Faun a écrit :L'idée de Dieu est bien pour nous une idée singulière, qui se distingue de toutes les autres idées que notre esprit possède. Voir aussi les paragraphes 98 à 104 du traité de l'amendement de l'intellect.
Selon moi l'"idée de Dieu" dont il est question c'est l'entendement infini de Dieu (dans lequel il n'y a qu'une idée ; voir le fil "entendement infini et idée de Dieu") et non pas l'idée que nous en avons. Contrairement à ce que vous dites plus haut, le Mental humain n'intervient pas dans E2P8 ; on y est encore dans le fil de E1 et abordons la chose pensante en Dieu, en préparation. Le Mental humain apparaît avec E2P11 (outre les axiomes tous mis en tête.)
Quant au passage du TRE, déjà venu sur le même sujet, nous y trouvons :
Spinoza, traduit par E. Saisset a écrit :100. Mais il faut remarquer que par la série des causes et des êtres réels je n'entends point ici la série des choses particulières et changeantes, mais seulement la série des choses fixes et éternelles. Car pour la série des choses particulières sujettes au changement, il serait impossible à la faiblesse humaine de l'atteindre, tant à cause de leur multitude innombrable qu'à cause des circonstances infinies qui se rencontrent dans une seule et même chose et peuvent être cause qu'elle existe ou n'existe pas ; puisque l'existence de ces choses n'a aucune connexion avec leur essence, ou, comme nous l'avons déjà dit, puisqu'elle n'est pas une vérité éternelle.
101. Mais, après tout, il n'est pas besoin que nous en comprenions la série, l'essence des choses sujettes au changement ne se tirant pas de leur ordre d'existence, lequel ne nous représente que des dénominations extrinsèques, des relations ou tout au plus des circonstances, toutes choses bien éloignées de l'essence intime. Celle-ci ne peut être demandée qu'aux choses fixes et éternelles, et aux lois qui y sont inscrites comme dans leurs véritables codes et selon lesquelles toutes les choses particulières se produisent et s'ordonnent. Bien plus, les choses particulières et changeantes dépendent de ces choses fixes si intimement, et pour ainsi parler, si essentiellement, qu'elles ne peuvent sans elles ni exister ni être conçues. D'où il résulte que ces choses fixes et éternelles, quoique particulières, seront pour nous, à cause de leur présence en tout l'univers et de l'étendue de leur puissance, comme des universaux, c'est-à-dire comme les genres des définitions des choses particulières et changeantes, et comme les causes immédiates de toutes choses.
Ce qui est identique dans la partie et dans le tout et ne constitue l'essence d'aucune chose singulière : outre Dieu, l'Etendue d'un côté, la Pensée de l'autre, le mouvement dans le premier, l'entendement infini dans la seconde, l'existence de modes dans les deux : les lois, ou axiomes et propositions, ceux généralement admis étant appelés "notions communes."