eth. IV, 59

Lecture pas à pas de l'Ethique de Spinoza. Il est possible d'examiner un passage en particulier de cette oeuvre.
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demian
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Messagepar demian » 21 mai 2003, 13:25

Bonjour,
Je recherche de l'aide pour comprendre la proposition 59 du livre IV, et sa démonstration 1. Je ne saisi pas le véritable enjeu de cette proposition (je sais bien qu'il s'agit de montrer que si les hommes vivaient sous la conduite de la raison, ils n'auraient pas besoin des affects passifs, mais je ne vois pas en quoi une telle proposition permet d'établir cela; en tout cas, je ne le vous pas clairement). Ensuite, j'ai beaucoup de mal à assimiler la démonstration 1, notament pour les cas de la tristesse et de la joie excessive: comment spinoza passe t il de son unique prémisse ("la tristesse est mauvaise pour autant qu'elle diminue la puissance"), à sa conclusion ("donc, la tristesse ne peut nous déterminer à aucune action que nous ne pourrions accomplir ...")? Quel est le lien entre cette premisse et cette conclusion? Quest ce qui est supposé, qui permet de passer de l'un à l'autre, et que je n'arrive pas à voir? Et surtout, en quoi pouvons nous être déterminés à une quelconque action à partir d'un affect passif?
Si quelq'un peut m'aider à développer ("more geometrico" si possible)tout cela, je lui en serais très reconnaissant;
si je peut aider à la compréhension d'un autre texte, je ne manquerai pas de le faire dans la mesure de mes compétences.
Merci . Demian.

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bardamu
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Messagepar bardamu » 24 mai 2003, 15:37

Bonjour,
je pense que l'enjeu de cette proposition est capital puisqu'il s'agit de montrer que l'acte n'a pas de valeur éthique en soi, que c'est le fait qu'il soit issu de la Raison ou des Passions qui en fait la valeur.
Il s'agit donc de montrer qu'aucun des actes faisable par Passion ne peut être impossible par Raison, qu'on ne peut juger a priori de la détermination passionnelle ou rationnelle d'un acte.

Dans la première démonstration, Spinoza me semble partir du principe suivant : il y a une quantité maximale d'actes possibles à chaque être selon sa nature propre, sa perfection.
La Raison permet de s'approcher de ce maximum.
La Tristesse diminue toujours cette capacité et donc rien de ce qu'elle induit n'est impossible à la Raison qui elle, peut atteindre le maximum.
Idem pour la Joie qui a une faiblesse dans certaines formes excessives et ''paralysantes'', le Chatouillement et Amour. La Joie a l'avantage de pouvoir s'accorder à la Raison mais à elle seule, elle ne parvient pas à la puissance de la Raison. Les imbéciles heureux sont heureux mais les raisonnables heureux le sont ''plus'' encore.

Pour votre dernière question, ''en quoi pouvons nous être déterminés à une quelconque action à partir d'un affect passif?'' je ne saisis pas trop le problème.
Selon moi, l'affect passif est une sorte de réflexe pavlovien : lorsqu'on nous tend un billet de 500 euros, en général on tend la main pour le prendre. L'homme actif ne prendra le billet que parce qu'il sait que cela augmente sa puissance d'agir (= puissance d'être ?) ou ne le prendra pas parce qu'il a expérimenté que cela ne lui valait rien ou pour voir si cela lui sera bon, l'homme passif le prendra parce qu'il obéit au discours ambiant sur la richesse sans se demander si elle est bonne pour lui.
[size=50][ Edité par bardamu Le 24 May 2003 ][/size]

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demian
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Messagepar demian » 26 mai 2003, 11:02

"Bardamu", je vous remercie pour votre aide précieuse .Depuis que j'ai écrit ce message, j'ai moi meme beaucoup progressé dans la coompréhension de cette prop. Merci d'avoir pris le temps de me répondre.
Je viens de mettre un nouveau messsage sur ce forum, concernant la prop. V, 8. Quand vous avez un moment, pourriez vous y jetter un oeil??Merci.


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