Spinoza et la religion musulmane

Questions et débats touchant à la doctrine spinoziste de la nature humaine, de ses limites et de sa puissance.
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Re: Spinoza et la religion musulmane

Messagepar Vanleers » 04 nov. 2016, 21:37

Le verset 110 de la sourate 3 du Coran commence ainsi :

« Vous êtes la meilleure des communautés qu’on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable et interdisez le blâmable et croyez en Allah »

Dans l’Ethique, le « convenable » et le « blâmable », c’est-à-dire le bien et le mal, sont décidés d’un commun accord dans la Cité, comme le précise le scolie 2 d’E IV 37 :

« […] nous comprenons aisément qu’il n’y a dans l’état naturel rien qui soit bien ou mal de l’avis unanime, puisque chacun, dans l’état naturel, ne veille qu’à son utilité, décide du bien et du mal selon son tempérament et en ne tenant compte que de son utilité, et n’est tenu d’obéir à une loi par nul autre que lui seul. Et par suite, dans l’état naturel le péché ne peut se concevoir ; mais bien dans l’état Civil, où il est décidé d’un commun accord de ce qui est bien et de ce qui est mal, et où chacun est tenu d’obéir à la Cité. Et donc le péché n’est rien d’autre que la désobéissance, qui pour cette raison est punie par le seul droit de la Cité, et au contraire l’obéissance est comptée au Citoyen comme un mérite parce qu’on le juge par là même digne de jouir des commodités de la Cité. » (Ethique IV 37 sc. 2)

Dans la Cité, telle que la conçoit Spinoza, la religion est subordonnée au politique et il n’est donc pas question qu’une communauté de fidèles d’une religion, quelle qu’elle soit, décide du droit civil.
La charia ne saurait donc avoir force de loi dans la République.

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Re: Spinoza et la religion musulmane

Messagepar Vanleers » 06 nov. 2016, 11:19

Spinoza soutient que ceux qui pratiquent la justice et la charité envers le prochain sont sauvés (TTP XIV 10).
Mais en quoi consistent la justice, la charité et le salut selon Spinoza ?
Examinons d’abord la question de la justice et de la charité.
Comme l’écrit Jacqueline Lagrée (Spinoza et le débat religieux – Presses universitaires de Rennes 2004) :

« On a vu que la justice comme norme était définie comme exigence d’« attribuer à chacun ce qui lui revient selon le droit civil » tandis que la charité est l’exigence de venir en aide à son prochain dans la mesure de ses possibilités et de ce que l’Etat autorise. » (p. 189)

Nous voyons donc, d’après ces définitions, que la pratique de la justice et la charité, c’est-à-dire le culte extérieur, est déterminée par le politique. C’est ce qu’explique J. Lagrée :

« Résumons donc : le culte intérieur consiste dans les moyens dont chacun use pour se disposer à vénérer Dieu de tout son cœur ; il relève entièrement du droit de l’individu et notamment sous la forme de la libre interprétation des dogmes de la manière qui lui favorise le mieux l’obéissance. Le culte externe ou l’accomplissement de la loi de Dieu réside dans l’obéissance à la loi de justice et de charité. Or le commandement de la justice et de la charité n’acquiert force de loi que par le droit de l’Etat. Donc exercer justice et charité et honorer Dieu du culte qui convient, c’est, concrètement, obéir à la loi de l’Etat. Ce que montre encore l’identification explicite de la charité à la forme politique de la justice :
La connaissance et l’amour véritable de Dieu ne peuvent être soumis à l’empire de quiconque pas plus que la charité à l’égard du prochain. Si nous considérons en outre que la forme supérieure de la charité (summum charitatis exercitium) est celle qui cherche à sauvegarder la paix et à instaurer la concorde, nous ne douterons pas que celui-là s’est acquitté réellement de son devoir qui a secouru chacun autant que le permet le droit du corps politique, c’est-à-dire la concorde et la tranquillité. ” (TP III 10) » (p. 190)

Notons au passage que la citation du TP se poursuit ainsi :

« Pour ce qui est des cultes extérieurs, il leur est certainement impossible de favoriser ou d’empêcher en quoi que ce soit la véritable connaissance de Dieu et l’amour qui en suit nécessairement ; et c’est pourquoi on ne doit pas les estimer si importants que la paix et la tranquillité publique vaillent pour eux d’être troublées. »

Il appartient donc à l’Etat d’interdire les cultes extérieurs qui troublent la paix et la tranquillité publique.

A suivre

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Re: Spinoza et la religion musulmane

Messagepar Krishnamurti » 06 nov. 2016, 18:40

Krishnamurti a écrit :Ok, à mon avis on ne comprend jamais assez à quel point toutes les religions sont délétères malgré ce "dogme fondamental" qui serait commun à toutes. Le choix de l'ignorance n'est jamais défendable, même quand il relève plus de la fainéantise que d’autre chose.


Je parlais de fainéantise, car j'hésitai à parler d'honnêteté.

Ayaan Hirsi Ali est mieux placée pour en parler :
https://drive.google.com/open?id=0B-xRV0KH4M4LRHZKMENvbXBtblU Ma vie rebelle [« Infidel »], Paris, Nil Editions, 2006

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Re: Spinoza et la religion musulmane

Messagepar Vanleers » 06 nov. 2016, 20:26

A K…

J’extrais du document signalé que « La raison, et non l’obéissance, devrait guider nos vies »
Le problème, c’est que Spinoza soutient que « la simple obéissance est un chemin de salut » (TTP XV 10).
C’est cette question que j’essaie de traiter, à propos de l’islam.

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Re: Spinoza et la religion musulmane

Messagepar Vanleers » 06 nov. 2016, 20:47

Reprenons.

Jacqueline Lagrée (op. cit.) paraît donc admettre que, selon Spinoza, les normes religieuses se réduisent à des normes politico-juridiques. Toutefois, à la suite de l’extrait cité dans l’avant-dernier post, elle écrit :

« Il semble donc bien que les normes religieuses ne soient conservées qu’en étant réduites aux normes politico-juridiques. On vient de le voir pour la charité envers le prochain ; on retrouverait la même thèse dans le cas du péché : le péché « est une action qui ne peut être accomplie à bon droit » (TP II 18) et qui ne peut se concevoir ailleurs que dans l’Etat (TP II 19. Il n’y a pas de péché à l’état naturel – TP II 18). Les choses sont peut-être en réalité un peu moins simples car il ne faudrait pas oublier la distinction entre le culte extérieur et le culte intérieur ou entre les actions et les pensées. Seules les actions sont concernées par la détermination politique du pieux comme ordonné par la loi civile et de l’impie comme défendu : « Rien n’est plus sûr pour la république que de restreindre la piété et la religion au seul exercice de la charité et de l’équité, et d’ordonner le droit du souverain sur les questions sacrées et profanes aux seules actions, en laissant chacun penser ce qu’il veut et dire ce qu’il pense. » (TTP XX 17). Tout en soulignant que l’exigence éthique et religieuse ne prend la forme de l’effectivité que lorsqu’elle s’inscrit dans un cadre juridico-politique qui les détermine précisément et leur donne forme, Spinoza rappelle aussi que la connaissance et l’amour véritable de Dieu débordent ce cadre sans pour autant le détruire et qu’ils « ne peuvent être soumis à l’emprise de quiconque » (TP III 10). » (pp. 190-191)

A la fin de cet extrait, J. Lagrée fait référence au TP III 10 :

« La société civile, peut-on en effet nous objecter, et l’obéissance des sujets qui est requise (nous l’avons montré) dans la société civile ne suppriment-elles pas la religion, par laquelle nous sommes tenus de rendre un culte à Dieu ? Mais si nous examinons la chose telle qu’elle est, nous ne trouvons rien qui puisse inspirer l’inquiétude. L’âme en effet, en tant qu’elle fait usage de la raison, relève non du droit du souverain mais du sien propre (par l’article 11 du chapitre précédent) : et par conséquent la connaissance et l’amour véritable de Dieu ne peuvent être soumis à l’empire de qui que ce soit, non plus que la charité envers le prochain (par l’article 8 de ce chapitre). Si en outre nous considérons que la pratique la plus élevée de la charité est celle qui vise à préserver la paix et à établir la concorde, nous ne douterons pas que celui-là a fait en réalité pleinement son devoir, qui a porté assistance à chacun autant que le permettent les règles de droit de la Cité, c’est-à-dire la concorde et la tranquillité. »

Ecrire, comme le fait J. Lagrée, que la connaissance et l’amour véritable de Dieu débordent, sans pour autant le détruire, le cadre juridico-politique dans lequel doivent s’inscrire obligatoirement les actes de justice et de charité qui en découlent, n’est guère convaincant.

Ceci deviendra peut-être plus clair lorsque nous nous poserons la question : qu’est-ce que le salut ?

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Re: Spinoza et la religion musulmane

Messagepar Krishnamurti » 06 nov. 2016, 22:12

Vanleers a écrit :A K…

J’extrais du document signalé que « La raison, et non l’obéissance, devrait guider nos vies »
Le problème, c’est que Spinoza soutient que « la simple obéissance est un chemin de salut » (TTP XV 10).
C’est cette question que j’essaie de traiter, à propos de l’islam.


As-tu eu l'occasion de lire ce texte : http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1980_num_78_39_6094

J'avoue être allé voir chez Krishnamurti quand Spinoza m'amenait vers des ambivalences presque douteuses marquées au sceau des dogmes qu'il avait à affronter en son temps.
L'idée que peu d'hommes seraient doués de raison (et que donc « la simple obéissance est un chemin de salut » qui remplirait son usage) ne me satisfait pas non plus chez Spinoza. Même si j'en fais les frais tous les jours :enfin:

La façon dont tu creuses tout ici et dans d'autres fils de discussions n'en est pas moins intéressante évidemment.

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Re: Spinoza et la religion musulmane

Messagepar Vanleers » 06 nov. 2016, 22:58

A K…

A la page 2 de ce fil (post du 01/09/2016), j’ai cité l’article d’Atilano Dominguez et donné un extrait que j’ai commenté.

Je ne pense pas qu’il y ait ambivalence chez Spinoza mais il faut le lire avec précision et être très attentif au sens qu’il donne aux mots.

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Re: Spinoza et la religion musulmane

Messagepar Krishnamurti » 06 nov. 2016, 23:06

@Vanleers,

Ok, intéressant. Tes fils de discussions sont si denses qu'il faudrait à chaque fois les relire d'une traite pour s'y retrouver (ce qui est toujours possible).
Merci pour tous tes efforts.
Modifié en dernier par Krishnamurti le 07 nov. 2016, 19:30, modifié 1 fois.

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Re: Spinoza et la religion musulmane

Messagepar Vanleers » 07 nov. 2016, 17:41

Spinoza soutient que ceux qui pratiquent la justice et la charité envers le prochain sont sauvés (TTP XIV 10) et nous nous sommes demandés, dans les posts précédents, ce que Spinoza entendait concrètement par « justice » et « charité ».

Venons-en maintenant au « salut » selon Spinoza.

Sa définition a déjà été donnée plusieurs fois sur ce fil et on se contentera, ici, de rappeler ce qu’écrit Bernard Rousset dans « La perspective finale de l’Ethique… » (Vrin 1968) :

« Le salut reconnu à l’ignorance n’est donc pas le vrai salut, et cela parce que la fidélité et l’obéissance ne sont pas la vraie vertu : elles confèrent assurément un salut réel, qui repose sur ce qu’il y a de positif dans la moralité, sur une action et une joie, mais il ne s’agit que d’un salut relatif, qui ne peut être que l’approximation, l’analogue de celui qui est donné dans la sagesse. L’Ethique nous apprend que le salut est le contentement de soi inscrit dans l’existence positive et active au sein de la nécessité universelle [mis en gras par nous] : par la moralité de ses œuvres et le contentement de son cœur, l’ignorant fidèle et obéissant se trouve donc sauvé ; mais cette moralité et ce contentement ne sont pas les effets du développement intrinsèque de son essence individuelle et personnelle, car ils viennent, non de sa raison, mais d’un enseignement extérieur, et ils expriment, non sa certitude, mais sa confiance : l’ignorant moral n’est pas sauvé comme le Sage dans son existence personnelle, dans l’activité et la joie résultant de son essence individuelle, mais dans des œuvres encore anonymes, dans un comportement encore impersonnel, parce que sa positivité reste inadéquate, parce qu’il n’est jamais que l’expression d’autre chose que de lui-même. » (p. 221)

Le salut, c’est la béatitude (E V 36 sc.), que l’on peut également appeler acquiescentia (id.).
Dès lors, il n’est pas difficile de comprendre que le fidèle d’une religion qui pratique la justice et la charité au sens de Spinoza est sauvé, c’est-à-dire est dans la joie.
En effet, celui qui « attribue à chacun ce qui lui revient selon le droit civil » (justice) et « vient en aide à son prochain dans la mesure de ses possibilités et de ce que l’Etat autorise » (charité) est satisfait de lui (acquiescentia in se ipso) et en paix (quies) avec lui-même, son prochain et la Cité, surtout s’il pratique la forme « la plus élevée de la charité [qui] est celle qui vise à préserver la paix et à établir la concorde » (TP III 10).

Ajoutons que le fidèle qui pratique la justice et la charité, vit cette pratique comme un culte qu’il rend à son Dieu (cinquième dogme de la religion universelle), ce qui ne peut qu’accroître encore sa joie.

Ceci s’applique aux fidèles de n’importe quelle religion et quelles que soient leurs croyances, donc aussi aux musulmans comme l’écrit Spinoza dans la lettre 43 :

Pour ce qui est des Turcs [1] et des autres Païens, s’ils adorent Dieu en cultivant la justice et la charité envers le prochain, je crois que l’Esprit du Christ est en eux et qu’ils sont sauvés, quelle croyance que, par ignorance, ils professent sur Mahomet et ses oracles. »

[1] Au XVII° siècle les Turcs sont, pour les Européens, les représentants de l’Islam, avant les Arabes et les Persans.

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Re: Spinoza et la religion musulmane

Messagepar Vanleers » 09 nov. 2016, 12:04

Le salut qu’offrent les religions n’est autre que la joie qui naît de la pratique de la justice et de la charité envers le prochain, pratique conçue, par le croyant, comme un culte rendu à son Dieu.
Ce salut est relatif, comme l’écrit Bernard Rousset (cf. post précédent).
D’une part, cette pratique peut être limitée, par exemple aux coreligionnaires.
D’autre part, les religions ne visent pas à la libération de toutes les passions tristes mais, au contraire, en mettent certaines à l’honneur : pensons à l’humilité et au repentir par exemple dans le christianisme ainsi qu’à toutes les formes de haine à l’égard des étrangers à leur religion dans le judaïsme et l’islam.
Après avoir analysé les religions musulmane, judaïque et chrétienne, Henri Laux conclut, dans « Imagination et religion chez Spinoza » – Vrin 1993 :

« Le christianisme n’est donc pas plus épargné que l’islam ou le judaïsme par la critique des religions historiques. Tous les effets négatifs de l’imagination y sont rassemblés : savoir parcellaire de la réalité, illusion, division, fluctuation, affects de tristesse ; tout cela délimite une figure historique de l’impuissance, conformément à la structure logique de la religion d’extériorité [1]. Prises en leur premier niveau, les religions sont serves : l’islam l’est à un degré extrême, faute de capacité à lire un texte fondateur et les signes sociaux qui l’accompagnent ; le judaïsme se limite de lui-même dans les frontières d’un peuple ; le christianisme échoue à réaliser son sens de l’universel dans l’effectivité sociale et finit par se décomposer dans la superstition. » (p. 250)

Spinoza condamne l’exercice de la piété et du culte extérieur des religions de son époque dans la Préface du TTP (§ 8) :

« Je me suis souvent étonné que des hommes qui se vantent de professer la religion chrétienne, c’est-à-dire l’amour, la joie, la paix, la maîtrise de soi-même et la bonne foi envers tous, rivalisent d’iniquité et exercent chaque jour la haine la plus violente les uns contre les autres, de sorte qu’on reconnaît la foi de chacun par cette haine et cette iniquité plutôt que par les autres sentiments. Les choses en sont maintenant venues au point que l’on ne peut reconnaître si quelqu’un est chrétien, turc, juif ou païen, si ce n’est par l’aspect extérieur du corps et par le vêtement, et en sachant quelle Eglise il fréquente, à quelle opinion il se range, dans les mains de quel maître il jure. Pour le reste, ils mènent tous une vie semblable. »

Y a-t-il lieu de distinguer entre les religions dans leur capacité à procurer le salut ?

H. Laux prend position. Rappelons (cf. la page 1 du fil) que de l’analyse des quelques passages où Spinoza parle de la religion musulmane, il déduit :
« En quelques traits, peu nombreux mais convergents, l’islam devient l’archétype religieux de la servitude : refus de la liberté de penser et pratiques de coercition outrancières s’appellent et se renforcent à un degré inconnu ailleurs. Dans une typologie des religions, c’est le dernier degré de servitude dont le modèle historique est ainsi présenté. » (p. 239)

Face aux religions, Spinoza propose autre chose : « nous conduire comme par la main à la connaissance de l’Esprit humain et de sa suprême béatitude » (E II préf.)
A la différence des religions, Spinoza ne s’appuie pas sur l’imagination, d’où naissent les passions (E III 3), notamment les passions tristes, mais sur l’entendement, comme il l’énonce dans la préface de la partie V de l’Ethique, d’où naît la véritable acquiescentia dont le salut qu’offrent les religions n’est qu’une approximation.


[1] H. Laux distingue une religion d’extériorité et une religion d’intériorité et soutient que le TTP est le traité de la réformation par purification de l’imaginaire religieux, ce que conteste André Tosel.
Voir la controverse sur le fil « Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la religion ? » en :

viewtopic.php?f=14&t=1339


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