Utilité du karaté et de Spinoza

Questions et débats touchant à la doctrine spinoziste de la nature humaine, de ses limites et de sa puissance.
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hokousai
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Messagepar hokousai » 13 nov. 2009, 01:46

à Louisa

Or nier que x existe nécessairement toujours, c'est dire que x n'existe pas nécessairement toujours, autrement dit qu'il est possible que x n'existe pas toujours mais aussi que x existe toujours.


déplacez l' adverbe (nécessairement )

Or nier que x nécessairement existe toujours,
c'est dire que x nécessairement n'existe pas toujours,

autrement dit qu'il est nécessaire que x n'existe pas toujours
..............................................

vous serez déjà plus conforme à la traduction que j'ai du texte

mais que nécessairement il existerait toujours

Appuhn traduit existerai toujours nécessairement ( c'est le même sens que Pautrat .....mais pas que vous)
.................................................

la nécessite doit porte sur l'existence pas sur un accident .

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
( message croisé avec celui de pourquoi pas ..que je n'avais pas lu )
..les esprits doivent communiquer, nous n' habitons pas très loin l' un de l'autre
mais il se fait tard pour méditer sur la télépathie
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Je pense que la preuve par le pudding devrait suffire .

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Messagepar Louisa » 13 nov. 2009, 03:13

Pourquoipas a écrit :A mon avis (pas humble, ce coup-ci), ce n'est pas la nécessité qui est niée ici, mais la proposition dont on dit qu'elle est nécessaire, à savoir (je résume en me concentrant sur la seule partie de la proposition où il est question de la mort de l'homme, et de toute chose singulière) : « Si l'homme (= tout individu humain sans exception) n'éprouvait que des changements explicables par sa seule nature (= seulement ceux dont il est cause adéquate), c'est-à-dire s'il était capable par sa seule puissance d'écarter tout changement provenant d'une cause à lui extérieure, il ne mourrait jamais, c'est-à-dire nécessairement il existerait toujours (par III 4 et 6). » Or, nous dit la IV 3, particularisant à tout homme l'axiome de la IV qui concerne toute chose singulière, tout homme singulier est non seulement moins puissant qu'une autre chose qui limite sa persévérance à exister, mais encore et surtout sa puissance est surpassée par les causes extérieures, et ce in infinitum, à l'infini (expression qui a ici le même sens que dans la I 27, où là il s'agit de l'entrée dans l'existence et de la capacité d'opérer de toute chose singulière, entrée dans l'existence et capacité d'opérer de telle ou telle manière déterminées par la nécessité de la nature divine, précise la proposition suivante, la 28, qui se termine par « il n'y a rien de contingent »).
Donc, tout, sans exception aucune, est nécessaire. Pour parodier la I 27 Dm au cas qui nous occupe, Dieu a déterminé toutes les choses de telle sorte que toute chose est moins puissante qu'une autre chose, in infinitum, qui la détruira nécessairement, qu'il s'agisse d'une planète, d'un tyrannosaure, d'un VIH, de la terre, de mon téléphone portable, etc. (Il va sans dire que ces mêmes choses sont également destructrices, toute chose étant à la fois plus et moins puissante qu'une autre chose, de même que toute chose est à la fois cause et effet.)
Donc, un homme menât-il la vie la plus saine possible, dans le climat le plus adéquat à sa santé, n'eût-il jamais aucune maladie ni congénitale, ni contagieuse, ni aucun souci particulier, ne subît-il jamais aucun accident, il est nécessaire qu'il sera détruit par une chose extérieure à lui car plus puissante au moment et au lieu de sa destruction, car les choses ne sont pas en nombre fini (auquel cas en effet il y en aurait une de plus puissante que toutes les autres).

That's all, folks !
Why not ?


Cher Pourquoipas,

puisque tu poses la question, je risque une réponse ... .

Comme en général tu es très souvent prêt à pousser l'analyse détaillée du texte même d'une démonstration jusqu'à ce que chaque mot est maximalement expliqué, je me permets ici un instant une telle approche, dans l'espoir que cela le rend au moins possible pour moi de comprendre ton raisonnement.

Mais d'abord une question: ce qui pour moi n'est pas encore très clair, c'est le rôle que tu donnes à l'E4P3 dans la démonstration de la nécessité de la mort.

Pour l'instant j'ai l'impression (à tort?) que tu déduis la nécessité de la mort déjà de l'E4P3 seule, sans devoir en passer par l'E4P4. Est-ce bien ce que tu fais, ou as-tu vraiment besoin de l'E4P4 pour démontrer cette nécessité (démontrer toi, je veux dire, toi dans ce que tu écris ci-dessus; je ne suis pas encore dans l'analyse du texte de la démo de la P4 même)?

Si c'était bel et bien ce que tu fais: je crois qu'on ne peut pas le faire, mais alors pour voir dans quelle mesure je me trompe il faut qu'on discute de l'E4P3 au lieu de discuter de l'E4P4.

En attendant de connaître ta réponse, voici déjà une première tentative de reconstruire la structure du deuxième point (qui commence après "Ceci était le premier point") de la démo de l'E4P4. Je la donne parce qu'elle devrait, je l'espère, permettre de voir quel est selon moi le rôle de l'E4P3 dans la démo de l'E4P4 (certains remarques s'adresseront davantage à des critiques déjà émises par Sinusix ou Hokousai qu'à ce que tu dis toi-même).

TENTATIVE DE RECONSTRUCTION DE LA STRUCTURE DE LA DEMONSTRATION DE L'E4P4:

1. nous sommes dans la partie de la démo qui doit démontrer l'énoncé "Il ne peut pas se faire que l'homme ne soit pas une partie de la Nature, et puisse ne pâtir d'autres changements que ceux qui peuvent se comprendre par sa seule nature, et dont il est cause adéquate". J'appelle cet énoncé "X".

2. Spinoza va le prouver par une preuve par l'absurde. Une preuve par l'absurde consiste à prendre la négation de l'énoncé à prouver, à déduire de cette négation une conséquence, et à montrer que cette conséquence est fausse. Cela rendra la négation de l'énoncé absurde, et par là même l'affirmation de l'énoncé lui-même vrai.

3. il s'agit donc de déduire de "il peut se faire que l'homme ne soit pas une partie de la Nature, et puisse ne pâtir d'autres changements que ceux qui peuvent se comprendre par sa seule nature, et dont il est cause adéquate" (remarquons que déjà ici, nous sommes dans les énoncés modales, d'où la nécessité de tenir compte de la logique qui porte sur des modalités) une conséquence, et ensuite de montrer que cette conséquence est fausse. J'appelle cet énoncé "non X", et la conséquence "Y".

4. grâce aux E3P4+6, Spinoza peut déduire de non X l'énoncé suivant: "l'homme ne pourrait périr mais existerait nécessairement toujours". En effet, si on suppose (hypothèse de non X) qu'il est possible ("il peut se faire") que l'homme ne pâtit que de changements dont il est cause adéquate, alors à cause du fait que seule une cause extérieure peut détruire une chose (E3P4) et du fait que chaque chose s'efforce de persévérer dans son être (E3P6), il faut en conclure que dans ce cas on ne voit pas ce qui pourrait encore détruire l'homme (car d'une part il ne sait pas se détruire lui-même, et d'autre part aussi longtemps qu'il n'est pas détruit il va persévérer dans son être). Si rien ne peut détruire l'homme, il faut dire qu'il existe nécessairement toujours (= Y).

5. reprenons l'idée de départ: preuve de X par l'absurde, donc Spinoza doit démontrer que ce qui suit, ce qui est la conséquence de non X, c'est-à-dire Y, est faux. Il doit donc montrer que l'énoncé "l'homme existe nécessairement toujours" est faux. Autrement dit il doit nier Y.

6. nier un énoncé de type "il est nécessaire que A", c'est dire qu'il n'est pas nécessaire que A. Ce n'est pas dire "il est nécessaire que non A". Là, on fait simplement une erreur de logique. Il suffit de remplacer "A" par quelque chose de plus concret pour facilement pouvoir s'en rendre compte (par exemple A = "pleuvoir toujours"; nier que "il est nécessaire qu'il pleut toujours", ce n'est pas affirmer qu'il est nécessaire qu'il ne pleut jamais, c'est affirmer qu'il n'est pas nécessaire qu'il pleut toujours, autrement dit qu'il est possible qu'il pleut mais aussi qu'il ne pleut pas).

7. Comment Spinoza va-t-il nier Y? Par une réduction à l'absurde de Y.

8. rappelons qu'une réduction d'un énoncé à l'absurde consiste à prendre l'énoncé, l'affirmer de manière hypothétique (c'est-à-dire supposer un instant qu'il est vrai) pour montrer qu'il aboutit à une conséquence dont on sait qu'elle est fausse, ou qui est contraire à l'hypothèse (donc la vérité de l'énoncé en question) elle-même. Avant de continuer: une réduction à l'absurde n'est donc pas la même chose qu'une preuve par l'absurde. Comparez 8 à 2. La différence essentielle c'est que dans la preuve par l'absurde on commence par poser l'hypothèse de la négation de l'énoncé à prouver, tandis que dans la réduction d'un énoncé à l'absurde, on va prendre l'énoncé lui-même (et non pas sa contradictoire), pour montrer qu'il en résulte une conséquence qui ou bien est fausse, ou bien est vraie mais contraire à l'énoncé lui-même (dans les deux cas, il faut en conclure que l'énoncé est faux). Donc lors d'une preuve par l'absurde on va montrer que la négation de l'énoncé à prouver est fausse, lors d'une réduction d'un énoncé à l'absurde on va simplement montrer que l'énoncé en question est faux.

9. Il est très important de bien comprendre la différence entre 2 et 8, car sinon on ne pourra pas comprendre que la démonstration qui commence après "Ce qui était le premier point" (autrement dit la démonstration de X) en réalité a) est une preuve par l'absurde qui b) procède par deux réductions à l'absurde. C'est très important de comprendre parce que cela signifie qu'on aura plus qu'une seule hypothèse, et qu'on ne peut pas les confondre sinon on risque de faire porter la preuve sur autre chose que ce qu'elle ne prouve.

La structure logique est donc:
- il faut prouver X
- on va le faire par une preuve par l'absurde
- on va donc poser l'hypothèse "non X", en déduire une conséquence Y, et ensuite montrer que Y est faux.
- pour pouvoir montrer que Y est faux, on va procéder par deux réductions à l'absurde. Pour ce faire, on va poser l'hypothèse Y, et on va d'abord (appelons cela "Z1") montrer qu'il en suit une conséquence fausse (car contredite par l'E4P3), puis ("Z2") on va le faire encore une fois pour une autre conséquence (remarquons que normalement cela ne se fait pas: il suffit d'avoir trouvé une seule conséquence fausse pour que l'énoncé lui-même est nécessairement faux; or ici on est dans la situation particulière où quelque part ce qui est considéré comme "conséquence" est en fait une conséquence de l'hypothèse d'une cause possible de Y, ce qui rend les choses beaucoup plus compliquées encore (et alors on ne tient même pas encore compte du fait que Z2 est lui-même particulièrement difficile)).

Voici ce que je pense être la structure générale. La question est donc: est-ce qu'on est tous d'accord là-dessus ou non ... ?

A Pourquoipas: si tu es d'accord avec ceci, j'ai du mal à comprendre ce que tu dis ci-dessus concernant l'E4P3. Mais peut-être faut-il dire que c'est néanmoins compatible.. ?

Sinon pour l'instant le problème qui me chipote le plus dans ce que tu dis, c'est le passage du constat qu'il y a toujours une chose (car l'axiome parle bien d'une seule chose) dans la nature qui peut nous détruire à l'idée qu'on va nécessairement rencontrer cette chose sur notre chemin. Il me semble que sur base de l'axiome il est parfaitement possible de dire que cette chose-là, puisqu'il en existe une infinité, rien ne garantit que je vais tomber sur elle. Il y a une infinité de choses qu'on ne rencontrera jamais dans sa vie. Celle qui va nous détruire peut très bien figurer parmi celles-là.

Ou bien on se dit qu'il ne faut pas prendre ce "une chose" à la lettre, qu'il y en a beaucoup plus qu'une seule. Mais s'il y en a beaucoup plus, comment expliquer qu'on peut devenir 100 ans ... ? S'il y a une infinité de choses qui peuvent nous détruire, cela devient un miracle qu'on tient si longtemps le coup, non ... ?

Je ne vois pas non plus comment passer de l'idée qu'on doit nécessairement subir l'effet de causes extérieures à l'idée qu'il est nécessaire que l'un d'entre eux soit létale. Il me semble que ce sont deux idées différentes, qui demandent donc deux preuves différentes. Or il n'est pas du tout nécessaire d'affirmer la deuxième idée (qu'il est nécessaire qu'on subira un effet létal) pour que l'E4P4 fonctionne, au contraire même, sans cette idée, comme j'ai essayé de le montrer, elle fonctionne parfaitement, alors que je ne vois pas comment lire cette idée dans la proposition même.

Enfin voilà ... .
Portez-vous bien,
L.

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Messagepar Louisa » 13 nov. 2009, 03:56

Hokousai a écrit :
louisa a écrit :Or nier que x existe nécessairement toujours, c'est dire que x n'existe pas nécessairement toujours, autrement dit qu'il est possible que x n'existe pas toujours mais aussi que x existe toujours.


déplacez l' adverbe (nécessairement )

Or nier que x nécessairement existe toujours,
c'est dire que x nécessairement n'existe pas toujours,

autrement dit qu'il est nécessaire que x n'existe pas toujours
..............................................

vous serez déjà plus conforme à la traduction que j'ai du texte

mais que nécessairement il existerait toujours

Appuhn traduit existerai toujours nécessairement ( c'est le même sens que Pautrat .....mais pas que vous)


Cher Hokousai,

voyons si on peut s'en sortir en ayant recours au latin.

"(...) ut non posset perire, sed ut semper necessario existeret (...)."


littéralement il faut dire: "mais que toujours nécessairement il existe".

Le nier devient : il est faux que toujours nécessairement il existe.

On a d'abord l'expression d'une impossibilité (non posset) de mourir, puis d'une nécessité (necessario) d'exister toujours.

Etes-vous d'accord pour dire que les deux sont équivalents?

1. il est impossible de mourir
2. il est nécessaire d'exister toujours.

Pour moi cela signifie deux fois la même chose (ne pas mourir = exister toujours).

Or, où que l'on mette l'adverbe "nécessaire", on a ici un énoncé modal et donc la négation, selon les lois de la logique, doit porter sur la modalité, et non pas sur une autre partie de la phrase. Ce n'est donc pas correct de nier 2 en faisant porter la négation sur le "toujours", par exemple, comme vous le faites ci-dessus, si je vous ai bien compris.

Vous aimez les puddings, moi la pluie. Essayons.

"Il est nécessaire de pleuvoir toujours".

Dire qu'il est faux de dire qu'il est nécessaire qu' il pleuve toujours, c'est bel et bien dire qu'il n'est pas nécessaire qu'il pleuve toujours. Ce n'est pas : il est nécessaire qu'il ne pleuve pas toujours. Car dire qu'il est pas nécessaire qu'il pleuve toujours, c'est simplement dire qu'il est possible qu'il pleuve toujours. On laisse ouvert la possibilité. Alors que si on déplace la négation et on la transmet à l'intérieur même de ce qui suit après "il est nécessaire/possible/impossible que", au lieu de la faire porter sur la modalité, on commet une erreur logique.

Cela n'a pas grand-chose à voir avec l'endroit où se trouve l'adverbe.

Si cela ne vous convainc pas, voire Aristote, De l'interpretatione 12. Juste un extrait:

Aristote a écrit :Par conséquent, si les choses se passent ainsi dans tous les cas [cas non modaux, louisa], il est possible que cela soit devrait avoir pour négation il est possible que cela ne soit pas, et non il n'est pas possible que cela soit. Mais il semble bien que la même chose puisse indifféremment être ou ne pas être: tout ce qui peut être coupé ou se promener peut aussi ne pas être coupé ou ne pas se promener, et la raison en est que tout ce qui est ainsi en puissance n'est pas toujours en acte, de sorte que la négation lui appartiendra aussi, car ce qui est capable de se promener peut aussi ne pas se promener, et ce qui est capable de voir peut aussi ne pas voir. Toutefois il est impossible que des propositions opposées soient vraies du même sujet: il est possible que cela soit n'a donc pas pour négation il est possible que cela ne soit pas. Il découle, en effet, de ce que nous avons dit, (... ).
Ainsi, la négation de il est possible que cela soit, c'est il n'est pas possible que cela soit. Le raisonnement est le même pour il est contingent que cela soit, qui, en effet, a pour négation il n'est pas contingent que cela soit. Les autres propositions se comportent aussi de la même façon, celles par exemple qui portent sur le nécessaire et l'impossible.


voir aussi le chapitre suivant, sur la consécution des Modales, important pour la démo de l'E4P4.
Cordialement,
L.

PS: je ne pense pas que ceci change lorsqu'on définit le possible non plus comme ce qui n'est pas en acte, comme le fait Aristote, mais comme ce dont on ne sait pas encore si cela va se produire ou non, comme le fait Spinoza.

PPS: rassurez-vous, dire qu'il n'y pas de preuve texto de l'inéluctabilité de la mort chez Spinoza, c'est n'est pas la même chose que de ne pas y croire soi-même. Il va de soi que moi-même je pense bel et bien que la mort est inéluctable. C'est juste que si l'on veut suivre la méthode d'interprétation d'un texte préconisée par Spinoza dans le TTP, alors on doit "suspendre" ce qu'on pense être vrai soi-même pour pouvoir découvrir ce qui selon le texte est vrai ou faux.

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Messagepar hokousai » 13 nov. 2009, 10:41

Chère Louisa

je ne vois pas l’utilité de la focalisation sur une vide de preuve . Spinoza refuse de parler de l'ineluctabilité de la mort parce que c’est une passion triste que de penser la mort qui plus est son inéluctabilité .


Mais que peut la force limitée si elle est surpassée infiniment par la puissance des cause extérieures ? il n’est pas prouvé par Spinoza qu’il suive que l’homme doive mourir .
Non il prouve simplement que penser le contraire est absurde .

Ce qui est positif c’est de regarder les preuves prouvant l'absurdité de la proposition complémentaire (ou « contraire »),

La fin de la prop 4/4 doit se comprendre ainsi « « « et donc il ne peut pas se faire que l homme ne pâtisse d’autres changements que ceux dont il est cause adéquate il suit que nécessairement il peut périr » » » »
……………………………………………………………………………..
Vous estimez que Spinoza ne pense cette mort que comme ;possible ? et pourtant la prop 3/4 est universelle et s’ applique à toutes les chose singulières
il n’est pas seulement possible que la puissance des causes extérieures surpasse infiniment la force de l’ homme .
Cela voudrait dire Que Spinoza n’est pas très certain de ce qu’il avance.
Or il en est (à mon avis) absolument certain.

Je pense qu Spinoza est certain qu’il n’existe pas une seule chance une seule chance pour l’ homme de s’en sortir .

Croyez -moi ,s’il y avait cru il l’aurait dit .
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Petite pause visuelle, juste pour reposer l'œil :-D

Messagepar Pourquoipas » 13 nov. 2009, 10:42

Image
L'Ankou (mot breton, représentation de la Mort en Bretagne), avec sa faux et sa pelle, statue située en l'église de Ploumiliau (Côtes-d'Armor), XVIIe siècle.
Modifié en dernier par Pourquoipas le 14 nov. 2009, 14:49, modifié 1 fois.

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Messagepar hokousai » 13 nov. 2009, 11:51

Chère Louisa

( mes rapports avec la logique aristotélicienne sont toujours problématique.. j’essaie toujours de déplacer les questions sur le terrain du sens ( signification ) ce qui me parait obligé puisqu’ on manipule des idées pas des symboles insignifiants .Je le fais à mes risques et périls .Je sais très bien qu’un logicien est caractérologiquement ce qui est le plus difficile à faire bouger. La logique est une des plus puissante des passions froides . Ce que dit Nietzsche de l’ Etat peut s’ appliquer à la logique ).
…………………………………………………………………………..
x nécessairement existe toujours,
est différent de
x existe nécessairement toujours
qui signifie que si x existe ( ce qui n’est pas nécessaire puisque ce n’est pas dit de l’existence ) alors il existe avec une qualité par exemple l’éternité

x nécessairement existe toujours signifie que x existe nécessairement et ce avec une qualité l’éternité .

pour Spinoza il est possible que cela soit et il est possible que cela ne soit pas,
c’est dire la même chose :
Car de ce qui est possible nous ne savons pas à l’examen des causes si ces causes sont déterminées .
Qu’est-ce qui est le positif de cette incertitude ( et qui n' est pas la négation puisque c’est une affirmation en place d’une incertitude ) c’est il est nécessaire que cela soit ..
à une incertitude n’est pas opposé une négation mais une affirmation .
..................................................................
Pour Spinoza il est inconcevable que la même chose indifféremment soit ou ne soit pas ( référence à Aristote""" Mais il semble bien que la même chose puisse indifféremment être ou ne pas être"")
la puissance est une imagination ( un défaut de certitude quant à la nécessité )
Vous raisonnez avec les schéma mentaux métaphysique d’Aristote lesquels bien évidemment oblige sa logique

Ainsi vous ecrivez
la négation de il est possible que cela soit, c'est il n'est pas possible que cela soit.

Remplaçons possible par: mal établi, mal connu, incertain( c’est le sens de possible chez Spinoza )

la négation de il est mal connu que cela soit, c'est il n'est pas mal connu que cela soit.
Si ce n’est pas mal connu c’est que c’est bien connu
Ce qui est bien connu est une idée adéquate ayant les propriétés intrinsèques de l’idée vraie , ce qui y est contenu doit nécessairement se trouver dans la nature

Donc la négation de il est possible que cela soit est il est nécessaire que cela soit .

hokousai

la négation de il fait nuit ce nest pas ""il ne fait pas nuit""
c 'est "" il fait jour"" .
Je ne formalise pas les idées , j essaie de les comprendre . La formalisation sans comprendre mène à tous les sophismes et les scolastiques s’y sont perdus .Ils y ont perdu parfois leur âmes et est-ce pire ? leur crédibilité .

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Messagepar Sinusix » 13 nov. 2009, 15:11

A Louisa,

Louisa a écrit :
Sinusix a écrit :3/ Mais je reviens sur le fond de la tentative de reprise que fait Louisa en arguant de l'inadéquation.
Sauf erreur de ma part, mais quoique peu doué pour le raisonnement philosophique, selon ce que m'en dit Louisa, j'observe que, par définition Spinoziste, un homme qui ne pâtit d'autres changements que ceux qui peuvent se comprendre par la seule nature de l'homme, est un homme qui n'est plus qu'Action. Un tel homme n'est plus sujet à aucune hétéronomie, il est autonomie complète, cause adéquate de tous ses affects, puissance affirmative singulière strictement correspondante à la puissance affirmative de Dieu/Nature qu'il constitue.


je suppose que vous voulez dire le "raisonnement" tout court? Si oui: je ne vois pas pourquoi il faudrait mettre en question votre capacité de raisonner. Ce qu'il y a, c'est qu'à mon sens nous avons une idée très différente de ce qu'est et de ce que peut la philosophie. Pour le résumer en deux mots: vous cherchez la simplicité, vous prenez les idées qui vous semblent être évidentes et vous cherchez à établir plus solidement encore leur évidence ou vérité, et cela parce qu'un tel exercice est rassurant. Je ne veux pas du tout nier le fait qu'on a tous vitalement besoin d'être rassuré de temps en temps, mais ce que Platon appelle "le naturel philosophe", ce n'est pas vraiment cela, c'est même plutôt l'inverse: en philosophie, on apprend à se méfier de nos évidences, et cela d'autant plus qu'elles nous paraissent être vraies. La philosophie peut "consoler" celui qui se trouve face à la mort (du moins est-ce ce que prétend Boèce), mais pour ceux qui sont encore bien en vie, elle a beaucoup plus à offrir: quelques révolutions conceptuelles qui en règle générale bousculent entièrement nos habitudes de penser. La première fois qu'on rencontre une telle révolution, on panique, mais après on sait déjà qu'on peut la survivre, et ayant eu l'occasion de constater la grande utilité de telles révolutions, on va plutôt commencer à les apprécier au lieu de s'imaginer que le plus rassurant c'est d'en rester avec les évidences d'aujourd'hui.

Enfin, tout ceci juste entre parenthèses (désolée Pourquoipas), et surtout dans l'espoir que cela permette de mieux comprendre que lorsque je dis que pour moi ce que vous dites être la philosophie c'est plutôt de l'anti-philosophie, je ne suis absolument pas en train de parler de vos qualités personnelles ou de ce pour quoi vous seriez doué ou non. Je ne vous connais pas, je ne sais rien dire à ce sujet, et si je voulais en dire quelque chose, je le ferais par Message Privé. Je ne suis qu'en train de comparer deux démarches différentes par rapport à la philosophie, et j'essaie de vous convaincre de l'utilité d'une autre démarche que celle que vous adoptez (pour l'instant sans trop de succès, il faut bien l'admettre)


Désolé, chère Louisa, mais vous passez ici les bornes de la suffisance, de l'auto-congratulation, mâtinée de caressage annexe de la confrérie des professionnels de votre Philosophie, qui plus est agrémentée d'une psychologie applicative complètement dépassée et fausse.

Je vous assure en premier lieu n'avoir aucun besoin d'être rassuré en quoi que ce soit. Je cherche à comprendre certaines choses ; je me regarde, comme Montaigne, sans besoin de divan ; je fais le bilan, sans crainte aucune, ni sans penser à la mort que j'ai déjà côtoyée dans la plus parfaite sérénité (aventure qui ne vous regarde pas) ; etc.

Je conçois que vous maniez avec virtuosité la logique de Port-Royal (A, E, I, U) et pouvez nous réciter Aristote. Ces autorités poussiéreuses, mais historiquement et universitairement obligatoires, vous permettent-elles pour autant d'être assurée qu'elles soient ici pertinentes (inutile de répondre, je connais votre réponse, et votre appel à la scolastique là où il vous arrange de la placer dans le fil démonstratif de Spinoza), si ce n'est pour vous gausser de la "simplicité" de ma pensée, ce qui, en contraposée, à vos yeux tout au moins, atteste de la puissance démonstrative de la vôtre.

Pour ma part, comme le dit si bien Hokousai :
Hokousai a écrit :Je ne formalise pas les idées, j'essaie de les comprendre. La formalisation sans comprendre mène à tous les sophismes, et les scolastiques s’y sont perdus. Ils y ont perdu parfois leur âme et, est-ce pire ?, leur crédibilité.


Les Philosophes dont vous parlez comme les seuls vrais, ce qui veut dire que vous vous réclamez d'eux, sont trop souvent ceux, de mon point de vue, qui, ayant la réputation contradictoire de parler de ce qui intéresse tout le monde d'une façon qui n'est compréhensible pour personne, sont amenés à se perdre, et en tout cas à ne rendre aucun service à la Philosophie, dans son rôle irremplaçable de construction de "l'honnête homme".

En tout état de cause, il y a une simplicité de ma pensée que je vous accorde : la Philosophie ne m'intéresse effectivement (et ne me semble avoir de vertu bénéfique d'antidote à la Religion, vertu pour laquelle je milite ardemment) qu'en tant qu'elle se raccroche à nombre d'évidences de nos intuitions communes (démarche que n'aurait pas reniée Bergson, me l'accorderez-vous ?, lequel n'a pas dit que des bêtises, me l'accorderez-vous également ?). Par "se raccroche", j'entends qu'elle prend le relais "explicatif" de ce sur quoi la science bute "obligatoirement" (Corps et Esprit, qualia et subjectivité, Durée et Temps, etc.).

Ainsi donc, en l'occurrence, une Philosophie dont il vous paraît que rien de ce qu'on y lit ne conduit à être assuré que l'homme est mortel (au sens courant du terme, à savoir d'une durée indéfinie a priori de chaque vie, mais de la certitude d'un terme, certes évolutif, mais, comme les exploits sportifs, marqué d'une limite - et encore faudrait-il s'entendre sur ce qu'il faut appeler vie), une telle philosophie, dis-je, n'en est pas une.
Comme tel ne paraît pas être le cas de celle de Spinoza, je préfère, comme je l'ai déjà dit à Sescho en référence au Code Civil, interpréter ses propositions et démonstrations obscures dans le sens où elles coïncident avec lesdites évidences, et non pas dans le sens où elles les mettent en cause.

Autrement dit encore, le maniement éthéré des concepts, comme il vous arrive de le pratiquer avec une maestria certes admirable, n'est pas ma tasse de thé.
C'est aussi une façon de respecter tous les hommes et femmes que l'on veut inciter et aider à réfléchir/surmonter les problèmes, que de leur parler un langage qui leur soit proche (sinon : on ne vas pas sur un forum ; on prétend au minimum au Collège de France ; on écrit des livres dont on essaie de faire qu'ils soient au moins du niveau des Alquié, Bove, Deleuze, Guéroult, Matheron, Misrahi, Rousset, et j'en passe, que j'ai lus et que vous balayez souvent d'un revers de main).
Bref, on se fait humble, au sens courant du terme.

En toute quiétude, électrocardiogramme plat après mes quinze kilomètres de ce matin et leur effet Rousseauiste sur mes neurones, et je reprends mon Montaigne (version en Français moderne d'André Lanly que je vous conseille), avant de faire de l'Optique et de réattaquer le Consulat et l'Empire de Madelin.

Sous-entendu, aérez-vous un peu, votre omniprésence affirmative m'inquiète.

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Louisa
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Messagepar Louisa » 13 nov. 2009, 16:40

Sinusix a écrit :En tout état de cause, il y a une simplicité de ma pensée que je vous accorde : la Philosophie ne m'intéresse effectivement (et ne me semble avoir de vertu bénéfique d'antidote à la Religion, vertu pour laquelle je milite ardemment) qu'en tant qu'elle se raccroche à nombre d'évidences de nos intuitions communes (démarche que n'aurait pas reniée Bergson, me l'accorderez-vous ?, lequel n'a pas dit que des bêtises, me l'accorderez-vous également ?). Par "se raccroche", j'entends qu'elle prend le relais "explicatif" de ce sur quoi la science bute "obligatoirement" (Corps et Esprit, qualia et subjectivité, Durée et Temps, etc.).


Bonjour Sinusix,

une réponse un peu plus détaillée arrive sous peu, je voulais juste déjà dire ceci.

Bergson connaissait, pour autant que je sache, très bien l'histoire de la philosophie. Comme tout grand philosophe de la tradition. Mais sinon en effet, à mon sens vous résumez ici très bien votre conception de la philosophie (telle que je la perçois), et l'aspect de cette conception avec lequel je ne suis pas d'accord.

Je ne pense pas que la philosophie est là pour "boucher" provisoirement les "trous" dans notre connaissance laissés par la science (elle se situe plutôt sur un tout autre domaine de la vie humaine), et je crois encore moins que la tâche de la philosophie c'est de combattre la religion. Il est à mon sens aussi "rationnel" et utile de croire que de ne pas croire.

Sinusix a écrit :Ainsi donc, en l'occurrence, une Philosophie dont il vous paraît que rien de ce qu'on y lit ne conduit à être assuré que l'homme est mortel (au sens courant du terme, à savoir d'une durée indéfinie a priori de chaque vie, mais de la certitude d'un terme, certes évolutif, mais, comme les exploits sportifs, marqué d'une limite - et encore faudrait-il s'entendre sur ce qu'il faut appeler vie), une telle philosophie, dis-je, n'en est pas une.


je veux bien, mais comment se servir d'une telle "définition" de la philosophie dans la pratique ... ?

Si une pensée ne peut être appelée "philosophique" que lorsqu'elle prouve ce en quoi au XXIe siècle un certain Sinusix croit (ou disons une majorité des Occidents non religieux au XXIe siècle, car ce que je dis n'a rien de personnel), il faudra en effet rejeter toute l'histoire de la philosophie. Mais c'est comme si on se disait qu'on va essayer d'être médecin sans d'abord aller voir en quoi consiste la méthode, la technique, le métier propre à la médecine, non?

Enfin, je crains que définir la philosophie sur base de l'un ou l'autre "contenu" (donc sur base de l'une ou l'autre idée, au sens où si un philosophe dit que telle idée est vraie, alors il est un philosophe, tandis que s'il ne le dit pas, alors il n'est pas un philosophe), c'est ouvrir la porte à l'arbitraire absolu. A partir de ce moment-là, tout et n'importe qui peut s'auto-déclarer philosophe. Bref, je n'en vois pas trop le sens ... . Mais j'y réfléchis.

Sinusix a écrit :Comme tel ne paraît pas être le cas de celle de Spinoza, je préfère, comme je l'ai déjà dit à Sescho en référence au Code Civil, interpréter ses propositions et démonstrations obscures dans le sens où elles coïncident avec lesdites évidences, et non pas dans le sens où elles les mettent en cause.


oui, je comprends bien qu'une telle méthode de lecture est la conséquence logique de votre conception de la philosophie.

Sinusix a écrit :Autrement dit encore, le maniement éthéré des concepts, comme il vous arrive de le pratiquer avec une maestria certes admirable, n'est pas ma tasse de thé.
C'est aussi une façon de respecter tous les hommes et femmes que l'on veut inciter et aider à réfléchir/surmonter les problèmes, que de leur parler un langage qui leur soit proche (sinon : on ne vas pas sur un forum ; on prétend au minimum au Collège de France ; on écrit des livres dont on essaie de faire qu'ils soient au moins du niveau des Alquié, Bove, Deleuze, Guéroult, Matheron, Misrahi, Rousset, et j'en passe, que j'ai lus et que vous balayez souvent d'un revers de main).
Bref, on se fait humble, au sens courant du terme.


pourquoi appele "éthéré" ce que de prime abord vous n'avez pas compris? Pourquoi ne pas supposer que chacun essaie d'être maximalement clair à sa façon, mais que de toute manière il faudra poser pas mal de questions avant d'être certain d'avoir compris ce que quelqu'un d'autre écrit sur un forum? Pourquoi supposer que si vous n'avez pas compris, c'est que l'autre n'a même pas essayé ... ?

Et pourquoi cette généralisation à outrance concernant les commentateurs ... ? J'ai déjà dit à plusieurs reprises qu'à mon avis les lire et les étudier en détail est indispensable si l'on veut approfondir sa compréhension du spinozisme. Dire cela, c'est l'inverse de les "balayer d'un revers de main", non ... ?

Ce qu'il y a, c'est qu'il est normal, lorsqu'on lit de la philosophie (que ce soit un grand philosophe ou un commentateur ou un intervenant sur un forum), de se demander si on peut être d'accord avec un argument ou non, et sinon d'essayer d'expliciter pour soi-même pourquoi. Cela, c'est l'essence même d'une activité rationnelle, donc autonome. Ce que j'ai fait dans le passé, par exemple avec votre citation de Bové, ce n'était absolument pas rejetter en masse ce qu'écrit Bové. Si vous relisez, vous constaterez aisement que j'ai d'abord souligné qu'il s'agit d'un commentateur important. Et ensuite j'ai expliqué en quoi je pense que sur le point précis que vous citiez, il se trompe. Après, je m'attends à ce que vous me dites ce que vous en pensez vous-même, de ces arguments et de mes arguments. C'est cela qui nous permet d'avancer tous. Mais vous ne l'avez pas fait. Et maintenant vous revenez là-dessus pour du coup m'attribuer l'opinion que je trouverais que les commentateurs ne valent pas grand-chose ... . Désolée, mais je ne me reconnais absolument pas dans ce que vous écrivez ici.

Puis bon, disons que je suis d'accord avec Spinoza pour ne pas trop valoriser l'Humilité. On risque d'appeler "humble" celui qui (se) dit sans cesse combien il est impuissant, et de reprocher un manque d'humilité à celui qui ose penser ou agir différemment de ce qu'on pense qu'on devrait faire. Je crois donc que Spinoza a raison de nous conseiller de laisser l'Humilité de côté, pour la remplacer par la Charité et la Générosité, c'est-à-dire la tentative inlassable de comprendre, soi-même, les autres, et le monde.

Et s'il faut vraiment dire quelque chose de la valorisation de soi, comme déjà dit dans l'autre fil je crois que Captain-Troy a tout à fait raison de dire qu'il vaut mieux aller dans le sens d'une sur-valorisation de soi-même (ce qui a l'air d'être facile mais en fait ne l'est pas du tout) que de faire l'inverse (alors que pour moi l'Humilité que vous préconisez est une valeur chrétienne par excellence ... mais Captain-Troy semblait contester cela, donc à voir (à Captain-Troy, s'il lit ceci: je n'oublie pas ton dernier message, je suis juste encore en train d'y réfléchir!).

Enfin, ceci que comme première réaction ... je réfléchis à ce que vous venez d'écrire (et qui touche de toute façon à des choses fondamentales, donc merci de votre message), et espère pouvoir répondre quelque chose d'éventuellement plus compréhensible bientôt.
Amicalement,
L.

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Messagepar Durtal » 13 nov. 2009, 18:12

Sinusix a écrit :Autrement dit encore, le maniement éthéré des concepts, comme il vous arrive de le pratiquer avec une maestria certes admirable, n'est pas ma tasse de thé.


heu...à jouer indéfiniment sur les mots, et à tenter tous les faux sens possibles peut être... pour le reste je ne suis pas franchement convaincu des performances de l'intéressée. Heureusement que la philosophie universitaire sérieuse, est tout à l'opposé de ces doctrines frelatées et mal digérées sur le sens commun, qui se présentent surtout, en l'espèce comme une stratégie systématique d'immunisation à la critique et comme l'alibi de tous les contresens.

D.

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Messagepar Louisa » 13 nov. 2009, 20:57

Durtal a écrit :heu...à jouer indéfiniment sur les mots, et à tenter tous les faux sens possibles peut être...


Bonjour Durtal,

juste quelques questions.

En quoi cela aurait-il un sens d'intervenir dans un forum public de discussion philosophique en ne faisant rien d'autre que de dire qu'on pense que X se trompe, sans discuter ni argumenter ... ?

Durtal a écrit :pour le reste je ne suis pas franchement convaincu des performances de l'intéressée.


merci pour l'info ... :D

Mais tu ne penses pas qu'un forum de discussion philosophique sert à évaluer (si évaluation il doit y avoir) des arguments, plutôt qu'à évaluer les "performances" des personnes mêmes des intervenants?

Durtal a écrit :Heureusement que la philosophie universitaire sérieuse, est tout à l'opposé de ces doctrines frelatées et mal digérées sur le sens commun, qui se présentent surtout, en l'espèce comme une stratégie systématique d'immunisation à la critique et comme l'alibi de tous les contresens.


tu ne penses pas que pour pouvoir accepter une critique, il faut avoir compris en quoi elle est vraie et en quoi l'argument critiqué est faux?

Et que donc ne pas accepter une critique, en philosophie cela s'appelle "ne pas être convaincu de la vérité d'un argument" plutôt que "preuve d'une stratégie systématique d'immunisation à la critique"?

Enfin, ce serait quoi pour toi, la "philosophie universitaire sérieuse"? Et est-ce qu'on peut faire cela sur un forum public ou non? Si non, pourquoi pas? Et si oui, est-ce ce que tu fais dans tes interventions sur ce forum, ou autre chose encore?
L.


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