Espèces

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
Règles du forum
Cette partie du forum traite d''ontologie c'est-à-dire des questions fondamentales sur la nature de l'être ou tout ce qui existe. Si votre question ou remarque porte sur un autre sujet merci de poster dans le bon forum. Merci aussi de traiter une question à la fois et d'éviter les digressions.
Avatar du membre
sescho
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 1127
Enregistré le : 30 mai 2002, 00:00
Localisation : Région Centre
Contact :

Messagepar sescho » 10 nov. 2007, 11:46

hokousai a écrit :Il est quand même un peu fâcheux que Spinoza n'ait pas pensé devoir se fendre d'un autre exemple (que la proportion )

Je le trouve assez parlant. Comment voulez-vous qu'il dise autrement ce que c'est que passer d'une conclusion logique à la vision intuitive directe de la même loi en action, passer par exemple de la déduction mathématisée de ce qui doit se produire, au sens physique intuitif qui fait sentir immédiatement (au moins en partie) ce qui est possible et ce qui ne l'est pas.

hokousai a écrit :Ni d' ailleurs nous donner des exemples des notions communes hors des lemmes de la partie 2.

Nous ne devons pas parler de la même chose : je répète pour ma part que la seule certitude selon moi c'est que les notions communes sont des lois ou axiomes acceptés par tout le monde (voir les deux citations que j'ai faites plus haut) ; exemple : "rien ne vient de rien." S'y joignent sans doute des concepts évidents comme par exemple "égalité." E2P38C précise bien "notions communes à tous les hommes" et les identifie simplement aux perceptions adéquates et donc claires et distinctes. C'est donc tout bonnement la même chose (le terme pouvant être chipoté si le consensus se réduit.) Les deux "communs" de "notion commune" et "communs à toute chose" sont bien liés logiquement, mais c'est une erreur me semble-t-il de les identifier, surtout à ce stade de l'éthique.

hokousai a écrit :Et puis les lois ( de la nature)! Rappelez moi où il en énonce une .

Tous les axiomes et toutes les propositions sont des lois. Quant à la notion de loi chez Spinoza, c'est une des plus utilisées (spécialement dans le TTP.) Vous pouvez les consulter ici.
Connais-toi toi-même.

Avatar du membre
Faun
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 421
Enregistré le : 25 oct. 2004, 00:00

Messagepar Faun » 10 nov. 2007, 14:32

sescho a écrit :Je ne vois d'où vous tirez cela. Si vous voulez jetez un coup d'œil au fil suivant
Vous y verrez clairement que l'Idée (infinie) de Dieu est l'Entendement infini, et pas l'idée que nous nous en faisons (y compris nos idées adéquates - qui n'en font que partie ; E2P11S, E2P43S -, d'autant qu'il ne convient pas de les assembler si l'on rejette la réalité de la notion d'espèce...)
Vous me semblez faire une extrapolation hasardeuse de E2P11C, E2P43S et surtout de E5P50S (qui se réfère à E1P21, mais où transparaît E1P28, E2P9, E2P20Dm, ...) Les propositions suivantes je pense (dans un ensemble de propositions fondamental pour la compréhension de la chose) devraient vous alerter :


Je vous trouve particulièrement orgueilleux de citer ce fil en prétendant avoir raison alors que vous n'avez pas répondu aux trois objections que j'y faisait.

Mais à mon tour de vous proposer des citations :

"Que s'il est de la nature d'un étant pensant, comme on le voit de prime abord, de former des pensées vraies, autrement dit adéquates, il est certain que les idées inadéquates naissent en nous de cela seul que nous sommes une partie d'un certain étant pensant dont certaines pensées en totalité, certaines en partie seulement, constituent notre esprit."
Traité de l'amendement de l'intellect, § 73

"De là suit que l'esprit humain est une partie de l'intellect infini de Dieu ; et partant, quand nous disons que l'esprit humain perçoit telle ou telle chose, nous ne disons rien d'autre sinon que Dieu, non en tant qu'il est infini, mais en tant qu'il s'explique par la nature de l'esprit humain, autrement dit en tant qu'il constitue l'essence de l'esprit humain, a telle ou telle idée ;"
Corollaire de la proposition 11 de la deuxième partie.

"L'intellect en acte, qu'il soit fini ou infini, ainsi que la volonté, le désir, etc. doivent être rapporté à la nature naturée, et non à la naturante."
Proposition 31 de la première partie.

"Et donc la volonté n'appartient pas plus à la nature de Dieu que les autres choses naturelles, mais a avec elles le même rapport que le mouvement et le repos, et toutes les autres choses dont nous avons montré qu'elles suivent de la nécessité de la nature divine, et sont déterminées par elle à exister et opérer d'une manière précise."
Corollaire 2 de la proposition 32 de la première partie.

"La volonté et l'intellect sont une seule et même chose."
Corollaire de la proposition 49 de la deuxième partie.

D'où :

Dieu forme une idée de lui-même en tant que nous le comprenons, c'est en nous, qui sommes des parties de son esprit, qu'il se contemple.


Je ne vois d'ailleurs pas, tenant compte de cela, comment Dieu pourrait former une idée de lui même en dehors des intellects des modifications, puisque en dehors des intellects singuliers, Dieu ne possède pas d'intellect.

Et donc l'idée de Dieu, si elle a bien sûr la même extension infinie que l'intellect de Dieu, c'est à dire si elle est présente partout dans la nature, parce qu'elle est présente en chaque idée singulière, ne se confond pas pour autant avec l'intellect de Dieu, qui lui-même n'est que l'ensemble des intellects finis qui sont ceux des modifications de la substance en tant qu'elles s'expriment dans l'attribut pensant. Car l'intellect de Dieu comprend non seulement l'idée de Dieu (infinie par nature, puisqu'elle est l'idée d'un étant infini) mais également les idées de tous les attributs de Dieu, et les idées de toutes les modifications qui sont également en Dieu et sont Dieu.

Non. Les lois sont perçues suivant le troisième genre de connaissance en action au sein des étants particuliers (et nous ne pouvons pas avoir de connaissance adéquate des essences singulières dans leur entièreté.)


La seule loi qui s'applique au troisième genre de connaissance, c'est la loi de l'amour infini que Dieu éprouve pour lui-même, et donc la loi d'amour de toutes les modifications les unes pour les autres.

2008 : Tibet libre! Connais-toi toi-même.


Je m'étonne en passant qu'il se trouve encore des gens, lecteurs de Spinoza qui plus est, pour défendre la théocratique tibétaine, cette tyrannie réactionnaire.

Avatar du membre
sescho
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 1127
Enregistré le : 30 mai 2002, 00:00
Localisation : Région Centre
Contact :

Messagepar sescho » 10 nov. 2007, 16:31

Faun a écrit :Je vous trouve particulièrement orgueilleux de citer ce fil en prétendant avoir raison alors que vous n'avez pas répondu aux trois objections que j'y faisait.

Il n'y a pas d'orgueil là-dedans (avec les réserves de principe qui siéent) : je ne vois pas où sont les objections. J'ai exposé la chose dans un fil plutôt que de proposer un article précisément pour être éventuellement contredit (Spinoza utilise deux mots là où je ne vois qu'une réalité dans ses écrits mêmes ; il convient donc d'éprouver la chose.) Mais ce que j'espérais c'est qu'on démonte une par une les nombreuses illustrations que je donne en rétablissant le sens profond. Je n'ai pour l'instant rien vu de cette nature, même en une seule occurrence. Mais bon, je vais reprendre les passages mentionnés une fois encore et reprendrai le fil si quelque chose dans ce sens m'apparaît.

Je ne vois pas bien non plus les objections dans ce qui suit, mais néanmoins quelques commentaires :

Faun a écrit :Mais à mon tour de vous proposer des citations :

"Que s'il est de la nature d'un étant pensant, comme on le voit de prime abord, de former des pensées vraies, autrement dit adéquates, il est certain que les idées inadéquates naissent en nous de cela seul que nous sommes une partie d'un certain étant pensant dont certaines pensées en totalité, certaines en partie seulement, constituent notre esprit."
Traité de l'amendement de l'intellect, § 73

C'est comme dans l'Ethique et je n'ai pas de problème. Tout l'univers est en idée en Dieu et Dieu n'a que des idées vraies (qu'une Idée.) L'Homme a soit des idées qui se déduisent de sa nature propre ; elles sont alors dites adéquates et claires et distinctes car elles sont "entières" à la fois en l'Homme et en Dieu (autrement dit, c'est Dieu-même mais en partie : en tant qu'il s'"explique" - se traduit ou s'exprime - par le Mental humain seul.) Soit ces idées sont "à cheval" sur deux étants, l'un étant un homme, l'autre une chose singulière en dehors de lui (sensations), elles sont tronquées et donc inadéquates dans l'homme en question vis-à-vis tant de l'étant extérieur que de lui-même (l'idée s'explique alors en Dieu par la nature humaine ET autre chose.)

Faun a écrit :"De là suit que l'esprit humain est une partie de l'intellect infini de Dieu ; et partant, quand nous disons que l'esprit humain perçoit telle ou telle chose, nous ne disons rien d'autre sinon que Dieu, non en tant qu'il est infini, mais en tant qu'il s'explique par la nature de l'esprit humain, autrement dit en tant qu'il constitue l'essence de l'esprit humain, a telle ou telle idée ;"
Corollaire de la proposition 11 de la deuxième partie.

Ceci ne vaut pour toutes les idées qu'en première approximation, seules les adéquates ensuite, comme le montre par exemple E2P43S : "Ajoutez à cela que notre âme, en tant qu’elle perçoit les choses suivant leur vraie nature, est une partie de l’entendement infini de Dieu (par le Corollaire de la Propos. 11, partie 2) ; par conséquent, il est nécessaire que les idées claires et distinctes de notre âme soient vraies comme celles de Dieu même."

E5P50S : "... notre âme, en tant qu’elle est intelligente, est un mode éternel de la pensée, lequel est déterminé par un autre mode éternel de la pensée et celui-ci par un troisième, et ainsi à l’infini ; de telle façon que tous ces modes pris ensemble constituent l’entendement éternel et infini de Dieu."

Faun a écrit :"L'intellect en acte, qu'il soit fini ou infini, ainsi que la volonté, le désir, etc. doivent être rapporté à la nature naturée, et non à la naturante."
Proposition 31 de la première partie.

Oui (même si je trouve la démonstration discutable, car en Dieu tout se confond : essence, existence, puissance, amour, etc.) Je ne vois pas qu'on puisse en déduire que la nature naturée ne recouvre que les choses particulières existant en acte ("intellect infini" s'y oppose déjà d'ailleurs.) L'autre mode infini immédiat, le Mouvement, fait-il partie de la nature naturante ou de la naturée ? De la naturée aussi, bien qu'il soit éternel, puisqu'il est posé être un mode de l'Etendue.

Faun a écrit :"Et donc la volonté n'appartient pas plus à la nature de Dieu que les autres choses naturelles, mais a avec elles le même rapport que le mouvement et le repos, et toutes les autres choses dont nous avons montré qu'elles suivent de la nécessité de la nature divine, et sont déterminées par elle à exister et opérer d'une manière précise."
Corollaire 2 de la proposition 32 de la première partie.

Confirmation de ce qui précède. Je me demande si vous ne faites pas un contresens sur "pas plus"... sinon je ne vois pas l'objection (même si le rapport nature naturante / nature naturée a toujours été un peu délicat...)

On trouve à la suite immédiate :

Spinoza a écrit :E1P33 : Les choses qui ont été produites par Dieu n’ont pu l’être d’une autre façon, ni dans un autre ordre.

Démonstration : La nature de Dieu étant donnée, toute choses en découlent nécessairement (en vertu de la Propos. l6), et c’est par la nécessité de cette même nature qu’elles sont déterminées à exister et à agir de telle ou telle façon (par la Propos. 29). Si donc les choses pouvaient être autres qu’elles ne sont ou être déterminées à agir d’une autre façon, de telle sorte que l’ordre de la nature fût différent, il faudrait aussi que la nature de Dieu pût être autre qu’elle n’est ; d’où il résulterait que cette autre nature divine (par la Propos. 11) devrait aussi exister, et il y aurait deux ou plusieurs dieux, ce qui est absurde (par le Coroll. 1 de la Propos. 14). Par conséquent, les choses n’ont pu être produites d’une autre façon, etc. C. Q. F. D.

Scholie II : Il suit clairement de ce qui précède que les choses ont été produites par Dieu avec une haute perfection ; elles ont en effet résulté nécessairement de l’existence d’une nature souverainement parfaite. ...

... chaque chose est ce qu’elle est par le décret de Dieu et par sa volonté ; autrement, Dieu ne serait pas la cause de toutes choses. Il faut observer en second lieu que tous les décrets de Dieu ont été sanctionnés par lui de toute éternité, puisque autrement on devrait l’accuser d’imperfection et d’inconstance. Or, comme dans l’éternité il n’y a ni avant, ni après, ni rien de semblable, il suit de là que Dieu, en vertu de sa perfection même, ne peut et n’a jamais pu former d’autres décrets que ceux qu’il a formés ; en d’autres termes, que Dieu n’a pas existé avant ses décrets, et ne peut exister sans eux. ...

... Ajoutez à cela que je ne connais pas un seul philosophe qui ne tombe d’accord qu’en Dieu l’entendement n’est jamais en puissance, mais toujours en acte ; et comme on s’accorde aussi à ne pas séparer l’entendement et la volonté de Dieu d’avec son essence, il faut conclure que, si Dieu avait eu un autre entendement en acte et une autre volonté, il aurait eu nécessairement une autre essence ; et par suite (comme je l’ai posé en commençant) si les choses avaient été produites par Dieu autrement qu’elles ne sont, il faudrait attribuer à Dieu un autre entendement, une autre volonté, et j’ai le droit d’ajouter une autre essence, ce qui est absurde.
Puisqu’il est établi maintenant que les choses que Dieu a produites n’ont pu l’être d’une autre façon, ni dans un autre ordre, et cela par une suite nécessaire de la souveraine perfection de Dieu, nous n’avons plus aucune raison de croire que Dieu n’ait pas voulu créer toutes les choses qu’il pense, avec la même perfection qu’elles ont dans sa pensée. ...

... nous avons montré que Dieu est la cause première, la cause libre et unique, non seulement de l’existence, mais même de l’essence de toutes choses.


E1P34 : La puissance de Dieu est l’essence même de Dieu.

Démonstration : De la seule nécessité de l’essence divine, il résulte que Dieu est cause de soi (par la Propos. 11) et de toutes choses (par la Propos. 16 et son Coroll.). Donc, la puissance de Dieu, par laquelle toutes choses et lui-même existent et agissent, est l’essence même de Dieu. C. Q. F. D.

Ajoutons :

Spinoza a écrit :E1P18 : Dieu est la cause immanente, et non transitive, de toutes choses.

Démonstration : Tout ce qui est, est en Dieu et doit être conçu par son rapport à Dieu (en vertu de la Propos. l5), d’où il suit (par le Coroll. 1 de la Propos. 16) que Dieu est la cause des choses qui sont en lui ; voilà le premier point. De plus, si vous ôtez Dieu, il n’y a aucune substance (par la Propos. 14), c’est-à-dire (par la Déf. 3) aucune chose qui, hors de Dieu, existe en soi ; voilà le second point. Donc, Dieu est la cause immanente et non transitive de toutes choses. C. Q. F. D.
Connais-toi toi-même.

Avatar du membre
hokousai
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 4105
Enregistré le : 04 nov. 2003, 00:00
Localisation : Hauts de Seine sud

Messagepar hokousai » 10 nov. 2007, 16:44

cher Serge


Spinoza TRE
Le nom de loi, pris d’une manière absolue, signifie ce qui impose une manière d’agir fixe et déterminée à un individu quelconque, ou à tous les individus de la même espèce, ou seulement à quelques-uns. Cette loi dépend d’une nécessité naturelle, ou de la volonté des hommes : d’une nécessité naturelle, si elle résulte nécessairement de la nature même ou de la définition des choses


Bien sur mais c'est la loi (en général )
Compris comme cela c'est ce que je ne cesse de dire à Faun avec mes activités régulières et ressemblantes .

je croyais que vous faisiez allusion à des lois précises telles celles obtenues par Galilée ou Newton et puis les suivants et qui sont des lois de la nature ( aussi ) , de ce genre de lois Spinoza n'en évoque pas .
...............................................................
sur la proportionnalité


oui bon! intuitivement les syllogismes ( au moins ceux de bases ) sont immédiatement compréhensibles . Je ne vais pas nier l'intuition , notre savoir est fondé sur des intuitions ( évidences ) indéboulonables ( principe de non contradiction par exemple )
Mais l exemple de la proportionnalité est censée expliquer le troisième genre de connaissance , les explications ultérieures ( 5eme partie ) ne donne pas d 'exemples . C'est un peu maigre .

...............................
ce qui me gène c'est cette espèce de dictature de ces "trois genres de connaissance ". Leur distinction ( somme toute un peu trouble ) permet neanmoins de taxer les discours critiques
en 1)sympathiques et respectables mais insuffisants
2)à peine suffisants
3)à le rigueur et sous réserves suffisants .

C'est ce qui m 'est apparu dans mon débat avec Faun .
.................................

je dis "somme toute un peu trouble", puisque les notions communes vous les placeriez comme intuitives dans le troisième genre à égalité avec les certitudes de la perception du corps telle que "j ai une main droite".

C'est que moi j'ai bien des difficultés à distinguer selon trois niveaux de connaissances .
A y regarder de près il y a un peu des manières de penser issues de plusieurs registres dans chaque connaissance .

..........................

Avatar du membre
sescho
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 1127
Enregistré le : 30 mai 2002, 00:00
Localisation : Région Centre
Contact :

Messagepar sescho » 10 nov. 2007, 17:01

Faun a écrit :
2008 : Tibet libre! Connais-toi toi-même.


Je m'étonne en passant qu'il se trouve encore des gens, lecteurs de Spinoza qui plus est, pour défendre la théocratique tibétaine, cette tyrannie réactionnaire.

Quelques aigreurs peut-être...

Même si votre radio est made in China elle n'est quand-même pas bloquée sur radio-Pékin... ?

Le bouddhisme n'a pas de Dieu ni de prêtres, donc "théocratie"... Le Dalaï lama ("intronisé" initialement par les Mongols, "Dalaï" étant un terme mongol) était à la fois le chef spirituel et temporel du Tibet, ce qui peut expliquer la confusion. Le système antérieur à l'invasion chinoise (agression pure en vue d'une extension territoriale sans aucun droit antérieur significatif) était certes de type féodal, mais c'est un pays reculé ; le Japon l'était encore pas mal un siècle avant, et il y a encore des chasseurs-cueilleurs en Papouasie-Nouvelle Guinée.

Mais peut-être voulez-vous souligner les bienfaits de la colonisation...

... des Khmers rouges, de la Corée du Nord, de la junte birmane...

Celle-ci a tué un quart à un tiers de la population, a détruit des milliers de monastères, a interdit sa propre langue à l'école, fait entrer des millions de colons, tué la faune sauvage antérieurement préservée, pollué les rivières... Le Panchen Lama, un enfant, est en prison. Des milliers d'autres aussi juste pour avoir affirmé leur identité tibétaine. Posséder une photo du Dalaï Lama est passible de très nombreuses années de prison. Des enfants qui cherchent à atteindre l'Inde sont encore tués en passant la frontière (dont certains descendent les pieds gelés) etc. etc.

Les révoltes, réprimées dans le sang, ont été le fait du peuple. C'est parmi les nobles que les chinois ont trouvé les meilleurs appuis. Entre voyous...

Le Dalaï lama (qui n'avait que 16 ans en 1949) a déclaré solennellement qu'il se retirerait totalement du pouvoir temporel si son pays retrouvait une autonomie (il ne demande même pas l'indépendance), voire qu'il ne se réincarnerait pas (peu importe le principe du fait même) le gouvernement étant démocratiquement élu par les tibétains restés au pays. Son discours est celui de la gauche démocratique (plutôt tendance alter-mondialiste.) Etc. Etc.

Lisez la philosophie bouddhique et (dont) le Dalaï Lama ; vous serez surpris de sa puissance, parfois d'une profondeur insondable (mais en principe parfaitement assimilable à un esprit rationnel exigeant.)

Le matérialisme primaire est d'une profonde vulgarité, de quelque bord qu'il se réclame. Le sort du Tibet c'est le sort de toute l'humanité.

Vous pouvez être aigri, mais je vous conseille de veiller à ne pas tomber pour autant dans une insondable vulgarité.
Modifié en dernier par sescho le 11 nov. 2007, 15:22, modifié 2 fois.
Connais-toi toi-même.

Avatar du membre
sescho
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 1127
Enregistré le : 30 mai 2002, 00:00
Localisation : Région Centre
Contact :

Messagepar sescho » 10 nov. 2007, 19:10

hokousai a écrit :je croyais que vous faisiez allusion à des lois précises telles celles obtenues par Galilée ou Newton et puis les suivants et qui sont des lois de la nature ( aussi ) , de ce genre de lois Spinoza n'en évoque pas .

La loi de la gravité de Newton a priori c'est après Spinoza (1687)... ;-) Je crois que le "conatus" est une généralisation de la loi d'inertie de Galilée. Manifestement, il y avait déjà pas mal de bonnes théories en optique et de connaissances en chimie minérale. Mais je crois que par "loi" nous pouvons surtout entendre comme Spinoza toute vérité universelle.


hokousai a écrit :Mais l'exemple de la proportionnalité est censé expliquer le troisième genre de connaissance , les explications ultérieures ( 5eme partie ) ne donne pas d 'exemples . C'est un peu maigre .

Certes. Mais Spinoza n'a pas pour habitude de s'étendre une fois qu'il lui semble avoir clairement fixé la chose (ce que montrent les lettres) et le moins qu'on puisse dire c'est que ses ouvrages ont de la densité... En revanche, je crois qu'on peut lui faire crédit d'être précis la plupart du temps (en faisant attention aux traductions), et donc ne pas chercher midi à quatorze heure.

hokousai a écrit :ce qui me gène c'est cette espèce de dictature de ces "trois genres de connaissance ". Leur distinction ( somme toute un peu trouble ) permet neanmoins de taxer les discours critiques
en 1)sympathiques et respectables mais insuffisants
2)à peine suffisants
3)à le rigueur et sous réserves suffisants .

Je crois que c'est un mauvais penchant que de vouloir forcer le trait que donne Spinoza. Comme ses écrits sont assez denses (et la Métaphysique en outre est en elle-même assez délicate), même s'il est assez prolixe quand il s'agit de pourfendre la superstition, un effort d'interprétation n'est pas inutile... En revanche l'extrapolation de ses textes avant que de les avoir compris, tout en la lui attribuant, cela n'est pas sain pour la compréhension de l'auteur (après chacun fait ce qu'il veut.) Par exemple, Spinoza lui-même utilise (c'est incontournable) moult notions générales qu'il est dit vilipender dans E2P40. Ce n'est pas lui faire (se faire, surtout) honneur de sous-entendre qu'il est en pleine contradiction performative. Il insiste sur le fait que les êtres de Raison ne sont pas des êtres réels, tout en utilisant les êtres de Raison (et le mot "Raison", dont il dit tant de bien, permet de supposer que c'est au premier degré utile.)

Spinoza insiste, je pense, sur des points d'achoppements possibles jugés tels par son esprit pour le moins performant. Ceci peut nous conduire à forcer indument le trait.

hokousai a écrit :je dis "somme toute un peu trouble", puisque les notions communes vous les placeriez comme intuitives dans le troisième genre à égalité avec les certitudes de la perception du corps telle que "j ai une main droite".

Dans l'optique de rendre la pensée de Spinoza, je dirais spontanément "au-dessus." Le fait que mon corps ait une main droite n'est pas une vérité universelle éternelle. Il pourrait la perdre. Je sais tout juste définir une main et un corps humain. C'est une essence que je connais confusément (E2P24), mais que je sais néanmoins être en acte (et ceci peut je pense être entré dans la connaissance du troisième genre et non dans celle du premier ; E2P17, E2P26, E2P47, etc.) Ceci s'étend à n'importe quel objet en face de moi. Mais je ferais remarquer qu'il y a une différence entre "sensation" et "perception" ; la sensation pure (voir ce que l'on a en face des yeux) est assez pauvre ; à s'y limiter on a vite l'impression d'être une endive. Dans une perception il y a tout un arsenal de mise en perspective ajouté. Quand vous dites "j'ai une main droite", vous supposez "je", "je est lié à un corps", etc.

Il me semble clair que Spinoza (comme Platon) dis que la profondeur - et donc la meilleure partie de l'entendement de l'homme - n'est pas dans l'immédiateté de la sensation, mais dans la perception des lois qui dirigent les phénomènes qui agitent les modes en acte.

hokousai a écrit :C'est que moi j'ai bien des difficultés à distinguer selon trois niveaux de connaissances .
A y regarder de près il y a un peu des manières de penser issues de plusieurs registres dans chaque connaissance .

Personnellement je n'ai pas de problème avec le deuxième genre. La logique est la logique. Mais j'ai quelques problèmes avec quelques démonstrations de l'Ethique. Les prémisses de l'Ethique, indépendamment de l'usage qui en est fait ne me semblent pas contestables.

Je n'ai pas non plus de problème avec le troisième, qui représente pour moi la saisie intuitive des choses dans leur légalité (sens physique, par exemple.) Le mot "intuition" convient bien, comme vous le dites.

Je n'ai pas non plus de problème avec le premier, qui est la connaissance par ouï-dire (écoute, lecture) ou empirique (régularités.)

Je me sers des trois dans mon activité professionnelle, et je suis bien content de trouver le premier genre faute de mieux.

C'est la dogmatisation de la hiérarchie qui pose problème. Spinoza dit "connaissance" vague, pas "ignorance." Elle est moins en ce qu'elle n'est pas ultime, le manque étant un être de Raison. Il ne faut pas faire à ce sujet cette escroquerie intellectuelle qui consiste à remplacer "pas tout" par "rien." En fait, si je suis la logique globale de ce que je comprends de la pensée de Spinoza, la connaissance du premier genre est indispensable pour dérouler celle du second (par les notions générales) et celle-ci utile sinon indispensable à celle du troisième...

Y a-t-il la place là-dedans pour une opposition radicale entre rationalisme et empirisme. Pas sûr...

Amicalement

Serge
Connais-toi toi-même.

Avatar du membre
hokousai
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 4105
Enregistré le : 04 nov. 2003, 00:00
Localisation : Hauts de Seine sud

Messagepar hokousai » 10 nov. 2007, 23:24

cher Serge




La loi de la gravité de Newton a priori c'est après Spinoza (1687).
et les suivants aussi , je sais .Spinoza aurait-il admis Newton et l'action à distance ? Pierre Bayle en doute .
Spinoza parle « en général » de lois de la nature mais il ne semble pas devoir s'engager tel que Descartes ou Galilée s'engagent (et Newton plus tard ).Spinoza a certainement une idée des lois telles que Galilée et Descartes l'entendent mais il ne s'engage pas .Là où Galilée ne veut comprendre ses mouvements que par les mathématique Spinoza les comprends par les notions communes .
Il y a comme l’invocation encore religieuse de la nécessité des lois avec la différence que dans le judaïsme la loi est d'une extrême précision .
Finalement la loi agit comme principe métaphysique universel mais avec plus de force de contrainte que chez Galilée et newton ne serait -ce que parce que ceux ci se réfèrent à l’expérience toujours ouvertes à plus , et que la mathématique newtonienne n’est pas d’une exactitude absolue à tout le moins n’a pas l 'absoluité d’un principe tel que les lois de la nature chez Spinoza.
Lesquelles induisent un déterminisme métaphysique fort ..

……….........................
Spinoza est prolixe quand il le souhaite (comme vous le soulignez ). Sur la volonté il s’étend , sur les affects c’est évidents, ceux-ci sont décortiquées dans le détail .Mais sur la connaissance du troisième genre qui pourtant apparaît comme essentielle , il ne s’étend pas tout le monde le déplore .

..................................

Opinion toute personnelle je suis plus certain d’avoir une main droite que de l’énoncé du lemme 1 (parte 2) tout simplement parce que dans connaissance du deuxième genre( celle qui raisonne un peu) je ne sais pas si un corps se meut( axiome 2 )

Je ne le sais pas parce que je ne sais pas si un corps de par son essence n’est pas supprimé hors de l’instant présent (instant où il ne bouge pas) .La présence pose la chose mais la suppression de la présence supprime la chose
Pour faire simple ce n’est plus là même chose qui est présente à un instant du mouvement et à un autre .
Si ce n’est plus la même chose je ne peut admettre avec certitude que la chose est en mouvement .

bien à vous
hokousai

Avatar du membre
sescho
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 1127
Enregistré le : 30 mai 2002, 00:00
Localisation : Région Centre
Contact :

Messagepar sescho » 11 nov. 2007, 15:15

Cher Hokouzai

hokousai a écrit :Spinoza parle « en général » de lois de la nature mais il ne semble pas devoir s'engager tel que Descartes ou Galilée s'engagent (et Newton plus tard ).Spinoza a certainement une idée des lois telles que Galilée et Descartes l'entendent mais il ne s'engage pas .Là où Galilée ne veut comprendre ses mouvements que par les mathématique Spinoza les comprends par les notions communes.

Je ne vois pas les choses comme cela. Tous les axiomes et toutes les propositions de l'Ethique de Spinoza, pris individuellement dans leur sens propre, SONT (des verbalisations) des lois. Spinoza ne fait donc par-là que s'engager en permanence. Les notions communes ce sont les axiomes (au moins) - soit des lois - faisant l'objet d'un consensus général (auxquelles s'ajoutent les définitions, notions générales non définies car jugées évidentes, et postulats qui sont des axiomes non mis a priori au titre des notions communes.) Spinoza explique a posteriori ces notions comme vraies car découlant universellement de la communauté qu'ont les corps entre eux, communauté qui, elle, peut être perçue adéquatement. Je pense que la différence entre le deuxième genre et le troisième est, sur un même sujet, la différence entre la conviction ferme verbalisée et l'intuition immédiate de la même "chose", qui ne peut se vivre qu'en situation réelle immédiate.

hokousai a écrit :Il y a comme l’invocation encore religieuse de la nécessité des lois avec la différence que dans le judaïsme la loi est d'une extrême précision .
Finalement la loi agit comme principe métaphysique universel mais avec plus de force de contrainte que chez Galilée et newton ne serait -ce que parce que ceux ci se réfèrent à l’expérience toujours ouvertes à plus , et que la mathématique newtonienne n’est pas d’une exactitude absolue à tout le moins n’a pas l 'absoluité d’un principe tel que les lois de la nature chez Spinoza.
Lesquelles induisent un déterminisme métaphysique fort .

Je ne sais pas. Mais des expressions comme le "Grand Horloger" laissent penser que les lois sont bien vues comme universelles. Maintenant en Physique on fait ce que l'on peut. En Métaphysique "on a le droit" de distinguer entre les lois éternelles et l'appréciation que nous arrivons à en obtenir avec notre esprit limité. Mais ce qui reste concrètement c'est qu'il y a bien des lois universelles et éternelles, et qu'elles dirigent les phénomènes une fois certains principes de l'existence posés.

hokousai a écrit :Spinoza est prolixe quand il le souhaite (comme vous le soulignez ). Sur la volonté il s’étend , sur les affects c’est évidents, ceux-ci sont décortiquées dans le détail .Mais sur la connaissance du troisième genre qui pourtant apparaît comme essentielle , il ne s’étend pas tout le monde le déplore.

Certes un peu plus nous aurait bien soulagé... Mais, comme je l'ai dit, je me demande si ce n'est pas parce que nous libérons notre imagination avant que d'avoir examiné l'immédiat. Encore une fois, l'exemple de la proportion me semble assez évident. Le problème vient plutôt d'une tentation d'extrapoler avant examen approfondi, de façon plus ou moins "lyrique." Mais c'est vrai que, par ailleurs, "procéder des essences des attributs de Dieu aux essences des choses" ("choses" qui a priori ne sont pas des essences singulières) est un peu général pour calmer les esprits...

hokousai a écrit :Opinion toute personnelle je suis plus certain d’avoir une main droite que de l’énoncé du lemme 1 (parte 2) tout simplement parce que dans connaissance du deuxième genre( celle qui raisonne un peu) je ne sais pas si un corps se meut( axiome 2 )

Je ne vous suis pas bien. C'est une évidence que les corps se meuvent. Encore une fois, vouloir le deuxième genre sans vouloir les prémisses est vouloir l'impossible.

hokousai a écrit :Je ne le sais pas parce que je ne sais pas si un corps de par son essence n’est pas supprimé hors de l’instant présent (instant où il ne bouge pas) .La présence pose la chose mais la suppression de la présence supprime la chose
Pour faire simple ce n’est plus la même chose qui est présente à un instant du mouvement et à un autre .
Si ce n’est plus la même chose je ne peut admettre avec certitude que la chose est en mouvement .

Je ne sais si vous doutez par exercice ou sincèrement. Si même l'évidence la plus immédiate (au-delà de l'existence en acte des corps que j'ai à mon contact) - comme : "rien d'existant ne devient rien" - ne vaut plus, il n'y a pas de deuxième genre possible, et l'on est condamné à prendre le premier genre de connaissance pour le troisième (ou plutôt à vivre le premier sans pouvoir en sortir et sans philosopher.)

Amicalement

Serge
Connais-toi toi-même.

Avatar du membre
hokousai
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 4105
Enregistré le : 04 nov. 2003, 00:00
Localisation : Hauts de Seine sud

Messagepar hokousai » 12 nov. 2007, 23:26

Je ne sais si vous doutez par exercice ou sincèrement.


Les deux
pour le mouvement des corps ** je réitère mon doute quant à l’identité des corps poursuivi au-delà de l’instant où nous les identifions comme corps .
(mais je peux très bien penser avec la mécanique des corps et des chocs)

.Il me semble bien y avoir quelque chose qui perdure ( puisque je parle de manière de faire ,de ressemblances ,d’espèce) mais ces » chose » là sont -elle en mouvement ?
Quelle est l’identité à elle même donc la finitude d’une manière de faire ? Une manière de faire est active ,c’est un mouvement si vous voulez mais est- elle en mouvement dans un milieu des manières de faire ?

Les suites dans l’ordre et enchaînement dont parle Spinoza sont- elles elles mêmes en mouvement ?

....................................
PS **C'est une évidence que les corps se meuvent , sans doute , ce qui n'est pas une évidence c'est que les corps perdurent dans leur identité . Ce qui rend la première évidence moins évidente .

Avatar du membre
Faun
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 421
Enregistré le : 25 oct. 2004, 00:00

Messagepar Faun » 13 nov. 2007, 08:17

Afin de tenter de relancer ce débat, je voudrais vous faire partager ces quelques lignes de Deleuze et Guattari, dont l'influence spinoziste ne fait aucun doute, et qui développent la conception de l'irréductible singularité de chaque être vivant jusqu'à ses conséquences légitimes :

"Nous opposons l'épidémie à la filiation, la contagion à l'hérédité, le peuplement par contagion à la reproduction sexuée, à la production sexuelle. Les bandes, humaines et animales, prolifèrent avec les contagions, les épidémies, les champs de bataille et les catastrophes.[...] Les participations, les noces contre nature, sont la vraie Nature qui traverse les règnes.[...] Le vampire ne filiationne pas, il contagionne. La différence est que la contagion, l'épidémie, met en jeu des termes tout à fait hétérogènes : par exemple, un homme, un animal et une bactérie, un virus, une molécule, un micro-organisme.[...] Des combinaisons qui ne sont ni génétiques ni structurales, des inter-règnes, des participations contre nature, mais la Nature ne procède qu'ainsi, contre elle-même. Nous sommes loin de la production filiative, de la reproduction héréditaire, qui ne retient comme différences qu'une simple dualité de sexes au sein d'une même espèce, et de petites modifications le long des générations. Pour nous, au contraire, il y a autant de sexes que de termes en symbiose, autant de différences que d'éléments intervenants dans un procés de contagion. Nous savons qu'entre un homme et une femme beaucoup d'êtres passent, qui viennent d'autres mondes, apportés par le vent, qui font rhizome autour des racines, et ne se laissent pas comprendre en terme de production, mais seulement de devenir. L'Univers ne fonctionne pas par filiation. Nous disons donc seulement que les animaux sont des meutes, et que les meutes se forment, se développent et se transforment par contagion."

Mille Plateaux, Devenir-intense, devenir-animal, devenir-imperceptible, souvenirs d'un sorcier I.


Retourner vers « L'ontologie spinoziste »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 15 invités