petite réflexion personnelle

Ce qui touche de façon indissociable à différents domaines de la philosophie spinozienne comme des comparaisons avec d'autres auteurs, ou à des informations d'ordre purement historiques ou biographiques.
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automate
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Messagepar automate » 16 févr. 2012, 19:59

Je ne suis pas, comme beaucoup d'entre vous, un spécialiste de Spinoza. En effet, j'ai véritablement découvert ce philosophe il y a environ 5 ans et je me suis passionné pour l'Ethique, que je trouve aussi profonde que difficile :)

Bref, je profite de ce forum pour donner mon avis sur la pensée de Spinoza et je lis avec beaucoup d'attention les remarques et les critiques.

En ce qui concerne l'anthropologie philosophique de Spinoza, il y a quelque chose qui me turlupine et je vais essayer de l'exprimer de mon mieux :

Si j'ai bien compris, la notion de causalité traverse entièrement la philosophie de Spinoza. Tout dans la Nature est soumis à des lois, aussi bien l'Etendue que la Pensée. Bref, il est absurde de voir en l'homme un être extra naturel qui échapperait, grâce à son libre arbitre ( qui est une illusion pour Spinoza), aux lois de la nature donc au déterminisme universel.

L'homme est donc conscient de ses appétits mais ignore les causes qui le pousse à désirer ou à vouloir telle chose plutôt qu'une autre. Ainsi, la liberté humaine est donc liée à la connaissance.

Là ou se situe le hic, pour moi, dans la vision de l'homme et dans l'aspiration au bonheur, c'est que Spinoza semble admettre que tout peut être connaissable dans l'homme. Si l'homme arrive à dépasser le 1er et le deuxième genre de connaissance et ainsi accéder à l'intuition intellectuelle, il pourra avoir une idée adéquate de lui-même et de l'union avec ce qui l'entoure.

je crois personnellement que cette vision est nécessairement égratignée par l'avancée de la psychanalyse et plus particulièrement par la découverte freudienne de l'inconscient.

En effet, bien que Freud ait une vision déterministe de l'homme (comme Spinoza), ce dernier énonce quand même que le moi ne peut pas être maître dans sa propre demeure. De ce fait, sans l'aide d'autrui et sans une parole analysée, l'homme ne peut pas se soigner par la seule force de son entendement.

Cela remet-il en cause la philosophie de Spinoza à votre avis ?

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Babilomax
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Messagepar Babilomax » 16 févr. 2012, 21:17

Bonjour,

Je ne suis pas du tout sûr de ce que j'avance, mais peut-être est-il possible de faire un parallèle entre l'existence d'une instance inconsciente et la prop. 23 du livre II : « L'Âme ne se connaît pas elle-même, si ce n'est en tant qu'elle perçoit les idées des modifications du Corps. » (trad. Lantzenberg).

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Messagepar automate » 17 févr. 2012, 11:01

en fait, "l'avancée" de la psychanalyse est de faire la distinction entre la conscience d'une part et le psychisme d'autre part.

Certes, les philosophes n'ont pas attendu Freud pour emettre l'hypothèse d'actes ou de perceptions non conscients. D'un point de vue physique, tout le monde reconnait l'existence d'actes réflexes et Leinniz parlait déjà des aperceptions ( lorsque l'on écoute le bruit de la mer, nous n'avons pas conscience du bruit de chaques goutelettes d'eau ).

Mais l'idée freudienne selon laquelle l'inconscient est le psychisme lui-même vient quand même mettre à mal la visée spinoziste d'une anthropologie humaine par l'homme lui-même.

Certes la liberté chez spinoza est une libération mais je crains que l'entendement seul ne puisse y arriver.


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