réflexion sur le déterminisme en philosophie

Questions et débats touchant à la doctrine spinoziste de la nature humaine, de ses limites et de sa puissance.
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hokousai
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Messagepar hokousai » 02 mars 2012, 14:21

Il me semble que notre ami gnayoke a le sens philosophique quelque peu formaté par une pratique antérieure .
Ce qui est certes le cas de tous les philosophes lesquels on toujours un minimum de vécu antérieur à leur philosophé.
Sauf que la pratique assidue des mathématiques est extrêmement formatante.
Dans certains cas l' expérience de la certitude en mathématique est telle qu'elle oblitère tout autre accès à la certitude.
On a une expérience quasi mystique.

L'expérience plus commune de la logique ( être simplement logique ) est déjà une expérience formatante.
Logique et mathématique sont bien évidemment liées.
La logique en elle même ne dit rien du monde (sinon que nous ne pouvons le penser que logiquement ) alors que les mathématiques ont prétention à dire le monde dans le détail de son fonctionnement.
L' espace de questionnement est alors entièrement rempli par les mathématiques.
Toute question tendra à en éprouver le traitement.
Comment pourrait on désirer un autre outil, celui ci ayant procuré tant et tant de satisfaction du point de vue de la certitude .

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gnayoke
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Messagepar gnayoke » 13 août 2012, 17:21

Une expérience n'est formatante que pour celui qui ne remets pas en question ce qu'il observe.

Ce que j'ai dit des mathématiques, je peux le dire pour une autre expérience aussi banale soit elle.

La simple respiration que nous pratiquons tous les jours de manière inconsciente ou non, peut être vécue comme une expérience très édifiante. Pour cela il faut être réceptif émotionnellement et ou intellectuellement.

L'univers nous donne une infinité de voies par lesquelles la comprendre. Il faut toutes les prendre, aussi banales puissent elles nous paraître.

C'est à ce sens que je trouve inutile et inapproprié de les hiérarchiser. Ce sont autant de voies qui nous sont offertes.

Les voies de connaissances, je les vois un peu comme un écosystème ou chaque entité à son rôle à jouer dans la compréhension totale de la Nature.

Celui qui entreprend de comprendre les choses ou même une chose, de manière profonde a fait un très grand pas.

Un bon film (pour lequel on est réceptif) peut nous apprendre autant que 20 années d'études philosophiques mal assimilées.

Et rien que pour ça , je me donne à tout ce qui est à ma portée, les mathématiques en font partie,

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QueSaitOn
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Messagepar QueSaitOn » 28 août 2012, 14:16

Bonjour,

Je ne prétends pas avoir tout lu, je voulais juste intervenir au sujet de cette notion de "vérité".

La "vérité" est comme la quête d'une cohérence en pensée et en action. La recherche de l'efficacité de l'agir. C'est donc à la fois subjectif et objectif s'il s'agit de l'agir d'un individu concret dans une situation donnée etc.

De même dire que le soleil se couche, se lève etc. est aussi une vérité subjective, mais une vérité quand même, spontanément efficace pour notre bien être et notre équilibre (lorsqu'on pense à un soir romantique avec "coucher" de soleil etc. on ne réfléchit pas à la position réelle du soleil vs la Terre). C'est donc une question de contexte.

Cette vérité relève de l'imagination. Et en effet, on vit certaines situations comme "vraies" dans nos rêves, nos émotions, nos affects etc. même si elles découlent d'une vue partielle et "fausse". Mais elles découlent tout de même de la position réelle de notre Corps.

Elle n'est pas forcément opposée au "vrai" dans la mesure où elle peut s'accompagner d'une conscience que l'observation est partielle. Une "erreur" n'est finalement qu'une connaissance partielle, incomplète, ce que dit Spinoza.

Il n'y a peut être pas donc LA vérité, mais des vérités correspondant à des situations réelles vécues, et de ce fait à la fois subjectives (qui émanent du sujet) et objectives (ce que nous ressentons et expérimentons réellement selon notre contexte).

La difficulté après consiste à élaborer des vérités collectives, construites et dépendant là aussi de l'efficacité de l'agir d'un peuple etc. Mais je crois de ce point de vue à la Raison partagée, condition d'un bonheur commun.

Car le bonheur oui est vécue individuellement, mais il dépend aussi d'un contexte social, économique, écologique, culturel etc. qui permet de l'optimiser ou non. Et à ce niveau la vérité "objective", c'est à dire collective, a son importance. Pour augmenter notre puissance d'agir collectif.

L'idée adéquate selon Spinoza est une idée corrélée à une puissance d'agir. Autrement dit ce qui importe n'est pas tant la vérité "extérieure" que la cohérence interne de l'agir.

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Messagepar gnayoke » 28 août 2012, 15:26

Je te rejoins complètement ou presque.

Cependant tu sembles accorder autant, voire plus d'intérêt pour les vérités aux cohérences partielles.
L'idée adéquate selon Spinoza est une idée corrélée à une puissance d'agir. Autrement dit ce qui importe n'est pas tant la vérité "extérieure" que la cohérence interne de l'agir.


Je suis d'accord avec la première de ces deux phrases. Mais n'oublions pas que si il y a adéquation entre une idée et une puissance d'agir, l’adéquation n'est peut être plus possible pour d'autres cas.

L’appréhension des vérités partielles sont des étapes nécessaires à la recherche des vérités plus abouties.

Elles ne doivent pas être une fin, mais doivent continuellement être remises en question jusqu'à ce qu'on trouve une incohérence.

Par exemple, l'idée que la terre soit au centre de l'univers, paraissait cohérente aux yeux des premiers observateurs de la voûte céleste et de ses astres. Cette idée a longtemps perduré jusqu'à ce que des observations plus "attentives" soient faites.
Cette exemple est intéressant parce qu'il montre également qu'une idée qui n'est cohérente qu'en apparence peut avoir des conséquences difficilement réparables.
Je m'explique: L'idée que la terre soit au centre de l'Univers a contribué (et contribue toujours) et a conforté (et conforte toujours) l'homme dans l'idée qu'il est un être exceptionnel , un être supérieure aux autres êtres.

Donc en règle générale,les plus petites évidences, les idées qui nous sont d'une banale cohérence sont à remettre continuellement en question.

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Messagepar QueSaitOn » 28 août 2012, 16:26

Oui bien sur, la puissance d'agir, les vérités contextuelles au Moyen Age ont butté sur des contradictions empiriques ((re)découverte du Nouveau Monde, contradictions théoriques de la pensée etc.) ou politiques (pouvoir de l'Eglise) etc. qui ont conduit l'humanité à d'autres vérités ou puissance d'agir elles mêmes contenant leurs propres contradictions etc.

La puissance d'agir corrélée à la quête de Vérité, butte en permanence sur les contradictions qu'elle cherche à dépasser

Sans doute la quête de la vérité comme l'existence même de la conscience, le mouvement de l'Esprit, vient de là (je ne l'ai pas directement lu, mais j'ai l'impression de faire plus du "Hegel" que du Spinoza" là ;-)).


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