Le spinozisme face à l'agnosticisme

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
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Le spinozisme face à l'agnosticisme

Messagepar recherche » 16 janv. 2013, 22:37

Bonsoir,

Spinozisme et agnosticisme vous paraissent-ils quelque part solubles ?

Merci

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hokousai
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Messagepar hokousai » 16 janv. 2013, 23:05

Comme ça à première vue je dirais bien "nulle part". Non que Spinoza prétende tout savoir sur tout. Sur l'essentiel il n'est pas sceptique.

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cess
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Messagepar cess » 17 janv. 2013, 00:24

agnotsicisme: mon ptit Robert dit que c'est une doctrine d'après laquelle tout ce qui est au-delà du donné expérimental(tout ce qui est métaphysique ) est inconnaissable.


A mon sens ,Spinoza ne croyait pas en Dieu , surtout pas ....en fait je pense qu' il l"expérimentait!
Donc pour répondre à ta question, sa philosophie et cette définition sont du coup insolubles!!!

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Messagepar LARRY » 23 janv. 2013, 10:28

Agnosco = je ne sais pas

L'agnostique dit qu'il ne sait pas (si un dieu quelconque existe), et suspend son jugement...

Le croyant (au Dieu de la Bible) dit qu'il sait, en vertu d'une foi révélée.

Le spinoziste dit qu'il sait mais en vertu de sa raison.

Il sait, aussi, comme l'agnostique, qu'il ne peut tout savoir, mais il ne suspend pas son choix pour cela.

Un agnostique peut devenir "spinoziste" (c'est mon cas personnel), car il est sur le chemin, mais non l'inverse... Je ne me vois pas rebrousser chemin !

L'agnosticisme est soluble dans tout, je crois, mais le spinozisme n'est soluble dans rien d'autre (que lui-même)...

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Messagepar recherche » 28 janv. 2013, 15:27

Merci pour ta réponse Larry !

Le spinoziste ex-agnostique que tu te dis être ne considère-t-il que le spinozisme suppose, malgré la place prépondérante qu'il accorde à l'exercice de la raison, une part peut-être d'ailleurs irréductible, de "dogmatisme" ?

C'est le sentiment que j'ai, à commencer par le postulat quant à une supposée infinité d'attributs.

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Messagepar LARRY » 30 janv. 2013, 15:13

En effet, malgré la place prépondérante qu'il accorde à l'exercice de la raison, il ne se peut pas que le spinozisme puisse se passer d'une part
de "dogmatisme", si l'on veut bien appeler « dogme » une opinion que l'on tient fermement pour vraie, plus par intuition profonde que par l'effet d'un raisonnement logique, par exemple l'identité Dieu/Nature, encore que la logique y ait sa part...

Mais alors, ne s'agit-il-pas d'une puissance de l'esprit dont parle Spinoza dans E5, ou connaissance du troisième genre ?
De même, une fois que l'on conçoit dieu infini, comment ne pas penser qu'il ait une infinité d'attributs, ou, du moins poser ce postulat ?

J'ai abandonné mon scepticisme hésitant d'agnostique en adhérant profondément à l'idée de l'unité Dieu/Nature , et donc de l'unité corps/esprit de l'individu, et Je n'ai pas pu faire autrement, de sorte que ma découverte de la Pensée de Spinoza peut s'apparenter à une révélation...
Le dualisme religieux du corps et de l'esprit m'ayant toujours paru anormal...

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Messagepar Vanleers » 30 janv. 2013, 17:19

A LARRY
Je me permets de citer ce que j’écrivais dans un message paru sur ce site :
Dans la définition 6 d’ E I, Spinoza parle, à propos de Dieu, d’« une infinité d’attributs » (traduction Pautrat), expression qu’il reprend dans l’explication qui suit la définition.
Il me semble que l’on comprend mieux cette expression si on entend, non pas « des attributs en nombre infini » mais « tous les attributs possibles ». Cela évite de faire appel à la notion de nombre et puis Spinoza écrit, au début de la démonstration d’E I 14, que, de Dieu » « nul attribut exprimant l’essence de la substance ne peut être nié ».

Tous les attributs possibles ! Nous en connaissons deux. Pouvons-nous dire quelque chose de plus ?

Bien à vous

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Messagepar LARRY » 31 janv. 2013, 11:14

La traduction Misrahi indique également une « infinité d'attributs » et je comprends par là qu'il est impossible d'en limiter le nombre, bien que nous n'en connaissions que deux...
C'est un postulat et donc indémontrable mais il est raisonnable de penser que les êtres, ou modes finis, que nous sommes ne peuvent limiter les attributs à ce qu'ils en perçoivent.
Qui peut juger de ce qui est possible ? Tout est possible.

Bien à vous

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Messagepar Vanleers » 31 janv. 2013, 14:49

A LARRY
Dans la lettre 12, Spinoza écrit :
« Comme il y a beaucoup de choses, en effet, que nous ne pouvons saisir que par le seul entendement, non du tout par l’Imagination, et telles sont, avec d’autres, la Substance et l’Éternité, si l’on entreprend de les ranger sous des notions comme celles que nous avons énumérées [la Mesure, le Temps et le Nombre], qui ne sont que des auxiliaires de l’Imagination, on fait tout comme si l’on s’appliquait à déraisonner avec son imagination. »

Je trouve donc inapproprié de faire appel à la notion de nombre pour concevoir la définition de Dieu (E I déf. 6).

Bien à vous

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Messagepar LARRY » 31 janv. 2013, 18:32

Le nombre, en effet, comme la mesure ou le temps, n'est qu'un « auxiliaire de l'imagination » comme dit Spinoza...

Il ne faut pas confondre, sans doute, le concept d'infinité, saisi par l'entendement, et l'image d'un dénombrement éternel : 1 2 3 4 etc...

On n'arrive pas à imaginer à l'infini... Mais notre esprit en conçoit le concept..
Je pense donc que j'ai eu tort de faire appel à la notion de nombre pour concevoir la définition de Dieu et je suis d'accord avec vous, donc...

bien à vous


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