Spinoza et l'expérience

Ce qui touche de façon indissociable à différents domaines de la philosophie spinozienne comme des comparaisons avec d'autres auteurs, ou à des informations d'ordre purement historiques ou biographiques.
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Messagepar alcore » 23 mai 2009, 09:50

hokousai a écrit :àSauf qu 'il ne m'arrivera jamais imaginer bouger le votre .

Vous êtes un peu rapide( donc péremptoire) sur la question de l' illusion .

Vous soutenez que le soleil n'est pas un disque certes et pourtant personne ne l'a vu carré . Il y aurait donc des imaginations moins folles que d'autres .


oui, bien sûr: l'imagination a ses lois, et je suis contraint de voir le soleil comme un disque, comme je suis contraint d'imaginer ce bras comme étant le mien.
Il y a toutefois une différence: mon corps est bien mon corps, en ce qu'il est qualitativement séparé des autres; car il est une âme elle aussi séparée et qui exprime une essence de l'attribut.
Ainsi, la révélation de l'union de l'âme et du corps, qui est le fait primitif, est une révélation IMMEDIATE des attributs de Dieu et donc de sa substance. Il n'y a donc à cet égard aucune illusion.

Ce qui est illusoire c'est de croire que le mouvement puisse se penser en dehors de l'imagination, parce que le mouvement enveloppe non seulement mon corps et mon âme, mais tout le système de l'univers.

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Messagepar hokousai » 23 mai 2009, 17:35

à Alcore

et je suis contraint de voir le soleil comme un disque, comme je suis contraint d'imaginer ce bras comme étant le mien.


Comme on est contraint d'être dans le présent . Vous refusez mon perspectivisme mais vous admettez que là où on est on est contraint .

Vous prétendez (avec Spinoza) que les idées adéquates ne sont pas le fruit de l' imagination .
Je ne vois pas trop la différence de nature entre les idées .
( J me semble vous poursuive sur ce terrain là .

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Messagepar alcore » 23 mai 2009, 18:19

à Hokusai

Oui, je fais une distinction entre imaginer et concevoir, car je fais l'expérience quotidiennement de pensées totalement non imaginatives (au sens de l'imagination empirique, je laisse de côté la possibilité d'une imagination pure).
Je nepeux quand même pas nier de concevoir ce que je conçois (comme dirait Spinoza)

Et il en va d'ailleurs de même de la chose en soi, et je n'ai besoin d'aucune foi pour cela.

Par contre, du coup, jene vois pas trop ce qui vous plaît chez Spinoza si vous refusez la substance, les attributs, les idées vraies, etc.

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Messagepar J » 23 mai 2009, 22:50

Vous prétendez (avec Spinoza) que les idées adéquates ne sont pas le fruit de l' imagination .
Je ne vois pas trop la différence de nature entre les idées .
( J me semble vous poursuive sur ce terrain là .

C'est par ce que je pense fortement qu'il n'y a pas que de différence de nature entre les idées adéquates et les idées inadéquates, parce qu'il n'y a rien dans les idées par quoi on les dit fausses.
dans sont explication de l'idée vraie, Spinoza embraye immédiatement sur la différence des idées adéquates et inadéquates.
L'idée adéquate est l'idée qui contient sa cause, ce par quoi elle est: ainsi en Dieu toutes les idées sont adéquate et vraies. En tant qu'il y a des idées, il n'y a pas de différence de nature, mais en tant que nous avons des idées, il y a bel et bien des différences... de degrés. Même si certaines de mes idées demeureront toujours inadéquates: je peux avoir l'idée adéquate de la distance qui me sépare du soleil mais je conserverai toujours l'idée qu'il est plus proche (affection du corps)
L'idée vraie de la distance qui me sépare du soleil est aussi nécésairement partiellement imaginative en ce que je vais toujours dire qu'il est à un certain NOMBRE de KILOMETRES, qui sont des auxiliaires de l'imagination: la science n'est pas non plus modèle de la réalité, elle abstrait les modes de la substance de laquelle pourtant ils dépendent. Ce qui ne veut pas dire pour autant que la science soit fausse. Elle connait au plus près l'étendue, c'est à dire un attribut parmi une infinité qui sont autant de façon d'être pour chaque chose. Le monde n'est pas une étendue géométrique. L'épaisseur ontologique des choses est garantie par l'infinité des attributs de la substance, auxquels nous n'avons pas accès. La science n'est donc pas la vérité absolue sur les choses.
S'il y a une différence entre les idées, elle n'est pas de nature; spinoza aurait choisi deux noms, comme pour la substance et les modes, histoire de mettre fin à plusieurs siècle d'analogie débile!

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Messagepar J » 23 mai 2009, 23:17

Ainsi, la révélation de l'union de l'âme et du corps, qui est le fait primitif, est une révélation IMMEDIATE des attributs de Dieu et donc de sa substance

L'immédiateté de la révélation de l'étendue appartenant à dieu...est à discuter. L'introduction de l'étendue comme attribut divin n'est elle pas le prorpe de spinoza? Ne faut il pas concevoir l'étendue par l'intellect pour
l'attribuer à dieu?
L'imagination d'un dieu incorporel procède même de l'imagination de l'étendue comme finie divisible et corruptible?
Donc l'immédiateté de l'étendue comme attribut divin procède d'une idée adéquate de l'étendue qui n'est, elle, surement pas immédiate...

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Messagepar alcore » 23 mai 2009, 23:41

J a écrit :L'immédiateté de la révélation de l'étendue appartenant à dieu...est à discuter. L'introduction de l'étendue comme attribut divin n'est elle pas le prorpe de spinoza? Ne faut il pas concevoir l'étendue par l'intellect pour
l'attribuer à dieu?
L'imagination d'un dieu incorporel procède même de l'imagination de l'étendue comme finie divisible et corruptible?
Donc l'immédiateté de l'étendue comme attribut divin procède d'une idée adéquate de l'étendue qui n'est, elle, surement pas immédiate...


Voici la réponse que donne Spinoza dans le Court traité.

a) nous accordons une essence aux choses pensées du fait qu'elles sont données, et enveloppent une nécessité dont nous ne sommes pas la cause.
b) mais de ce que Je ne suis pas la cause de cette nécessité, je n'ai pas le droit d'en conclure que cette cause est une CHOSE hors de la pensée: il peut très bien s'agir de lois pures de la pensée qui pose la nécessité de la chose conçue.
c) c'est effectivement le cas comme l'attestent les mathématiques: il nous est possible de concevoir avec nécessité des essences dont nous savons qu'elles n'existent pas
c) nous avons en nous l'idée d'un Etre dont nous ne pouvons penser l'essence que sous la condition qu'il existe actuellement: Dieu. Cet Etre n'est pas un sujet seulement logique aux attributs qui constituent son essence puisqu'il EXISTE actuellement hors de nous, ce qui signifie: HORS DE MOI ET HORS DE LA PENSEE.

Ce point est capital.
Ce qui me permet de concevoir Dieu comme existant, c'est le fait qu'il est non seulement dans la pensée, mais aussi hors d'elle.
Or, qu'est ce qui peut être hors de la pensée ?
Plein de choses, mais nous n'en connaissons qu'une: l'ETENDUE.

Si on refusait l'Etendue à Dieu, il ne resterait de lui qu'une essence idéale; il ne serait que dans la pensée. On serait dans l'idéalisme.

Dieu ne peut donc exister, cad affirmer sa pleine perfection qu'en existant dans la pensée et hors de la pensée, cad comme Etendue.

D'où tirons nous l'idée de Dieu ?

Réponse de Spinoza: de notre expérience de notre corps propre.
De ce que j'ai l'évidence d'exister (corps et âme) je sais et je sens de façon immédiate et évidente que
a) il y a de la pensée et de l'étendue
b) que ce sont des révélations objectives (qui ne dépendent pas de moi, comme c'est évidence, nul ne créé la matière et la pensée)
c)que ces révélations objectives ont leur fondement en Dieu, qui est aussi évidemment UNIQUE, que MOI.

Autrement dit: Dieu existe de façon aussi évidente que moi meme; et mon existence me révèle ses attrbuts, et en même temps l'expérience de l'union amecorps, me révèle l'union indissoluble de la pensée et de l'étendue en Dieu.

Ce qui ne signifie pas bien entendu que JE suis Dieu, mais seulement que je découvre, dans l'expérience de ma propre vie, ici et maintenant, une révélation immédiate, sans raisonnement, de la corporeité et de la spiritualité (comme il est évident par soi) et que cette expérience me fait connaître non un objet, ou une chose, mais les dimensions essentielles de l'existence qui expliquent cette expérience: PENSEE, et ETENDUE, UNIE en Dieu.

Je précise que: l'expérience factuelle de notre corps propre est réfléchie dans une idée, celle de Dieu justement; c 'est en meme temps que nous VIVONS et avons l'idée de Dieu. D'un côté il y a l'expérience, de l'autre l'idée qui révèle la source a priori de cette expérience.
Au niveau de l'expérience, on sent son corps et son esprit; et dans cette expérience sont enveloppés les attributs pensée et étendue qui eux, ne sont pas OBJETS d'expérience, mais dimensionsd el'expérience.
et comme nous sentons notre corps, notre idée nous révèle un Dieu UNIQUE.

C'est l'idée de perfection qui nous conduit à poser en dehors de la pensée, une infinité d'attributs autres que la pensée, et non pas le fait que nous concevons une étendue intelligible.
Si l'étendue était intelligible, SPinoza serait idéaliste et son Dieu ne serait qu'un Dieu pensé, pensée, pensant.
Mais SPinoza dirait: ce Dieu n'est pas un Dieu du tout.

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Messagepar hokousai » 23 mai 2009, 23:43

à Alcore

Chacun son Spinoza . Après tout je peux bien ne pas être d'accord et apprécier sa compagnie . Sa pensée était susceptible d évoluer , il est mort jeune, de cela on ne tient pas compte .Conclusion :on le récite .(ou on le cite )
..........................................................................................
Certaines formulations sont obscures, on les reprend sans précautions.

La définition 4/2 est difficile à comprendre.
Or elle est la base justificative du système .

L'idée adéquate est une idée vraie mais pas de ces idées vraies ordinaires. L'idée adéquate n'est pas à considérer en rapport avec l 'objet de cette idée,.ce quiets pourtant la propriété des idées vraies (dem pro 30/1)
L’idée adéquate en fait n’est adéquate à rien d’autres qu’elle-même, elle est plutôt auto adéquate .
Ce qui ne signifie rien de notable (pour moi ) une idée correspondant toujours à elle même , c’est le minimum .

Là dessus toutes les certitudes peuvent être justifiées .
Par ex :Vous avez une idée de substance, même confuse,elle est conforme à elle-même , peu importe l’objet dont elle est l’idée , il suffit de juger cette idée conforme à elle même ( ce qui est le minimum ) pour endosser cette idée .
Au final, il suffit d’avoir des idées certaines pour les estimer certaines ce qui est pour le moins assez redondant .

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Messagepar alcore » 23 mai 2009, 23:55

J a écrit :. L'épaisseur ontologique des choses est garantie par l'infinité des attributs de la substance, auxquels nous n'avons pas accès. La science n'est donc pas la vérité absolue sur les choses.
!


oh là !
Je ne crois pas du tout que, pour Spinoza, l'infinité des attributs soit la condition de "l'épaisseur ontologique des choses".

Si par choses vous entendez les choses perçues, elles sont partiellement illusoires et imaginaires; donc elles n'ont aucune "épaisseur"

si par choses, vous entendez les modes, leur épaisseur c'est leur essence, cad leur réalité objective.
Cette réalité des modes ne vient que de l'attribut PROPRE dont ils sont les modes.

Ainsi, les idées sont des choses, des êtres physiques causés par l'attribut Pensée et seulement cet attribut. L'attribut Pensée n' a donc pas besoin des autres pour conférer une "épaisseur ontologique" aux pensées.
Idem pour l'Etendue.

En fait, l'admission d'une infinité d'attributs est le corrélat nécessaire de l'absolue perfection de Dieu qui, étant absolument indéterminé, est capable de tenir simultanément toutes les substances en leur ôtant leur caractère exclusif. En Dieu, l'Etendue n'est plus quelque chose, la pensée autre chose. Ce ne sont plus que 2 formes, ou révélations immédiates de son agir éternel et infini, et elles sont aussi bien unies en Dieu que votre âme est actuellement unie à votre corps.

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Messagepar J » 24 mai 2009, 00:01

"D'un côté il y a l'expérience, de l'autre l'idée qui révèle la source a priori de cette expérience."


Expliquez moi donc, et sur le champ, ce que peut bien signifier une expérience sans idées!!!!! c'est un non sens


"Voici la réponse que donne Spinoza dans le Court traité."
donnez moi les passages, s'il vous plait que j'aille lire de près

"Si l'étendue était intelligible, SPinoza serait idéaliste et son Dieu ne serait qu'un Dieu pensé, pensée, pensant"

ah bon? ça veut dire que l'étendue est inintelligible? alors pourquoi parler d'une "vraie distance" entre le soleil et la terre (E, II, XXXV, scolie)

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Messagepar alcore » 24 mai 2009, 00:07

hokousai a écrit :à Alcore

Chacun son Spinoza . Après tout je peux bien ne pas être d'accord et apprécier sa compagnie . Sa pensée était susceptible d évoluer , il est mort jeune, de cela on ne tient pas compte .Conclusion :on le récite .(ou on le cite )
..........................................................................................
Certaines formulations sont obscures, on les reprend sans précautions.

La définition 4/2 est difficile à comprendre.
Or elle est la base justificative du système .

L'idée adéquate est une idée vraie mais pas de ces idées vraies ordinaires. L'idée adéquate n'est pas à considérer en rapport avec l 'objet de cette idée,.ce quiets pourtant la propriété des idées vraies (dem pro 30/1)
L’idée adéquate en fait n’est adéquate à rien d’autres qu’elle-même, elle est plutôt auto adéquate .
Ce qui ne signifie rien de notable (pour moi ) une idée correspondant toujours à elle même , c’est le minimum .

Là dessus toutes les certitudes peuvent être justifiées .
Par ex :Vous avez une idée de substance, même confuse,elle est conforme à elle-même , peu importe l’objet dont elle est l’idée , il suffit de juger cette idée conforme à elle même ( ce qui est le minimum ) pour endosser cette idée .
Au final, il suffit d’avoir des idées certaines pour les estimer certaines ce qui est pour le moins assez redondant .


Je vois les choses beaucoup plus simplement. Comme je le dis à J, le CT est explicite: il faut partir non du cogito mais de l'expérience unique de notre âme uni à ce corps, et de la réflexion dans une idée de la source de cetteexpérience: Dieu.
L'expérience : du corps, de l'âme
réflexion immédiate: une idée des attributs: révélations immédiates contenues dans cette expérience ici et maintenant
la substance absolue: le X qui existe absolument hors de moi et de ma pensée, en tant qu'Etre pensant, Etendu, et encore bcp d'autres choses.

Je sais de façon aussi évidente que JE suis et que Dieu est.
C'est la même Evidence.
Plus précisément il y a une évidence (sensible) et sa réflexion dans l'idée (intelligible).

C'est pour ça que je ne comprends pas ce que vous dites de l'idée qui est adéquate à elle meme...
Mon expérience me révèle immédiatement que je suis un corps et que je pense.
C'est là le prototype de toute idée adéquate.
Nul ne doute qu'il existe
et l'existence est pour SPinoza, expérience affective: JE ME TROUVE EN TANT QU AFFECTION.

Ce qui me définit, mon essence, est d'une passivité plus profonde que toute passion (reçue de l'extérieure).

Je sens donc (et vous aussi) que j'ai un corps, que je pense, etc.
L'idée de moi meme est donc adéquate en tant qu'elle enveloppe un rapport à quelque chose qui n'est pas de l'ordre de la pensée.
L'affection est au coeur de ce rapport pensée- corporéité.

Il y a une vérité de l'essence (je ne suis pas cause de la nécessité des choses données à penser),
il y a une vérité de l'existence (je ne suis pas cause de l'existence du soleil)
il y a une vérité de l'existence qui conditionne ma pensée de son essence: Dieu.
J'existe (fait premier) et je réfléchis cette existence en: Dieu existe.

Non pas: parce que j existe, Dieu existe.
surtout pas !

Mais: j'existe-Dieu existe.

Deux vérités sur deux plans: l'une sur le plan de l'existence factuelle; l'autre sur le plan de la réflexion.
LEs deux idées (celle de moi, celle de Dieu) sont vraies, et vraies en même temps.

Elles sont sont aussi adéquates puisque l'idée vraie de Dieu enveloppe bien l'affirmation d'un ETre qui affirme des attributs dont je n'ai aucune idée (eh oui ils sont "en soi" et bien existants)


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