Durtal a écrit :Si il y a en effet un troisième terme, c'est à dire si ce que Spinoza appelle l'intellect infini est différents des attributs alors sans doute cela doit changer des choses. Mais je ne perçois pour ma part et pour l'instant en tout cas aucune raison d'adopter ce schéma. Je ne vois pas comment l'intellect infini pourrait être autre chose que de la pensée ou encore si vous voulez l'idée que Dieu forme de son essence et de tout ce qui en suit. (Je n'ai plus les références en tête, mais il faut croiser E1 proposition 16 (je crois) et E2 prop 1 et sq) qui conduisent à l'identification de l'intellect infini de Dieu au fait que Dieu est substance pensante.
Mais je n'ai jamais dit que l'intellect infini, ou que l'infinité des intellects finis, qui est la même chose, était autre chose qu'un mode de l'attribut pensant. Vous avez semble-t-il lu un peu vite mon précédent message. Je disais, ou proposais, que le mode fini qui est l'intellect éternel était autre chose que le mode fini qui est l'esprit. Si par mode j'entends une partie d'un attribut, quel qu'il soit, et par modification une partie de la substance, cela revient à ceci : d'un coté nous avons trois modes (le corps, l'esprit et l'intellect) et de l'autre deux modifications (l'intellect et l'ensemble esprit-corps). Mais l'esprit et l'intellect appartiennent bien évidemment au même attribut. Seulement ce qui me fait poser cette distinction, c'est que pour Spinoza la quasi totalité de l'esprit humain est détruit avec le corps, notamment tout ce qui concerne les perceptions, c'est à dire les idées des affections du corps, l'imagination, la mémoire, etc. Toutes ces idées, qui constituent donc le premier genre de connaissance, disparaissent avec le corps. Tandis que l'intellect est éternel parce qu'il est composé uniquement d'idées éternelles, qu'elles appartiennent au second ou au troisième genre de connaissance.