La liberté - le déterminisme

Questions et débats touchant à la doctrine spinoziste de la nature humaine, de ses limites et de sa puissance.
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hokousai
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Messagepar hokousai » 21 déc. 2008, 00:57

Comme l'a magistralement expliqué Deleuze, l'originalité de la philosophie de Spinoza, c'est qu'elle définit l'essence (essentia)......... mais en termes de ce que la chose peut (potest). D'où, conséquemment, l'équivalence entre essentia et potentia.


oui bon

si je relis la déf 2 partie 2 on peut comprendre à la limite que ce qui sans la chose ne peut ni être ni se concevoir c 'est l'effet de la chose comme cause .

Donc appartient à l' essence de la chose sa cause et son effet , mais pas la chose .
la chose n'appartient pas à l'essence de la chose .

(effectivement c'est original )
Modifié en dernier par hokousai le 21 déc. 2008, 22:56, modifié 1 fois.

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sescho
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Messagepar sescho » 21 déc. 2008, 20:50

Comme notre excellent Durtal est allé se ressourcer sous des cieux sereins (du moins lui souhaitons nous) je vais simplement rappeler ce qu’il a écrit deux messages plus haut :

Durtal a écrit : … Il est néanmoins exact que quelque soit le degré de passivité auquel une chose est soumise, elle exprime néanmoins une activité à un degré quelconque aussi minime fut-il, car la passivité totale correspond à la disparition pure et simple de la puissance, c'est-à-dire à la destruction de la chose, et une chose détruite ne peut même plus être dite subir ou pâtir de quoi que ce soit. Il n’en reste pas moins, ce point étant rappelé, que quelque soit le degré de passivité auquel tombe ou retombe une chose et tant que cette chose n’est pas détruite, il subsiste en elle quelque degré ou forme d’activité exprimant sa puissance. Mais cette puissance ne s’exprime évidemment jamais en considérant l’état de la chose par le coté où elle est dite subir, puisque sous ce rapport elle est impuissante ou encore sa puissance est niée. …

Pour le reste, de mon point de vue, le forum est pour beaucoup, en ce moment, en terme de cubage, une illustration de la force du conatus de l’erreur, c’est-à-dire de l’erreur elle-même. Une totale imperméabilité maquillée à foison en logique et en discussion, qui fait que le progrès apparent est nul, sinon négatif, et ce sur le long. Les abysses avec deux tonnes de fonte aux pieds… Merci (sincèrement) à ceux qui trouvent la force de ne pas y laisser que cela ; et avec talent sur le fond, qui plus est.

Laissant de côté le ravage des passions sur les personnes, les créations pures comme la prétendue connaissance du troisième genre de l’essence d’une chose singulière, les contradictions pures comme de nier tout fondement aux « essences de genre » (ou « communautés d’essence ») alors que celui dont on est sensé traduire la pensée en fait un usage permanent – et pour cause : aucun raisonnement n’est possible sans cela –, je dirais qu’il y a de mon point de vue deux erreurs simples mortelles pour la compréhension de Spinoza :

1) Ne pas mettre Dieu – la Nature en amont de tout.

Ce qui veut dire, au contraire : toujours garder Dieu présent à l’esprit dans la conception de quoi que ce soit (qui ne peut être ni être conçu sans Dieu – au sens fort : pas de conception sans le rapport à Dieu.)

2) Confondre le plan divin (absolu) et le plan humain (partiel).

Qui va en général avec la précédente. De là par exemple la difficulté à voir l’éthique de l’Éthique (sans s’inquiéter de la cohérence de la chose, ce qui est très surprenant, mais semble se soutenir par une platitude banalisante du genre : « l’éthique c’est qu’il n’y a pas de morale » ; ce malgré des dizaines et des dizaines de passages contradictoires de Spinoza.)

Sur le point de l’impuissance (le « mal »), on peut n’y voir en fait que de la puissance, mais alors il s’agit de celle de Dieu, pas de celle de l’Homme. Pour le mode qu’est un homme l’impuissance existe : c’est être en confusion avec une autre essence que celle de l’homme.

Dans « je suis puissant », il n’y a pas que « puissant » en cause, mais aussi « je » ; or « je » n’est pas clairement défini dans un phénomène qui engage une autre essence que la mienne (y compris avec l’effet retardé de la mémoire). Il y a certes une puissance engagée par mon essence en acte, incarnée, mais celle-ci est certainement celle de Dieu, pas la mienne dans mon état de mode ; la mienne n’est pas claire, n’est pas entière en l’occurrence ; je n’y suis pas cause adéquate. En fait c’est mon impuissance de n’être que cause partielle, qui vaut confusion. Le manque est un être de raison du point de vue de Dieu, mais ma confusion, de mon point de vue de « je », essence de chose singulière, essence particulière, est réelle. C’est une erreur d’un rang juste au-dessous des précédentes de ne pas percevoir cela chez Spinoza. Le texte est pourtant surabondant sur ce point…

Quant à la joie, si Spinoza semble la présenter parfois comme résultant d’une augmentation effective de puissance, le texte (voir ci-dessous, en particulier E3P55 et E4P56-57) oblige globalement à ne retenir que : la joie résulte de l’imagination d’exprimer sa puissance d’agir. C’est pourquoi par exemple il ajoute dans E4AppCh31 « tant qu’elle est réglée par la loi de notre utilité véritable ». Il faut reconnaître cependant deux choses avec Spinoza : 1) la joie prise en elle-même, strictement – même en tant que la pire des passions, l’orgueil –, ne peut être dite mauvaise ; 2) elle tonifie l’esprit. Elle est donc bien effectivement en elle-même une gratification et une augmentation de puissance. C’est le cortège d’impuissance qui l’accompagne éventuellement (comme avec l’orgueil) qui fait que le « paquet » est en fait une marque d’impuissance (d’où le terme « joie mauvaise », qui est cependant impropre en considérant la joie seule, quoique la mention de E4AppCh31 citée y apporte quelque bémol.)

Spinoza a écrit :E3P55 : Lorsque l’âme se représente sa propre impuissance, elle est par là même attristée.

Démonstration : L’essence de l’âme exprime seulement ce que l’âme est et ce qu’elle peut : en d’autres termes, il est de la nature de l’âme de se représenter seulement les choses qui alarment ou posent sa puissance d’action (par la Propos. précéd.). Lors donc que nous disons que l’âme, en s’apercevant soi-même, se représente son impuissance, nous ne disons rien autre chose sinon que l’âme, quand elle s’efforce de se représenter quelque chose qui pose sa puissance d’agir, sent cet effort empêché ; en d’autres termes (par le Schol. de la Propos. 11, partie 3), elle est attristée. C. Q. F. D.

Corollaire : Si l’on se représente qu’on est l’objet du blâme d’autrui, cette tristesse en est de plus en plus accrue ; ce qui se démontre de la même façon que le Corollaire de la Propos. 53, partie 3.

Scholie : Cette tristesse, accompagnée de l’idée de notre faiblesse, se nomme humilité ; et l’on appelle contentement de soi ou paix intérieure la joie qui provient pour nous de la contemplation de notre être. Or, comme cette joie se produit chaque fois que l’homme considère ses vertus, c’est-à-dire sa puissance d’agir, il arrive que chacun se plaît à raconter ses propres actions et à déployer les forces de son corps et de son âme, et c’est ce qui fait que les hommes sont souvent insupportables les uns pour les autres. De là vient aussi que l’envie est une passion naturelle aux hommes (voyez le Schol. de la Propos. 24 et le Schol. de la Prop. 32, partie 3), et qu’ils sont disposés à se réjouir de la faiblesse de leurs égaux ou à s’affliger de leur force. Chaque fois, en effet, qu’un homme se représente ses propres actions, il éprouve de la joie (par la Propos. 53, partie 3), et une joie d’autant plus grande qu’il y reconnaît plus de perfection et les imagine d’une façon plus distincte ; en d’autres termes (par ce qui a été dit dans le Schol. 1 de la Propos. 40, partie 2), il est d’autant plus joyeux qu’il distingue davantage ses propres actions de celles d’autrui et les peut mieux considérer comme des choses singulières. Par conséquent, le plaisir le plus grand que l’on puisse trouver dans la contemplation de soi-même c’est d’y considérer quelque qualité qui ne se rencontre pas dans le reste des hommes. Si donc ce qu’on affirme de soi-même se rapporte à l’idée universelle de l’homme ou de l’animal, la joie qu’on éprouve en sera beaucoup moins vive ; et l’on ressentira même de la tristesse si l’on se représente ses propres actions comme inférieures à celles d’autrui. Or, cette tristesse, on ne manquera pas de faire effort pour s’en délivrer (par la Propos. 28, partie 3), et le moyen d’y parvenir, ce sera d’expliquer les actions d’autrui de la manière la plus défavorable et de relever autant que possible les siennes propres. On voit donc que les hommes sont naturellement enclins à la haine et à l’envie ; et l’éducation fortifie encore ce penchant, car c’est l’habitude des parents d’exciter les enfants à la vertu par le seul aiguillon de l’honneur et de l’envie. ...

E3AppD26 : L’humilité est un sentiment de tristesse qui provient de ce que l’homme contemple son impuissance et sa faiblesse.

Explication : La paix intérieure s’oppose à l’humilité, en tant qu’on la définit un sentiment de joie né de la contemplation de notre puissance d’agir ; mais en tant qu’on la définit d’une autre manière, savoir, un sentiment de joie accompagné de l’idée d’une action que nous croyons avoir faite par une libre décision de l’âme, elle s’oppose alors au repentir…

E4Pré : Ce que j’appelle esclavage, c’est l’impuissance de l’homme à gouverner et à contenir ses passions. L’homme en effet, quand il est soumis à ses passions, ne se possède plus ; livré à la fortune, il en est dominé à ce point que tout en voyant le mieux il est souvent forcé de faire le pire. J’ai dessein d’exposer dans cette quatrième partie la cause de cet esclavage, et de dire aussi ce qu’il y a de bon et ce qu’il y a de mauvais dans les passions. …

… ces mots de bien et de mal, nous devons les conserver. Désirant en effet nous former de l’homme une idée qui soit comme un modèle que nous puissions contempler, nous conserverons à ces mots le sens que nous venons de dire. J’entendrai donc par bien, dans la suite de ce traité, tout ce qui est pour nous un moyen certain d’approcher de plus en plus du modèle que nous nous formons de la nature humaine ; par mal, au contraire, ce qui nous empêche de l’atteindre. Et nous dirons que les hommes sont plus ou moins parfaits, plus ou moins imparfaits suivant qu’ils se rapprochent ou s’éloignent plus ou moins de ce même modèle. Il est important de remarquer ici que quand je dis qu’une chose passe d’une moindre perfection à une perfection plus grande, ou réciproquement, je n’entends pas qu’elle passe d’une certaine essence, d’une certaine forme, à une autre (supposez, en effet, qu’un cheval devienne un homme ou un insecte : dans les deux cas, il est également détruit) ; j’entends par là que nous concevons la puissance d’agir de cette chose, en tant qu’elle est comprise dans sa nature, comme augmentée ou diminuée. …

E4P17S : … il est nécessaire de connaître l’impuissance de notre nature aussi bien que sa puissance, de savoir ce que la raison peut faire pour modérer les passions, et ce qu’elle ne peut pas faire. Or, dans cette quatrième partie, je ne traite que de l’impuissance de l’homme, voulant traiter ailleurs de la puissance de l’homme sur ses passions.

E4P18Dm : … la force du désir qui naît de la joie doit être mesurée tout ensemble par la puissance de l’homme et par celle de la cause extérieure dont il est affecté, au lieu que la force du désir qui naît de la tristesse doit l’être seulement par la puissance de l’homme ; d’où il suit que celui-là est plus fort que celui-ci. ...

Scholie : Par ce petit nombre de propositions qu’on vient de lire, j’ai expliqué les causes de l’impuissance et de l’inconstance humaines, et je crois avoir fait comprendre pourquoi les hommes n’observent pas les préceptes de la raison. Il me reste à montrer la nature de ces préceptes, et à exposer quelles sont les passions qui sont conformes aux règles de la raison, et celles qui leur sont contraires. …

… ceux qui se donnent à eux-mêmes la mort sont des impuissants, vaincus par des causes extérieures en désaccord avec leur nature. …

… si deux individus de même nature viennent à se joindre, ils composent par leur union un individu deux fois plus puissant que chacun d’eux en particulier : c’est pourquoi rien n’est plus utile à l’homme que l’homme lui-même. Les hommes ne peuvent rien souhaiter de mieux, pour la conservation de leur être, que cet amour de tous en toutes choses, qui fait que toutes les âmes et tous les corps ne forment, pour ainsi dire, qu’une seule âme et un seul corps ; de telle façon que tous s’efforcent, autant qu’il est en eux, de conserver leur propre être et, en même temps, de chercher ce qui peut être utile à tous ; d’où il suit que les hommes que la raison gouverne, c’est-à-dire les hommes qui cherchent ce qui leur est utile, selon les conseils de la raison, ne désirent rien pour eux-mêmes qu’ils ne désirent également pour tous les autres, et sont, par conséquent, des hommes justes, probes et honnêtes. …

E4P20Dm : La vertu, c’est la puissance de l’homme elle-même, laquelle (en vertu de la Déf. 8, part. 4) se définit par la seule essence de l’homme, c’est-à-dire (en vertu de la Propos. 7, part. 3) par ce seul effort que fait l’homme pour persévérer dans son être. Plus par conséquent chacun s’efforce, et plus il est capable de conserver son être, plus il a de vertu, et par une suite nécessaire (voyez les propos. 4 et 6. part. 3), en tant qu’il néglige de conserver son être, il marque son impuissance. C. Q. F. D.

Scholie : Personne ne cesse donc de désirer ce qui lui est utile et ne néglige la conservation de son être que vaincu par les causes extérieures qui sont contraires à sa nature. Personne n’est donc déterminé par la nécessite de sa nature, mais seulement par les causes extérieures, à se priver d’aliments, ou à se donner lui-même la mort. Ainsi, celui qui tire par hasard son épée et à qui un autre saisit la main en le forçant de se frapper lui-même au coeur, celui-là se tue parce qu’il y est contraint par une cause étrangère. Il en est de même d’un homme que l’ordre d’un tyran force à s’ouvrir les veines, comme Sénèque, afin d’éviter un mal plus grand. Enfin, il peut arriver que des causes extérieures cachées disposent l’imagination d’une personne et affectent son corps de telle façon que ce corps revête une autre nature contraire à celle qu’il avait d’abord, et dont l’idée ne peut exister dans l’âme (par la Propos. 10, part. 3). Mais que l’homme fasse effort par la nécessité de sa nature pour ne pas exister ou pour changer d’essence, cela est aussi impossible que la formation d’une chose qui viendrait de rien ; et il suffit d’une médiocre attention pour s’en convaincre.

E4P32 : En tant que les hommes sont soumis aux passions, on ne peut dire qu’il y ait entre eux conformité de nature

Démonstration : C’est par la puissance qu’il y a entre deux êtres conformité de nature (en vertu de la Propos. 7, part. 3), et non par l’impuissance et la négation, ni conséquemment (en vertu du Schol. de la Propos. 3, part. 2) par la passion. Donc, entre les hommes qui sont soumis aux passions, il n’y a point conformité de nature.

E4P37Dm : … l’essence de l’âme consiste dans la connaissance (par la Propos. 11, part. 2), laquelle enveloppe la connaissance de Dieu (par la Propos. 47, part. 2), et ne peut, sans la connaissance de Dieu, ni exister, ni être conçue (par la Propos. 15, part. 1). …

Scholie I : … il est aisé aussi de déduire de ce qui précède la différence qui sépare la vertu véritable de l’impuissance. La vertu véritable n’est autre chose, en effet, qu’une vie réglée par la raison ; et par conséquent l’impuissance consiste en ce seul point que l’homme se laisse gouverner par les objets du dehors et déterminer par eux à des actions qui sont en harmonie avec la constitution commune des choses extérieures, mais non avec sa propre nature, considérée en elle-même. …

E4P47 : Les passions de l’espérance et de la crainte ne peuvent jamais être bonnes par elles-mêmes.

Démonstration : L’espérance et la crainte sont des passions inséparables de la tristesse. Car, d’abord, la crainte est une sorte de tristesse (par la Déf : 13 des pass.), et l’espérance (voyez l’Expl. des Déf. 12 et 13 des pass.) est toujours accompagnée de crainte ; d’où il suit (par la Propos. 41, part. 4) que ces passions ne peuvent jamais être bonnes par elles-mêmes, mais seulement en tant qu’elles sont capables d’empêcher les excès de la joie (par la Propos. 43, part. 4). C. Q. F. D.

Scholie : Joignez à cela que ces passions marquent un défaut de connaissance et l’impuissance de l’âme ; et c’est pourquoi la sécurité, le désespoir, le contentement et le remords sont aussi des signes d’impuissance. Car bien que la sécurité et le contentement soient des passions nées de la joie, elles supposent une tristesse antérieure, savoir, celle qui accompagne toujours l’espérance et la crainte. De là vient que plus nous faisons effort pour vivre sous la conduite de la raison, plus aussi nous diminuons notre dépendance à l’égard de l’espérance et de la crainte, plus nous arrivons à commander à la fortune, et à diriger nos actions suivant une ligne régulière et raisonnable.

E4P53 : L’humilité n’est point une vertu ; en d’autres termes, elle ne provient point de la raison.

Démonstration : L’humilité, c’est la tristesse qui naît pour l’homme du spectacle de son impuissance (par la Déf. 26 des pass.). Or l’homme, en tant qu’il a de soi-même une connaissance raisonnable, comprend par cela même son essence, c’est-à-dire (par la Propos. 7, part. 3) sa puissance. Si donc l’homme, en se considérant lui-même, aperçoit en lui quelque impuissance, cela ne peut venir de ce qu’il se comprend lui-même, mais bien (comme on l’a démontré à la Propos. 55, part. 3) de ce que sa puissance d’action est empêchée de quelque manière. Suppose-t-on que l’idée de cette impuissance vient de ce que l’homme conçoit une puissance plus grande que la sienne et dont la connaissance détermine sa puissance propre ; cela ne signifie pas autre chose alors, sinon que l’homme se comprend lui-même d’une façon distincte (en vertu de la Propos. 26, part. 4), parce que sa puissance d’agir vient à être favorisée. Ainsi donc l’humilité, je veux dire la tristesse qui naît pour l’homme de l’idée de son impuissance, ne provient pas de la vraie connaissance de soi-même ou de la raison ; ce n’est point une vertu, c’est une passion. C. Q. F. D.

E4P56 : Le plus haut degré de l’orgueil comme de l’abjection marque le plus haut degré d’impuissance de l’âme.

Démonstration : Le premier fondement de la vertu, c’est de conserver notre être (par le Coroll. de la Propos. 22, part. 4), et cela, selon les ordres de la raison (par la Propos. 24, part. 4). En conséquence, celui qui s’ignore soi-même ignore le fondement de toutes les vertus. De plus, agir par vertu, ce n’est autre chose qu’agir selon les lois de la raison (par la Propos. 24, part. 4), et celui qui agit selon les lois de la raison doit nécessairement savoir qu’il agit ainsi (par la Propos. 43. part. 2). Par conséquent celui qui s’ignore soi-même, et qui partant (comme on vient de le démontrer) ignore toutes les vertus, celui-là est le plus éloigné du monde d’agir par vertu ; d’où il résulte évidemment (par la Déf. 8, part. 4) qu’il est impuissant au plus haut degré ; donc le plus haut degré de l’orgueil ou de l’abjection marque le plus haut degré d’impuissance de l’âme.

Corollaire : Il suit très clairement de cette proposition que les hommes orgueilleux et abjects sont entre les hommes les plus sujets aux passions.

Scholie : Toutefois l’abjection peut se corriger plus aisément que l’orgueil, parce qu’elle est un sentiment de tristesse ; tandis que l’orgueil est un sentiment de joie, et conséquemment cette passion est plus forte que l’autre (par la Propos. 18, part. 4).

E4P57 : L’orgueilleux aime la présence des parasites, des flatteurs, et il déteste celle des gens de cœur.

Démonstration : L’orgueil, c’est la joie d’un homme qui pense de soi plus de bien qu’il n’est juste (par les Déf. 6 et 28 des passions.), et cette opinion de soi-même, l’orgueilleux s’efforce, autant qu’il est en lui, de l’entretenir dans son âme (voyez le Schol. de la Propos. 13, part. 3) ; par conséquent il devra aimer la présence des parasites, des flatteurs (sortes de caractères trop connus pour que je n’en aie point omis la définition), et haïr au contraire celle des gens de cœur qui l’estiment son juste prix. C. Q. F. D.

Scholie : Il serait trop long d’énumérer ici tous les maux qu’entraîne l’orgueil, puisque les orgueilleux sont sujets à toutes les passions, mais à aucune moins qu’à l’amour et à la pitié. Je dois faire remarquer du moins que celui-là aussi est appelé orgueilleux qui pense des autres moins de bien qu’il ne faut ; et dans ce sens l’orgueil peut être défini : un sentiment de joie né d’une fausse opinion qui fait qu’un homme se croit au-dessus de ses semblables. L’abjection, qui est la passion opposée, se définira alors : un sentiment de tristesse né d’une fausse opinion qui fait qu’un homme se croit au-dessous de ses semblables. Cela posé, on conçoit aisément que l’orgueilleux soit nécessairement envieux (voyez le Schol. de la Propos. 55, part. 3) et haïsse surtout ceux qui sont loués pour leurs grandes vertus ; et on comprend aussi que cette haine ne soit pas aisément étouffée par l’amour et par les bienfaits (voyez le Schol. de la Propos. 41, part. 3), et que les hommes de cette espèce ne se plaisent que dans le commerce de ceux qui flattent l’impuissance de leur âme, et d’un sot font bientôt un insensé.

… j’ai déjà averti qu’en donnant aux passions de ce genre le nom de mauvaises passions, je n’avais égard qu’à l’utilité des hommes. Les lois de la nature, en effet, enveloppent l’ordre entier de la nature dont l’homme fait partie ; et j’ai voulu noter cela en passant, afin que personne ne pense que je m’amuse ici à raconter les vices des hommes et leurs folies, au lieu d’exposer la nature et les propriétés des choses. Car, comme je l’ai dit dans la préface de la troisième partie, je considère les passions humaines et leurs propriétés du même oeil que toutes les choses naturelles. Et certes les passions humaines marquent l’art et la puissance de la nature, sinon celle de l’homme, non moins que beaucoup d’autres choses que nous admirons et dont la contemplation nous enchante. ...

E4AppCh2 : Les désirs qui résultent de notre nature, de telle façon qu’ils puissent être conçus par elle seule, sont ceux qui se rapportent, à l’âme, en tant que constituée par des idées adéquates ; les autres désirs ne se rapportent à l’âme qu’en tant qu’elle conçoit les choses d’une façon inadéquate, et la force et l’accroissement de ces désirs ne doivent point être déterminés par la puissance de l’homme, mais par celle des choses extérieures. On a donc raison d’appeler les premiers d’entre ces désirs des actions, et les seconds des passions : ceux-là en effet marquent toujours la puissance de l’homme, ceux-ci au contraire son impuissance et sa connaissance incomplète et mutilée.

E4AppCh31 : … la joie ne peut donc jamais être mauvaise, tant qu’elle est réglée par la loi de notre utilité véritable. Ainsi celui qui ne sait obéir qu’à la crainte, et ne fait le bien que pour éviter le mal, n’est pas conduit par la raison.

E4AppCh32 : Mais la puissance humaine est très limitée, et la puissance des causes extérieures la surpasse infiniment ; c’est pourquoi nous ne disposons pas d’une puissance absolue pour approprier les objets du dehors à notre usage. Cependant nous supporterons toujours d’une âme égale les événements contraires à nos intérêts, si nous avons la conscience que nous avons accompli notre devoir, et que la puissance dont nous disposons n’a pas été assez étendue pour écarter le mal ; car nous ne sommes qu’une partie de la nature, et il faut suivre l’ordre universel. Or, aussitôt que nous aurons compris cela d’une façon claire et distincte, cette partie de notre être qui se définit par l’intelligence, c’est-à-dire la meilleure partie de nous-mêmes, trouvera dans cette idée une sérénité parfaite et s’efforcera d’y persévérer. Car en tant que nous possédons l’intelligence, nous ne pouvons désirer que ce qui est conforme à l’ordre nécessaire des choses et trouver le repos que dans la vérité. Par conséquent, notre condition véritable une fois bien connue, l’effort de la meilleure partie de nous-mêmes se trouve d’accord avec l’ordre universel de la nature.

E5P20S : … Dans les propositions qui précèdent, j’ai réuni tous les remèdes des passions, c’est-à-dire tout ce que l’âme, considérée uniquement en elle-même, peut contre ses passions. Il résulte de là que la puissance de l’âme sur les passions consiste :

1° dans la connaissance même des passions (voyez le Schol. de la Propos. 4, part. 5) ;

2° dans la séparation que l’âme effectue entre telle ou telle passion et la pensée d’une cause extérieure confusément imaginée (voyez la Propos. 2 et son Schol., et la Propos. 4, part. 5) ;

3° dans le progrès du temps qui rend celles de nos affections qui se rapportent à des choses dont nous avons l’intelligence, supérieures aux affections qui se rapportent à des choses dont nous n’avons que des idées confuses et mutilées (voyez la Propos. 7, part. 5) ;

4° dans la multitude des causes qui entretiennent celles de nos passions qui se rapportent aux propriétés générales des choses, ou à Dieu

… la puissance de l’âme se détermine uniquement par le degré de connaissance qu’elle possède, et son impuissance ou sa passivité par la seule privation de connaissance, c’est-à-dire par ce qui fait qu’elle a des idées inadéquates ; d’où il résulte que l’âme qui pâtit le plus, c’est l’âme qui est constituée dans la plus grande partie de son être par des idées inadéquates, de telle sorte qu’elle se distingue bien plus par ses affections passives que par les actions qu’elle effectue ; et au contraire, l’âme qui agit le plus, c’est celle qui est constituée dans la plus grande partie de son être par des idées adéquates, de telle sorte qu’elle se distingue bien plus (pouvant d’ailleurs renfermer autant d’idées inadéquates que celles dont nous venons de parler) par les idées qui dépendent de la vertu de l’homme que par celles qui marquent son impuissance.

Il faut remarquer en outre que les inquiétudes de l’âme et tous ses maux tirent leur origine de l’amour excessif qui l’attache à des choses sujettes à mille variations et dont la possession durable est impossible.

Personne, en effet, n’a d’inquiétude ou d’anxiété que pour un objet qu’il aime, et les injures, les soupçons, les inimitiés n’ont pas d’autre source que cet amour qui nous enflamme pour des objets que nous ne pouvons réellement posséder avec plénitude. Et tout cela doit nous faire comprendre aisément ce que peut sur nos passions une connaissance claire et distincte, surtout, ce troisième genre de connaissance (voyez le Schol. de la Propos. 47, part. 2) dont le fondement est la connaissance même de Dieu ; car si cette connaissance ne détruit pas absolument nos passions, comme passions (voyez la Propos. 3, et le Schol. de la Propos. 4, part. 5), elle fait du moins que les passions ne constituent que la plus petite partie de notre âme (voyez la Propos. 14, part. 5). De plus elle fait naître en nous l’amour d’un objet immuable et éternel (voyez la Propos. 15, part. 5), que nous possédons véritablement et avec plénitude (voyez la Propos. 45, part. 2) ; et cet amour épuré ne peut dès lors être souillé de ce triste mélange de vices que l’amour amène ordinairement avec soi ; il peut prendre des accroissements toujours nouveaux (par, la Propos. 15, part. 5), occuper la plus grande partie de l’âme (par la Propos. 16, part. 5) et s’y déployer avec étendue.

Les réflexions qui précèdent terminent ce que j’avais dessein de dire sur la vie présente. Chacun, en effet, pourra reconnaître que j’ai embrassé en peu de mots tous les remèdes qui conviennent aux passions, comme je l’ai dit au commencement de ce Scholie, s’il veut bien faire attention tout ensemble à ce Scholie lui-même et à la Définition de l’âme et de ses passions, ainsi qu’aux Propositions 1 et 3, part. 3. Le moment est donc venu de traiter de ce qui regarde la durée de l’âme considérée sans relation avec le corps.



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Bruno31415
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Messagepar Bruno31415 » 22 déc. 2008, 02:43

Bonjour,

Merci beaucoup, à tous, pour vos réponses.

Ca y est, je crois que ça commence à "entrer" concernant l'articulation entre déterminisme et liberté. Les exemples qu'a donnés Durtal, dans un précédent message, m'ont beaucoup aidé.

Au fond, la liberté selon Spinoza, ce n'est pas la "liberté de" : par exemple (pardonnez mes exemples très naïfs), à la fin d'un dîner, la "liberté de" choisir entre fromage ou dessert : ce choix est en fait déterminé par des tas de causes dont nous n'avons qu'une conscience incomplète et confuse. La liberté s'exprime quand, effectivement, nous mangeons le fromage ou le dessert et que cette activité n'est conditionné que par nous-mêmes (il n'y a rien ni personne qui nous contraint à manger le fromage ou le dessert).

Je continue dans mon exploration de l'Ethique, toujours sur le thème de la liberté, et je bute sur la proposition 49 de Ethique II :


E2P49 : il n'existe dans l'esprit aucune autre volition, c'est-à-dire aucune affirmation ou négation, en dehors de celle qu'enveloppe l'idée en tant qu'elle est idée.


Je ne comprends absolument pas l'énoncé de cette proposition. Que veut dire "en tant qu'elle est idée" dans le passage : "... l'idée en tant qu'elle est idée." ?

Est-ce que ça veut dire : l'idée en tant qu'on la considère comme idée d'une idée ?

Plus généralement, que dit cette proposition ?

Merci d'avance pour vos réponses.

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Messagepar PhiPhilo » 22 déc. 2008, 09:21

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Messagepar PhiPhilo » 22 déc. 2008, 09:47

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Messagepar sescho » 22 déc. 2008, 10:46

Bruno31415 a écrit :... La liberté s'exprime quand, effectivement, nous mangeons le fromage ou le dessert et que cette activité n'est conditionné que par nous-mêmes (il n'y a rien ni personne qui nous contraint à manger le fromage ou le dessert).

L'exemple me semble bon comme illustration, comme le voulait Durtal, de ce qu'est la libération d'une emprise extérieure. En revanche il ne s'extrapole pas : ce n'est pas parce que je me libère d'une contrainte strictement extérieure (qui va totalement contre mon désir) que je n'ai pas par ailleurs de contraintes qui vont selon "mon" désir (porté en l'occurrence par des idées inadéquates.)

Tout ce qui relève d'autre chose que de la connaissance claire et distincte est - lapalissade - flou, et donc porte un potentiel de servitude. Ceci inclut la part de dessert. Ce n'est pas parce que personne ne me force à manger du dessert que je ne suis pas asservi par la gourmandise, par exemple (les choses seraient infiniment plus simples, sinon) ; dans ce cas, Spinoza dit que je suis vaincu par la force de la part de dessert.

Évidemment je ne saurais pour autant me priver de manger (ce serait contre la Raison, même si manger en soi n'appartient pas à la Raison.) Je dois donc m'accommoder de cette part incontournable de moi-même faite d'interdépendance et d'impermanence (les deux vont ensemble.) Je concède librement ce que la Raison m'indique quoique le geste lui-même ne relève pas de la connaissance claire et distincte. En outre, dans la paix de l'âme, je me contente assez bien de pain sec (même si flatter le goût n'est pas mauvais en soi), je ne ressens aucune frustration si la part de dessert me passe sous le nez, ou s'avère moisie, et je mange avec modération dans cette connaissance (du premier genre) que les excès se payent ensuite (c'est pourquoi on les appelle excès.)

Bruno31415 a écrit :... Que veut dire "en tant qu'elle est idée" dans le passage : "... l'idée en tant qu'elle est idée." ?

Cette proposition est très importante, et encore plus à l'époque : comme il l'a fait au sujet de Dieu (pour lequel une erreur de conception au sujet de la volonté de l'homme, précisément, est doublée d'une erreur de projection sur lui : savoir qu'il aurait une volonté de faire ou de ne pas faire, ce qui en ruine toute conception claire), Spinoza dénie que l'Homme puisse affirmer quelque chose qui ne relève pas de l'idée même. Autrement dit, il nie qu'on doive introduire une faculté "volonté" en plus de l'entendement (notion générale pour l'homme). "Volonté" est ici entendu non comme "impulsion à l'action" (ce que Spinoza appelle "désir"), mais comme "force d'affirmation". Spinoza emploie sur le plan des déterminants premiers le rasoir d'Occam en toute rigueur, principe d'économie qui est économie de principes, ce qui est un élément incontournable du sérieux de la démarche. Il dit qu'il n'y a pas l'idée d'un côté et l'affirmation que cette idée est vraie ou fausse d'un autre, mais que l'idée même contient toujours une affirmation (ou une négation) et toute affirmation.

Ce sujet a en particulier été traité ici, avec un article de jvidal .

Sur le sens du "en tant que" je suis dubitatif. Celui-ci marque ordinairement qu'il s'agit d'une façon particulière (angle de vue partiel) de voir la chose. Ici je pense que c'est une simple insistance sur le fait que l'affirmation est contenue dans l'idée même. Elle peut se justifier en outre par le fait qu'il y a des mouvements mentaux autres que les idées (les émotions : joie-tristesse, et les désirs) qui nécessitent que l'idée de l'objet existe d'abord. Ceci est de nature à éviter toute méprise.


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Messagepar sescho » 22 déc. 2008, 11:19

PhiPhilo a écrit :... dans le premier sens (puissance p) la passion est effectivement une impuissance, tandis que dans le deuxième sens (puissance T), la passion est une manifestation de notre puissance...

Oui, cette seconde acception est juste une autre façon de formuler (en l'occurrence suivant le TP et non l'Ethique) ce que je disais de la puissance de Dieu. En tant que la puissance de Dieu se manifeste dans ses modes, en particulier humains, on peut dire dans un certain sens, en raccourci, que tout acte d'un mode relève de sa puissance (c'est ce que Durtal a appelé le sens vulgaire de "puissance" ; je précise : pour un mode, humain en particulier, car c'est sinon ce qu'on appelle proprement la puissance de Dieu.)

En aucun cas cette acception ne recouvre la principale, qui porte tout le sens éthique (qui disparaît sinon, même s'il est vrai qu'elle a l'immense avantage d'interdire l'accusation, le reproche, l'ironie, ... qui sont des pendants obligés de l'orgueil et plus généralement de la croyance dans le libre arbitre.) Ce sens éthique ne se comprend - Spinoza l'expose avec moult détails, en particulier dans les extraits que j'ai reproduits plus haut - que dans l'interaction ou non entre modes, à l'intérieur de la Nature mais pas en tant que la Nature dans son entier.

Durtal l'a déjà parfaitement exposé.

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Messagepar hokousai » 22 déc. 2008, 14:11

l'idée d'un corps en acte, a, par elle-même (en tant qu'elle est idée et rien de plus), la force de s'imposer ou non aux autres idées dans l'exacte mesure où le corps dont elle est l'idée possède, en lui-même, suffisamment de force pour s'imposer ou non aux autres corps.


A ce régime les femmes (le sexe faible dit- on ) les enfants et les vieillards n’ auront pas beaucoup d’ idées ( tout court )

Quand l’esprit affirme une force d’exister de son corps, il a une idée confuse de son corps .Comme les imaginations indiquent plus les affects de notre corps que la nature des corps extérieurs on ne voit pas ou l’idée trouverait dans le corps le quanta de force nécessaire à la déterminer dans une exacte mesure (ou même sufisemment) pour s’imposer ou non à des corps extérieurs dont l’esprit a une idée encore plus confuse .
(ce dans l’exacte mesure renvoie probablement à un parallélisme car Spinoza dit bien qu’un corps ne peut déterminer l’esprit à penser)

Mais si Spinoza dit bien qu’un corps ne peut déterminer l’esprit à penser .On pourrait bien douter alors que la force ou la faiblesse du corps soit nécessaire dans quelques mesures que ce soit . Et de fait l’esprit de corps affaiblis n’est pas nécessairement ni moins actifs ni moins combatifs que l’esprit de corps forts .

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Messagepar PhiPhilo » 22 déc. 2008, 15:50

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Messagepar PhiPhilo » 22 déc. 2008, 16:35

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