Bonsoir,
Merci beaucoup pour votre nouvelle réponse, que je me permettrai de citer en partie ci-dessous.
Alexandre_VI a écrit :Un mode est une manière d'être de la substance, une détermination plus ou moins permanente qui lui est attribuée.
Spinoza affirme l'unicité de la substance parce que l'existence d'autres substances lui apparaît incohérente (en vertu des principes de son système).
Mais cette substance s'exprime en une infinité d'aspects qu'il appelle attributs.
Les modes, selon cette manière de penser, ce sont des déterminations individuelles de quelque attribut. Il y a des modes de l'attribut «étendue» et des modes de l'attribut «pensée».
Mais vous avez raison de dire que Spinoza ne prouve pas l'existence d'autres attributs que la pensée et l'étendue. Ces attributs supplémentaires en nombre infini lui paraissent exigés par la perfection infinie de la substance, mais enfin, c'est pas aussi évident pour moi que ce l'est pour lui.
1. Si je vous suis, les attributs considérés dans leur ensemble constituent "la substance" ; les modes déclinent quant à eux les "caractères" possibles de chaque attribut. Est-ce cela ?
2. Que désigne l'attribue "étendue" ? Quels pourraient être quelques-uns de ses modes ?
3. Quelle différence y a-t-il entre affirmer l'existence de plusieurs substances, et affirmer, à l'image de Spinoza, "l'unicité de la substance", si celle-ci se subdivise en une infinité d'attributs ? Ne retrouve-t-on pas à rebours dans cette infinité d'attributs l'infinité de substances qu'un autre philosophe aurait pu envisager ? Cette question n'est-elle que sémantique, terminologique ?
4. "Perfection infinie de la substance", perfection dont nous n'aurions donc accès qu'à une infime parcelle. J'en déduis que pour Spinoza, "la substance" existe en soi, loin d'être tributaire des "assemblages d'attributs" dont serait capable notre esprit pour lui donner corps (ou âme...). Y aurait-il donc, dans cette perspective, une "pensée", vulgairement, une "conscience" autre qu'humaine, mais tout aussi "pensée" et consciente que la nôtre ?
La distinction entre "perfection infinie de la substance" et Transcendance me paraîtrait dès lors plus que subtile.