panthéisme et panenthéisme

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
Règles du forum
Cette partie du forum traite d''ontologie c'est-à-dire des questions fondamentales sur la nature de l'être ou tout ce qui existe. Si votre question ou remarque porte sur un autre sujet merci de poster dans le bon forum. Merci aussi de traiter une question à la fois et d'éviter les digressions.
Avatar du membre
Henrique
participe à l'administration du forum.
participe à l'administration du forum.
Messages : 1184
Enregistré le : 06 juin 2002, 00:00
Localisation : France
Contact :

Messagepar Henrique » 25 mars 2005, 00:38

hokousai a écrit :Henrique conçoit les variations comme statiques .

Pas du tout, j'ai expliqué que le mouvement était nécessaire et donc éternel dans la substance. Les variations sont éternelles mais pas statiques. Ce sont deux choses très différentes.

Ainsi dans une éternité on ne peut plus vraiment dire que les choses durent .Elles sont hors du temps .

L'éternité ne se comprend pas à partir de la durée comme l'explique E1D7, mais cela ne signifie pas que la durée ne puisse se comprendre à partir de l'éternité. Et de fait on peut comprendre qu'une chose continue d'exister, autrement dit dure, en raison de son essence éternelle qui est de persévérer dans son être. On peut aussi comprendre qu'elle cesse de durer du fait que d'autres modes surpassent sa puissance de s'affirmer, mais elle ne cesse pas pour autant d'exister du point de vue de la substance en quoi toutes durées sont contenues comme un moment unique d'éternité (cf. le difficile E2P8, corr. et scol.).

Si donc la durée se comprend à partir de l'éternité, il n'y a pas à opposer d'un côté un monde éternel et de l'autre un monde durable. Quant au temps, ce n'est que la mesure arbitraire et conventionnelle de la durée.

En quelque sorte il ne rend pas compte de l’expression de Dieu dans l’ordre , c’est à dire dans dans tel ordre précis .

Vous réinventez la roue ou plutôt le cercle leibnizien du meilleur des mondes : pourquoi vivons nous dans le meilleur des mondes ? Parce qu'il a été choisi par Dieu et que Dieu est bon. Mais qu'est-ce qui prouve que Dieu est bon ? Il l'est forcément puisqu'il a choisi le meilleur des mondes.

Du point de vue de la substance, il n'y a évidemment qu'un seul ordre de réalité possible sans quoi cette substance ne serait pas absolument infinie et omnipotente. Seule notre ignorance de la totalité des causes en jeu à un moment donné nous donne l'illusion qu'il y a du possible et donc un choix qui en découlerait.

La particularité du point de vue humain n explique pas l’ordre . La particularité du point de vue humain considérée comme statique et ouverte également à l’intemporalité des idées et des choses ignorerait tout d’un avant et d’un après . Ce qui n’est pas le cas .

Je n'ai bien sûr jamais dit que nous ne pouvions nous représenter ce qui pour nous n'est pas, mais quand nous le percevons ainsi, par l'imagination de ce qui n'est plus ou pas encore à notre portée, nous ne pensons que de façon mutilée et confuse.

Car nous pensons le monde dans un ordonnancement qui est nommé le temps .

Nous le pensons ainsi quand nous en restons à l'imagination, oui.
:happy:

Avatar du membre
hokousai
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 4105
Enregistré le : 04 nov. 2003, 00:00
Localisation : Hauts de Seine sud

Messagepar hokousai » 25 mars 2005, 20:12

à Henrique

Lorsque Yves vous parle du changement il interroge ce persévérer en son être des choses qui ne persévèrent pas en leur être mais subissent des variations d' être et cela en un sens plutôt qu’en un autre . C’est à dire ,pour être clair qu’on ne vit pas notre vie depuis notre mort jusqu à notre naissance, mais dans l'autre sens .
Et je ne disais pas autre chose .

Le temps n’est pas la mesure de la durée, ce qui est l’opinion respectable d’ Aristote lequel parle de l’espace et de sa mesure et non du temps . Le temps est l’orientation . Le temps est un regret et une attente et non tout égal du point de vue d'une égalité non pas impensable mais qui évacue cette donnée ( passé présent avenir) symbolisée par la flèche . .
De cette orientation vous n éprouvez pas le besoin d’en parler puisque les choses à vos yeux existent statiquement dans l'éternité .

Or l’ordre d’ apparition est essentiel à l’essence de la chose .La vie d’un cristal, une vie de plante, une vie d ' homme, cela est essentiellement un procès (ou un processus ).
Les mouvements dont vous reconnaissez l’existence n 'ont plus aucune signification ontologique s' ils ne sont pas orientés dans un sens plutôt qu’ un autre, tel qu’ils le sont et ils le sont .

Il est bien évident que l’intellect ne nie pas naturellement cette donnée , c’est à dire la temporalité des choses .Leur variabilité incessante selon un procès identifiable est naturelle à l’esprit .Héraclite parle plus immédiatement , plus clairement et distinctement ,que Parménide.

L’idée de l’éternité ou séjourneraient les choses n’ a rien d’ évidente ni n’est claire et distincte . Elle est de l’ordre du désir de stabilité dans les choses hypostasiant toute vision qui le satisferait .L’objet qui est posé dans l’obscurité mais promu au rang d’ objet d’une importance extrême est celui de toutes les théologies .De l’inaccessible étoile il s’agit de cerner les contours .

Hokousai

Avatar du membre
Henrique
participe à l'administration du forum.
participe à l'administration du forum.
Messages : 1184
Enregistré le : 06 juin 2002, 00:00
Localisation : France
Contact :

Messagepar Henrique » 26 mars 2005, 01:13

hokousai a écrit :Lorsque Yves vous parle du changement il interroge ce persévérer en son être des choses qui ne persévèrent pas en leur être mais subissent des variations d' être et cela en un sens plutôt qu’en un autre . C’est à dire ,pour être clair qu’on ne vit pas notre vie depuis notre mort jusqu à notre naissance, mais dans l'autre sens .


J'ai répondu à cela : pour un être fini, il n'y a évidemment pas que son essence propre, son conatus, mais celui des autres êtres finis qui l'environnent immédiatement. Dès lors il y a nécessairement des variations subies et pas seulement de l'autoaffection. C'est pourquoi aucun être fini ne dure toujours. Il n'en est pas moins éternel, non pas considéré en lui-même comme s'il était une substance, mais en tant qu'expression de la nature naturante en lien direct et indirect avec tous les autres êtres finis de la nature naturée. Il suffit de considérer la chose attentivement pour le comprendre.

Le temps est l’orientation . Le temps est un regret et une attente et non tout égal du point de vue d'une égalité non pas impensable mais qui évacue cette donnée ( passé présent avenir) symbolisée par la flèche . .


Il n'y a d'orientation que dans un système limité et cependant autoréférencé : le désir nous oriente vers sa satisfaction parce qu'il est conscience d'un effort de vivre d'un être limité se prenant pour centre de l'existence. Mais parler d'ontologie sur cette base, c'est faire de l'anthropomorphisme comme Spinoza l'a abondamment démontré dans sa critique du finalisme, ce préjugé enraciné dans la conscience humaine. Dans un système infini, il n'y a pas de centre et de circonférence, pas d'ici et de là bas absolus, pas d'avant et d'après objectifs. Ces notions ne sont que des auxiliaires de l'imagination, certes utiles pour s'orienter dans l'existence pratique mais s'orienter en ce sens n'est pas comprendre rationnellement, c'est imaginer et surtout s'imaginer soi-même.

De cette orientation vous n éprouvez pas le besoin d’en parler puisque les choses à vos yeux existent statiquement dans l'éternité .

Comment voulez vous qu'on puisse discuter sérieusement avec vous quand vous faites dire à votre interlocuteur ce qu'il vous a déjà dit deux fois ne pas avoir dit ?


Il est bien évident que l’intellect ne nie pas naturellement cette donnée , c’est à dire la temporalité des choses ... Héraclite parle plus immédiatement , plus clairement et distinctement ,que Parménide.

Quel que soit le caractère gratuit, péremptoire et le ton grand seigneur que vous adoptez, vous confondez facilité avec clarté. Héraclite est plus facile à comprendre que Parménide : "on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve", quelle belle évidence ! C'est dire que la nature est comme un fleuve où rien n'est permanent, autrement dit que la nature n'est pas une substance puisque ce qui change sans cesse du tout au tout (sinon il y aurait quelque chose qui resterait même) ne saurait se concevoir par soi mais par ce qui le change de la sorte. Seulement pour trouver un semblant de signification à cela, il faut supposer que le "on" en question est permanent et donc substantiel. Seul un être qui ne change pas peut éprouver le changement de ce qui l'entoure. On en vient donc à faire de la substance une affection de ce qui n'est déjà qu'affection d'on ne sait quoi. Belle clarté, belle distinction !

Autrement vous considérez que la nature contient en soi tous les changements, à titre d'affections de sa puissance infinie d'exister, mais dès lors, puisque rien ne l'affecte extérieurement, une seule et même nature existe éternellement et totalement. Et si un individu donné, en tant que mode de cette substance, ne rencontre jamais les mêmes variations de cette substance en raison de son infinie richesse dans l'enchaînement de causes et d'effets que représente son existence, c'est toujours dans la même nature qu'il existe. C'est toujours dans le même fleuve qu'il se baigne. Seules varient les flots de ce fleuve infini.

L’idée de l’éternité ou séjourneraient les choses n’ a rien d’ évidente ni n’est claire et distincte . Elle est de l’ordre du désir de stabilité dans les choses hypostasiant toute vision qui le satisferait .L’objet qui est posé dans l’obscurité mais promu au rang d’ objet d’une importance extrême est celui de toutes les théologies .De l’inaccessible étoile il s’agit de cerner les contours .

Il est de la nature de la raison de percevoir les choses sous l'aspect de l'éternité, je vous renvoie à E2P44 et corollaires. Pour qui en reste à l'imagination, l'idée de l'éternité ne saurait donc apparaître claire et distincte : la nécessité réelle lui apparaît incompréhensible, seule la contingence lui paraît facile à comprendre.

Avatar du membre
hokousai
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 4105
Enregistré le : 04 nov. 2003, 00:00
Localisation : Hauts de Seine sud

Messagepar hokousai » 26 mars 2005, 17:42

à Henrique


""" c'est faire de l'anthropomorphisme "(henrique )

Probablement et de l'anthropomorphisme revendiqué et conséquent ,ceci dans la mesure où je ne me vois pas parler du point de vue de Dieu ,lequel n' a pas de point de vue .. à mon avis .

Dans un système infini ,de dénégations en dénégations il ne reste plus rien et nous voila rendu à notre triste sort .Quand l'imagination n'a plus d' auxiliaires elle reflue .

...................................................................................................


"""""""Comment voulez vous qu'on puisse discuter sérieusement avec vous quand .... """"""""(henrique )

Je veux bien que vous n 'ayez pas dit que les choses sont statiques dans l 'éternité mais alors seraient-elles dynamiques?Dans ce cas elles sont orientées .Il est de leur essence d' être temporelles .


Qu'il y a t-il de gratuit et de péremptoire à affirmer que nous nous percevons nous et le cosmos comme temporel alors que c'est de notoriété publique .
D 'où affirmez vous que seul un être qui ne change pas …
Miam plus bas nous rappelle que Galilée à introduit la relativité dans nos pensées .L'observateur peut bien être mouvant quand il se perçoit comme immobile .

Et pourquoi la substance( idée assez confuse) ne serait elle pas de l’ordre de l’affection (idée assez claire ). Car je regrette de le dire mais l idée de substance est tout ce qu’il y a de moins pensable .La substance est une hypostase de la plus grande généralité qui soit donc à la limite vide de sens .La substance est ce qu’on suppose nécessaire qu’il soit pour que les accidents ou affections soient .Cette idée Spinoza écrit un long texte ( l’ Ethique) pour l ‘expliquer,dire si elle n’est pas si évidente )
Cela peut très bien être compris d’ abord comme une nécessité inutile à poser . Ensuite comme une nécessité qui ne dit rien sur elle même d' autre qu elle est la nécessité.

De l’idée de nécessité on tire tout aussi bien Héraclite que Parménide .

J luc Hokusai


PS
Je crains ne jamais pouvoir trouver le ton qui vous agrée ,un jour vibrion et l’autre grand seigneur .Grand seigneur vous auriez pu l'être sur ces funestes questions de typographie . Vous avez l’impression que je vous snobe, il n’en est rien. Vous aviez la même impression quand vous lisiez Succube lequel est beaucoup plus humble et modeste que vous ne le soupçonnez .Vous vous attachez à l' allure . Préféreriez -vous que nous n'en ayons pas ?Je ne suis pas d' un naturel familier, pas d' emblée , et bien c'est comme ça .

Ou bien (parfois ) je suis à prendre en considération et vos réponses seront lues avec attention ou bien(parfois ) je ne suis pas à prendre en considération, dans ce cas ne me répondez pas .Vos textes en dépit de ce que vous croyez peut- être ne sont pas si aisés à comprendre .Manifestez donc un peu d indulgence et ce sera réciproque .Je vous parais tranchant, sec et peu aimable … Les chats échaudés craignent l’eau froide .

hks

Avatar du membre
Henrique
participe à l'administration du forum.
participe à l'administration du forum.
Messages : 1184
Enregistré le : 06 juin 2002, 00:00
Localisation : France
Contact :

le clair et l'obscur

Messagepar Henrique » 27 mars 2005, 00:29

Jean Luc, vous revendiquez l'anthropomorphisme ? Libre à vous de concevoir la nature sur le modèle de l'homme, de concevoir l'infini sur le modèle du fini. Tant qu'à faire, pourquoi ne pas admettre que la mer est la sueur de la Terre ou bien que tous les soirs le soleil se couche parce qu'il est fatigué de sa journée ?

Quand je vois ce vous faites de la distinction que j'avais faite entre système fini et infini, la façon dont vous tournez cela en pur verbiage, il apparaît bien vain d'essayer de vous répondre sérieusement. Le fait est que parfois vous avez des remarques intéressantes et lumineuses, mais à côté de cela vous en sortez de bien belles.

Sur le ton grand seigneur, ce n'est pas tellement de forme ou d'allure qu'il s'agit mais de mode d'argumentation : c'est affirmer quelque chose péremptoirement, au besoin en s'appuyant sur quelque autorité supposée indiscutable comme la "notoriété publique" ou Galilée, affirmations du genre "Il est bien évident que l’intellect ne nie pas naturellement cette donnée". Et c'est penser que cela suffira à impressionner au moins une personne, celle qui se livre à ce mode d'argumentation.

Vous continuez à user de ce mode d'argumentation en affirmant que la substance est une idée confuse, avec pour justification ce mot magique qu'utilisent à tout bout de champs les tout jeunes étudiants en philosophie, fiers de connaître un mot rare : "c'est une hypostase". Vous ne faites en fait que démontrer votre incompétence à comprendre la clarté et la distinction de ce concept notamment quand vous croyez pouvoir affirmer que la suite de l'Ethique est une explication de la définition de ce concept... La compétence de comprendre l'Ethique et ses concepts, il n'est donné à personne de l'avoir spontanément, elle s'acquière, encore faut-il le désirer sachant que clarté n'est pas facilité. Mais là où l'on tombe dans le "ton grand seigneur", c'est quand face à une oeuvre comme l'Ethique on masque son incompétence à la comprendre par une affirmation impudente du type "c'est une hypostase confuse vide de sens".

Pour ma part, je pense qu'il n'est pas de ma compétence de vous expliquer ces choses car je n'ai pas la force de croire que vous souhaitiez véritablement les comprendre et je risquerai toujours de heurter votre grande sensibilité car il est vrai que je ne suis pas d'une tendresse à toute épreuves. Dès lors il devient de plus en plus vain de continuer nos échanges.

Avatar du membre
hokousai
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 4105
Enregistré le : 04 nov. 2003, 00:00
Localisation : Hauts de Seine sud

Messagepar hokousai » 27 mars 2005, 19:51

à Henrique

Ce n'est certes pas argumenter que de dire que de notoriété publique nous nous comprenons comme temporel .Chacun peut ,en son fort intérieur , juger de la considération obligée ou pas en philosophie de cette perception des choses .Pour ma part ce phénomène n’est pas si facilement évacuable .Désolé .
Vous ironisez sur l'anthropomorphisme quand il s'agit d' arguments sceptiques , de haute antiquité mais réactualisés par Kant et par une large part de la modernité post kantienne .

Je tourne en pur verbiage ( sans doute )ce qui ne peut être tourner autrement c’est à dire ce qui peut se dire mais ne peut clairement et distinctement se penser .Par exemple un système infini ,ou la substance . Je ne fais que reprendre les arguments de Hobbes ( philosophe très estimable ), arguments opposés à Descartes et auxquels Descartes répond mal .(objection neuvième aux troisièmes objections )
Hobbes dit : "" j’ai souvent remarqué que nous n’avions aucune idée ni de Dieu ni de lâme , j ajoute maintenant ni de la substance .. je vous renvoie à ce texte , référence accessible aux jeune étudiants en philosophie comme aux plus âgés .

Le concept et d’ abord l’idée de substance est aristotélicienne , elle est reprise par toute la scolastique . Je ne nie pas qu elle soit une idée, bien évidemment cette idée existe dans ma pensée ,comme l’idée de ce qui est se tenant sous nécessairement en vertu de la nécessité qu’il se tienne quelque chose sous, ce afin de le soutenir .Il n’existe rien qui ne puisse exister sans soutien (principe de raison suffisante ). Conclusion la forme la plus extrême serait ce qui se soutient soi même "ce qui est en soit et se conçoit par soi ".
Je ne nie pas la réalité de l’idée mais sa simplicité apparente . Ainsi une idée qui n’a de la simplicité que l’apparence n’est pas si absolue qu il y parait .
Je remets donc en question l 'absoluité de l’idée de Dieu chez Spinoza .
Si selon son estimation des idées cette idée n’est pas une idée absolue elle n’est pas vraie "" cf prop 34 partie 2 "Toute idée qui est en nous est absolue, autrement dit adéquate et parfaite est vraie " .

Je nie en fait que nous ayons des idées absolues , c’est à dire des idées qui ne soient pas décomposables encore .
La théorie traditionnelle du concept à l’époque de Spinoza voulait que certains concepts soient indécomposables .
Qu ‘ en est-il de celui de substance tel que Spinoza en parle ?
Il est dit que la substance est ce dont le concept na pas besoin du concept d’autre chose d’ où il faille le former ..Mais il est dit d’ abord autre chose « j’entends ce qui est en soi et se conçoit par soi « puis il est expliqué par un c ‘est à dire qui renvoie à autre chose c’est à dire au concept .
La substance est différenciée d ‘emblée en son être en soi et son concept .
La substance n’est donc pas une idée simple puisque l’ être et son concept y co-existent .On pourrait dire sans forcer que le concept de substance a besoin du concept d être pour pouvoir être formé .Suivent une infinité d’ attribut ce qui ne fait qu’ouvrir absolument à l’infinie composition de ce qui se donnait comme simple .

Que l'idée de Substance ne soit pas absolue n’est pas démontrable seulement montrable .


Je partage tacitement l’accord sur certaines façons d’ argumenter ..Cette manière géométrique ou démonstrative ou logique est louable mais n'est pas sans limites .
Ne prétendez pas qu à chaque fois où je frôle les limites cela est le fruit de l' immaturité (au
mieux ) de l'incompétence ( au pire )

amicalement

Hokousai

Avatar du membre
YvesMichaud
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 257
Enregistré le : 03 avr. 2003, 00:00
Localisation : Québec
Contact :

Messagepar YvesMichaud » 28 mars 2005, 02:10

hokousai a écrit :
Le concept et d’ abord l’idée de substance est aristotélicienne , elle est reprise par toute la scolastique . Je ne nie pas qu elle soit une idée, bien évidemment cette idée existe dans ma pensée ,comme l’idée de ce qui est se tenant sous nécessairement en vertu de la nécessité qu’il se tienne quelque chose sous, ce afin de le soutenir .Il n’existe rien qui ne puisse exister sans soutien (principe de raison suffisante ). Conclusion la forme la plus extrême serait ce qui se soutient soi même "ce qui est en soit et se conçoit par soi ".


Cher Paul Herr Jean-Luc,

La substance n'est pas «ce qui se tient sous». Ce n'est pas une entité. La substance est l'élément permanent d'une réalité subissant des changements. Elle est ce qui est invariable dans une réalité par ailleurs changeante.

Mais je n'arrive pas à concilier le pluralisme thomiste (plusieurs substances) et l'hylémorphisme avec la science en ce qui concerne l'explication de la nature.

Là-dessus, je serais plus intéressé par une philosophie du «système» qu'une philosophie de la «substance», comme j'ai déjà suggéré un jour sur le forum thomiste.

En ce qui concerne l'esprit et Dieu, éventuellement, c'est une autre histoire.

J'ai remarqué que vous déniez à Dieu un point de vue, mais un jour vous parliez de la perspective d'une bactérie ou d'un virus. Comment est-ce possible?

Cordialement,
Y M

Avatar du membre
hokousai
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 4105
Enregistré le : 04 nov. 2003, 00:00
Localisation : Hauts de Seine sud

Messagepar hokousai » 28 mars 2005, 19:59

cher Yves

Vous voudriez que je vous réponde moi cyber philosophe de second rang préoccupé de questions obsolètes ( historiquement datées )..
Et bien la réponse se fera attendre ...
Je répondrai encore à Henrique qui croit à la philosophie ,mais pas à vous qui n y croyez pas .
hokousai

Avatar du membre
YvesMichaud
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 257
Enregistré le : 03 avr. 2003, 00:00
Localisation : Québec
Contact :

Messagepar YvesMichaud » 28 mars 2005, 22:10

Cher Paul Herr Jean-Luc,

Ne croyez pas que je me pense meilleur que vous. Le concept de cyberphilosophe s'applique d'abord à moi.

Celui qui ne croit pas en la philosophie, ici, c'est Serres.

Avatar du membre
Henrique
participe à l'administration du forum.
participe à l'administration du forum.
Messages : 1184
Enregistré le : 06 juin 2002, 00:00
Localisation : France
Contact :

Messagepar Henrique » 03 avr. 2005, 02:38

hokousai a écrit :Ce n'est certes pas argumenter que de dire que de notoriété publique nous nous comprenons comme temporel .Chacun peut ,en son fort intérieur , juger de la considération obligée ou pas en philosophie de cette perception des choses .Pour ma part ce phénomène n’est pas si facilement évacuable .Désolé .


Je n'ai pas dit que c'était facile. Tout ce qui est illustre est aussi difficile que rare. Encore faut-il désirer suffisamment la vérité pour trouver l'énergie d'évacuer les conceptions partielles spontanées de même que pour d'autres préjugés du type "j'ai l'entière liberté de vouloir écrire ceci ou de ne pas le faire".

Vous ironisez sur l'anthropomorphisme quand il s'agit d' arguments sceptiques , de haute antiquité mais réactualisés par Kant et par une large part de la modernité post kantienne .


Je disais que l'orientation était une notion anthropomorphique, valable pour un être fini conscient de soi, et donc inadéquate pour comprendre la réalité ontologique du temps. Vous m'avez objecté que vous ne pouviez échapper à l'anthropomorphisme sous le prétexte que vous ne connaissez le réel que tel qu'il est pour vous, non tel qu'il est en soi. J'ai répondu à cette objection de façon ironique il est vrai en montrant que si nous ne pouvions échapper à l'anthropomorphisme, nous ne pourrions échapper à la croyance que le soleil "se couche" parce qu'il est fatigué. Comme il est évident que nous pouvons échapper à cette croyance, il est évident également que nous pouvons sortir de la limitation de notre point de vue.

Quand je dis que le soleil diparaît de l'horizon visible à l'homme le soir à cause de la rotation de la Terre autour de cet astre, où est l'anthropomorphisme ? Nous parlons alors du soleil et de ses propriétés à partir de ce que nous pouvons en connaître objectivement non parce que cela nous fait plaisir dans notre vision rassurante de la place de l'homme dans l'univers. Il est donc hors de propos de voir dans toute pensée de l'anthropomorphisme. Certes me direz vous, c'est encore une pensée, donc une pensée humaine et limitée. Mais vous confondez alors simplement prêter une forme humaine à des objets qui ne le sont pas et appréhender les objets à partir de la pensée humaine.

Quant à l'argument sceptique proprement dit, qui ne fait pas référence à l'anthropomorphisme, et que vous pourriez d'ailleurs sortir à tout bout de champs étant donné sa vague généralité, y compris à vous-même d'ailleurs, argument qui dit qu'on ne connaît le réel que tel qu'il nous apparaît et non tel qu'il est, je ne nie pas l'argument lui-même mais la conclusion. Les idées adéquates ne sont pas des connaissances directes de l'être réel tel qu'il existe hors de notre pensée (cf. Ethique II, déf. 4 et la discussion avec Yves sur les philosophies dépassées).


Je tourne en pur verbiage ( sans doute )ce qui ne peut être tourner autrement c’est à dire ce qui peut se dire mais ne peut clairement et distinctement se penser .Par exemple un système infini ,ou la substance . Je ne fais que reprendre les arguments de Hobbes ( philosophe très estimable ), arguments opposés à Descartes et auxquels Descartes répond mal .(objection neuvième aux troisièmes objections )


Quand je dis "dans une système infini, il n'y a pas de centre ni de circonférence" je dis quelque chose qui est tout simplement logique, il suffit de comprendre ce que veut dire infini pour en saisir immédiatement la nécessité.

Votre "objection" est la suivante : " Dans un système infini ,de dénégations en dénégations il ne reste plus rien et nous voila rendu à notre triste sort .Quand l'imagination n'a plus d' auxiliaires elle reflue . " Excusez moi, mais j'ai du mal à reconnaître la force argumentative d'un Hobbes dans de tels propos. Vous savez très bien que je n'ai jamais dit que tout devait être nié de l'infini, bien au contraire. Les seules choses qui soient niées d'un être absolument infini, ce sont celles qui contiennent une négation, c'est-à-dire une finitude, comme le désir de ceci ou de cela, l'avant ou l'après (étant des négations du présent) etc. Quant à parler ensuite des renvois de votre imagination refoulée, cela relève peut-être de la médecine mais certainement pas de ce que j'avais pu écrire (je ne dis pas non plus que l'imagination, c'est le diable et qu'il ne faut pas imaginer, je dis simplement que l'imagination n'est pas législatrice en matière de connaissance).

Le concept et d’ abord l’idée de substance est aristotélicienne , elle est reprise par toute la scolastique . Je ne nie pas qu elle soit une idée, bien évidemment cette idée existe dans ma pensée ,comme l’idée de ce qui est se tenant sous nécessairement en vertu de la nécessité qu’il se tienne quelque chose sous, ce afin de le soutenir .Il n’existe rien qui ne puisse exister sans soutien (principe de raison suffisante ). Conclusion la forme la plus extrême serait ce qui se soutient soi même "ce qui est en soit et se conçoit par soi ".
Je ne nie pas la réalité de l’idée mais sa simplicité apparente . Ainsi une idée qui n’a de la simplicité que l’apparence n’est pas si absolue qu il y parait .

Pour vous l'idée de substance n'est pas simple mais elle se comprend tout de même comme ce qui doit soutenir toute réalité en se soutenant soi-même. Donc vous n'affirmez plus que cette idée est confuse et vide de sens. On ferait un grand pas si vous reconnaissiez déjà vos propres changements de positions. Il est facile d'être sceptique quand on glisse en permanence d'une position à l'autre sur un même sujet.


Je remets donc en question l 'absoluité de l’idée de Dieu chez Spinoza .
Si selon son estimation des idées cette idée n’est pas une idée absolue elle n’est pas vraie "" cf prop 34 partie 2 "Toute idée qui est en nous est absolue, autrement dit adéquate et parfaite est vraie " .


Voyons donc votre argument.

Je nie en fait que nous ayons des idées absolues , c’est à dire des idées qui ne soient pas décomposables encore .


Absolu signifie ce qui n'est relatif à rien d'extérieur à soi. Une réalité peut être absolue tout en étant composée d'éléments qui ne dépendent que d'elle.

La théorie traditionnelle du concept à l’époque de Spinoza voulait que certains concepts soient indécomposables .


Cela s'appelle l'atomisme. Spinoza n'est pas atomiste.

Qu ‘ en est-il de celui de substance tel que Spinoza en parle ?
Il est dit que la substance est ce dont le concept na pas besoin du concept d’autre chose d’ où il faille le former ..Mais il est dit d’ abord autre chose « j’entends ce qui est en soi et se conçoit par soi « puis il est expliqué par un c ‘est à dire qui renvoie à autre chose c’est à dire au concept .
La substance est différenciée d ‘emblée en son être en soi et son concept .


Remettons un peu d'ordre : "J'entends par substance ce qui est en soi et est conçu par soi, c'est-à-dire ce dont le concept peut être formé sans avoir besoin du concept d'une autre chose" Le "c'est-à-dire" n'est évidemment ici qu'une explicitation immanente à la première partie de la définition. Spinoza applique la méthode qu'il a mise au jour dans le T.I.E : on part d'instruments grossiers, on s'en sert pour fabriquer des instruments plus subtils et efficaces, de la pierre on passe au marteau, puis du marteau au marteau-piqueur mais le marteau-piqueur reste une forme de pierre simplement plus subtile. Ici donc les deux parties de la définition n'en sont que le développement organique. Il n'y a pas deux parties extrinsèques : l'être et le concept. L'être doit pouvoir être pensé, seul le néant ne peut être pensé et inversement le concept relève de la pensée, mais la pensée n'est pas rien. En aucun cas donc il n'est dit ici que la substance s'explique par un concept qui lui serait extérieur.

La substance n’est donc pas une idée simple puisque l’ être et son concept y co-existent .On pourrait dire sans forcer que le concept de substance a besoin du concept d être pour pouvoir être formé .Suivent une infinité d’ attribut ce qui ne fait qu’ouvrir absolument à l’infinie composition de ce qui se donnait comme simple .


L'idée d'être (il faudrait dire ici comme Pautrat l'étantité) est-elle extérieure à celle de la substance ? Non évidemment puisque vous avez bien compris qu'elle désigne ce qui ne dépend que de soi. Si donc cette idée constitue de façon interne celle de substance, son absoluité n'est nullement remise en cause : l'idée de substance n'est pas relative à celle de l'être, elle en est l'expression immanente. La substance, c'est seulement l'idée d'étantité plus précisément déterminée. Pour reprendre l'image (qui n'est qu'une image avec les limites que cela comporte), l'être c'est la pierre, la substance, c'est la pierre taillée par la pierre, Dieu, c'est le fer forgé etc.

Que l'idée de Substance ne soit pas absolue n’est pas démontrable seulement montrable .


Seulement votre "monstration" consiste au final à se laisser prendre au piège des mots : puisqu'on utilise "être", "en soi", "concept", l'idée de substance doit être relative à ces idées : ben oui, ces mots ont existé dans le langage avant celui de substance... Les mots oui, mais l'idée même d'être suppose qu'il y ait de l'être en soi aussi bien que de l'être en autre chose, l'un ne pouvant aller sans l'autre. L'idée d'être implique donc éternellement celle de substance. Les mots, quant à eux ne sont que les signes des idées, pas les idées.

Ne prétendez pas qu à chaque fois où je frôle les limites cela est le fruit de l' immaturité (au mieux ) de l'incompétence ( au pire )

Ce ne sont pas les limites du spinozisme qui posent problème ici mais vos limites quand vous les prenez pour des horizons indépassables. Si j'ai parlé d'incompétence, cela n'a pas été gratuitement. C'est vous même qui avouez sans cesse votre incompétence : vous dites ne pas pouvoir dépasser l'imagination, dans ce dernier message vous nous montrez que cela s'étend aux mots, en d'autres termes vous confessez ne pas savoir raisonner. D'autre part, vous vous reconnaissez dans le scepticisme, alors comment pourriez compétent pour affirmer ou nier quoi que ce soit ?


Retourner vers « L'ontologie spinoziste »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 70 invités