Au musée de Gand, la béatitude...

Questions et débats d'ordre théorique sur les principes de l'éthique et de la politique spinozistes. On pourra aborder ici aussi les questions possibles sur une esthétique spinozienne.
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Messagepar 8 » 25 oct. 2007, 07:22

On est avec ce tableau de plain pied avec le visible
et tout ce qui peut -être vu.
Et poutant la reproduction n'est que partielle,il manque un morceau de fenetre a droite;
et ce personnage qui regarde de l'ext vers l'int n'exprime t-il pas toute la symbolique du point de vue mais cette fois librement ?

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Messagepar 8 » 25 oct. 2007, 10:53

enfin,j'arrive à importer des images!Image (alt+p)

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Messagepar hokousai » 25 oct. 2007, 13:57

Je vois dans votre profil que vous êtes photographe !

J'ai eu en fait du mal a trouver une reproduction assez grande du tableau de Bonnard .La question de ce que provoque les images m'intéresse énormément .

La remarque de Henrique me preoccuppe il dit ""mais inadéquate ""

Il y a t il une représentation adéquate de la béatitude ?

Sinon un état de béatitude induit par une image laquelle n'aurait pas intention de représenter la béatitude mais serait en fait plus efficace .

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Messagepar 8 » 25 oct. 2007, 17:11

En fait Bosch peignant le portement de croix, ou Picasso peignant Gernica, en tant qu'ils sont (actif) est bien plus l'image de la beatitude que leurs tableaux.
La beatitude ca n'a pas l'air de pouvoir s'acrocher au mur.

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Messagepar hokousai » 25 oct. 2007, 23:23

La dessus je suis d 'accord . J 'ai beaucoup peint et longtemps et effectivement c'était comme une béatitude .

Mais comme contemplateur des oeuvres j'ai eu aussi des expériences fortes de béatitude ( je parle de peinture , d' arts plastiques en général , c'est mon domaine , mais les mélomanes pourraient aussi parler dans leur sphère ).Image

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Messagepar 8 » 26 oct. 2007, 07:44

Pour l'image adequate de la beatitude, j'avais proposé sur le forum"spinoza et l'infini" l'image du ciel étoilé (van Gogh s'y est risqué en copiant Millet)
mais pour faire encore plus simple: le spectacle de la nature.
On s'en doute, il ne s'agit pas d'une image qu'on peut mettre dans sa poche.
Comme contemplateur des oeuvres, en ce qu'elles correspondent, en ce qu'elles expriment et s'expiment il doit bien y avoir l'experience possible d'une beatitude mais partielle, donc inadequate.
Enfin,la photo n&b que j'ai finalement reussi à importer a été prise à Auschwitz et je lui trouve une correspondance avec le" portement de croix".
Les arbres à Auschwitz ne semblent pas avoir souffert.

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Messagepar Henrique » 26 oct. 2007, 14:36

hokousai a écrit :La remarque de Henrique me preoccuppe il dit ""mais inadéquate ""

Il y a t il une représentation adéquate de la béatitude ?

Sinon un état de béatitude induit par une image laquelle n'aurait pas intention de représenter la béatitude mais serait en fait plus efficace .


Bien sûr je ne crois pas qu'il doit exister stricto sensu une représentation adéquate, c'est-à-dire complète de ce que pourrait être la béatitude. Ce qui est invisible ne peut être rendu visible qu'en trahissant en partie l'invisibilité de la pensée pure, se connaissant elle-même dans sa puissance absolue d'exister, autrement dit dans sa béatitude. Mais en tant qu'expression de l'étendue, une image est aussi porteuse d'infini, comme d'ailleurs n'importe quelle image ou perception sensible peut induire un état de béatitude. Mais pour ce qui est de "représenter" cette béatitude, c'est-à-dire de la rendre présente, comme si elle ne l'était pas déjà en tout d'un côté et comme si on pouvait réduire l'unité de l'infini et du fini à une image finie, il y a clairement quelque chose d'impossible.

Mais on peut concevoir qu'une ou plutôt certaines oeuvres parviennent ensemble à donner une représentation pas trop mutilée des propriétés de la béatitude (plutôt que de son essence même). Dans le tableau dont nous étions partis, il manquait à mon sens l'ouverture des yeux et une certaine fermeté et il y avait certaines choses en trop : la laideur des "autres" me semblait trop marquée. Ensuite, une oeuvre réussie dans ce sens serait à la fois celle qui ne serait pas trop infidèle au vécu de la présence de l'infini et qui parviendrait à induire chez assez de spectateurs sensibles cet affect des affects...

La proposition de 8 du ciel étoilé me plaît pas mal malgré le nombre très limité d'étoiles qu'on y trouve. Un de mes grands frères faisait de la peinture. Et il avait fait une reproduction de ce tableau de Van Gogh que ma mère avait mis à la maison dans la cage d'escalier. Enfant, je passais beaucoup de temps dans cet escalier dangereux à essayer de sauter les marches quatre à quatre. Puis des fois je restais assis en haut de l'escalier à regarder ce tableau qui me rappelait des sentiments étranges de la prime enfance. Les étoiles me semblaient autant de soleils, et j'éprouvais un certain plaisir à être perturbé en voyant ce pouvoir de transgresser la perception sensible ordinaire. A l'adolescence, je chantais en en jouant de la guitare dans l'escalier pour profiter de la réverbération propre à cette cage d'escalier. Là aussi j'ai éprouvé la joie d'entendre ce qui sortait de moi, l'intérieur s'unissant à l'extérieur, le haut et le bas de l'escalier comme un seul tout. Et le tableau était toujours dans mon coeur bien que ma mère l'avait remplacé par une reproduction picturale de chevaux au galop, pour faire plaisir à un de mes frères parce qu'il s'appelle Philippe.

On pourrait je pense trouver bien d'autres oeuvres en s'essayant à interpréter ce qui y relève de la béatitude. Ce qui est bien, c'est que cela transcende les courants, peut concerner autant le romantique Friedrich que l'expressionniste Munch.

J'ai peint moi aussi. Voici un tableau que je vous soumet parce que je l'ai fait il y a 20 ans (fiou, quand même) ce qui me confère donc l'excuse de la jeunesse (et m'autorise à demander à Hokousai de nous présenter ses travaux par la même occasion) :

Image

Adam, 1987.

C'est sans doute assez grossier mais aujourd'hui j'y vois une vague image l'union des opposés, l'infini derrière et à l'avant plan, l'ombre : une façon d'exprimer ce que peut être la conscience de soi et de Dieu et des choses.



Quant à la musique, et dans mon expérience surtout le Metal, l'entendre presqu'autant que la jouer, est moins une représentation qu'une épreuve d'une sorte de condensé de la béatitude : une batterie, deux guitares et une basse qui jouent en rythme et traversent tout sur leur passage, la vie comme courant de lumière, en faire partie activement, et je ne parle pas de jouer dans un sentiment d'unisson avec un public déchaîné dans un pogo incontrôlé à l'arrière salle d'un bar enfumé...

Voici quelques une de mes chansons favorites plus ou moins connues, inspirations lointaines et immédiates (en espérant que ça ne marche pas trop mal - il faut cliquer sur une chanson...) :

<embed src="http://www.deezer.com/embedded/widget.swf?path=897511&lang=fr&autoplay=0&id=430933" type="application/x-shockwave-flash" width="180" height="220"></embed>
Modifié en dernier par Henrique le 27 oct. 2007, 11:08, modifié 3 fois.

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Messagepar Enegoid » 26 oct. 2007, 20:33

Quelques réflexions :

1 La béatitude n'existe pas. Il n'y a que des béatitudes. De même que la volonté n'existe pas , il n'y a que des volitions.
2 Une béatitude particulière est une idée de quelque chose accompagnée d'une grande joie. Etant une idée, elle n'a rien à voir avec l'étendue.
3 IL y a la béatitude du peintre et celle du spectateur.
4 La connexion des idées et la connexion des choses : il faudrait que la "chose" peinte soit "parallèle" à l'idée de béatitude.
(Un jour j'aimerais bien lancer un sujet sur la notion de "chose" chez Spi.)


(J'ai, moi aussi fait de la peinture. Il y a du monde ici apparemment!)

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Messagepar Enegoid » 26 oct. 2007, 20:33

(suite) je n'ai pas pu ouvrir l'image de Henrique. Est-ce normal ?

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Messagepar hokousai » 26 oct. 2007, 20:46

Image

puisque notre ami est photographe

un petit hommage à Doineau (et parce que Henrique demande une image peinte par Hokousai ).

............... du temps où il peignait


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