L'erreur philosophique

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
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LaPhilosophieAuMarteau
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Messagepar LaPhilosophieAuMarteau » 09 juin 2008, 03:14

A Alexandre IV,

Les phénomènes psychiques sont des intéractions physico-chimiques plus complexes, voilà tout.

Les roches ne sont pas conscientes: je te l'accorde. Mais cela n'empêche pas que tu sois constitué de calcium, de magnésium, d'eau... Tu es simplement un assemblage plus complexe, ayant des fonctionnalités plus complexes également, comme celle que tu nommes "penser".

Tu as déjà réussi à embrasser l'univers? :) Alexandre, tu es autant limité dans l'espace temps que n'importequoi d'autre. Sinon cela signifierait que tu te déplaces à la vitesse de la lumière :)

"La pensée vient du cerveau, mais la pensée se distingue du cerveau". La pensée Alexandre est simplement le produit d'un processus physico-chimique qui a lieu dans le cerveau.

Par ailleurs, l'homme a échappé partiellement à la logique de l'évolution, en choisissant de dissocier sexualité et reproduction, et quelquefois en poursuivant d'autres finalités que la reproduction (cf: moines).


Savais-tu que de nombreux animaux se masturbent et que certains ne pourront jamais se reproduire n'étant pas dominant dans leur groupe?
Mais tu as raison, on a jamais vu un éléphant devenir moine :)
Moine, c'est simplement une régression combinée à un transfert. Lit Freud pour développer ce point.Il y a satisfaction sexuelle mais par des voies détournées (les voix / voies du seigneur!!!) J'ajouterais que le fait que les moines n'est pas de rapports sexuels semble douteux, tu crois pas?

L'homme est aussi capable de formes d'altruisme extrême, se sacrifiant pour des inconnus, voire pour des représentations abstraites (cf: la Patrie). Juste l'idée de maintenir en vie des individus biologiquement inutiles (cf: handicapés lourds), c'est dépasser la loi de la nature.


Tu appelles ça dépasser la loi de la nature? Est-ce que tu sais combien de fourmis se sont sacrifiées pour leur reine dans l'histoire? Quant à tes "individus biologiquement inutiles" (pour être plus juste tu devrais dire socialement inutiles, et encore ca se discute), c'est simplement l'effet du dressage que le Christinisme a produit pendant des siècles. Je te conseille de lire "le Malaise dans la Culture" et aussi "l'Avenir d'une Illusion" de Freud pour t'eclairer sur la répression des pulsions qu'une société organise afin de maintenir son unité.

Aller bonne nuit.

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Alexandre_VI
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Messagepar Alexandre_VI » 09 juin 2008, 06:25

à Laphilosophieaumarteau,

Et peux-tu prouver que tout n'est qu'interaction physico-chimique? Pourquoi le seul niveau d'organisation «réel» serait-il le plus bas?

On peut choisir d'appeler le psychisme matériel, si on veut dire par là qu'il tire son origine de la matière. Mais je ne l'appellerais pas matériel si on voulait dire par là qu'il n'a aucune spécificité par rapport à l'objet des sciences physiques.

Puisque tu n'apportes aucune preuve de ta théorie, je pense que la mienne n'est pas plus bête.

Une peinture impressionniste n'a aucun sens si on y jette le regard d'un chimiste. Le sens qui importe n'est pas donné à ce niveau d'analyse.

J'embrasse l'univers par ma pensée: j'ai des représentations de l'univers dans son ensemble, bien que je ne puisse pas garantir qu'elles soient entièrement vraies. Mais le simple concept d'«être», applicable à n'importe quoi, prouve que la pensée, bien que venant du cerveau, est en quelque chose maîtresse de l'univers. Je peux même faire ce qui est impossible à quelque être matériel que ce soit: me représenter un au-delà de l'univers (le surnaturel). Les êtres matériels n'ont de pouvoir que sur les autres êtres de l'univers.

Les insectes sociaux se sacrifient pour aider des individus apparentés, selon une dynamique mise en lumière par la sociobiologie. Ce genre d'altruisme est génétiquement déterminé.

Par contre les humains peuvent se sacrifier pour de purs inconnus. Et encore plus extravagant: ils peuvent se sacrifier pour une idéologie.

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hokousai
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Messagepar hokousai » 09 juin 2008, 13:58

à LaPhilosophieAuMarteau

Vous avez une interprétation de la compréhension du monde en termes de constitution physico-chimique.

Si nous avions la même constitution physico chimique alors nous devrions avoir la même interprétation du monde .

Si je n’ai pas la même interprétation c’est donc que je n’ai pas la même constitution physico chimique .

Après tout , peut être que je n’ai pas la même que vous .

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Messagepar LaPhilosophieAuMarteau » 09 juin 2008, 23:45

A Hokousai,

Ce que tu dis est juste.

Et ma pensée (càd mon interprétation du réel) est la suivante:

1) Nous sommes tous des processus physico-chimiques.
2) Nous avons des intéractions constantes avec des environnements physico_chimiques et avec d'autres processus physico-chimiques.
3) Notre interprétation du réel est déterminé par les caractéristiques de notre propre processus physico-chimique et des différentes intéractions physico-chimques que nous avons tout au long de notre vie de processus avec les diférents environnements, avec lesquels nous rentrons en intéraction. Compte tenu de l'évolution de notre processus et de la diversité des intéractions que nous expérimentons, notre interprétation du réel peut évoluer tout au long de notre vie de processus.
4) Il n'y a pas de vérité, mais des vérités, qui corespondent aux interprétations que chaque processus développe, c'est à dire la manière que chacun à de sentir son environnement et les intéraction qu'il a avec lui.(car c'est au travers des sens que nous percevons le notre environnement).
5) S'instaurent alors des rappports de force, au travers desquels UN ou DES processus s'efforcent d'imposer SON ou LEUR INTERPRETATION comme fondement de l'organisation de la société. Ainsi, si un seul processus impose son interprétation comme fondement d'une société, le système politique est appelé "tyrannie d'un seul". Si c'est UN GROUPE de processus qui impose une interprétation, interprétation que les membres de ce groupe partagent, il s'agit alors d'un régime politique appelé "tyrannie d'un groupe". Lorsque que le groupe en question représente la majorité de la population, le système politique est alors, et la plupart du temps, appelé "Démocratie".

Quelle est ton interprétation du réel Hokousai?

Cordialement.

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Messagepar hokousai » 10 juin 2008, 00:15

Il n'y a pas de vérité, mais des vérités, qui correspondent aux interprétations que chaque processus développe, c'est à dire la manière que chacun à de sentir son environnement et les interaction qu'il a avec lui.(car c'est au travers des sens que nous percevons le notre environnement).


à LaPhilosophieAuMarteau

La diversité des interprétations ( dont la votre ) oblige à penser dans votre logique à une grande diversité des processus physico chimiques .
De plus Ces processus ont un peu la vertu dormitive de l’opium , ils ont la vertu de déterminer des interprétations ( l’opium certes fait dormir mais on n’explique rien du processus causal ).

On a donc un grand nombre de processus physico chimiques dont on ne sait pas expliquer l’ effet .

Il faudrait que vous expliquiez l’effet de processus produisant la critique de la raison pure d’un côté, la phénoménologie de l’esprit de l’autre .On est très loin d’avoir une explication causale satisfaisante .

Si vous m expliquez que je vais chaque jour au travail à vélo de par l’action de la pesanteur et de mes muscles , certes , je ne vole pas , mais ça ne résout pas toute la question . Je me demande à la limite si c’est dans la question du pourquoi je vais chaque jour au travail à vélo .

jean Luc (Hokousai )
[/quote]

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Messagepar LaPhilosophieAuMarteau » 10 juin 2008, 00:33

A Hokousai,

Il y a autant de vérités qu'il ya d'individus. Car chaque individu est un processus physico-chimique unique et éternel. Mais la grande majorité des processus physico-chimiques sont similaires. Ainsi les interprétations du réel sont proches, en d'autres termes le débat se fait à la marge...

Par ailleurs, si tu fumes de l'opium, tu auras alors une interprétation du réel différente de celle que tu as en règle générale (à moins que fumer de l'opium est ta règle générale). Le processus physico-chimique que tu es va être impacter, physico-chimiquement, par cette substance. Ton intéraction avec ton environnement va elle aussi être affecter par les modification de ton processus physico-chimique. La conséquence est que tu auras une interprétation du réel différente.

Il faudrait que vous expliquiez l’effet de processus produisant la critique de la raison pure d’un côté, la phénoménologie de l’esprit de l’autre .On est très loin d’avoir une explication causale satisfaisante

Je ne comprends pas les termes "critique de la raison pure" et "phénoménologie de l'esprit".

Il n'y a enfin pas de pourquoi. Et je partage ton interprétation du réel lorsque tu fais l'effort d'aller au travail en vélo.

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Messagepar LaPhilosophieAuMarteau » 10 juin 2008, 00:45

A Alexandre IV,

Je n'ai jamais dit que ton interprétation du réel, ta pensée comme tu dis, était plus bête que la mienne.

Je respecte parfaitement l'interprétation du réel, que les caractéristiques physico-chimiques du processus (que tu es) et les intéractions que ce dernier a avec son environnement, produisent.

Je pense néanmoins que tu souffre d'une carence de lithium et de magnésium. Est-ce que tes dents de sagesse te font souffrir en ce moment ou es tu en pleine préparation du baccalauréat?

Cordialement,

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Messagepar Alexandre_VI » 10 juin 2008, 01:12

à Laphilosophieaumarteau,

(Je suis Alexandre VI, du nom du pape le plus corrompu de l'Histoire).

Je ne veux pas être impertinent, mais entre nous quel est l'intérêt de proclamer au monde entier ta vision du monde si tu n'apportes aucun argument pour elle? Surtout si cette vision se dit philosophique, et non religieuse. Il me semble que ce qui fait la spécificité de la philosophie, c'est le besoin de justifier ce qu'on avance (du moins chez la plupart des philosophes). La religion ne s'embarrasse pas de preuves (sauf en apologétique).

Je ne t'empêche pas de parler, loin de là. Mais je veux dire que ce serait plus intéressant et plus fécond si tu donnais de vrais arguments plutôt que de répéter des affirmations catégoriques.

Plusieurs vérités? Il n'y a pourtant pas plusieurs façons opposées d'être dans le vrai. Ou encore toutes ces façons sont partiellement vraies.

La vérité, c'est la conformité de la pensée avec la réalité. Si un processus physico-chimique aboutit à des jugements conformes au réel, alors il est dans le vrai. Autrement, il est dans l'erreur.

Par contre, si tu veux dire que chaque «processus» croit être dans le vrai, alors oui tu as raison, même si certains le croient plus fort que d'autres. Mais il y a une différence entre croire être dans le vrai et l'être réellement.

Et puis les interprétations, du moins celles de la science, ne s'imposent pas seulement par la force, mais aussi par l'épreuve des faits.

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Messagepar LaPhilosophieAuMarteau » 10 juin 2008, 05:31

A Benoît XVI,

Il faut que tu sortes du schéma: thèse / arguments. Il n' y a que des interprétations et certaines s'imposent comme fondements de la société au travers de rapports de force diverses. Les arguments sont faits pour berner les âmes faibles qui ne sont pas elles-mêmes sûr de leur propre vérité, cad de l'interprétation qu'ils ont du réel.

Ceci je te l'accorde rend, selon ce que je défends, tout à fait stérile une discussion comme celle que nous avons depuis 2 jours. Apparentons cela à une névrose, le plaisir de réfléchir et d'écrire. :)

Par ailleurs tu devrais reconsidérer ton approche lorsque tu dis que les religions ne fournissent pas de preuves. Bien au contraire, elles en fournissent, et des meilleures, car elles sont irréfutables autant qu'elles sont non-démontrables. C'est pour cela que les religions empoisonnent encore autant notre société.

Arrête de courir après la vérité, tu ne l'as trouveras jamais.
La vérité, c'est la conformité de la pensée avec la réalité
?
Compte tenu que chaque individu perçoit une réalité, une INTERPRETATION qu'il lui est propre, il y a donc plusieurs vérités, autant qu'il y a d'individus. Laquelle, dans ces circonstances, est celle que tu cherches?

Exemple: les daltoniens inversent le rouge et le vert. Si tu vivais dans une société de daltoniens, sans être daltonien, qui serait le dépositaire de la vérité? Par suite, dans un rapport de force qui te serait défavorable compte tenu que tu es seul, tu devrais alors admettre que c'est toi qui a un problème... et t'adapter au fonctionnement de cette société.

C'est pour ça qu'en théorie, le système démocratique appelé Démocratie, plutôt que d'être la loi du plus grand nombre, devrait être le respect des minorité. Mais le puissant tend à imposer sa puissance...

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Alexandre_VI
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Messagepar Alexandre_VI » 10 juin 2008, 06:22

à laphilosophieaumarteau,

Une philosophie sans arguments ressemble à la pratique journalistique d'interroger les gens dans la rue sur divers problèmes d'actualité, et chacun est là à dire: «moi je pense que...».

Sans argument, la philosophie perd toute chance de progresser. Elle devient une simple extériorisation par des individus bavards.

Sans doute, peu de choses font l'unanimité parmi les philosophes, mais au moins, les philosophes savent qu'ils doivent compter avec les arguments de leurs prédécesseurs et de leurs contemporains, de sorte qu'ils ont besoin de présenter des arguments de plus en plus sophistiqués. Cela peut se comparer à une course aux armements. :lol:

Tu sembles penser que la vérité objective et universelle est une fiction, que tout est relatif et subjectif. Sauf que dans la vie quotidienne, tu sais bien que ce n'est pas vrai. Que la pensée individuelle ne crée pas la réalité. Imagine que tu sois faussement accusé d'un crime. Tu vas être bien content si les gens cherchent à connaître ce qui est objectivement vrai plutôt que d'en rester aux interprétations subjectives.

De toute façon, il reste que ton système se présente comme une vérité absolue, ce qui est une incohérence coutumière chez les relativistes. Par exemple tu supposes qu'il existe d'autres personnes, que ces personnes ont aussi des idées et qu'elles luttent entre elles pour imposer leurs vues, que les forces sont inégales, etc... Cela, ça ne relève pas de l'interprétation. Ce sont de vrais faits. Tu supposes aussi que les différences d'interprétation s'expliquent par des différences physico-chimiques. Cela suppose des lois de la nature, des molécules, etc...

Tu dis: «mais cela n'est que mon interprétation, conditionnée par mes interactions physico-chimiques». En disant cela, tu voudrais réconcilier l'eau et le feu... Tu voudrais maintenir que ton opinion est relative, mais en même temps qu'elle est celle qui explique (objectivement) cette relativité même. Tu voudrais que la relativité de ton interprétation soit une confirmation du bien-fondé de son contenu.

Mais si on veut retenir quelque chose de ton interprétation, c'est que le débat argumenté est effectivement une sorte de rapport de forces, et celui avec les meilleurs arguments finira par s'imposer (je l'espère), à moins que ses adversaires n'améliorent leurs propres arguments et rétablissent ainsi le rapport de forces. Il faut toutefois tenir compte de la mauvaise foi, qui empêche souvent les bons arguments de s'imposer.


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