l 'essence de l 'homme

Questions et débats touchant à la doctrine spinoziste de la nature humaine, de ses limites et de sa puissance.
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Messagepar infernus » 22 sept. 2004, 21:25

Sescho,

vous écrivez : ""Note : Là je fais un blocage habituel sur le « monde fini inclus dans la Substance infinie » : seraient-elles « contenues », ces essences, dans chacun des Attributs (selon le principe du parallélisme) ? Comment la « modalité » (la finitude) pourrait-elle ne pas être contenue dans l’essence des modes ? Comment un Attribut, par nature infini, peut-il contenir le fini dans son essence ?""

J.M Vaysse , dans "Totalité et finitude, Spinoza et Heidegger", s'attaque au problème et propose une interprétation : "" Si le rapport de Dieu aux choses est un rapport d'inclusion, dire que tout est en Dieu ne signifie pas que cela est dans Dieu au sens où une intériorité s'opposerait à une extériorité. En effet, une telle intériorité ou totalité inclusive exclut toute extériorité. La totalité inclusive est également exclusive, excluant tout dehors, toute altérité qui pourrait lui être extérieure : incluant tout sans être un contenant, elle est en même temps pure extériorité, puisqu'elle ne contient rien"" Un peu plus loin : ""A la distinction créateur - création Spinoza substitue celle de la nature naturante et de la nature naturée. Or, la seconde ne procède pas de la première comme un effet suivrait sa cause dans la durée: elles ne sont pas séparables et il n'y a pas de passage de l'infini au fini ""

Le fini doit être pensé en tant qu'il est l'expression de l'infini, ce par quoi l'infinie s'exprime. Il me semble qu'il ne saurait y avoir, dans un système de l'immanence, une rupture ontologique entre ce qui s'exprime et son expression. Pouvons nous dire que l'exprimant et l'exprimé représente chez Spinoza deux facettes d'une seule et même réalité?
L'expression, le mode fini, peut être pensé à la fois comme existant dans la durée indéfiniment( donc en-vue-de la mort), et comme éternel selon que l'on considère son essence singulière en tant qu'elle est comprise selon la necessité divine dans l'entendement divin. La distinction essence/existence , propre au mode( et non a Dieu), est-elle une distinction de raison ou une distinction réelle?

Cordialement

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Messagepar hokousai » 22 sept. 2004, 22:32

rep à bardamu


.......................................................................................................
""".Je suppose que ce n'est, comme bien souvent, qu'une question de définition et de vocabulaire""
Certainement pas le vocabulaire de Spinoza est précis et en tout état de cause n'est pas à reformater , c'est donc une question de compréhension .Maintenant on peu discuter ou comparer les traductions .
...................................................................................................
..................................................................................................
Vous dîtes :
"""Il n'y a pas de réminiscence ou de révélation des essences éternelles mais il y a expérimentation intime, rapport particulier que l'on effectue soi-même. """"

Je dis qu il n'y a pas du tout d'essences éternelles chez Spinoza .(je peux y revenir )

................................................................................................"

"""""""comment vous percevez la nature des modes et leur extérieur en prenant en compte la logique indiquée dès le départ : """"""""

il me semble m être étonné dèjà de cet "extérieur" .Il n'y a pas d 'extérieur ,cela supposerait un intérieur, c'est à dire une limite interne à la subsatnce et de fait plusieurs substances .Ce qui est exclus .

Hokusai

PS
""""".Vos citations sont elles aussi approximatives et mal référencées """"
mal référencées ,peut être, approximatives ,non .Je recopie ce que je lis ( dans une traduction certes )... désolé .
mais là je n'en fais plus .

"""Nulle part, il n'est question d'existence ou de présence """"" Le concept d'existence est assez présent dans l 'éthique .Non ?

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Messagepar bardamu » 23 sept. 2004, 00:14

hokousai a écrit :(...)
Je dis qu il n'y a pas du tout d'essences éternelles chez Spinoza .(je peux y revenir )

Avec plaisir.
hokousai a écrit :"comment vous percevez la nature des modes et leur extérieur en prenant en compte la logique indiquée dès le départ : ""
il me semble m être étonné dèjà de cet "extérieur" .Il n'y a pas d 'extérieur ,cela supposerait un intérieur, c'est à dire une limite interne à la subsatnce et de fait plusieurs substances .Ce qui est exclus .
Hokusai

Les modes et la substance diffèrent comme déjà indiqué, l'un étant cause de soi et l'autre non. Si une chose n'est pas cause d'elle-même, c'est qu'elle a une cause qui n'est pas elle-même et c'est ce que j'appelle son extérieur. On peut aussi parfois dire "intrinsèque" et "extrinsèque", comme vous voulez.
hokousai a écrit :"""Nulle part, il n'est question d'existence ou de présence """"" Le concept d'existence est assez présent dans l 'éthique .Non ?

Je parlais du passage où vous aviez insisté sur le terme "présence" qui, de fait, n'est pas celui employé dans l'original latin. "dato" n'est pas "présence". Il n'est d'ailleurs pas évident que "présence" et "existence" concordent chez Spinoza puisqu'il y a notamment en E2P17 Corollaire : L'âme pourra apercevoir comme présents les corps extérieurs, quoiqu'ils n'existent pas ou ne soient pas présents, quand une fois le corps humain en aura été affecté.

Notez l'usage, assez fréquent d'ailleurs, des termes "corps extérieurs", "corpora externa" en version originale.

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Messagepar hokousai » 23 sept. 2004, 19:55

Cher Bardamu

Il me semble qu’il n'y a pas d 'extérieur au mode et cela parce que les modes sont des manières, des manières de s' exprimer . Une manière n 'est pas un principe réglant l'arrivée (contingit ) des choses ,une manière c'est une interprétation .. ce n'est pas objectif (et pas un objet )

exemple de l'eau dans le scolie propo 15 partie 1
""""" Les parties de l'eau se distinguent que par la manière (modaliter ) et non en réalité ;"""""
.....................................................................

D’accord sur le « dato est » et la traduction par "" présence"""
N’empêche que cett etraduction existe(Pautrat ) ( j en ai une autre sous les yeux ( Appuhn) qui est » » qu'il suffit qu'il soit donné » » ..traduction qui semble au plus près du texte latin )
.Mais si ce qui est donné pour que la chose soit posée , qu'est -ce sinon l 'existence ?.l'essence c'est l'existence ..Non ?

....................................................................

Quand au corrolaire de la propo 17 par 2 je l’ai toujours compris comme une certaine définition de la mémoire .et jamais comme celle de faculté extra-lucide .
..............................................................
remarques personnelles(ou sur ma( petite ) personne )

je suis contrairement à ce que vous pourriez penser très ouvert à la contestation de ce que j 'avance ..sans fatuité en toute humilité devant la complexité des questions .

Je ne suis pas véritablement Spinoziste , car tout autant sous l’influence de Berkeley ( chez les classiques ) de Wittgenstein et Austin voire Peirce chez les modernes ..( etde Dun Scott à Whitehead les influences sont nombreuses. Mais c'est le lot commun, que de subir des influences puis d être renvoyé à soi même ) )

Mais c'est encore du bouddhisme que je me sens le plus proche . J établis pour ma part ( et dans l'intimité )des liens autant que faire se peut entre des pensées de la tradition occidentale et le bouddhisme

Je suis à cet effet très intéressé ( le mot est faible ) par l'Ethique , et quiconque me propose une interprétation m' interpelle .

..........
.Mes relations avec Miam ( si c'est Lupink )remonte à un autre temps que celui de notre présence ici . D' où des remarques que l'on peut ,c'est vrai juger intempestives ..excusez moi .

Hokousai

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Messagepar bardamu » 24 sept. 2004, 14:30

hokousai a écrit :Cher Bardamu

Il me semble qu’il n'y a pas d 'extérieur au mode et cela parce que les modes sont des manières, des manières de s' exprimer . Une manière n 'est pas un principe réglant l'arrivée (contingit ) des choses ,une manière c'est une interprétation .. ce n'est pas objectif (et pas un objet )

exemple de l'eau dans le scolie propo 15 partie 1
""""" Les parties de l'eau se distinguent que par la manière (modaliter ) et non en réalité ;"""""

Salut,
Vous avez quelle version de l'Ethique ?
Normalement c'est des parties de la matière dont il est sujet dans cette phrase et l'eau vient après.
"surtout si l'on prend garde aussi que la matière est la même partout et qu'il n'y a pas en elle de parties distinctes, si ce n'est en tant que nous la concevons comme affectée de diverses manières ; d'où il suit qu'entre ses parties il y a une différence odale seulement et non réelle."

Je crois que nous avons là un point fondamental.
Un mode, c'est justement d'un objet. Un objet, c'est un mode.
En établissant l'existence d'une substance unique, la diversité des objets ne peut être substantielle et elle est donc purement modale.
L'expression modale de la substance n'est pas une interprétation mais une variation locale par rapport à d'autres "lieux", une courbure, une inclinaison, un relief de l'être : la vague est une variation de la manière qu'a l'océan d'affecter son extérieur, les autres modes. La vague est un mode de l'océan, qui est un mode de l'eau, qui est un mode de la matière, qui est un mode de l'Etendue. La montagne pour la terre, le bleu pour la couleur, la couleur pour la lumière... des modes de mode des attributs de Dieu.
L'intéressant avec Spinoza, c'est que le parallélisme des attributs implique qu'au langage idéel correspondent une réalité étendue. Et donc, établir un langage spinozien c'est établir les termes qui sont à la fois compréhensibles en terme immatériel et en terme matériel.
Une mode de vie au sens de l'âme, correspond à une modulation de signal au sens électromagnétique (cf radio en "modulation de fréquence"). Pour un physicien, Spinoza me semble évident : signal sinusoïdal, carré, interférences, mode de propagation, de diffusion, de cristallisation, etc... autant de comportements qui définissent la nature même des objets.
Un métal, c'est un mode de matière qui réagit de telle ou telle manière face à telle ou telle expérience, et c'est ainsi qu'on distingue les choses. Les propriétés intrinsèques qu'on attribue ensuite aux genres (le fer a tel numéro atomique, tel couleur etc...), sont des qualités secondes abstraites de l'expérience et non pas des qualités premières découvertes dans l'expérience parce que dans l'expérience on est toujours face à un comportement particulier éminemment singulier.
J'y reviendrai dans le sujet sur la physique quantique, mais celle-ci manifeste expressément la singularité de l'événement expérimental et la nature abstraite des objets qu'on présente ensuite comme lui pré-existant.

hokousai a écrit : D’accord sur le « dato est » et la traduction par "" présence"""
N’empêche que cett etraduction existe(Pautrat ) ( j en ai une autre sous les yeux ( Appuhn) qui est » » qu'il suffit qu'il soit donné » » ..traduction qui semble au plus près du texte latin )
.Mais si ce qui est donné pour que la chose soit posée , qu'est -ce sinon l 'existence ?.l'essence c'est l'existence ..Non ?

Tout à fait, mais la question porte sur le fait qu'il y a 2 types d'existence ou 2 manières de voir l'existence : il y a une existence sous le caractère de l'éternité (sub æternitatis specie ) et une existence selon la durée.

Pourquoi Spinoza conserve-t-il cette éternité qu'on peut si facilement confondre avec un ciel transcendant et ne va-t-il pas jusqu'à un simple devenir collant à la succession immanente des choses ?
Pour moi, c'est que la plénitude du monde, implique un liant.
En considérant l'existence uniquement comme acte de présence, on en vient à un instantanéisme où il y a une succession d'instant dont l'enchainement n'a pas de cause. Entre chaque instant, il y a alors une béance qui est comblée, parfois, par le "bon vouloir" d'un Dieu transcendant ou conservé comme un "hasard", un "mystère" etc...
L'éternité de Spinoza, introduit une causalité nécessaire de l'enchainement causal. Dieu ne décide pas au coup par coup que tel instant succèdera à tel autre, mais il y a une nécessité des coups et de leur enchainement, un coup pour tous. L'éternité spinozienne est l'expression d'une nécessité immanente absolue qui ne laisse définitivement aucune place pour un Dieu transcendant ou pour un vide.

Au début, j'ai eu tendance à considérer les propositions sur l'éternité de l'âme (E5P22 et suivantes) comme une concession faite pour rassurer le lecteur. Comme si il s'était dit : "ils vont fuir vers les rivages rassurants des paradis post-mortem si je ne leur concède pas un peu d'éternité".
Il y a peut-être un peu de ça dans la forme de l'expression, mais fondamentalement, la béatitude, le sentiment d'union avec la nature entière, implique effectivement une perception en intensité où la durée n'a pas sa place et où se découvre l'éternité.
Dans un reportage sur le zen, un moine expliquait que le monde gagne en intensité par la fugacité des choses, que la disparition met en valeur la permanence d'un quelque chose à laquelle la chose se retrouve alors intimement associé. C'est en voyant tomber une feuille en automne, qu'on peut saisir que cette feuille participe d'un univers infini de variations et de vie. Et c'est ainsi qu'on prend conscience de soi, de Dieu et de l'essence éternelle des choses singulières.
L'essence éternelle des choses n'est rien d'autre que la participation à une Substance infini et infiniment variée.
hokousai a écrit :Quand au corrolaire de la propo 17 par 2 je l’ai toujours compris comme une certaine définition de la mémoire .et jamais comme celle de faculté extra-lucide .

Oui, cela semble effectivement de la mémoire puisqu'il s'agit des affections du Corps. On parle alors là de l'existence dans la durée, c'est-à-dire en séparant la chose de sa cause éternelle.
hokousai a écrit :je suis contrairement à ce que vous pourriez penser très ouvert à la contestation de ce que j 'avance ..sans fatuité en toute humilité devant la complexité des questions .
(...) Mais c'est encore du bouddhisme que je me sens le plus proche . J établis pour ma part ( et dans l'intimité )des liens autant que faire se peut entre des pensées de la tradition occidentale et le bouddhisme
Je suis à cet effet très intéressé ( le mot est faible ) par l'Ethique , et quiconque me propose une interprétation m' interpelle .

Pas de souci.
De mon côté, j'ai un caractère essentiellement joueur dans les relations humaines aussi les emportements, les piques ou les luttes, sont surtout destinés à dynamiser les échanges. Pour ceux qui connaissent, c'est comme en aïkido : on s'envoie balader à 5 mètres mais avec le sourire et pour un but qui n'est pas de "vaincre" le partenaire.
Comme disait O Sensei Morihei Ueshiba : "il n'y a ni adversaire, ni ennemi dans le vrai budo. Le vrai budo c'est ne faire qu'un avec l'univers."
L'opposition bien comprise est bénéfique à tous.
hokousai a écrit :.Mes relations avec Miam ( si c'est Lupink )remonte à un autre temps que celui de notre présence ici . D' où des remarques que l'on peut ,c'est vrai juger intempestives

E3P36 : En tant que les hommes sont dominés par des affections qui sont des passions, ils peuvent être contraires les uns aux autres.
hokousai a écrit :..excusez moi .
Hokousai

"Ne vous excusez pas. S'excuser est un signe de faiblesse."
John Wayne in "La charge héroïque" par John Ford.

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Messagepar hokousai » 24 sept. 2004, 22:34

r bardamu
S'excuser ou plutôt prier quelqu'un qu'il vous excuse me semble une forme de politesse usuelle et je suis sensible aux formes de politesses usuelles ,aussi les appliquais-je envers autrui escomptant que on veuille bien participer au jeu de société que je propose ce faisant .
Pas plus .
................................
J'ai bien évidemment la même version de l'Ethique que tout un chacun et essentiellement deux traductions ,celle du site en plus éventuellement ,et le texte latin mais je ne suis pas excellent latiniste .

...........................................
Il y a certainement des interprétations diverses possible de Spinoza et dépendantes du caractère de chacun ,c’est à tout le moins ce que je conclus de la lecture de vos messages .

Celui qui parle ou celui qui écrit l'Ethique
est il faut le reconnaître un mode d' expression de l'attribut pensée .Le corps ne parle pas . Et la distinction des attributs établit une béance inquiétante entre ce qui est dit de l'attribut étendue et ce que l’ idée représente ( extrinséquement ! ) .

Je ne peux me départir d' une interprétation que l’on pour rait dire idéaliste de Spinoza .
Ce à quoi l'idée a accès c’est à l'idée ,à l'idée du corps ,certes, mais c'est une idée . .idée d ‘'ailleurs confuse .
Que l’objet de l’idée ne soit pas une idée peu-t être mais l’idée est à elle même une idée et jamais un corps .
L’idée, et ce sont des idées qui circulent dans ma version de l'Ethique est une manière (ou mode)de l 'attribut pensée et rien d' autre .

Ainsi le mode dont nous avons idée adéquate n'est pas (pour moi ) un objet ( attribut de l'étendu ), de ce mode là (les choses de l’ étendue ) nous n' avons qu'une idée confuse .

Le pire ( si l’on peut dire) est bien que les idées adéquates où les plus claires et distinctes sont bien celles qui sont le plus éloignées de ces idées confuses des corps .

il n’est sans doute pas illégitime ou inutile de faire de la science, mais cela nous tient éloigné des idées adéquates .
Voila comment ( provisoirement et pour ne pas être trop long ) je vois les choses .

Hokousai
( mais vous avez tout droit de me contredire )
……………………………………………………………………………….. ;
Sur l’éternité
Nous voyons les choses sous une espèce d’ éternité quand le travail de la raison a été effectué . alors le temps apparaît comme est un mode de l’attribut pensé en non l’inverse . Le temps est dans la pensée et non la pensée dans le temps .Pour ce faire la raison n’a pas a considérer la suite des événements et leur enchaînement auquel cas elle ne sort pas du temps ..
L’axiome de l’éternité ne se réfère en rien à la succession des événement « « par éternité j entend l’existence même , entant qu on la conçoit suivre nécessairement de la seul définition d’une chose éternelle . » »(explication elle ne peut s ‘expliquer par la durée ou le temps )

Je ne pense donc pas que « « « « L'éternité de Spinoza, introduise une causalité nécessaire de l'enchaînement causal. » » » »

Cela dit je suis très sensible et en sympathie avec votre sentiment d’ empathie envers la nature et j ‘apprécie fort la référence au zen ..

Hokousai

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Messagepar bardamu » 25 sept. 2004, 02:06

hokousai a écrit :r bardamu
S'excuser ou plutôt prier quelqu'un qu'il vous excuse me semble une forme de politesse usuelle (...) .

Outre mon manque de manières, j'ai un humour un peu spécial parait-il.
Il y a d'ailleurs des choses très droles autour de John Wayne : http://www.jwci.org/
hokousai a écrit : Je ne peux me départir d' une interprétation que l’on pour rait dire idéaliste de Spinoza . Ce à quoi l'idée a accès c’est à l'idée ,à l'idée du corps ,certes, mais c'est une idée . .idée d ‘'ailleurs confuse .

L'esprit est l'idée du corps. Cela veut dire que lorsque l'esprit bouge, c'est aussi le corps qui bouge. Le corps parle à chaque pensée consciente mais aussi à chaque pensée inconsciente sans oublier son "langage" purement corporelle qu'on appellera "symptôme".
Certes la représentation, le langage verbal ou symbolique sont sans doute propre à ce qu'on appelle communément "pensée" mais, personnellement, derrière chaque mot, chaque idée exprimée, je cherche le "désir", la "volonté" d'être, ce qui est le fond de l'idée-corps, son langage intime.
Lorsque l'Ethique dit :
"Le Repentir n'est pas une vertu, c'est-à-dire qu'il ne tire pas son origine de la Raison ; mais celui qui se repent de ce qu'il a fait, est deux fois misérable et impuissant", non seulement il y a une idée sur laquelle on peut disserter, mais on dirait du John Wayne et il y a là expression directe d'un mode d'être qui réjouiera certains et choquera d'autres.
Autant on pourra communiquer avec quiconque sur les mots, les concepts, dans un langage à tendance "idéaliste" autant il y aura un autre langage directement affectif et sur lequel on ne débattra pas mais qu'on partagera ou pas.
hokousai a écrit : Que l’objet de l’idée ne soit pas une idée peu-t être mais l’idée est à elle même une idée et jamais un corps .
L’idée, et ce sont des idées qui circulent dans ma version de l'Ethique est une manière (ou mode)de l 'attribut pensée et rien d' autre .

Est-ce que quelques affects passent avec les idées, parfois ?
hokousai a écrit :(...)
Sur l’éternité
Nous voyons les choses sous une espèce d’ éternité quand le travail de la raison a été effectué . alors le temps apparaît comme est un mode de l’attribut pensé en non l’inverse . Le temps est dans la pensée et non la pensée dans le temps .Pour ce faire la raison n’a pas a considérer la suite des événements et leur enchaînement auquel cas elle ne sort pas du temps ..

Je ne sais pas si vous faites la distinction entre temps et durée mais chaque mode s'exprime aussi dans la durée. La durée n'est pas une illusion.
La suite des événements doit être considérée parce que c'est ainsi qu'agit Dieu :
E1P28 : Tout objet individuel, toute chose, quelle qu'elle soit, qui est finie et a une existence déterminée, ne peut exister ni être déterminée à agir si elle n'est déterminée à l'existence et à l'action par une cause, laquelle est aussi finie et a une existence déterminée, et cette cause elle-même ne peut exister ni être déterminée à agir que par une cause nouvelle, finie comme les autres et déterminée comme elles à l'existence et a l'action ; et ainsi à l'infini.

Rapporter la finitude à une expression dans la durée est limitatif et il y a sans doute des choses éternelles et finies, mais je ne crois pas que mettre dans l'éternité la causalité de l'enchainement des choses qui durent soit inadéquat.

hokousai a écrit :(...)
Je ne pense donc pas que « « « « L'éternité de Spinoza, introduise une causalité nécessaire de l'enchaînement causal. » » » »

Vous pensez qu'il n'y a pas de nécessité de l'enchainement causal ou bien que celle-ci n'est pas introduite par le biais de l'éternité ?
Si il n'y a pas de nécessité, cela signifierait que vous ne considérez pas, par exemple, que la graine est nécessairement cause de la plante ?

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Messagepar hokousai » 25 sept. 2004, 09:23

cher bardamu

Ma compréhension de Spinoza est différente de la vôtre ,sans doute pas essentiellement mais sur certains points et notamment sur la réalité des choses de l étendue et sur la causalité ..
Cela tient sans doute a des différences de psychologie ou autres ,à expliciter plustard si cela est possible .
Il n'est pas de philosophes qui ne soient lus et interprétés de manière différentes par leurs lecteurs fussent-ils très attentifs et rigoureux .

Nous avons l 'objectivité du texte ( et encore ce serait le texte latin qui conviendrait ) un texte est interprétable et un texte aussi complexe que l'Ethique l'est éminemment .

Alors tout en essayant de nous référer au texte, il faut convenir d'une marge de tolérance , repérer certes ce qui semble à contre -sens ou mécompréhension flagrante, et puis accepter la diversités des mises en perspectives ,en espérant que le fossé ne soit pas trop grand qu 'il nous empêche de dialoguer

................................................


Pour parler plus précisément ,je me suis demandé quel statut avaient les affects ,un statut de mode certes ...mais comparé aux idées ?Comparables ou pas ? du même mode ou pas ?.

A quoi avons -nous accès ?Aux affects ou bien aux idées des affects ?.
Le donné - là dans l'attribut pensée n'est-il donné pour nous que sous le mode des idées ou sous un autre ?Vous pourriez sans doute me renseigner .

.................

Vous me parlez de la durée comme illusion .. (ou comme non- illusion en fait ) La durée ne serait pas une illusion mais le temps oui .

Je pense que ni l'une ni l' 'un n'en sont . Nous avons là des idées ( ou des modes dans l'attribut pensée )et les idées ne sont pas des illusions ..

Alors problème hautement important: qu' est ce qu'une illusion ?Quel événement cet concept recouvre t -il ? A Quelles implications ontologiques la réponse à la question de l'illusion va t-elle conduire ?On sait que chez Descartes la question du bâton rompu est centrale .?

Autant de questions et il n'est pas dit que sur la dernière j'ai des réponses fermes ..
j'y reviendrai plus tard si vous m' en donnez l'occasion ... j'ai hélas ce matin peu de temps .

amicalement
Hokousai

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Messagepar sescho » 28 sept. 2004, 23:08

infernus a écrit :J.M Vaysse , dans "Totalité et finitude, Spinoza et Heidegger", s'attaque au problème et propose une interprétation...

La distinction essence/existence , propre au mode( et non a Dieu), est-elle une distinction de raison ou une distinction réelle?


Merci. Au-delà des menus problèmes de compréhension verbale ou logique, c'est bien la seule interprétation qui tienne la route.

Mais, la dernière question est-elle de l'auteur ?

Amicalement

Serge
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Messagepar infernus » 02 oct. 2004, 13:08

A Sescho,

non, le dernier paragraphe de mon post est de moi. Je ne sais si cette dernière question vous parle. Je voulais souligner , afin de nourrir le dialogue avec Platon, que pour Spinoza , durée et éternité sont des perspectives dépendant du type de connaissance adopté, exprimant le fait que les choses, selon qu'elles sont considérées comme des parties ou comme des totalités, relèvent soit médiatement soit immédiatement de la totalité. Les choses singulières sont à la fois et simultanément temporelles et éternelles, selon qu'on les considère comme dépendantes d'une série indéfinie de déterminations extrinsèques ou bien comme des 'tout' auto-suffisant (pas au sens de la substance) en tant qu'en leur singularité elles expriment l'agir de la totalité, participent de la puissance du tout. L'éternité reste alors une affaire de perspective pour la raison, un point de vue.

Cordialement,
Julien


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