ce qui dépend de nous, ce qui ne dépend pas de nous

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
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ce qui dépend de nous, ce qui ne dépend pas de nous

Messagepar lodiew » 04 nov. 2007, 20:57

bonjour,
j'ai un commentaire à faire sur le texte de Epictète, extrait de Manuel:

Parmi les choses qui existent, certaines dépendent de nous, d'autres non. De nous, dépendent la pensée, l'impulsion, le désir, l'aversion, bref, tout ce en quoi c'est nous qui agissons; ne dépendent pas de nous le corps, l'argent, la réputation, les charges publiques, tout ce en quoi ce n'est pas nous qui agissons. Ce qui dépend de nous est libre naturellement, ne connaît ni obstacles ni entraves; ce qui n'en dépend pas est faible, esclave, exposé aux obstacles et nous est étranger. Donc, rappelle-toi que si tu tiens pour libre ce qui est naturellement esclave et pour un bien propre ce qui t'est étranger, tu vivras contrarié, chagriné, tourmenté; tu en voudras aux hommes comme aux dieux; mais si tu ne juges tien que ce qui l'est vraiment - et tout le reste étranger -, jamais personne ne saura te contraindre ni te barrer la route; tu ne t'en prendras à personne, n'accuseras personne, ne feras jamais rien contre ton gré, personne ne pourra te faire de mal et tu n'auras pas d'ennemi puisqu'on ne t'obligera jamais à rien qui pour toi soit mauvais.


mais je ne parviens pas à démarrer. ma problématique serait la suivante: existe-t-il des caractéristiques convainquantes pour discerner ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas?
pouvez-vous me donner les bases pour continuer? merci

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Messagepar sescho » 04 nov. 2007, 21:31

Le texte me semble assez clair sur le sujet. Ce qui dépend de nous est ce qui en nous ne dépend pas d'autrui, autrement dit ce sur quoi autrui n'a pas prise en nous : notre propre esprit dans sa détermination interne ("ma liberté de pensée.")

C'est auto-cohérent : si l'esprit est occupé par (attaché à) des déterminants extérieurs (passions selon Spinoza), il n'est pas maître de lui-même et les interventions extérieures influent sur son fonctionnement.

Ceci ne peut être atteint qu'asymptotiquement : par exemple, une intense douleur corporelle est un mal effectif de laquelle seul un esprit exceptionnel peut s'accommoder sereinement.

Le non-attachement (y compris au non-attachement...) est une base de toutes les sagesses du monde. Si je ne suis pas attaché à mon image corporelle, à ma durée, à mes possessions matérielles, à ma réputation (et donc à une quelconque accusation ou flatterie des autres), à une image de moi faite en hiérarchie avec les autres, à avoir raison devant les autres, etc. que peut-il m'arriver de fâcheux ?

Cordialement

Serge
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Messagepar lodiew » 04 nov. 2007, 21:48

merci c'est deja plus clair

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Messagepar sescho » 04 nov. 2007, 22:11

De rien.

J'ajoute qu'outre "les autres", s'ajoute la Fortune (le hasard) : intempéries, et toutes autres "facéties de la Nature" par exemple et que ne pas s'attacher au corps ne signifie pas le négliger, mais au contraire le garder en bon état autant que possible (de même pour les biens matériels servant à la santé du corps.)

Pour le général, il est de la première évidence que de s'attacher à ce qui ne dépend pas de nous relève de l'erreur, ce qui ne veut pas dire pour autant que nous n'ayons besoin de rien dans le monde extérieur et qu'il faut s'en désintéresser. Simplement la privation n'engendre pas d'affect, alors même que sa cessation est recherchée, avec détermination mais sans tension.


Serge
Connais-toi toi-même.


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