l'extériorité

Ce qui touche de façon indissociable à différents domaines de la philosophie spinozienne comme des comparaisons avec d'autres auteurs, ou à des informations d'ordre purement historiques ou biographiques.
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l'extériorité

Messagepar automate » 16 janv. 2012, 14:38

En lisant l'Ethique, et plus particulièrement le Livre 1, une question m'est venue :

Peut-on parler chez Spinoza de monde extérieur ? Certes, Spinoza parle souvent d'objets extra intellectum mais étant donné que tout vient en Dieu, est en Dieu et est produit par la puissance divine, peut-on encore parler d'un monde extérieur ?

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Messagepar sescho » 16 janv. 2012, 17:48

Tout est en Dieu et se produit (Nature naturée) selon les lois de la nature divine. Ces lois sont éternelles et partout les mêmes. Que les choses aient pu se produire autrement n'a pas de sens. Les choses singulières ne peuvent être conçues adéquatement qu'en Dieu, et pas en elles-mêmes ; "leur" essence (nature ; j'ajoute : qui change peu ou prou en permanence : il n'y a en fait pas d'entité permanente derrière le mot "chose" ; elle est en fait (part de l') essence de Dieu (naturé) ; seul Dieu est) se distingue de leur existence - qui peut être nulle ou multiple, puisque l'essence des modes ne comprend pas leur existence.

Donc, la formule de sagesse qui dit en substance : "distinction, oui ; séparation, non" résume bien la chose. Distinction selon l'existence dans le temps et l'espace et plus ou moins selon l'essence (l'essence de l'Homme est la même chez tous les hommes ; l'histoire, les mémorisations, les imaginations, non, par exemple.) Mais union en Dieu, qui est la seule perspective haute.

Si l'homme est en Dieu, il n'est pas Dieu, "in extenso" (il est "du Dieu") ; il y a communauté de tout en Dieu, par Dieu (la Nature, le Mouvement), mais des différences selon l'essence au niveau modal, et selon l'existence. Dans ce cadre on peut parler d'extériorité, mais certainement pas de séparation. Il n'en reste pas moins que l'accès de l'homme à la connaissance adéquate de Dieu est sa plus haute possibilité, son essence propre manifestée (il peut être dit alors, existant : Fils de l'Homme.) En Dieu, l'Un, il n'y a qu'union, bien sûr, puisque unique essence en dehors de laquelle il n'y a rien.
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Messagepar hokousai » 17 janv. 2012, 00:53

Mon problème avec Spinoza est qu'il n'y a pas d'<b>intérieur</b> crédible.
Je m'explique:
Toutes les choses sont des choses extérieures à . Il y a les choses extérieures à moi- même mais je suis une chose extérieures aux autres choses .
Qu'il y a t il à l'intérieur? Car il y a un intérieur de moi- même .
Il y a un conatus, ie un effort de persévérer selon l' essence actuelle, mais indéfini atemporel et pour le coup indestructible, sauf par les causes extérieures.
Pour Spinoza le corps humain est composé de choses qui ne sont pas contraires (elles ne peuvent se détruire les unes les autres ) et l' homme serait immortel s' il n'y avait les causes extérieures.

Comme l' homme est mortel ( nonobstant l' effort pour persévérer ) je suppose que les causes extérieures transforment où détruisent des parties non contraires qui composent le corps humain.
Cette manière de voir n'est pas crédible à mes yeux.(en partie vraie évidement mais en partie fausse )

Cette idée ne me permet pas d' envisager un<b> vieillissement naturel </b>du corps en lui et par lui et m' éloigne de l'acception d' une réalité naturelle .

Je ne vois pas comment je pourrais être dit agir en ayant cette idée plutôt que pâtir d une idée que j' estime inadéquate ( ou irréaliste ).
Modifié en dernier par hokousai le 17 janv. 2012, 11:00, modifié 1 fois.

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Messagepar Henrique » 17 janv. 2012, 10:28

Petite remarque pour commencer, il n'y a dans l’Éthique qu'un seul livre, c'est l’Éthique même. Mais celui-ci se divise en cinq parties interconnectées entre elles. A l'image sans doute de la nature même qui est une et non composée d'empires extérieurs et indépendants les uns des autres.

Le monde, dans une logique de l'affirmation absolue, n'est en effet qu'expression de la nature naturante que Spinoza appelle Dieu. De la même façon, si l'on veut, qu'un sourire et l'ensemble des expressions d'un visage ne sont rien en dehors de celui-ci, et ne sont donc pas des négations du visage mais le visage même, s'affirmant de multiples façons. Une expression remplace une autre expression et la nie donc en ce sens, mais elle ne nie pas le visage, elle en affirme la puissance. Le monde, c'est ainsi la nature naturée, autrement dit Dieu lui-même ou encore les attributs mais exprimés d'une infinité de façons différentes.

Hegel y a vu un acosmisme, une négation du monde revenant à dire qu'il n'y a que Dieu. S'il s'agit par là de dire qu'il n'y a pas de monde hors de ce qui est absolument, susceptible de fournir à cet être un objet pour se connaître comme sujet, on peut dire que la philosophie de Spinoza est acosmiste.

Mais bien sûr, il ne s'agit certainement pas de dire que les plantes, les hommes, la Terre, les étoiles etc. n'existent pas. Il s'agit seulement de dire que ces choses n'existent pas comme des substances, par elles-mêmes. Il y a donc bien un monde en dehors de l'entendement qu'il soit humain ou divin, qui n'est que la pensée mutilée ou complète de la face totale de l'univers. Car l'intellect n'est qu'une façon de penser, un mode parmi une infinité d'autres, faisant partie de la nature, non la totalité de la nature même.

Platon avait remarqué que les ombres qu'on peut apercevoir sur la paroi d'une caverne par exemple n'ont pas d'existence propre. Elles ne sont que des images dégradées du corps dont elles sont le décalque. Il en a conclu qu'on pouvait supposer que les corps sensibles eux-mêmes, dont l'être est à peine moins évanescent que celui des ombres, sont le décalque de réalités absolues, existant éternellement par elle-mêmes.

Ce que répond Spinoza, c'est que toute réalité est parfaite, au sens où elle est pleinement elle-même, où elle ne peut pas être plus qu'elle-même et n'a pas à l'être pour posséder une dignité à l'existence. L'ombre d'un chat est le résultat nécessaire de la rencontre de la lumière et de ce corps opaque. Elle n'est rien par elle-même mais elle existe cependant comme produit de la rencontre de deux corps (la lumière au sens spinoziste étant un corps, qu'elle soit dite corpusculaire ou ondulatoire, puisqu'une onde comme un corps sont des façons d'être étendu) et elle a une essence en tant qu'elle-même est étendue, une façon de s'étendre de Dieu. A ce titre, il n'y a pas de sens à la comparer au chat dont elle semble l'image dégradée, elle est un autre corps, une autre façon de s'étendre, sans épaisseur certes, sans atome ni molécule, mais avec une certaine puissance, celle notamment de changer le comportement des corps qui peuvent être affectés par l'obscurité, et sans moins de raison d'être que le chat. Pas plus qu'il n'y aurait de sens à considérer comme imparfait le cercle parce qu'il lui "manque" la troisième dimension de la sphère. En fait, il ne lui manque rien pour être un cercle.

Mais la lumière et le corps qui limite sa diffusion n'ont également d'existence que comme produits d'autres corps et en même temps, essentiellement, comme façons de s'étendre de la nature. Ainsi, c'est au cœur même de la nature et non en dehors d'elle que les choses singulières trouvent leur essence, leur être même : l'étendue.

Et à ce jeu, on pourrait oser dire que tous les corps ne sont en tant qu'essences que des ombres de l'étendue. Des déterminations qui en s'affirmant sont la négation d'autres corps s'affirmant également, d'où leur finitude. A ceci près que la source de leur être, la lumière qui les fait être, l'étendue, n'est pas extérieure mais intérieure ou plutôt immanente. Mais c'est une image discutable.

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Messagepar sescho » 19 janv. 2012, 22:09

hokousai a écrit :Mon problème avec Spinoza est qu'il n'y a pas d'<b>intérieur</b> crédible.
Je m'explique:
Toutes les choses sont des choses extérieures à . Il y a les choses extérieures à moi- même mais je suis une chose extérieures aux autres choses .

Je ne vois pas ce qui vous permet de dire cela concernant Spinoza. Qu'il ne parle pas d' "intérieur", oui de mémoire, mais qu'il définisse l'homme et toute chose par son extériorité, je n'en ai pas le souvenir. Chez Spinoza, le positif, qui est affirmation de l'être, a clairement et justement toute la place. Certes toute chose singulière (mode fini d'existence déterminée) n'est telle que parce qu'elle a des frontières avec d'autres, mais cela c'est la finitude même qui le dit, et ne préjuge pas de l'essence du mode par ailleurs.

hokousai a écrit :Qu'il y a t il à l'intérieur? Car il y a un intérieur de moi- même .
Il y a un conatus, ie un effort de persévérer selon l' essence actuelle, mais indéfini atemporel et pour le coup indestructible, sauf par les causes extérieures.

Quelle différence entre "intérieur" et "essence actuelle" ? « Le conatus » d'après moi est introduit par Spinoza pour définir le désir : pas de « faculté désirante » à poser : c’est le principe d’inertie qui fait que tout système isolé reste le même, qui fait aussi qu’il résiste à toute déformation lorsqu’il n’est pas isolé et ce pour un temps indéfini (et non pas infini : il résiste autant qu’il peut, mais seulement autant qu’il peut ; en fait il ne peut jamais complètement étant « confronté » en permanence aux autres choses singulières, du moins si l’on se réfère à l’ « essence totale » et non à la seule « essence de genre », Homme par exemple.) Il n’y a pas de différence entre « conatus » et « essence actuelle » : le premier est la seconde qui s’affirme là, se « pose là » autant qu’elle le peut, c’est à dire tant qu’elle ne change pas de fait… Et le désir n’est rien en dehors de cette essence actuelle / conatus.

Sinon, avant la question de l’intérieur se pose celle de « moi-même. » « Demandez-vous plutôt qui est celui qui pose la question » répétait bien souvent avec le plus grand sérieux Ramana Maharshi. Qu’il y ait évidence du « suis » ou du « je suis », oui, mais en quoi cette évidence fondamentale a-t-elle un intérieur ? Qu’est-ce que l’intérieur de « je suis » ?

hokousai a écrit :Pour Spinoza le corps humain est composé de choses qui ne sont pas contraires (elles ne peuvent se détruire les unes les autres ) et l' homme serait immortel s' il n'y avait les causes extérieures.

Je n’ai pas le courage de reprendre l’ensemble de la problématique associée chez Spinoza aujourd’hui, mais soyons clair (et Spinoza l’est de manière générale) : il est impossible de concevoir l’homme sans son environnement : soleil, air, eau, aliments, sol, sexe complémentaire, etc. Il est « comme régénéré » dit de mémoire Spinoza et sa naissance même peut être considérée comme causée par l’extérieur. Toute chose singulière est forcément soumise à l’interdépendance et à l’impermanence. Ce qui naît meurt, c’est la vie. Etc. Donc oui, un système isolé ne change pas et Spinoza a raison de dire qu’une essence actuelle ne porte jamais ce qui peut la modifier ; ce serait une contradiction directe de l’essence même, mais il n’y a pas de système fini isolé ; et heureusement pour l’homme, sinon il n’existerait tout simplement pas. De même qu’un médicament peut être un poison, ce qui conserve use aussi. Génération, maintien, destruction (Brama, Vishnou, Shiva en Ishwara), tel est la déclinaison de Dieu modifié (« modalisé ») en toute chose singulière, tel est le Mouvement éternel (l’énergie cosmique.)

Mais la question de l’essence d’un homme est déjà délicate et je n’ai pas pour l’instant trouvé Spinoza parfaitement compréhensible sur ce sujet, du fait qu’il parle alternativement de l’ « essence de genre » de l’homme : l’Homme, et de l’ « essence totale » d’un individu humain (l’ivrogne, le vulgaire comparé au sage, etc.) Concernant l’essence Homme, elle peut certes s’actualiser (sinon toute essence est éternelle et comprise dans l’essence divine) pendant un temps indéfini mais mesurable, jusqu’à ce qu’un rapport (mécanique) essentiel lâche : elle a alors cessé de s’actualiser en ce lieu. Concernant l’ « essence totale », elle comprend tous les détails, et change en permanence. Elle comprend aussi les imaginations et mémorisations (la partie mortelle de l’âme), qui peuvent être considérées comme « intérieures » au sens courant, mais qui sont pour Spinoza des persistances par impression et inertie d’hybrides de deux « essences finies » partiellement incohérentes, porteurs de connaissance tronquée, non claire, non pure.

Question : ces imaginations / mémorisations font-elle partie de l’essence d’un homme ou non ? Ou : est-il cohérent de parler de l’essence d’un homme quand on y inclut l’essence d’autre chose qu’Homme (dans les hybrides en question.) Ceci revient à demander : dans quelle mesure peut-on à bon droit isoler une chose singulière de son milieu, avec lequel elle est en interdépendance obligée ? Pour moi la réponse de Spinoza est : on ne peut à bon droit isoler que l’essence propre de la chose en question, et ceci exclut chez un homme les imaginations / mémorisations, hybrides liées à la finitude et non « identifiables en tant que tels en Dieu. » D’où l’exemple du suicidaire vaincu par des causes extérieures, quoiqu’au sens courant il ne s’agisse que de causes intérieures.

Que reste-t-il alors ? L’essence Homme, dont la première base incontournable est de reconnaître Dieu comme étant Dieu, l’Être éternel en dehors duquel il n’y a pas d’être, et cette essence Homme est actualisée en tous les hommes, enfumée par ailleurs ou non ; pas individuelle (ou « pas personnelle »), mais éternelle. Voilà le véritable intérieur d’un homme, de « moi-même. » Mais l’adjectif « intérieur » a-t-il toujours un sens alors, autre que « essence actualisée de l’Homme » ? « Moi-même » a-t-il encore un sens par opposition à l’ « autre-même » ?

Bon, mais je m’éloigne de votre préoccupation particulière et commence en plus à être long…

Le sage est-il pour autant immortel ? Peut-il au moins dépasser de beaucoup ce qu’on considère comme l’âge maximal autorisé génétiquement par l’espèce, actualisé pour des individus disposant d’un système immunitaire tel qu’il leur évite toute maladie (vers 120 ans) ? Non.

Je reprendrai la problématique chez Spinoza à l’occasion…
Modifié en dernier par sescho le 22 janv. 2012, 09:56, modifié 1 fois.
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Messagepar hokousai » 20 janv. 2012, 00:06

cher Serge

Le problème est que Spinoza navigue entre les deux niveaux, le physique et le métaphysique sans trop prévenir sur les changements de niveaux.
...............................

mais qu'il définisse l'homme et toute chose par son extériorité, je n'en ai pas le souvenir.

Moi non plus. Mais Spinoza pour ne pas définir une chose par son extérieur parle cependant des choses extérieures. Il est important dans la compréhension d' une chose singulière de savoir si elle est intérieure ( en mon corps ) ou extérieure ( hors de mon corps )
C'est important : les choses intérieures ne sont pas contraires, les choses extérieures peuvent être <b>contraires</b> à mon corps .

Il reste ( ce que je disais ) que les choses qui me sont extérieures sont extérieures. Il n' y en donc qu'une qui ne soit pas extérieure à moi c'est moi ( mon corps ) . Oui mais ce coprs est une chose extérieure aux autres choses. In fine toutes les choses sont extérieures. OUI ou NON ?
.........................................................

Quelle différence entre "intérieur" et "essence actuelle" ?

Il ya une petite différence. L'intérieur est un composé de choses non contraires .
Il n'y a pas de différence entre conatus et essence actuelle. Admettons . Le conatus est l 'effort .C' est une categorie quasi ontologique encore que d' importance secondaire . Mais c'est une catégorie physico-empirique aussi, ie l' effort de conserver dans l'existence la composition des choses non contraires qui constituent le corps.

Ce qui ne nous renseigne pas beaucoup sur l'essence actuelle au niveau du<b> second genre</b> de connaissance .
Et c'est bien à ce niveau que je me situe pour dire que l'intérieur chez Spinoza n' est pas crédible .
..................................
J' avoue que vous me plongez dans la plus grande circonspection quand vous me dîtes ceci: <b>"Toute chose singulière est forcément soumise à l’interdépendance et à l’impermanence. Ce qui naît meurt, c’est la vie. Etc. Donc oui, un système isolé ne change pas".</b>
je veux dire , elle est où l'impermanence ?
A l'extérieur ?

On est au rouet puisque toutes les choses qui sont toutes extérieures ont aussi un intérieur qui selon la doctrine des systèmes isolés ne changent pas.
<b> C'est quoi qui change alors ?</b> la position dans l'espace ? Probablement oui .On est dans le mécanisme strict et la causalité par choc.
On a donc une<b> substance indivisible </b>composée de boules de billard.
Si vous ne voyez pas de contradictions !!!
De contradiction entre sa physique et sa métaphysique .

bien à vous
hokousai

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Messagepar sescho » 21 janv. 2012, 18:51

Spinoza, Ethique, traduit par E. Saisset, a écrit :E1P8S2 : … Par exemple, s’il existe vingt hommes dans la nature des choses (nous supposerons, pour plus de clarté, qu’ils existent simultanément et non les uns avant les autres), il ne suffira pas, pour rendre raison de l’existence de ces vingt hommes, de montrer en général la cause de la nature humaine ; mais il faudra montrer en outre la cause en vertu de laquelle il existe vingt hommes, ni plus ni moins, puisqu’il n’y a rien (par la remarque 2) qui n’ait une cause de son existence. Or, cette cause (par les remarques 2 et 3) ne peut être contenue dans la nature humaine elle-même, la vraie définition de l’homme n’enveloppant nullement le nombre vingt. Et en conséquence (par la remarque 4), la cause qui fait exister ces vingt hommes, et partant chacun d’entre eux, doit pour chacun être extérieure. D’où il faut conclure absolument que tout ce dont la nature comporte un certain nombre d’individus suppose nécessairement une cause extérieure, pour que ces individus puissent exister.

E2Post3 : Les individus qui composent le corps humain, et partant le corps humain lui-même, sont affectés de plusieurs façons par les corps extérieurs.

E2Post4 : Le corps humain a besoin, pour sa conservation, de plusieurs autres corps, dont il est sans cesse régénéré.

E2Post5 : Quand une partie fluide du corps humain est déterminée par un corps extérieur à frapper souvent une partie molle, elle en change la surface et y imprime en quelque manière des traces du corps qui agit sur elle-même.

E2Post6 : Le corps humain peut en diverses façons mouvoir les corps extérieurs et en changer la disposition.

E3P4 : Aucune chose ne peut être détruite que par une cause extérieure.

Démonstration : Cette proposition est évidente par elle-même ; car la définition d’une chose quelconque contient l’affirmation et non la négation de l’essence de cette chose ; en d’autres termes, elle pose son essence, elle ne la détruit pas. Donc, tant que l’on considérera seulement la chose, abstraction faite de toute cause extérieure, on ne pourra rien trouver en elle qui soit capable de la détruire. C. Q. F. D.

E3P8 : L’effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n’enveloppe aucun temps fini, mais un temps indéfini.

Démonstration : Si, en effet, il enveloppait un temps limité, qui déterminât la durée de la chose, il s’ensuivrait de cette puissance même par laquelle la chose existe, qu’après un certain temps elle ne pourrait plus exister et devrait être détruite. Or, cela est absurde (par la Propos. 4, partie 3) ; donc l’effort par lequel une chose existe n’enveloppe aucun temps déterminé ; mais, au contraire, puisque cette chose (en vertu de cette même Propos.), si elle n’est détruite par aucune cause extérieure, devra, par cette même puissance qui la fait être, toujours continuer d’être, il s’ensuit que l’effort dont nous parlons enveloppe un temps indéfini. C. Q. F. D.

E4P3 : La force, par laquelle l’homme persévère dans l’existence, est limitée, et la puissance des causes extérieures la surpasse infiniment.

E4P4 : Il est impossible que l’homme ne soit pas une partie de la nature, et qu’il ne puisse souffrir d’autres changements que ceux qui se peuvent concevoir par sa seule nature et dont il est la cause adéquate.

Démonstration : La puissance par laquelle les choses particulières, et partant l’homme, conservent leur être, c’est la puissance même de Dieu ou de la nature (par le Coroll. de la Propos. 24, part. 2), non pas en tant qu’infinie, mais en tant qu’elle se peut expliquer par l’essence actuelle de l’homme (en vertu de la Propos. 7, part. 3). Ainsi donc, la puissance de l’homme, en tant qu’on l’explique par son essence actuelle, est une partie de la puissance infinie, c’est-à-dire (par la Propos. 34, part. 1) de l’essence de Dieu ou de la nature. Voilà le premier point. En second lieu, si l’homme ne pouvait souffrir d’autres changements que ceux qui se peuvent concevoir par la nature même de l’homme, il s’ensuivrait (par les Propos. 4 et 6, part. 3) qu’il ne pourrait périr et qu’il devrait exister toujours ; et cela devrait résulter d’une cause soit finie, soit infinie, c’est à savoir, ou bien de la seule puissance de l’homme qui serait capable d’écarter de soi tous les changements dont le principe est dans les causes extérieures, ou bien de la puissance infinie de la nature, qui dirigerait de telle façon toutes les choses particulières que l’homme ne pourrait souffrir d’autres changements que ceux qui servent à sa conservation. Or, la première supposition est absurde (par la Propos. précéd., dont la démonstration est universelle et se peut appliquer à toutes les choses particulières) ; si donc l’homme ne pouvait souffrir d’autres changements que ceux qui se peuvent concevoir par sa seule nature, et s’il était conséquemment nécessaire (comme on vient de le faire voir) qu’il existât toujours, cela devrait résulter de la puissance infinie de Dieu ; et par suite (en vertu de la Propos. 16, part. 1), de la nécessité de la nature divine, en tant qu’elle est affectée de l’idée d’un certain homme, devrait se déduire l’ordre de toute la nature, en tant qu’elle est conçue sous les attributs de l’étendue et de la pensée ; d’où il s’ensuivrait (par la Propos. 21, part. 2) que l’homme serait infini, ce qui est absurde (par la première partie de cette Démonstration). Il est donc impossible que l’homme n’éprouve d’autres changements que ceux dont il est la cause adéquate. C. Q. F. D.

Corollaire : Il suit de là que l’homme est nécessairement toujours soumis aux passions, qu’il suit l’ordre commun de la nature et y obéit et s’y accommode, autant que la nature des choses l’exige.

E4P8S : … La raison ne demande rien de contraire à la nature ; elle aussi demande à chaque homme de s’aimer soi-même, de chercher ce qui lui est utile véritablement, de désirer tout ce qui le conduit réellement à une perfection plus grande, enfin, de faire effort pour conserver son être autant qu’il est en lui. Et ce que je dis là est aussi nécessairement vrai qu’il est vrai que le tout est plus grand que sa partie (voyez Propos. 4. part. 3). Maintenant, la vertu ne consistant pour chacun en autre chose (par la Déf. 8, part. 4) qu’a vivre selon les lois de sa nature propre, et personne ne s’efforçant de se conserver (par la Propos. 7, part. 3) que d’après les lois de sa nature, il suit de là : premièrement, que le fondement de la vertu, c’est cet effort même que fait l’homme pour conserver son être, et que le bonheur consiste à pouvoir le conserver en effet ; secondement, que la vertu doit être désirée pour elle-même, et non pour autre chose, car il n’en est pas de préférable pour nous, ou de plus utile ; troisièmement, enfin, que ceux qui se donnent à eux-mêmes la mort sont des impuissants, vaincus par des causes extérieures en désaccord avec leur nature. Il résulte, en outre, du Postulat 4 de la part. 2, qu’il nous est à jamais impossible de faire que nous n’ayons besoin d’aucune chose extérieure pour conserver notre être, et que nous puissions vivre sans aucun commerce avec les objets étrangers. Si même nous regardons attentivement notre âme nous verrons que notre entendement serait moins parfait si l’âme était isolée et ne comprenait rien que soi-même. Il y a donc hors de nous beaucoup de choses qui nous sont utiles, et par conséquent désirables. Entre ces choses, on n’en peut concevoir de meilleures que celles qui ont de la convenance avec notre nature. Car si deux individus de même nature viennent à se joindre, ils composent par leur union un individu deux fois plus puissant que chacun d’eux en particulier : c’est pourquoi rien n’est plus utile à l’homme que l’homme lui-même. Les hommes ne peuvent rien souhaiter de mieux, pour la conservation de leur être, que cet amour de tous en toutes choses, qui fait que toutes les âmes et tous les corps ne forment, pour ainsi dire, qu’une seule âme et un seul corps ; de telle façon que tous s’efforcent, autant qu’il est en eux, de conserver leur propre être et, en même temps, de chercher ce qui peut être utile à tous ; d’où il suit que les hommes que la raison gouverne, c’est-à-dire les hommes qui cherchent ce qui leur est utile, selon les conseils de la raison, ne désirent rien pour eux-mêmes qu’ils ne désirent également pour tous les autres, et sont, par conséquent, des hommes justes, probes et honnêtes. …

E4P20 : Plus chacun s’efforce et plus il est capable de chercher ce qui lui est utile, c’est-à-dire de conserver son être, plus il a de vertu ; au contraire, en tant qu’il néglige de conserver ce qui lui est utile, c’est-à-dire son être, il marque son impuissance.

Démonstration : La vertu, c’est la puissance de l’homme elle-même, laquelle (en vertu de la Déf. 8, part. 4) se définit par la seule essence de l’homme, c’est-à-dire (en vertu de la Propos. 7, part. 3) par ce seul effort que fait l’homme pour persévérer dans son être. Plus par conséquent chacun s’efforce, et plus il est capable de conserver son être, plus il a de vertu, et par une suite nécessaire (voyez les propos. 4 et 6. part. 3), en tant qu’il néglige de conserver son être, il marque son impuissance. C. Q. F. D.

Scholie : Personne ne cesse donc de désirer ce qui lui est utile et ne néglige la conservation de son être que vaincu par les causes extérieures qui sont contraires à sa nature. Personne n’est donc déterminé par la nécessite de sa nature, mais seulement par les causes extérieures, à se priver d’aliments, ou à se donner lui-même la mort. Ainsi, celui qui tire par hasard son épée et à qui un autre saisit la main en le forçant de se frapper lui-même au coeur, celui-là se tue parce qu’il y est contraint par une cause étrangère. Il en est de même d’un homme que l’ordre d’un tyran force à s’ouvrir les veines, comme Sénèque, afin d’éviter un mal plus grand. Enfin, il peut arriver que des causes extérieures cachées disposent l’imagination d’une personne et affectent son corps de telle façon que ce corps revête une autre nature contraire à celle qu’il avait d’abord, et dont l’idée ne peut exister dans l’âme (par la Propos. 10, part. 3). Mais que l’homme fasse effort par la nécessité de sa nature pour ne pas exister ou pour changer d’essence, cela est aussi impossible que la formation d’une chose qui viendrait de rien ; et il suffit d’une médiocre attention pour s’en convaincre.

E4P32S : …si quelqu’un dit qu’une pierre et un homme conviennent en ce seul point que tous deux sont finis, impuissants, ou qu’aucun d’eux n’existe par la nécessité de sa nature, ou que tous deux sont indéfiniment surpassés par la puissance des causes extérieures, c’est absolument comme s’il disait que la pierre et l’homme n’ont aucune conformité ; car les êtres qui n’ont de conformité que d’une manière négative et par les propriétés qu’ils n’ont pas n’ont vraiment aucune conformité.

E4P33 : Les hommes peuvent différer de nature, en tant qu’ils sont livrés au conflit des affections passives, et sous ce point de vue, un seul et même homme varie et diffère de soi-même.

Démonstration : La nature ou essence des passions ne peut s’expliquer par notre seule essence ou nature (par les Déf. 1 et 2, part. 3) ; mais elle doit être déterminée par le rapport de la puissance, c’est-à-dire (en vertu de la Propos. 7, part. 3) de la nature des causes extérieures, avec la nôtre. Et c’est ce qui fait qu’il y a pour chaque passion autant d’espèces différentes qu’on peut assigner d’objets différents capables de nous affecter (voyez la Propos. 56, part. 3). De là vient aussi que les hommes sont affectés très diversement par un seul et même objet (voyez la Propos. 51, part. 3), et par suite qu’ils diffèrent de nature, et enfin qu’un seul et même homme, étant affecté (en vertu de cette même Propos. 51, part. 3) diversement par le même objet, diffère de soi-même, etc. C. Q. F. D.

E4P37S1 : … La vertu véritable n’est autre chose, en effet, qu’une vie réglée par la raison ; et par conséquent l’impuissance consiste en ce seul point que l’homme se laisse gouverner par les objets du dehors et déterminer par eux à des actions qui sont en harmonie avec la constitution commune des choses extérieures, mais non avec sa propre nature, considérée en elle-même. …

E4P38 : Tout ce qui dispose le corps humain de telle façon qu’il puisse être affecté de plusieurs manières, tout ce que le rend propre à affecter de plusieurs manières les corps extérieurs, tout cela est utile à l’homme, et d’autant plus utile que le corps est rendu plus propre à être affecté de plusieurs manières et à affecter les corps extérieurs ; au contraire, cela est nuisible à l’homme, qui rend son corps moins propre a ces diverses fonctions.

E4P39 : Ce qui conserve le rapport de mouvement et de repos qu’ont entre elles les parties du corps humain est bon ; ce qui charge ce rapport, au contraire, est mauvais.

Démonstration : Le corps humain a besoin, pour se conserver, de plusieurs autres corps (par le Post. 4, part. 2). Or ce qui constitue l’essence, la forme du corps humain, c’est que ses parties se communiquent leur mouvement dans un rapport déterminé (par la Déf. placée avant le Lem. 4, qui lui-même se trouve après la Propos. 13, part. 2). Donc, ce qui conserve le rapport de mouvement et de repos qu’ont entre elles les parties du corps humain conserve en même temps la forme du corps humain, et conséquemment dispose le corps (par les Post. 3 et 6, part. 2) à être affecté de plusieurs manières, et à affecter de plusieurs manières les corps extérieurs, cela, dis-je, est bon (par la Propos. précéd.). De plus, toute chose qui donne aux parties du corps humain un autre rapport de mouvement et de repos donne au corps humain une autre forme ou essence (par la même Déf., part. 2), c’est-à-dire (comme cela est de soi évident, et comme on en a prévenu d’ailleurs à la fin de la Préface de la quatrième partie) détruit le corps humain, et le rend par conséquent incapable d’être affecté de plusieurs manières, d’où il suit que cette chose est mauvaise (par la Propos. précéd.). C. Q. F. D.

Scholie : On expliquera dans la cinquième partie jusqu’à quel point tout cela peut nuire au corps ou lui être utile. Je ferai seulement remarquer ici que j’entends par la mort du corps humain une disposition nouvelle de ses parties, par laquelle elles ont à l’égard les unes des autres de nouveaux rapports de mouvement et de repos ; car je n’ose pas nier que le corps humain ne puisse, en conservant la circulation du sang et les autres conditions ou signes de la vie, revêtir une nature très différente de la sienne. Je n’ai en effet aucune raison qui me force à établir que le corps ne meurt pas s’il n’est changé en cadavre, l’expérience paraissant même nous persuader le contraire. Il arrive quelquefois à un homme de subir de tels changements qu’on ne peut guère dire qu’il soit le même homme. …

E4AppCh6 : Mais comme toutes ces choses dont l’homme est la cause efficiente sont nécessairement bonnes, il s’ensuit qu’il ne peut rien arriver de mal à l’homme, si ce n’est de la part des causes extérieures, c’est-à-dire en tant que l’homme est une partie de la nature entière, dont la nature humaine doit suivre les lois, étant forcée de s’y conformer en une infinité de façons.

E4AppCh7 : Et il ne peut pas se faire que l’homme ne soit pas une partie de la nature et ne suive pas l’ordre universel ; mais si l’homme trouve autour de soi des individus conformes à sa nature, sa puissance s’en trouve favorisée et entretenue. Si, au contraire, il est en rapport avec des individus contraires à sa nature, il est impossible que l’équilibre s’établisse sans une grande perturbation.

E4AppCh27 : L’utilité que nous tirons des choses extérieures, pour ne rien dire des connaissances que nous peut donner l’observation de leur nature et de leurs transformations, consiste surtout dans la conservation de notre corps ; et par conséquent, les choses les plus utiles sont celles qui peuvent alimenter et nourrir notre corps de façon à ce que toutes ses parties s’acquittent parfaitement de leurs fonctions. Car plus le corps est propre à être affecté de plusieurs façons et à affecter de plusieurs façons à son tour les corps extérieurs, plus l’âme est propre à la pensée (voyez les Propos. 38 et 39, part. 4). Mais il est peu de choses dans la nature qui aient ce caractère d’utilité, et c’est à cause de cela qu’il est nécessaire pour nourrir le corps de se servir d’un grand nombre d’aliments d’espèce diverse. Ajoutez à cela que le corps humain est composé de plusieurs parties de nature différente, lesquelles ont continuellement besoin d’aliments divers afin que le corps humain soit également propre à toutes les fonctions qui peuvent résulter de sa nature, et par suite, afin que l’âme soit aussi également propre à concevoir un grand nombre de choses.

E4AppCh32 : Mais la puissance humaine est très limitée, et la puissance des causes extérieures la surpasse infiniment ; c’est pourquoi nous ne disposons pas d’une puissance absolue pour approprier les objets du dehors à notre usage. Cependant nous supporterons toujours d’une âme égale les événements contraires à nos intérêts, si nous avons la conscience que nous avons accompli notre devoir, et que la puissance dont nous disposons n’a pas été assez étendue pour écarter le mal ; car nous ne sommes qu’une partie de la nature, et il faut suivre l’ordre universel. Or, aussitôt que nous aurons compris cela d’une façon claire et distincte, cette partie de notre être qui se définit par l’intelligence, c’est-à-dire la meilleure partie de nous-mêmes, trouvera dans cette idée une sérénité parfaite et s’efforcera d’y persévérer. Car en tant que nous possédons l’intelligence, nous ne pouvons désirer que ce qui est conforme à l’ordre nécessaire des choses et trouver le repos que dans la vérité. Par conséquent, notre condition véritable une fois bien connue, l’effort de la meilleure partie de nous-mêmes se trouve d’accord avec l’ordre universel de la nature.
Modifié en dernier par sescho le 22 janv. 2012, 09:22, modifié 1 fois.
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Messagepar hokousai » 21 janv. 2012, 22:50

car la définition d’une chose quelconque contient l’affirmation et non la négation de l’essence de cette chose ; en d’autres termes, elle pose son essence, elle ne la détruit pas. Donc, tant que l’on considérera seulement la chose, abstraction faite de toute cause extérieure, on ne pourra rien trouver en elle qui soit capable de la détruire. C. Q. F. D.


comme le dit Misrahi dans son commentaire cette idée est fondamentale pour<b> l' optimisme</b> et l'eudémonisme Spinoziste ...

Une bouteille à motié bue est- elle a moitié pleine ou a moitié vide? Les deux définitions sont acceptables.
Si la définition de l' homme implique une transformation permanente de la vie à la mort ( aspect des communément admis de la définition ) alors en lui est contenu quelque chose capable de le détruire.

Pour le reste je ne change pas un mot de mon message précédent. Je comprends très bien ce que pense Spinoza et je suis en désaccord.
<b>Et c'est sans remède</b> .

bien à vous
hokousai

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Messagepar Henrique » 21 janv. 2012, 23:24

Il y a une seule "définition" pour la bouteille à moitié bue du point de vue de la nature, c'est-à-dire du point de vue de la raison. Elle est toujours pleine.

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Messagepar hokousai » 22 janv. 2012, 01:22

cher Henrique

Vous voulez dire, je suppose, <b>à moitié pleine</b>.Donc la définition selon la raison d'une bouteille à moitié bue c'est qu'elle est à moitié pleine.

Et quelle est alors la définition d'une bouteille entièrement bue? L' emploi du qualificatif" vide" ne serait-il pertinent que dans ce cas?
Sans doute est- elle pleine de vide ... enfin bref.

Mon problème et vous le voyez très bien est celui du vieillissement<b> endogène</b> du corps. Loin de moi de nier les causes extérieures.
Spinoza est peut être mort trop jeune pour se voir vieillir.
Le vieillissement endogène, il n y a pas besoin d être bon biologiste ou généticien pour le comprendre.


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