un au-delà de la rationalité

Ce qui touche de façon indissociable à différents domaines de la philosophie spinozienne comme des comparaisons avec d'autres auteurs, ou à des informations d'ordre purement historiques ou biographiques.
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un au-delà de la rationalité

Messagepar automate » 27 janv. 2012, 14:41

Je viens de relire les Pensées de Blaise Pascal et bien que ce dernier soit un janséniste croyant en un Dieu personnel, je trouverai intéressant de comparer sa réflexion avec celle de Spinoza.

En effet, au lieu de parler de la cause des effets, ce dernier traite de la raison des effets et admet dans le texte des Trois ordres la possibilité de pouvoir sortir de la philosophie, c'est-à-dire qu'il admet un au-delà de la rationalité.

que pensez-vos que spinoza aurait répondu à cette hypothèse ?

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Henrique
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Messagepar Henrique » 28 janv. 2012, 01:11

Admettre un au-delà de la rationalité revient à admettre un au-delà de la nature, car rien de ce qui est dans la nature n'est inaccessible à la raison du fait que la raison véritable, ce sont les notions communes qui ne sont que la représentation adéquate de la nature. Cela implique la possibilité de compléter ce que la raison n'a encore que partiellement compris et ne se réduit donc pas au pseudo-rationalisme des "sceptiques" anglo-saxons contemporains chers à Hokousai, qui ne sont en fait que des empiristes grossiers, qui ne croient qu'à ce que leurs yeux voient, et qui ne font en fait que croire (Hume, Russell étant beaucoup plus subtils).

Un au delà de la rationalité, c'est donc le surnaturel, ce qui n'est pas étonnant chez Pascal. Autrement, cela peut aussi être l'intuition intellectuelle, le troisième genre de connaissance, mais c'est un au-delà comme ce qu'il y a derrière la montagne ou l'arbre qui cache la forêt, cela fait toujours partie de la nature et ainsi des exigences de la raison. Cela ne contredit en rien la rationalité mais offre en l'occurrence une approche à la fois plus synthétique et plus singulière.

Chez Pascal, il y aurait des ordres de réalités obéissant à des lois différentes. Spinoza montre qu'il ne peut y avoir qu'une seule réalité, et celle que nous connaissons même si nous n'en connaissons qu'une infime parcelle. Partout où il y a quelque chose, il y a de la causalité et ainsi de la nécessité, de l'affirmation pure.

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Messagepar hokousai » 28 janv. 2012, 14:52

à Henrique

pseudo-rationalisme des "sceptiques" anglo-saxons contemporains chers à Hokousai, qui ne sont en fait que des empiristes grossiers, qui ne croient qu'à ce que leurs yeux voient, et qui ne font en fait que croire (Hume, Russell étant beaucoup plus subtils).


Je cite les "sceptiques du Québec" parce que c'est un site assez actif. En fait j 'y ai peu lu et n'y ai jamais participé. Je vois la ligne de pensée d' après leur bibliothèque . Ce nest pas à proprement parler du scepticisme . Il s'agit de la tradition matérialiste athée, scientiste , anticléricale laïciste manière troisième république...enfin bref je n'en suis pas. Je n'ai aucune envie d' en parler plus .

Ce nest pas le<b> scepticisme philosophique</b> .
...........................

Les notions communes qui ne sont que la représentation adéquate de la nature.

humm !! Spinoza est quand même très limitatif sur la connaissace de la nature naturée .
Tellement limitatif que de l' idée adéquate en idée vraie on est reconduit à l' axiome 6
<b>L' idée vraie doit convenir avec ce dont elle est l' idée .</b>

Axiome des plus mystérieux ( à mon avis ) si on n' a pa lu le TRE.
Le TRE et particulièrement les chapitres sur<b> l'idée vraie</b> constituent le fondement logique du spinozisme.

Je dirais que je n'ai qu'une seule idée vraie, c'est celle de l'existence de phénomènes .
Toutes les autres je peux les attribuer à l'expérience ( l' empiricité ) laquelle est douteuse. Elle peut être un rêve , ou leffet de causes absolument inconnaissables ou sans cause . Ou bien les attribuer à des constructions d'images que j'intègre dans des réseaux de causes toutes aussi imaginaires.

Il n' y a qu'une idée dont je ne puisse douter c'est justement que j'ai une expérience (hic et nunc ) du monde ou d' idées du monde ( peu importe ).
In fine le TRE( oeuvre majeure ) me conduit au scepticisme.

A quoi Spinoza renvoie- t- il dans l' Ethique partie 2 ? Pas au triangle ou aux idéalités mathématiques , pas aux idées abstraites, aux généralités . Non il renvoie au corps .
<b>Le corps humain existe tel que nous le sentons</b> .
Est- ce donc que ce que nous ne sentons pas n'existe pas ?
Je me demande si Spinoza ne tombe pas sous les critiques que l'on fit à Berkeley lequel eut beaucoup de difficultés à répondre .


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