Comment devient-on spinoziste ?

Questions touchant à la mise en pratique de la doctrine éthique de Spinoza : comment résoudre tel problème concret ? comment "parvenir" à la connaissance de notre félicité ? Témoignages de ce qui a été apporté par cette philosophie et difficultés rencontrées.
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Vanleers
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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar Vanleers » 24 janv. 2016, 19:54

Bruno Giuliani poursuit :

« Une intuition est la connaissance directe d’une chose par la conception de son essence. Intuitionner, c’est penser les choses telles qu’elles sont, selon la nécessité intrinsèque qui les fait être ce qu’elles sont. C’est ainsi que nous savons que deux plus trois font nécessairement cinq, que le tout est plus grand que la partie, qu’une sphère est le résultat de la rotation d’un cercle autour de son diamètre, que la joie est meilleure que la tristesse, qu’une réalité ne peut exister sans une cause, qu’une chose singulière diffère nécessairement d’une autre chose singulière, que le temps est la condition du changement et l’espace la condition du mouvement, etc. Toutes ces vérités sont certainement vraies parce qu’elles sont nécessaires, même si je ne perçois pas leur réalité physique avec mon corps. Quand je les pense, mon esprit est dans une totale clarté et une parfaite précision.
Les réalités que je peux saisir de cette manière sont certes peu nombreuses et très simples, mais mes intuitions pourront se développer et s’étendre ensuite en complexité par le raisonnement pour saisir les relations entre toutes les idées intuitionnées. D’autre part, elles sont le seul moyen dont je dispose pour demeurer avec certitude dans la vérité et m’entendre d’une manière certaine avec autrui, quelle que soit sa culture et sa langue. La philosophie n’est pas seulement le moyen de connaître la réalité avec certitude. Elle est aussi l’unique moyen d’établir la paix et l’harmonie entre les hommes.
Me voici donc à présent en possession de ma méthode : développer toutes mes pensées à partir de mes intuitions et déduire ensuite avec une parfaite clarté toutes les autres idées que je jugerai utiles pour progresser vers mon but (la sagesse) et recueillir son fruit (le bonheur). » (op. cit. p. 47)

La question est de savoir si l’homme aura suffisamment d’idées de la troisième catégorie pour construire effectivement la science intuitive nécessaire pour vivre dans la joie, qu’il s’agisse des idées « peu nombreuses et très simples » dont il peut partir ainsi que des idées qui « pourront se développer et s’étendre ensuite en complexité par le raisonnement »
L’Ethique répond oui à la question mais il appartient à ses lecteurs de le vérifier par eux-mêmes.

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar aldo » 24 janv. 2016, 19:56

Vanleers a écrit :Il est évident que la première catégorie ne peut apporter aucune connaissance absolument certaine. La connaissance corporelle (que j’appellerai la perception) me fait connaître beaucoup de choses, mais cette connaissance est très douteuse et imparfaite, les sens ne me faisant connaître que la manière dont mon corps réagit à d’autres corps, et non leur véritable nature. […] Toutes les idées qui naissent de la perception, bien qu’utiles à la pratique de la vie, sont ainsi confuses, partielles et donc incertaines. Elles doivent donc être rejetées en philosophie puisqu’elles sont un mauvais moyen d’atteindre la vérité au sujet des choses elles-mêmes. Je dois aussi abandonner toutes les connaissances qui en découlent : tout ce qui est dans ma mémoire, tout ce qui naît dans mon imagination

Vous voulez dire que Spinoza ne tiendrait aucun compte des réactions diverses du corps pour comprendre quoi que ce soit, que l'expérience imprimée au plus profond des corps et de la mémoire n'aurait aucune valeur ni incidence sur le processus de pensée et les conclusions de celle-ci ?

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar Vanleers » 25 janv. 2016, 14:47

Le scolie d’E II 29 énonce :

« Je dis expressément que l’Esprit n’a ni de lui-même, ni de son propre Corps, ni des corps extérieurs la connaissance adéquate, mais seulement une connaissance confuse et mutilée, chaque fois qu’il perçoit les choses à partir de l’ordre commun de la nature, c’est-à-dire chaque fois qu’il est déterminé du dehors, j’entends par la rencontre fortuite des choses, à contempler ceci ou cela, […] »

Citons aussi les définitions de la mémoire et de l’imagination que Spinoza donne dans l’Ethique car elles ont un rapport direct avec le corps :

« Par là nous comprenons clairement ce qu’est la Mémoire. Ce n’est en effet rien d’autre qu’un certain enchaînement d’idées qui enveloppe la nature des choses qui sont à l’extérieur du Corps humain, enchaînement qui se fait dans l’Esprit suivant l’ordre et l’enchaînement des affections du Corps humain. » (E II 18 sc.)

« En outre, et pour conserver les mots en usage, les affections du Corps humain dont les idées représentent les corps extérieurs comme étant en notre présence, nous les appellerons les images des choses, quoiqu’elles ne rendent pas les figures des choses. Et quand l’Esprit contemple les corps de cette façon, nous dirons qu’il imagine. » (E II 17 sc.)

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar NaOh » 25 janv. 2016, 15:21

Appendice au livre I.

On répète sans cesse : "Autant de têtes, autant d'avis ; tout homme abonde dans son sens ; il n'y a pas moins de différence entre les cerveaux des hommes qu'entre leurs palais :" toutes ces sentences marquent assez que les hommes jugent des choses suivant la disposition de leur cerveau et exercent leur imagination plus que leur entendement. Car si les hommes entendaient vraiment les choses, ils trouveraient dans cette connaissance, sinon un grand attrait, du moins (les mathématiques en sont la preuve) des convictions unanimes.

Donc on pourrait dire que le corps et la mémoire individuelle n'ont que trop d'incidence sur la formation des pensées.

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar Vanleers » 25 janv. 2016, 17:03

Bruno Giuliani reprend les trois genres de connaissance définis dans l’Ethique mais, en ce qui concerne le second, que Spinoza appelle raison, il se limite à dire qu’il s’agit de connaissances qui viennent du raisonnement. Or, dans l’Ethique, Spinoza est plus précis :

« De tout ce qu’on a dit plus haut, il appert clairement que nous percevons nombre de choses, et que nous formons des notions universelles […] III° Enfin, de ce que nous avons des notions communes, et des idées adéquates des propriétés des choses ; et cette manière-ci, je l’appellerai raison et connaissance du deuxième genre. » (E II 40 sc. 2)

Deleuze a lu Spinoza en accentuant l’importance des notions communes (Spinoza Philosophie pratique pp.129-130 – Minuit 1981). Il caractérise ainsi la notion commune :

« Bref, la notion commune est la représentation d’une composition entre deux ou plusieurs corps, et d’une unité de cette composition. Son sens est biologique plus que mathématique ; elle exprime les rapports de convenance ou de composition des corps existants. C’est seulement en second lieu qu’elles sont communes aux esprits ; […] » (p.127)

Il est même amené à définir la Raison de deux façons :

« C’est pourquoi la Raison se définit de deux façons, qui montrent que l’homme ne naît pas raisonnable, mais montrent comment il le devient : 1° un effort pour sélectionner et organiser les bonnes rencontres, c’est-à-dire les rencontres des modes qui se composent avec nous et nous inspirent des passions joyeuses (sentiments qui conviennent avec la raison) ; 2° la perception et compréhension des notions communes, c’est-à-dire des rapports qui entrent dans cette composition, d’où l’on déduit d’autres rapports (raisonnement) et à partir desquels on éprouve de nouveaux sentiments, cette fois actifs (sentiments qui naissent de la raison). » (p. 128)

Notons que, selon Spinoza, la Raison est un genre de connaissance et aucunement « un effort pour sélectionner et organiser les bonnes rencontres ».
Deleuze explique comment se forme, et dans quel ordre, la connaissance du deuxième genre (pp. 128-129).
Enfin il présente le second genre comme étant la cause motrice (causa fiendi) du troisième (op. cit. p. 81 ; voir aussi Spinoza et le problème de l’expression p. 278 – Minuit 1968)
Deleuze donne ainsi à la connaissance du deuxième genre, donc aux notions communes aux corps, une importance qu’elle ne me paraît pas avoir en ce qui concerne le salut et la béatitude selon Spinoza. Je suis donc d’accord avec Henrique quand il écrit :
« […] beaucoup, à la suite de Deleuze, et son interprétation de la prop. 28 de la part. V, pensent qu'il faut que le second genre de connaissance soit accompli pour pouvoir passer au troisième. C'est oublier que ce troisième genre évoqué dans la prop. 47 de la part. 2 [« L’esprit humain a une connaissance adéquate de l’essence éternelle et infinie de Dieu »] concerne explicitement tous les hommes et donc pas seulement ceux qui sont passés par l'Ethique. »

http://www.spinozaetnous.org/ftopic-130 ... sc-10.html

Nous connaissons intuitivement des essences sans qu’il soit nécessaire de connaître auparavant des notions communes. Le concept de notion commune n’apparaît d’ailleurs qu’à la fin de la partie II de l’Ethique alors que Spinoza a déjà donné de nombreuses définitions absolues (1) d’essences de choses.
Ces définitions sont de la forme « Per X intelligo id… » qu’il ne faut pas traduire par « Moi, Spinoza, j’entends par X… » mais par « Il faut entendre par X… »
En conséquence, l’« oubli » des notions communes dans le texte de B. Giuliani n’invalide pas sa conclusion que je rappelle :

« Me voici donc à présent en possession de ma méthode : développer toutes mes pensées à partir de mes intuitions et déduire ensuite avec une parfaite clarté toutes les autres idées que je jugerai utiles pour progresser vers mon but (la sagesse) et recueillir son fruit (le bonheur). » (op. cit. p. 47)

(1) Pour le concept de « définition absolue », voir :

http://spinozaetnous.org/wiki/D%C3%A9finition

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar aldo » 25 janv. 2016, 20:40

aldo a écrit :Vous voulez dire que Spinoza ne tiendrait aucun compte des réactions diverses du corps pour comprendre quoi que ce soit, que l'expérience imprimée au plus profond des corps et de la mémoire n'aurait aucune valeur ni incidence sur le processus de pensée et les conclusions de celle-ci ?

Parce qu'autant dire que s'il en était ainsi, ce serait une belle idiotie !
Mais nul doute pour moi que ce n'est pas ce que dit Spinoza.

Bonne continuation

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar Vanleers » 26 janv. 2016, 14:37

La méthode que Bruno Giuliani décrit comme étant celle de Spinoza est claire. Pour sortir du labyrinthe des passions, qu’accompagnent nécessairement des idées inadéquates, mutilées et confuses (E III 3), il s’agit de passer de l’imagination à l’entendement.
Au lieu de tourner en rond dans la connaissance du premier genre, en sortir par l’entendement, c’est-à-dire par notre esprit en tant qu’il comprend clairement et distinctement.
Dans l’Ethique, Spinoza développe successivement deux voies qui libèrent l’esprit de l’imagination : la première est progressive et la seconde radicale.

La première voie, exposée dans les propositions 1 à 20 de la partie V, se fonde sur une rationalisation de l’imagination et culmine dans l’amour envers Dieu (amor erga Deum). Pierre Macherey écrit à ce sujet :

« Cet affect reste indissociable des procédures de l’imagination, dont il réaménage les démarches dans le sens d’une rationalisation croissante de celles-ci : l’âme est ainsi mise en situation, au lieu d’imaginer bêtement et simplement, d’imaginer de plus en plus intelligemment, jusqu’au point où elle conjugue toutes les images de choses, et les affects qui leur sont associés, avec l’idée de Dieu, à laquelle elle associe un affect spécifique, qui est l’amour envers Dieu. » (Introduction… V p. 113)

La seconde voie, exposée dans les propositions 21 à 42, est introduite par la dernière phrase du scolie de la proposition 20 :

« Il est donc temps maintenant que je passe à ce qui appartient à la durée de l’Esprit sans relation à l’existence du Corps. »

Sans relation à l’existence du Corps, c’est-à-dire sans recours à l’imagination ni à la mémoire car :

« L’Esprit ne peut rien imaginer, ni rien se rappeler des choses passées, que durant le Corps. » (E V 21)

Nous entrons alors dans la voie du pur entendement qui débouche sur l’amor intellectualis Dei.

Devenir spinoziste, c’est emprunter ces voies de libération.

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar NaOh » 27 janv. 2016, 13:30

Vanleers,

Compte tenu qu'il n'y a pas de philosophie de la grâce chez Spinoza ou encore de ce qu'un appel "du dehors" n'est pas envisageable au sein de l'immanence, on peut se dire que le passage de l’imagination à l’entendement (dont parle Bruno Giuliani), doit s’effectuer à l’intérieur ou à partir de l’imagination elle-même.

Je veux dire: cela doit passer par des affections corporelles. En ce sens il ne peut pas y avoir solution de continuité entre entendement et imagination, sinon on ne conçoit pas comment l’on pourrait passer de l’un à l’autre. Mais cette question de la possibilité du "passage" est tout le problème qui se pose à propos du sujet de ce fil: comment devient-on spinoziste?

Or dans cette perspective il me semble que les notions communes sont d'une importance cruciale. En effet Spinoza développe sa théorie des causes des notions communes en insistant sur le corps et ses affections :

EII 39 « Ce qui est commun au corps humain et à quelques corps extérieurs par lesquels le corps humain est ordinairement modifié, et ce qui est également dans chacune de leurs parties et dans leur ensemble, l'âme humaine en a une idée adéquate. »

Les notions communes se distinguent cependant des images des corps, non pas parce qu’elles n’auraient pas pour cause les affections du corps, mais parce qu’elles ne représentent aucune chose singulière.

Donc Deleuze n’a pas tort à mon avis de parler d’un « art de sélectionner les bonnes rencontres » même si, à son habitude, il sollicite un peu le texte et qu’il se place surtout à un point de vue pratique. Car Spinoza ajoute dans le corollaire qui fait suite à la proposition 39 :

«Il suit de là que l'âme est propre à percevoir d'une manière adéquate un plus grand nombre de choses, suivant que son corps a plus de points communs avec les corps extérieurs. »

Bien à vous.

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar hokousai » 27 janv. 2016, 22:05

Proposition 39

Ce qui est commun au corps humain et à quelques corps extérieurs par lesquels le corps humain est ordinairement modifié, et ce qui est également dans chacune de leurs parties et dans leur ensemble, l'âme humaine en a une idée adéquate.

Donner un exemple.

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Re: Comment devient-on spinoziste ?

Messagepar Vanleers » 28 janv. 2016, 14:46

A NaOh

1) Vous écrivez :

« Compte tenu qu'il n'y a pas de philosophie de la grâce chez Spinoza ou encore de ce qu'un appel "du dehors" n'est pas envisageable au sein de l'immanence, on peut se dire que le passage de l’imagination à l’entendement (dont parle Bruno Giuliani), doit s’effectuer à l’intérieur ou à partir de l’imagination elle-même. »

Passer de l’imagination à l’entendement, c’est passer d’idées mutilées et confuses à des idées claires et distinctes.
Le scolie d’E II 47 énonce que « l’essence infinie de Dieu et son éternité sont connues de tous » et nous en déduisons que l’esprit humain est naturellement capable de former des idées claires et distinctes.
En effet, d’une part, Spinoza précise que de cette connaissance de l’essence infinie de Dieu et de son éternité, nous pouvons former le troisième genre de connaissance.
D’autre part, la démonstration d’E V 28 établit que la connaissance du troisième genre ne peut suivre que d’idées claires et distinctes.
On en conclut que la connaissance de l’essence infinie de Dieu et de son éternité, est une connaissance claire et distincte et que tout homme en a la puissance.
Bien entendu, nous continuerons toujours à utiliser la connaissance du premier genre, indispensable dans la vie courante, et on ne peut donc pas dire qu’il y ait « passage » d’un genre de connaissance à un autre.
Par contre, on peut parler d’un « effort ou désir de connaître les choses par le troisième genre de connaissance » et c’est l’objet d’E V 28 à laquelle il a été fait allusion ci-dessus.
Remarquons que dans la démonstration de cette proposition, Spinoza se limite à caractériser la connaissance du deuxième genre comme formée d’idées adéquates, sans mentionner les notions communes. C’est ce qu’il fait également en E IV 26 dém. :
« Mais l’essence de la Raison n’est rien d’autre que notre Esprit en tant qu’il comprend clairement et distinctement »

2) Vous vous référez à E II 39 et à son corollaire mais il faut remarquer qu’ils n’ont pour seule postérité dans l’Ethique qu’E II 40 sc. 2. Je cite le passage avec les références :

« III° Enfin, de ce que nous avons des notions communes, et des idées adéquates des propriétés des choses (voir E II 38 cor., E II 39 et cor., E II 40) ; et cette manière-ci, je l’appellerai raison et connaissance du deuxième genre. »

Je ne vois pas que Spinoza nous incite à développer la connaissance des notions communes. Il nous dit seulement que les démonstrations sont les yeux de l’esprit (E V 23 sc.) et nous invite implicitement à les comprendre.

3) Je ne méconnais pas l’intérêt des « bonnes rencontres, c’est-à-dire les rencontres des modes qui se composent avec nous et nous inspirent des passions joyeuses » dont fait état Deleuze. Nous ferons plus facilement des bonnes rencontres si nous essayons d’appréhender rationnellement les situations.

Bien à vous


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