Pouvons-nous connaître les essences singulières ?

Questions et débats touchant à la nature et aux limites de la connaissance (gnoséologie et épistémologie) dans le cadre de la philosophie spinoziste.
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Vanleers
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Re: Pouvons-nous connaître les essences singulières ?

Messagepar Vanleers » 04 juil. 2015, 20:31

A Krishnamurti

Si cela vous intéresse, vous pourriez voir ce qu’il y a de spinoziste et de non-spinoziste dans la « méditation de pleine conscience ». C’est en :

http://christopheandre.com/meditation_C ... o_2010.pdf

Bien à vous

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Re: Pouvons-nous connaître les essences singulières ?

Messagepar Krishnamurti » 04 juil. 2015, 22:23

Quelle difference y a t'il entre être attentif et toutes ces pratiques ? Sur un autre fil peut-être...

Vanleers a écrit :A Krishnamurti

Si cela vous intéresse, vous pourriez voir ce qu’il y a de spinoziste et de non-spinoziste dans la « méditation de pleine conscience ». C’est en :

http://christopheandre.com/meditation_C ... o_2010.pdf

Bien à vous

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Re: Pouvons-nous connaître les essences singulières ?

Messagepar Vanleers » 07 août 2015, 11:53

Alexandre Matheron explique, lui aussi, en quoi consiste la connaissance du troisième genre, ou science intuitive. Il écrit :

« Celle-ci ne recèle aucun mystère : elle n’est rien d’autre que la connaissance des choses naturelles par leur cause immanente, c’est-à-dire par Dieu – ou, ce qui revient au même, la connaissance de Dieu, puisque connaître un effet par sa cause immanente revient tout simplement à enrichir notre connaissance de cette même cause (E V 24). Nous n’y accédons pas d’un seul coup, par une sorte de grâce miraculeuse et imprévisible : si nous possédons naturellement l’idée vraie de Dieu, nous ne voyons pas d’emblée qu’elle est l’unique source de toute science ; le concept de Dieu, en soi, est à la racine de n’importe lequel de nos concepts, mais, pour que nous arrivions à nous en apercevoir, il faut que notre connaissance du second genre soit déjà assez développée (E V 28) ; seule une longue familiarité avec la Physique géométrique, par exemple, peut nous faire comprendre que l’Etendue, loin d’être une simple propriété commune ou un simple substrat inerte, est l’Attribut divin dont découlent nécessairement tous les corps. Une fois découvert ce premier fondement de notre savoir, il nous reste un long chemin à parcourir : la science intuitive procède [1] de l’idée adéquate d’un attribut divin à la connaissance adéquate de l’essence des choses (E II 40 sc. 2),mais elle peut aller plus ou moins loin dans ce sens ; à partir de l’Etendue, nous formons les concepts du mouvement et du repos, puis ceux des lois universelles de la nature, puis ceux des lois de plus en plus particulières qu’engendrent ces lois universelles en se combinant les unes aux autres (TRE § 101, TTP ch. 7 G p. 102), et la connaissance du troisième genre ne sera vraiment achevée que lorsque nous aurons reconstruit génétiquement la combinaison de mouvement et de repos qui définit notre essence individuelle dans ce qu’elle a de singulier. Il ne s’agira d’ailleurs là que d’un achèvement tout relatif : outre notre essence individuelle, nous avons encore une infinité d’autres essences à concevoir, dans la connaissance desquelles nous désirons nous avancer aussi loin que nos aptitudes nous le permettent (E V 26) ; tâche infinie, dont nous ne viendrons jamais à bout. Un seuil, toutefois, est décisif : lorsque nous nous acheminons vers la connaissance de notre essence singulière, un moment arrive où les idées adéquates finissent par constituer la partie la plus importante de notre esprit ; alors, mais alors seulement, nous sommes tout à fait heureux. » (Le Christ et le salut des ignorants chez Spinoza – p. 151)

[1] Matheron souligne le mot « procède » car la connaissance des essences singulières est un processus sans fin, ce qu’il indiquera plus loin. Il parlera toutefois d’un seuil décisif, mais sans le définir précisément, à partir duquel notre connaissance des essences singulières, quoique inachevée, est néanmoins suffisante pour que nous soyons tout à fait heureux.


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