Dans ses lettres Spinoza parle de la substance et de ses attibuts de la manière suivante (lettre 9):
''J'entends par substance ce qui est en soi et est concu par soi, c'est-à-dire ce dont le concept n'enveloppe pas le concept d'une autre chose. Par attribut j'entends la même chose à cela près que le terme d'attribut s'emploie par rapport à l'entendement qui attribue à une substance telle nature déterminée''
Puis il donne 2 exemples en disant qu'Israel le 3eme patriarche est aussi Jacob parcequ'on lui a attribué ce nom etc... et pareil pour le plan par rapport à l'objet blanc ...
Etant donné que l'attribut se définit par soi et en soi, comment peut-on donner 2 exemples dont l'attribut peut s' appliquer à autre chose (Jacob peut être quelqun d'autre et 'blanc' peut-être la couleur du lait par exemple.
Ma réponse :
Les exemples dont vous parlez visent à illustrer le fait qu'une *chose* puisse rester unique tout en ayant ''deux noms''. Spinoza transpose donc sa définition des attributs à des cas concrets pour faciliter la compréhension : Israël est à la fois le troisième patriarche et Jacob.
Mais il s'agit ici simplement de faire comme si ''Israel'' était une substance et comme si ''troisième patriarche'' et ''Jacob'' étaient des attributs. Si vous lisez bien le texte, Spinoza dit que ce ne sont en fait que des ''choses'' qui ont des ''noms différents'' et pas des substances et des attributs réels. Il s'agit simplement par cet exemple de comprendre qu'une chose peut être unique en réalité, et diverse du point de vue de l'entendement.
Pour donner maintenant des exemples d'attributs réels, les seuls possibles sont l'étendue et la pensée qui se définissent effectivement, en tant qu'attributs de la substance, en soi et par soi.
Amicalement,
Henrique
[ Edité par Henrique Le 27 August 2002 ]