spinoza ethique IV, propXLV, cor II

Lecture pas à pas de l'Ethique de Spinoza. Il est possible d'examiner un passage en particulier de cette oeuvre.
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chouchou
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Messagepar chouchou » 12 oct. 2002, 10:24

<IMG SRC="images/forum/smilies/icon_confused.gif"> g 1 explication de cet extrait à faire et je voudrais savoir si vous pouriez me donner des tuyaux.la thèse que j'ai trouvé est : il faut satisafaire ses desirs dans la mesure du possible.
mon plan est: de la ligne 1à 3 : expose sa thèse; de la 4 à 15: demontre sa thèse; de la 15 à 19: se présente comme un scientifique.
je voudrais savoir si c'est juste et si vous avez quelques elements qui pourraient m'aider.merci.
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bardamu
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Messagepar bardamu » 12 oct. 2002, 14:07

C'est pas bien de tricher à l'école !
Je plaisante.

Je suppose que le sujet à traiter concerne plus particulièrement le scolie du corollaire 2.
J'utilise la version des éditions Flammarion de l'Ethique. Dans la traduction Saysset, présente sur le site il manque une phrase. Juste après la référence à la proposition 41 devrait apparaître : ''Seule assurément une farouche et triste superstition interdit de prendre des plaisirs." J'ai vérifié dans la version latine à cette adresse : <!-- BBCode auto-link start -->[url=http://perso.club-internet.fr/glouise/]http://perso.club-internet.fr/glouise/[/url]<!-- BBCode auto-link end --> et nous avons effectivement ''Nihil profecto nisi torva et tristis superstitio delectari prohibet''.
Je ne sais si Saysset a censuré mais cela exprime bien le thème du scolie : les plaisirs (modérés) ne sont pas mauvais pour le sage.
Selon moi, Spinoza entend ici s'opposer aux prescriptions ascétiques, à l'idée que l'on ne devient sage qu'en mortifiant, en se séparant de la source du péché, de l'erreur, le corps. L'analyse de Spinoza est la suivante. Ce qui est bon pour nous se manifeste par un affect de joie (Prop41). Les plaisirs nous procurant de la joie, il est évident qu'ils indiquent que nous rencontrons là quelque chose de bon pour nous. Donc, rien n'interdit de prendre du plaisir tant qu'on ne va pas jusqu'au dégoût, c'est-à-dire la tristesse, c'est-à-dire le signe que ce n'est plus bon pour nous.
Par rapport à la structure du scolie, selon moi, il faut diviser le texte de la manière suivante :
1/ du début à ''prop 41'' Reprise, correction du corollaire I. Spinoza a dû se dire ''Ils vont croire que je suis un pète-sec qui se marre pas parce que je condamne la raillerie.''
2/ jusqu'à ''Le corps humain, en effet...''.
Lancé sur le thème, sans doute un verre de vin à la main, il développe le thème des plaisirs, s'opposent aux idées ascétiques, traite au passage les prescripteurs de mortification d'envieux se réjouissant de l'impuissance d'autrui. Il affirme "sa règle" et "sa conviction'' avec des arguments simples.
3/ ''Le corps humain...'' jusqu'à la fin. Spinoza referme la ''digression'' en revenant au contenu général de l'Ethique. Il ne fait pas à proprement parler une démonstration mais relie ce qui a déjà été dit sur la nature du corps et de l'âme, à cette conviction qu'il ne faut pas rejetter les plaisirs par principes.

Avis personnel :
Du fait de la nature personnelle d'une éthique, de la variation individuelle de ce qu'est le bon et le mauvais, il ne peut ériger sa règle et sa conviction en vérité de vie pour tous. Cela reste la règle de vie la meilleure comparée aux autres et la plus recommandable en général, mais il se peut que pour certains la joie soit dans le jeûne et la retraite, loin des plaisirs du corps, qu'il existe des ascètes naturels. Sa conviction ne fait pas l'objet d'une démonstration radicale et se trouve exprimée en dehors de la ligne ''dure'' de l'Ethique. En tout cas, ''seule assurément une farouche et triste superstition interdit de prendre des plaisirs."

Petite note sur votre expression : ''se présente comme un scientifique''.
A l'époque, la différence entre philosophe et scientifique n'existe pas vraiment et Spinoza se présente généralement comme un philosophe ce qui est alors synonyme de science et de rigueur.

Voilà,
Bonne chance pour l'exposé.
µ


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