propositions « conféreraient de la réalité » à la dénotation ? Russell ? Certainement pas, ni ici ni ailleurs car c’est littéralement une thèse absurde (à moins de croire en la magie). Là encore la stratégie de « l’homme de paille » bat son plein et vous vous désolidarisez à bon compte d’une thèse que personne ne soutient.

Revenons à la réalité. Quel est le problème de Russell ? Dans le cas évoqué par Vanleers, (celui de l’actuel roi de France), Russell veut résoudre un puzzle logique constitué par le cas d’expressions qui ne dénotent aucune entité existante. Je ne rappelle pas le puzzle en question, Vanleers l’a fait. La solution du problème réside dans la distinction entre occurrences primaire et secondaire de la locution dénotante. En effet lorsqu’on affirme que « l’actuel roi de France n’est pas chauve », OU BIEN on veut dire « il y a quelque chose qui est roi de France actuellement et qui n’est pas chauve » et dans ce cas la proposition est fausse ; OU BIEN on veut dire « il est faux qu’il y ait un actuel roi de France qui est chauve » et dans ce cas la proposition est vraie. La locution a dans le premier cas une occurrence primaire et dans le second une occurrence secondaire, et la phrase « l’actuel roi de France n’est pas chauve » est ambiguë car elle peut vouloir dire aussi bien l’une ou l’autre chose.

Ce qui permet de disposer de cette ambiguïté entre les occurrences primaires et secondaires de la locution dénotante, est la paraphrase logique, que Wikipédia résume et simplifie et que Vanleers a recopiée ici. Celle-ci fait apparaître que les locutions dénotantes n’ont aucun sens prises isolément (c’est-à-dire en dehors du contexte d’une phrase), car les différentes paraphrases la font tout simplement disparaître. « L’actuel roi de France » n’est pas le nom d’un objet qu’il existe ou qu’il n’existe pas, c’est une expression qui doit être développée dans le contexte d’une proposition complète et qui seule donne le sens de "ce qu’on veut dire" en l’employant.

Russell dans ce texte se contrefiche du problème métaphysique de l’existence du monde extérieur, il s’intéresse à une théorie correcte, alternative à celle de Frege, des locutions dénotantes qui typiquement utilisent des formes comme « le tel ou tel » et qui paraissent- à tort selon lui- référer à des entités. C’est pourquoi justement il s’intéresse au cas spécial où l’entité n’existe pas.

C’est un résumé grossier de ce texte infiniment subtil et complexe, bien plus que ne le laisse à penser Wikipédia ou vous-même à plus forte raison
Modifié en dernier par NaOh le 20 janv. 2016, 21:36, modifié 1 fois.

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar Vanleers » 20 janv. 2016, 15:54

A NaOh

Vos échanges avec hokousai me paraissent assez loin du sujet de ce fil. J’essaierai toutefois de les y raccrocher en posant la question : est-il nécessaire de s’intéresser à ce genre de problèmes pour devenir spinoziste ?
Je vous laisse le soin de le montrer.
Pour ma part, je m’en tiens au projet de Spinoza tel qu’il le formule au début de la partie II de l’Ethique :

« nous conduire comme par la main à la connaissance de l’Esprit humain et de sa suprême béatitude. »

On peut certes souhaiter comprendre le système de Spinoza de plus en plus à fond, même si cela n’est pas vraiment indispensable pour connaître la béatitude.
Mais, dans ce cas, il est nécessaire, sur un forum dédié à Spinoza, de replacer la problématique débattue dans le cadre spinoziste.

Bien à vous

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar NaOh » 20 janv. 2016, 18:28

Vanleers,

En effet nous nous éloignons du sujet. Mais je vous dirais que je n'ai pas vraiment compris pourquoi vous le premier avez fait référence à cette thèse en effet très particulière de Russell. A la suite de quoi Hokousai dit des choses qui me paraissent notoirement fausses et hors de propos.

Pour ce qui me concerne l'incident est clos. J'ai dit à peu près ce que j'avais à dire même si mon résumé est loin d'être parfait.

Bien à vous.

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar aldo » 20 janv. 2016, 19:12

Vanleers a écrit :On peut certes souhaiter comprendre le système de Spinoza de plus en plus à fond, même si cela n’est pas vraiment indispensable pour connaître la béatitude.
Mais, dans ce cas, il est nécessaire, sur un forum dédié à Spinoza, de replacer la problématique débattue dans le cadre spinoziste

Oui bon sang, un peu de béatitude, que diable !

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar Vanleers » 20 janv. 2016, 20:50

A NaOh

Peut-être que l’on devient spinoziste, et qu’on le reste, parce que, pour paraphraser Binswanger « Celui que l’Ethique a empoigné, elle ne le lâche plus ».
Il y a quelque chose de fascinant dans ce livre, que Laurent Martinet explicite dans un article « Zourabichvili avait raison » qu’on peut lire en :

http://www.spinozaetnous.org/article50.html

Il écrit :

« Ce qui nous aura perturbé à la lecture de l’Ethique, c’est l’écart entre ce que nous croyions lire et ce que nous lisions. Alors que nous croyions lire un livre, alors que nous croyions lire un philosophe, nous lisions Dieu. »
[…]
La “logique de l’entendement infini” est une difficulté écrasante du spinozisme parce que la « langue étrangère » qui se fait entendre dans les propositions et leurs démonstrations n’est ni le latin, ni le more geometrico, tous deux « langues étrangères » pour la vie quotidienne du XVIIème siècle, comme pour la nôtre. Ces deux manières de distancier l’Ethique par rapport au discours commun ont à voir, de façon symétrique, avec la véritable langue étrangère de l’Ethique, vers laquelle elles doivent tendre et qu’elles doivent évoquer : un langage divin.
La difficulté écrasante du spinozisme relevée par Zourabichvili, c’est que l’Ethique est le projet d’une prosopopée de Dieu (sive, de l’entendement infini, sive, de la Raison). Elle est d’autant plus écrasante que nous autres, lecteurs contemporains, sommes plus ou moins éloignés de toute conception divine.
Mais il faut aussi former l’hypothèse que c’est justement cette difficulté qui nous attire vers Spinoza. Il a écrit dans un environnement où la religion prédominait dans tous les domaines de la vie, et où il n’était pas pensable de ne pas croire en un « Dieu ». Il s’est partiellement opposé à cet environnement en définissant de nouveaux liens entre l’homme et ce que l’homme appelle « Dieu ». Il a rendu Dieu à l’homme, par l’entremise de la Raison, mais n’a jamais professé l’athéisme. L’Ethique affirme « que l’existence de Dieu est une vérité éternelle. » (E1, Prop. 20, Cor. 1). Spinoza est passé pour athée, mais il est impossible de faire une lecture rigoureusement athéiste de son grand œuvre. Ensuite sont venus les siècles que l’on qualifie de « modernes », caractérisés par la confiance en une Raison toute-puissante, dont l’homme serait le dépositaire, et une sécularisation croissante. Cet horizon séculier est le nôtre, et c’est pour en retrouver le sens que nous nous tournons vers Spinoza. Pour son invention d’une Raison qui a des caractéristiques divines mais qui est pleinement humaine, il est une des grandes références de l’époque séculière et nous pouvons retrouver dans sa philosophie les forces, mais les contradictions aussi, de nos infrastructures morales personnelles.
Pourquoi faudrait-il suivre Spinoza, lento gradu mecum [E II 11 sc.] ? A quoi nous demande-t-il de renoncer au moment d’accepter la logique de l’entendement infini ? A notre façon coutumière de penser, quelles que soient ses qualités et ses défauts, quel que soit l’attachement qu’on y porte. Il ne s’agit plus de penser en « je ». Il s’agit de pénétrer un pays où l’« intellectus dei » se substitue à la « mens humana ». C’est une perspective qui a pu paraître plus séduisante à certains moments de l’histoire qu’à d’autres. Mais aujourd’hui, qui croit que sa mens humana est un simple élément au sein d’une entité intellectuelle infinie ? »

Le spinoziste, aujourd’hui encore, pense « que sa mens humana est un simple élément au sein d’une entité intellectuelle infinie ».

Bien à vous

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar NaOh » 20 janv. 2016, 21:34

Vanleers,

J'apprécie ce texte qui à mon avis, est clair et juste . Mais il avait plutôt sa place dans le fil 'faut-il parler le Spinozien...".

Cela donnera peut-être à réfléchir à notre camarade Aldo.

Bien à vous.

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar aldo » 21 janv. 2016, 00:09

Votre interprétation se tient Vanleers, je rappelle néanmoins que dans la version cyrillique, la béatitude est traduite par l'Abbé Attitude et l'attribut par la tribu (d'où quelques variantes que vous êtes bien prompt à omettre). Par contre, bravo pour votre familiarisation avec le mot "sens" que vous arrivez désormais plus ou moins à employer.
cet horizon séculier est le nôtre, et c'est pour en retrouver le sens que nous nous tournons vers Spinoza

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar Vanleers » 21 janv. 2016, 14:27

Le spinoziste se veut homme libre, que mène la raison. Or, il vit parmi d’autres hommes, souvent des ignorants menés par l’affect ou opinion (E IV 66 sc.). La proposition E IV 70 énonce :

« L’homme libre qui vit parmi les ignorants s’emploie autant qu’il peut à décliner leurs bienfaits ».

Pierre Macherey commente :

« L’idéal de vie préconisé par Spinoza à la fin du de Servitute suppose donc un complet renversement de perspective : au lieu de se laisser entraîner, sans même en prendre conscience, dans ces échanges pourris qui obéissent automatiquement à la règle de l’imitatio affectuum, l’homme libre « s’emploie à ne faire que ces choses dont il a reconnu par lui-même le caractère primordial », et ceci « selon le libre jugement de sa raison ». Son attitude réservée à l’égard des rapports humains ordinaires est donc inspirée par la recherche de l’utile propre à laquelle il tente de donner une forme éclairée, appuyée sur la considération, non de fins imaginaires, dont la valeur ne se dégage que confusément, mais d’objectifs rationnels, précisément définis et validés. » (p. 406)

Mais il peut arriver qu’un homme libre rencontre d’autres hommes libres et Spinoza examine la situation en E IV 71 :

« Seuls les hommes libres sont le plus reconnaissants les uns envers les autres. »

P. Macherey commente :

« Dans les rapports qu’ils nouent entre eux, les hommes libres ont le sentiment de marcher sur un terrain sûr, ils savent où ils vont, ils peuvent être eux-mêmes naturellement sans se surveiller en permanence, ils sont parfaitement à l’aise et décontractés, c’est-à-dire aussi qu’ils sont « libres » dans leurs comportements, parce qu’ils n’ont plus besoin de rester sur leurs gardes, de s’encombrer des précautions qui sont au contraire indispensables quand ils entrent en relation avec d’autres gens, dont ils ont toutes raisons de supposer qu’ils ne sont pas des hommes libres, avec lesquels il leur faut en conséquence faire extrêmement attention à tout ce qu’ils disent et à tout ce qu’ils font. » (p. 409)

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar Vanleers » 24 janv. 2016, 11:22

Comme il l’a fait pour l’Ethique, Bruno Giuliani a reformulé pour notre temps le Prologue du TRE.
C’est Spinoza qui est supposé parler :

« Si je ne sais pas encore en quoi consiste la cause de cette joie parfaite, une chose m’apparaît déjà comme certaine. C’est que nous ne sommes attachés aux objets qui nous procurent du plaisir que quand nous manquons de joie.
Je m’aperçois ici avec étonnement que le seul moyen de se libérer d’un attachement est donc d’être dans la joie [c’est ce que démontre la dernière proposition de l’Ethique]… La joie n’est donc pas seulement le but à atteindre, elle est aussi le chemin qui mène au bonheur, parce qu’elle seule peut nous libérer de notre attachement au plaisir. » (Le bonheur avec Spinoza p. 33 – Almora 2011)

Devenir spinoziste, ce sera désirer devenir un homme libre par la joie et comprendre que, pour y arriver, le seul moyen est de connaître la réalité, d’où se déduit la méthode philosophique de Spinoza que décrit B. Giuliani :

« Il est certain que la sagesse est une science, c’est-à-dire une connaissance vraie et lucide des choses qui ne donne pas de prise au doute, permet la sérénité de l’âme et l’efficacité de l’action. Mais pouvons-nous être certains qu’il existe un moyen d’atteindre avec certitude la vérité au sujet de la nature d’une chose quelconque ? Oui : comme nous l’enseignent la logique et les mathématiques, nous avons en nous des idées vraies dont la clarté et la distinction sont telles que nous ne pouvons douter de la nécessité de leur vérité.
La sagesse demande ainsi de connaître la réalité uniquement par des idées que nous savons être vraies avec la même certitude que celle que nous avons dans les mathématiques. Elle demande de penser la nature telle qu’elle est, de penser et de vivre autant que possible dans la vérité, c’est-à-dire en accord avec le réel. Il est évident en effet que plus nous sommes dans l’erreur, plus notre action a de chances d’échouer et plus notre esprit sera dans la tristesse. Plus au contraire nous sommes dans la vérité, plus notre action a de chance de réussir et notre esprit d’être joyeux.
La bonne méthode pour philosopher consiste donc à toujours s’assurer que nos idées sont clairement vraies et à écarter toutes les idées dont la vérité n’apparaît pas avec certitude. » (op. cit. pp. 43-44)

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar Vanleers » 24 janv. 2016, 18:03

Bruno Giuliani expose très simplement les trois genres de connaissance selon Spinoza :

« A y regarder de près, toutes nos pensées peuvent se ramener à trois types :
1) Celles qui viennent du corps. Ce sont les connaissances qui passent par les sens et toutes celles qui en dérivent, comme celles qui viennent de la mémoire et de l’imagination. C’est le cas par exemple de la perception d’un objet comme le soleil par nos yeux ou notre peau.
2) Celles qui viennent du raisonnement. Ce sont les connaissances que nous avons par déduction ou par induction. C’est le cas des opérations logiques et des calculs mathématiques.
3) Celles qui viennent de l’intuition. Je veux parler de la connaissance directe de l’essence d’une chose par l’usage de la seule intelligence, comme on le voit dans les mathématiques. Par exemple une idée évidente comme la nature du cercle.
Il est évident que la première catégorie ne peut apporter aucune connaissance absolument certaine. La connaissance corporelle (que j’appellerai la perception) me fait connaître beaucoup de choses, mais cette connaissance est très douteuse et imparfaite, les sens ne me faisant connaître que la manière dont mon corps réagit à d’autres corps, et non leur véritable nature. […] Toutes les idées qui naissent de la perception, bien qu’utiles à la pratique de la vie, sont ainsi confuses, partielles et donc incertaines. Elles doivent donc être rejetées en philosophie puisqu’elles sont un mauvais moyen d’atteindre la vérité au sujet des choses elles-mêmes. Je dois aussi abandonner toutes les connaissances qui en découlent : tout ce qui est dans ma mémoire, tout ce qui naît dans mon imagination… Et donc, je m’en aperçois avec stupeur, tout ce que j’ai appris à penser à travers les mots du langage courant… Je dois renoncer à utiliser l’immense majorité de mes idées !
En ce qui concerne le second genre de connaissance, le raisonnement, il permet certes d’être certain de la validité d’une déduction, mais il n’est pas non plus totalement satisfaisant. Raisonner permet en effet de conclure avec certitude une chose d’une autre, mais ne permet pas de reconnaître que celle dont nous partons est vraie, c’est-à-dire conforme au réel. […]
Reste la troisième catégorie d’idées, celles qui naissent de l’intuition. A la différence des deux autres, la connaissance intuitive n’est composée que d’idées vraies. En effet, quand je conçois une chose d’après l’idée de son essence, je ne peux douter que ma pensée est vraie et il en est nécessairement de même pour tous les êtres pensants. Si je pense à la nature d’un cercle, je ne peux douter que tout cercle réel est nécessairement conforme à l’idée que je m’en fais : le résultat de la rotation d’un segment de droite autour d’un point.
J’ai donc trouvé la bonne méthode pour progresser vers la vérité et la sagesse : je dois abandonner toutes mes anciennes croyances fondées sur la perception vague du monde et reconstruire toutes mes pensées en ne raisonnant qu’à partir de mes intuitions. » (op. cit. pp. 45-47)


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