Ce que je souligne. Spinoza lache qu'il y a des degrés de perfection.Spinoza a écrit :Tout cela, dis-je, est aisé à réfuter ; car la perfection des choses doit se mesurer sur leur seule nature et leur puissance, et les choses n'en sont ni plus ni moins parfaites pour charmer les désirs des hommes ou pour leur déplaire, pour être utiles à la nature humaine ou pour lui être nuisibles. Quant à ceux qui demandent pourquoi Dieu n'a pas crée tous les hommes de façon à ce qu'ils se gouvernent par le seul commandement de la raison, je n'ai pas autre chose à leur répondre sinon que la matière ne lui a pas manqué pour créer toutes sortes de choses, depuis le degré le plus élevé de la perfection, jusqu'au plus inférieur ; ou, pour parler plus proprement, que les lois de sa nature ont été assez vastes pour suffire à la production de tout ce qu'un entendement infini peut concevoir, ainsi que je l'ai démontré dans la proposition 16.
On retrouve perfection dans la définition des affects ( partie 3)
La tristesse est le passage d'une perfection plus grande à une moindre perfection.
Explication : Je dis que la joie est un passage à la perfection. En effet, elle n'est pas la perfection elle-même. Si l'homme, en effet, naissait avec cette perfection où il passe par la joie, il ne ressentirait aucune joie à la posséder ; et c'est ce qui est plus clair encore pour l'affect contraire, la tristesse. Car personne ne peut nier que la tristesse ne consiste dans le passage à une moindre perfection, et non dans cette perfection elle-même, puisqu'il est visiblement impossible que l'homme, de ce qu'il participe à une certaine perfection, en ressente de la tristesse. Et nous ne pouvons pas dire que la tristesse consiste dans la privation d'une perfection plus grande ; car une privation, ce n'est rien. Or, l'affect de tristesse étant une chose actuelle ne peut donc être que le passage actuel à une moindre perfection, en d'autres termes, un acte par lequel la puissance d'agir de l'homme est diminuée ou empêchée (voir le scolie de la proposition 11, partie 3)
Cette idée là est négligée par les commentateurs.
Sous le prétexte que réalité est perfection, alors il n' y a pas de degrés de perfection dans la réalité.
D'autre part
Désolé mais Dieu ne produit pas tout ce qu'un intellect infini peut concevoir.suffire à la production de tout ce qu'un entendement infini peut concevoir,
Là ce ne sont plus les degrés de perfection qui seraient en question mais les états précis du monde tels qu'ils se présentent.
Il y a une manière de noyer le poisson du réel que je retrouve chez tous les commentateurs spinozistes.