Déterminisme et idées/pensées

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
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QueSaitOn
persévère dans sa puissance d'être ici
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Messagepar QueSaitOn » 28 août 2013, 21:01

Oui, pour Spinoza, le déterminisme agit aussi bien au sein de l'attribut "Etendue" (dont le corps est un mode) que "Pensée" (dont l'esprit humain est un mode).

Les pensées s'enchainent parallèlement les unes aux autres à la chaîne des causalités qui affecte les corps, que ce soient les pensées adéquates (ou "vraies) qu'inadéquates (ou partiellement "vraies").

L'esprit étant "l'idée du corps", il participe des mêmes déterminations que ce qui affecte les corps. En cela Spinoza rompt avec le platonisme qui semble encore très prégnant de nos jours, à savoir une illusion que l'esprit (l'âme) aurait un pouvoir indépendant de la "matière" ce que d'aucuns appellent "volonté" surgie de nulle part.

Ce déterminisme ne remet pas en question la notion de liberté, bien au contraire, car la connaissance de ce qui nous détermine concrêtement permet un plein développement de notre puissance d'agir (compte tenu de la situation dans laquelle nous nous trouvons et agissons) c'est à dire notre "liberté": il faudrait plutôt entendre le spinozisme comme une philosophie de la libération, terme plus approprié qui indique d'emblée que la "liberté" est un effort, un chemin.

Il ne faudrait pas non plus entendre "déterminisme" comme une chaîne de causalité originelle de laquelle tout dépendrait ensuite, nous tomberions dans le fatalisme: à chaque "moment" si l'on veut les déterminations sont modifiées par l'univers en mouvement, et bien sur par le monde humain, qui crée par là ses propres déterminismes.

La connaissance (active) de nos déterminismes conduit donc si l'on veut à un rapport plus complexe avec ce qui nous détermine: la liberation résultant de ces rapports plus complexes, plus actifs avec le "réel" dont nous participons.

Quant à "penser autrement", cela est tout à fait possible avec le spinozisme: le fait d'être déterminé, ne siginfie pas qu'il n'y a pas des circonstances déterminées qui peuvent infléchir le cours de notre vie (rencontres, lectures, changements etc.), de notre pensée et nous amener à penser autrement, voir le monde autrement et si possible "adéquatement".

bien à vous,


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