Ethique V, proposition 23

Lecture pas à pas de l'Ethique de Spinoza. Il est possible d'examiner un passage en particulier de cette oeuvre.
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Miam
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Messagepar Miam » 30 mai 2006, 15:45

Du reste l'expérience du troisième genre de connaissance est-elle discursive et si oui est-elle discible en tant que telle, je veux dire autrement qu'en montrant comment on y arrive, comme le fait Spinoza ? Parce que bon: le Mental éternel "exprime", "explique", et "enveloppe" l'essence du Corps (sub specie aeternitatis). Mais ce Mental n'est plus constitué de l'idée d'un Corps existant en acte. D'abord Spinoza nous dit bien que le troisième genre fait abstraction de l'existence du Corps. Ensuite ce Mental éternel, c'est une partie (la partie active) du Mental constitué par l'idée d'un Corps existant - du moins de l'"être actuel" du Mental, car pour ce qui est de son "être formel", l'idée qui le constitue est celui d'un Corps, existant ou non.

Il semble que le cheminement qui mène au troisième genre soit discursif. On doit passer par l'idée de Dieu, dont suivent les êtres objectifs discursifs pour avoir accès à l'essence formel de l'attribut et, partant, à l'idée qui constitue l'être formel du Mental. Bref, le troisième genre n'est pas comme une notion commune immédiate de l'essence de la chose que l'on vise. Elle est l'effet d'une activité logico-affective continue à partir d'un quelconque affect actif.

Mais le troisième genre est-il en lui-même discursif de sorte à pouvoir être discible ? Car s'il ne s'agit pas de l'idée d'un Corps existant en acte, il ne saurait y avoir d'affection. Or le langage est fondé sur les affections. Et s'il n'y a pas d'affection, il n'y a pas d'image. Pourtant l'amour intellectuel de Dieu est un affect. Ce serait donc un affect sans image et indiscible. Idéalisme ? Pas nécessairement. Il s'agit bien de l'idée de Dieu, mais comme affect. C'est pourquoi il "exprime" l'essence du Corps. Et il ne peut l'exprimer que parce qu'il l'enveloppe, à savoir parce que le Mental et le Corps sont une seule et même chose, parce qu'ils ont en commun d'être simultanés dans l'ordre causal. Ce qu'il reste, c'est une pure affectivité par laquelle la chose singulière exprime "sub specie aeternitatis" à la fois l'essence de son Corps, l'essence de la Substance et l'essence formelle d'un attribut. Un affect sans image et sans idée discursive donc. Que je sache (mais je peux me tromper) Spinoza ne dit pas que le Mental éternel est constitué de l'être objectif de son Corps. C'est une "idée" donc, si on veut, mais pas une idée discursive, pas une idée au sens idéaliste. Une idée mais plutôt un affect totalement actif si bien qu'on ne ressent plus d'affection parce qu'elle est l'idée du Corps dans sa pleine activité. Je ne vois rien là d'idéaliste. De mystique, peut-être, mais pas d'idéaliste. Pourquoi ne pourrait-on pas être matérialiste et mystique ? Et pourquoi ne suis-je pas moins bavard ?

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hokousai
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Messagepar hokousai » 30 mai 2006, 19:17

à miam


"""""""""A mon avis (qui n'engage que moi), la philosophie spinozienne n'est pas un idéalisme malgré la notion de réflexivité. Pourquoi ?"""""""""non pas si l essence des e l’essence éternelle n’est pas l’idée de l'essence . Sans quoi si .
Mais il semble que l’essence de l'essence éternelle soit son expression par l’attribut dont elle est l’essence ..

……………………………
Il y a diverses formes d’idéalismes comme de philosophies du langage lesquelles dernières ne se réduisent pas à la logique s en détournent même ( le second Wittgenstein par exemple ).

¨Pour ce qui est de la logique le premier requisit en philosophie est de savoir argumenter plutôt que de se cacher derrière le cache misère d’ acrobatiques syllogismes , comme je le vois chaque jour chez certains aristotéliciens .
Le syllogisme étant encore une forme canonique donc fréquentable en philosophie la logistique(symbolique ) n’y étant plus d’aucune utilité .

(Bien et cela dit , je ne comprends pas vraiment toujours ce que vous dîtes , mais ce doit être réciproque )

hokousai

PS une question intéressante re-soulevée celle de l'imagination d 'un cercle carré ..puisque Henrique me titille sur fantasmagorique .

Le cercle carré n'est pas un pur jeu formel (assemblage aléatoire de mots ).La question de la quadrature du cercle est célèbre . Il me semble bien qu’il faille user de la fantasmagorie pour l 'imaginer donc pour le penser , c'est à dire de sophistication ( ou d ‘artifice).Un physicien m’a assurai qu’une mathématique sophistiquée pourrait donner à comprendre ( mathématiquement ) un cercle carré .

autre traitement du sujet :Le cercle carré chez Meinong … !!


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