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Questions et débats touchant à la doctrine spinoziste de la nature humaine, de ses limites et de sa puissance.
Pourquoipas
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Messagepar Pourquoipas » 25 nov. 2005, 13:26

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hokousai
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Messagepar hokousai » 25 nov. 2005, 15:40

à pourquoipas


Je m'avance peut être imprudemment mais il me semble(et pas qu à moi) que la démonstration de l’unicité et de l’infinité de Dieu et antérieurement de l’existence de Dieu compris comme substance est d’une forme anselmienne(et cartésienne aussi ) Preuve ontologique c’est ainsi que Kant la nomme ..
La démonstration se fait sur l’idée à partir de l’idée et cela est anselmien ..

L’apport de Spinoza est innovant par rapport à Descartes .Ce que Spinoza apporte c’est la substance et non un Dieu personnel ,l ‘ idée de substance n’est pas théologique mais métaphysique. De plus c’est l’idée de l’existence nécessaire non pas donc d’un être sur-éminent , mais de l ‘existence nécessaire elle-même fondée en elle même ..

Il y a premier renversement de Dieu personnel sur la substance et de la substance (en ses qualités, sa quiddité) sur l’existence .Nous pouvons avoir des idées vraies de modifications non existante mais pas de substance inexistante . Et cela parce que la substance est comprise comme se qui se conçoit par soi .

Si on comprend la substance autrement alors l’argumentation ultérieure ne tient plus . c’est bien la raison pour laquelle l éthique commence par « Per causam sui intelligo ce dont l’ ‘essence enveloppe l’existence ». C ‘est l’idée de l’existence qui prime
.
Ce n’est pas l’esprit humain qui conçoit la substance mais elle qui se conçoit par elle même .La substance ne peut être conçue comme un produit de l’esprit humain auquel cas elle aurait une cause qui ne serait pas elle même(elle ne serait pas causa sui )
. L existence est reportée de l’ esprit humain dans l’objectivité ( hors de l’intellect ).

S il est conçu une substance elle ne peut être conçu que comme existante . C’est cela ou ne pas la concevoir.
Il faut avoir une idée vraie et ne pas avoir de doute sur sa vérité ou bien alors ne pas avoir d’idée de la substance. Or cette idée nous l’avons .Si nous ne l’avons pas Spinoza n’a pas de sens pour nous ..

Scolie 2 prop 8

1) Ce qui distingue les choses ( desquelles nos croyons bien à la réalité) des substances est que les substance sont conçue par elle même , leur concept ne se forme pas à partir de chose en les quelles elles seraient .
La concevoir comme existante , c’est avoir une vérité éternelle ou être dans une vérité éternelle . Ainsi croyons nous à l’existence des choses ainsi devons nous croire à l’existence des substances .

2)Reste à démontrer qu’il n’ en est qu’ une et infinie .(et il y a démonstration ) Ce qui distingue les choses ( desquelles nos croyons bien à la réalité) des substances est que les substance sont conçue par elle même , leur concept ne se forme pas à partir de chose en les quelles elles seraient .

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l'affect dans les trois modes de connaissance

Messagepar riseohms » 28 nov. 2005, 12:11

Henrique a écrit :[
joel a écrit:le 1er mode : l'imagination renvoie à l'affect
le 2e : le raisonnement au concept
et le 3e : l'intuition au percept

Chez Spinoza l'affect ne se limite pas au premier genre de connaissance, il intervient également dans le second, à titre d'affect actif ou action, tandis que dans le premier, les affects restent passifs. Et dans le troisième genre, il y a encore une forme d'affectivité, c'est la béatitude, qui n'est plus idée d'un passage d'une perfection donnée à une perfection supérieure mais intuition vécue de notre perfection éternelle.

Pour reprendre ton tableau, cela donnerait plutôt quelque chose comme :
1) l'imagination est le dynamisme propre aux opinions et aux expériences vagues, donnant lieu aux passions.
2) la raison est le dynamisme propre aux notions communes (que l'on peut appeler ici "concepts" en raison de l'usage philosophique français, mais le sens que Spinoza donne à ce terme s'applique aussi bien aux représentations générales du raisonnement qu'aux intuitions singulières de l'intellect) donnat lieu aux affects actifs.
3) La science intuitive est le dynamisme propre à la saisie immédiate de l'unité, voire de l'identité de l'infini et du fini dans la réalité, donnant lieu à la béatitude.

Question : lorsque Spinoza écrit ;et nous sentons et expérimentons que nous sommes éternel : est-il au niveau du :1er degré de connaissance ?


Spinoza répond dans le texte même du scolie dont est extrait cette citation : c'est du troisième genre de connaissance qu'il s'agit. Hokousai aura donc été un peu vite pour dire que Spinoza situe la connaissance claire et distincte au delà de toute sensation.

Henrique


Bonjour Henrique :
pardon pour le retard
D’abord je te signale que je viens de poster dans le forum connaissance un essai d’interprétation des 3 modes de connaissance de Spinoza
ainsi qu’un commentaire de la phrase : » nous sentons et expérimentons que nous sommes éternels »
A mes risques et périls

Je suis d’accord avec toi il y a un affect lié à chaque mode de connaissance :
Affect passif pour le 1er mode : l’âme est affectée par un corps extérieur
Affect actif pour le second mode : actif dans le sens qu’il est produits par l’activité rationnelle et donc vient de l’intérieur mais peut-on dire qu’il affecte un corps extérieur ?
Et auto-affection pour le 3e. parce que l’âme a retrouvé son champs d’immanence qu’est la substance qui la contient ainsi que tous les autres corps extérieurs

Mais chaque mode a t'il reellement son affect ou l'affect n'appartient il qu'au 1er mode ?
On pourrait très bien considérer que les affects liés au 2e et 3e mode restent dans le 1er mode mais en tant que modifiés -
si on est dans le2e, on est aussi dans le 1er
et si on est dans le 3em, on est dans les deux autres modes en même temps...On les a intégré c’est pourquoi je pense que le 3em mode est la synthèse des 2 autres
Par contre, dans le sens inverse c-ad ascendant, tout est à construire.
On peut très bien rester tout le temps dans le 1er mode, et se contenter de subir sa vie sans réfléchir ou en tout cas de façon inadéquate..
L’accès au 2em mode, lui, ré-équilibre le 1er et prépare au 3em qui en est l’aboutissement.
La raison en éliminant les idées inadéquates a rétabli une cohérence dans l’esprit, qui le calme et lui permet de s’ouvrir aux idées vraies c’est à dire absolues ou compréhension intuitives des essences et donc au bonheur ou béatitude ( auto-affectation )

Amicalement
Joel


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