Une lettre à Meyer retrouvée en 1974

Ce qui touche de façon indissociable à différents domaines de la philosophie spinozienne comme des comparaisons avec d'autres auteurs, ou à des informations d'ordre purement historiques ou biographiques.
Pourquoipas
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Une lettre à Meyer retrouvée en 1974

Messagepar Pourquoipas » 16 avr. 2007, 23:04

Bonjour à tous,

Quelqu'un de vous aurait-il le texte latin d'une lettre autographe de Spinoza à Meyer, datée du 26 juillet 1663, et retrouvée en 1974 ? Au moins, saurait-il où (ouvrage, site ?) on peut la trouver ?

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Amstel
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Messagepar Amstel » 17 avr. 2007, 03:40

Bonjour Pourquoipas,

J'ai trouvé cet ouvrage il y a quelques temps chez un libraire à Amsterdam. Ce petit dossier de quelques pages contient un fac-similé de la lettre de Spinoza, le texte en latin et un commentaire en hollandais.

Si cette lettre est difficilement disponible je peux la présenter ainsi que le texte en latin sur ce site.

Titre: Brief van Spinoza aan Lodewijk Meijer, 26 juli 1663 / uitg. door A.K. Offenberg
Auteur(s): Benedictus de Spinoza (1632-1677), Adriaan K. Offenberg (1939-)
Editeur: Amsterdam : Universiteitsbibliotheek
Année: 1975
Collation: 23 p. : ill., facs. ; 31 cm + Lijst van geraadpleegde literatuur
Note: Latijnse tekst met Nederlandse vert Opl. van 250 ex
ISBN: 90-6125-012-9

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Messagepar Pourquoipas » 17 avr. 2007, 12:06

Amstel a écrit :Bonjour Pourquoipas,

J'ai trouvé cet ouvrage il y a quelques temps chez un libraire à Amsterdam. Ce petit dossier de quelques pages contient un fac-similé de la lettre de Spinoza, le texte en latin et un commentaire en hollandais.

Si cette lettre est difficilement disponible je peux la présenter ainsi que le texte en latin sur ce site.

Titre: Brief van Spinoza aan Lodewijk Meijer, 26 juli 1663 / uitg. door A.K. Offenberg
Auteur(s): Benedictus de Spinoza (1632-1677), Adriaan K. Offenberg (1939-)
Editeur: Amsterdam : Universiteitsbibliotheek
Année: 1975
Collation: 23 p. : ill., facs. ; 31 cm + Lijst van geraadpleegde literatuur
Note: Latijnse tekst met Nederlandse vert Opl. van 250 ex
ISBN: 90-6125-012-9


Merci à toi Amstel

Effectivement j'aimerais bien (moi et d'autres je suppose) en avoir le texte en latin (je n'en ai qu'une traduction anglaise, qui donne les références d'Offenberg que tu indiques), elle porte sur des corrections des Principes de Descartes, sauf erreur.
J'avais demandé des renseignements à ce sujet au site de l'"Association des Amis de Spinoza", mais je n'ai pas eu de réponse

Porte-toi bien

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Messagepar Amstel » 18 avr. 2007, 02:45

Bonjour Pourquoipas,

J'ai seulement besoin de quelques jours.

Amstel

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Messagepar Amstel » 24 avr. 2007, 04:54

Bonjour Pourquoipas,

Voici la lettre de Spinoza à Lodewijk Meijer du 26 juillet 1663, avec les précisions suivantes:

- J'ai respecté les changements de ligne, les tirets et les mots soulignés.
- Les mots [entre crochets] correspondent à un texte barré.
- Je n'ai pas trouvé le moyen de surélevé l'exposant, on lira donc "10", "20" , "30", et "de" dans la signature.
- Dans la lettre originale la date et la signature se font face.

Je pense pouvoir bientôt présenter une image photographique de cette lettre.


Spinoza a écrit :Amice Suavissime

epistolam tuam gratissimam heri accepi; in qua
quaeris an recte [-citaveris] indicaveris cap. 2. p. 1. appendicis omnes
prop. etc. quae ibi ex parte i princ. citantur. deinde
an non delendum sit id quod in 2o parte assero. [-filium]
nempe filium dej esse ipsum patrem. denique an non
mutandum sit, quod ajo me nescire quid vocabulo
personalitatis intelligant theologi. quibus Dico 1o.
te omnia quae cap. 2. appendicis indicavisti; recte
a te indicata esse. Sed capite 1o dicti appendicis pag.
1. indicasti scholium prop. 4. et tamen mallem ut scholium
prop. 15 indicasses, ubi ex professo, de omnibus modis
cogitandi dissero. deinde pag. 2 ejusdem capitis in
margine scripsisti haec verba. negationes cur non
sint ideae ubi loco hujus verbi negationes ponen-
dum entia rationis nam de enti ratione in gene-
re loquor, quod nempe non sit idea, 2o quod [-quae]
dixi filium dej esse ipsum patrem puto clarissime sequi
ex hoc ax. nempe, quae in uno tertio conveniunt
ea inter se conveniunt. Verum quia res apud me
nullius est momenti, si hoc quosdam theologos posse
offendere putas: fac prout tibi melius videbitur. 3o de-
nique me fugit quid vocabulo personalitatis intelligant
theologi, non vero quid per id vocabulum critici intelli-
gant. interim, quia exemplar penes te est, ipse haec
melius videre potes, si tibi videntur mutanda, fac ut
lubet. Vale amice Singularis mejque memor vive
qui sum

tibi addictissimus
B. de. Spinoza.


Datum Vorburgi. 26 Julii
1663

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Messagepar Pourquoipas » 24 avr. 2007, 07:26

Grand merci à toi, Amstel.

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Messagepar Amstel » 26 avr. 2007, 02:51

On trouvera une traduction de cette lettre par Michèle Miny-Chustka dans le numéro 102 de la Revue philosophique de la France et de l'étranger, 1977, pages 273-284.

On pourra aussi consulter l'article de Renée Bouveresse:
"Une lettre de Spinoza", Revue philosophique de Louvain, Louvain-la-Neuve, t. 76, novembre 1978, pages 427-446.

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Messagepar Pourquoipas » 26 avr. 2007, 06:05

Bonjour,

Je me permets d'en donner ici une traduction.

Spinoza a écrit :Amice Suavissime

epistolam tuam gratissimam heri accepi; in qua
quaeris an recte [-citaveris] indicaveris cap. 2. p. 1. appendicis omnes
prop. etc. quae ibi ex parte i princ. citantur. deinde
an non delendum sit id quod in 2o parte assero. [-filium]
nempe filium dej esse ipsum patrem. denique an non
mutandum sit, quod ajo me nescire quid vocabulo
personalitatis intelligant theologi. quibus Dico 1o.
te omnia quae cap. 2. appendicis indicavisti; recte
a te indicata esse. Sed capite 1o dicti appendicis pag.
1. indicasti scholium prop. 4. et tamen mallem ut scholium
prop. 15 indicasses, ubi ex professo, de omnibus modis
cogitandi dissero. deinde pag. 2 ejusdem capitis in
margine scripsisti haec verba. negationes cur non
sint ideae ubi loco hujus verbi negationes ponen-
dum entia rationis nam de enti ratione in gene-
re loquor, quod nempe non sit idea, 2o quod [-quae]
dixi filium dej esse ipsum patrem puto clarissime sequi
ex hoc ax. nempe, quae in uno tertio conveniunt
ea inter se conveniunt. Verum quia res apud me
nullius est momenti, si hoc quosdam theologos posse
offendere putas: fac prout tibi melius videbitur. 3o de-
nique me fugit quid vocabulo personalitatis intelligant
theologi, non vero quid per id vocabulum critici intelli-
gant. interim, quia exemplar penes te est, ipse haec
melius videre potes, si tibi videntur mutanda, fac ut
lubet. Vale amice Singularis mejque memor vive
qui sum

tibi addictissimus
B. de. Spinoza.


Datum Vorburgi. 26 Julii
1663


Très cher ami,

J'ai reçu hier ta lettre très bienvenue où tu demandes si tu as correctement indiqué au chap. 2 partie 1 de l'Appendice [= les Pensées métaphysiques] toutes les propositions etc. de la partie 1 des Principes qui y sont citées ; ensuite s'il ne faut pas supprimer ce que j'affirme dans la 2e partie, à savoir que le fils de Dieu est le père lui-même ; enfin s'il ne faut pas modifier le passage où je dis ne pas savoir ce que les théologiens entendent par le terme « personnalité ».
A quoi je réponds :
1°) tout ce que tu as indiqué au chap. 2 de l'Appendice, tu l'as indiqué correctement. Mais au chap. 1 dudit Appendice, page 1, tu as indiqué le scolie de la prop. 4 – j'aurais préféré cependant que tu indiques le scolie de la prop. 15, où je traite explicitement de tous les modes de penser. Ensuite, page 2 de ce chapitre, tu as écrit en marge : « pourquoi les négations ne sont pas des idées » – au lieu du terme « négations », il faut mettre « êtres de raison », car je parle des êtres de raison en général, qui n'est pas en fait une idée ;
2°) quand je dis que le fils de Dieu est le père lui-même, je pense que cela suit très clairement de l'axiome suivant : des choses qui conviennent avec une troisième conviennent entre elles. Mais parce que cela n'a pour moi aucune importance, si tu penses que cela peut offenser quelques théologiens, fais ce qui te semblera le mieux.
3°) enfin, il m'échappe ce que les théologiens entendent par le terme « personnalité », mais non les critiques [philologues, lexicographes].
En attendant, puisque l'exemplaire est en ta possession, tu peux mieux voir toi-même ces choses, s'il te semble qu'il faut en changer, fais ce qu'il te plaît.
Porte-toi bien, mon très cher ami, et souviens-toi de moi qui suis

ton très dévoué
B. de Spinoza

Voorburg, 26 juillet 1663
Modifié en dernier par Pourquoipas le 26 avr. 2007, 15:00, modifié 1 fois.

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Messagepar Amstel » 26 avr. 2007, 13:40

Merci beaucoup, Pourquoipas.

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Messagepar Amstel » 10 oct. 2007, 04:19

Bonjour Pourquoipas,
Bonjour à tous,

C'est avec une joie certaine, quelque peu entachée de fétichisme, que je vous présente, comme promis, une image photographique de la lettre de Spinoza à Lodewijk Meijer.

En parcourant les méandres de cette belle écriture régulière je pense à la phrase de Ernest Renan :

"C'est d'ici peut-être que Dieu a été vu de plus près."
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