Bruno31415 a écrit :Merci pour ta réponse, Serge. J'ai trouvé plein d'informations dans les liens que tu m'as donnés. Celui qui m'a le plus été utile est notamment celui-ci :
http://www.spinozaetnous.org/ftopict-711.html (liberté et bonheur)
Eh oui, plusieurs posts d'Henrique...
... dont les derniers, d'ailleurs, sont d'une profondeur et d'une clarté exceptionnelles selon moi (ce n'est pas de la vénération : je juge sur pièce... avec mes moyens...)
Pour le reste, je dirais que tout se fait effectivement par l'action des lois de la Nature et il n'y a pas d'échappatoire à cela. Donc aucune "autodétermination." Mais premièrement ce qu'il faut voir c'est que sans détermination il n'y a pas d'enjeu, et sans enjeu il n'y a rien qui vaille. S'il y a des choses qui valent, et il y a de fait, c'est grâce à, par, la détermination. Je ne décide ni de battre du cœur, ni d'avoir faim, ni de ressentir l'amour, ni de ma béatitude (cela se saurait...) mais tout cela est dans la nature humaine par détermination même. Et dans cette détermination il y a que la puissance, de perception claire et distincte tout particulièrement, est toujours recherchée et toujours gratifiante lorsqu'elle est effectivement atteinte.
Quand je donne l'exemple de l'exercice de la Logique, c'est parce que cela montre qu'on se sent réellement libre d'exercer (sa puissance) avec quelque chose de manifestement parfaitement déterminé (la Logique est commune à tous les hommes.)
On ne peut pas opposer liberté et détermination, puisque c'est le contraire qui est vrai : la seconde est la cause de la première (sinon c'est le chaos, et donc nullement la liberté, d'où ma question favorite.) La liberté ce n'est pas l'autodétermination, c'est l'expression pure de la puissance qui ne dépend que de soi en tant même que déterminé.
La
confatalia (voir extrait ci-dessus) c'est de dire que tout acte est
à la fois volontaire et déterminé. Par exemple, si je ne me soigne pas, je souffrirai plus. L'argument paresseux qui consiste à dire "puisque tout est déterminé autant ne rien faire" est idiot, puisque, que je fasse quelque chose ou non, ce sera toujours en vertu des lois de la Nature, de manière déterminée. Il sera juste dit que la perception confuse de la nécessité m'a coupé les pattes, trop attaché que j'étais à l'idée de mon libre-arbitre. En fait, cela n'a strictement rien à voir.
Qu'est-ce qu'il reste alors ? A agir selon la loi de la puissance maximale. Me poser la question de ce vers quoi la Nature me porte, au lieu de me la jouer comme si j'avais un pouvoir d'auto-détermination divin. Bénéfice ? 100%.
Cela dit, les choses ne sont pas vraiment "écrites", elles s'écrivent en direct (mais selon les lois imprescriptibles de la Nature, communes à tous les hommes, c'est vrai.) Lorsque j'atteins la connaissance claire et distincte, j'atteins l'essence même de Dieu - en partie -, l'absolue liberté divine même, qui se confond avec son action.
Pour moi le fatalisme c'est l'argument paresseux lui-même, en acte. Dans tous les cas le fait est la vérité et doit être parfaitement accepté, parce que tel, mais il n'y a aucune résignation là-dedans. Pour le reste, Spinoza parle lui-même de prédestination divine. Tout se fait bien suivant les lois de la Nature. Mais Dieu n'est pas un marionnettiste ; serait-ce une honte d'être une manifestation de la Nature, parfaite en tout, du Dieu infiniment puissant et parfait lui-même ? N'est-ce pas un bien plus grand Moi (Soi) que le petit moi ?
Je laisse à Henrique le soin de répondre à la suite de son post. Je dirais que dans le cas d'un entretien d'embauche, tu mesures ton intérêt, à court, moyen et long terme et tu agis en conséquence. Autrement dit, tu ne changes rien à ce que tu fais actuellement. Mais si tu as conscience d'être non en toi-même (ce qui ne tient pas un round à l'examen en passant) mais en Dieu, le résultat aura beaucoup plus de probabilité d'être à la hauteur de tes plus grandes espérances (l'ego étant le poison de la conscience claire, qui, elle, voit au contraire la source de tout en Dieu, c'est-à-dire la Nature.)
Serge
Connais-toi toi-même.