Physique quantique et déterminisme

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
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xps
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Physique quantique et déterminisme

Messagepar xps » 11 août 2010, 19:22

Bonjour,
Je suis novice en philo et plutôt scientifique, mais la lecture de l'Ethique m'a passionné.
Dans le cadre de la mécanique quantique, le principe d'incertitude d'Heisenberg implique l'impossibilité de connaître avec précision la position et la vitesse d'une particule de l'univers. Bien que le Dieu de Spinoza soit nature et en quelque sorte la puissance infini du réel, il lui est donc impossible de connaître exactement l'état de l'univers entier à un instant donné. Dans ces conditions, le déterminisme de Spinoza n'est-il pas remis en cause ?
Merci d'avance pour votre retour.

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AUgustindercrois
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Einstein et Heisenberg

Messagepar AUgustindercrois » 11 août 2010, 21:48

Einstein était spinoziste, parce qu'il croyait, comme Spinoza, au principe de l'absolue détermination.

Après tout, toute science, est, en quelque sorte, une croyance provisoire?

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Miam
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Messagepar Miam » 12 août 2010, 17:31

Chez Spinoza, il n'y a pas d'"instant donné", pas de temporalité divisible en instants, sinon comme production de l'imagination qui peut éventuellement servir d'auxiliaire à un raisonnement scientifique au même titre que la "figure". De même pour le même auteur, aucune chose singulière (particule ou non) n'est indépendante de son environnement, pas même de l'observateur objectif. Contrairemet à Descartes, Spinoza ne pense pas que la matière non plus que le temps soit divisible en parties indépendantes.

Il résulte que des particules remontant le temps comme l'a observé Feynman n'étonnerait pas Spinoza. Non plus qu'une même particule soit présente à tel endroit et, au même moment, vingt mètres plus loin comme il arrive en physique quantique.

Puisqu'on parle d'Einstein, et pour montrer la modernité des notions spinoziennes : si l'on compare les définitions spinoziennes (par la cause ou production) et cartésiennes (par les propriétés) du cercle, à savoir pour Descartes "la figure dont tous les rayons sont égaux" et pour Spinoza "le mouvement d'une règle dont un bout est mobile et l'autre non", il résulte que si l'on passe d'un espace euclidien à un espace non euclidien (minkovskien ou loubatchevskien, peu importe), le cercle cartésien ne sera plus un cercle tandis que le cercle spinozien si.

Cela ne veut évidemment pas dire que Spinoza avait déjà anticipé la relativité générale - mais cela témoigne de ce que Descartes avait moins compris que Spinoza la relativité tout court (la galiléenne).


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