bonjour de californie

Espace pour se présenter : qui êtes vous (ou pensez vous être) ? Comment avez vous découvert Spinoza ? Qu'est-ce qui vous intéresse chez lui plus particulièrement ? et tout ce qu'il vous conviendra de dire pour permettre de mieux se connaître.
Avatar du membre
Vagabond
passe occasionnellement
passe occasionnellement
Messages : 23
Enregistré le : 21 avr. 2007, 00:00

bonjour de californie

Messagepar Vagabond » 22 avr. 2007, 08:06

je suis porte par le souffle tranquille de la philosophie de Baruch Spinoza.

au debut de mon existence, je fus berce dans les illusions dont nous avons tous plus ou moins ete sujets... la tradition, la culture, la necessite du concept de responsabilite de l'individu et donc de libre-arbitre, mais bien vite je me voyais pris de melancolie, la tristesse de mon ame, qui etait prise dans le tourbillon ou plutot le goulet de la morale categorique.

pour resumer, c'etait comme si on m'avait dit "tu es libre donc responsable, tu dois etre moral, et c'est par cette morale que tu peux etre libre" tres bien! je suis libre et tout de suite on m'arrachait cette petite illusion... pour m'imposer des regles universelles. comment ne serait-ce qu'oser penser pouvoir lutter contre de tels absolus, ca ne peut meme pas venir a l'idee... en fait tout est ainsi plus facile pour la societe, pour le respect du droit, pour etablir des bases d'une justice. donc petit a petit je voyais que cette liberte nous etait donnee plus pour son utilite que pour sa verite.

je croyais profondement pouvoir devenir ce que je voulais et en meme temps je ne voulais que vivre au plein dans le creuset de la morale la plus pure. et puis comment parler de joie? la joie c'etait pas tres serieux comme truc, c'etait pour les illumines... le bonheur, aussi, ne pouvait se trouver que dans le respect le plus discipline de la morale.

et puis un jour Dieu a fait que je fus mis en relation avec la pensee de Baruch Spinoza, et comme pour beaucoup, ce fut un choc puisque cet auteur reniait tout libre-arbitre, puisqu'une chose ne peut etre libre que si elle est sa propre cause. je cessais des lors de "rever les yeux ouverts" et fis le deuil de mon libre-arbitre, non sans avoir lutte, certes: je "voulais" encore croire a mon illusion, meme si elle m'emplissait de tristesse, en fait, une tristesse que j'attribuais alors a autre chose, a ma propre faute, a mon manque de "bonne volonte".

ainsi progressivement je fis l'experience d'une liberation en premier lieu en acceptant mon etre, mon corps, mon esprit, et leurs defauts, leurs limites... "l'estime de soi" prit forme pour moi.

je voyais Spinoza comme un odieux rigoriste cruel et froid. et puis progressivement je decouvris sa justesse et combien sa pensee avait la vraie joie au coeur, pour toutes et tous, quelles que soient nos conditions. je ressentais combien Spinoza avait pour ambition de toucher au coeur de tous les etres, dans leur chair, dans leur corps, dans leur ame.

c'etait une liberation bien que j'etais pretendument libre. et je suis toujours tres decontenance par l'absence du temps chez Spinoza. tout est la intemporel, le temps n'a plus de prise, pas de mort, pas de naissance, mais une sorte d'eternite de rapports qui se forment et se defont entre des parties de toutes grandeurs, formes, et de degres de puissance. L'extension et la pensee, les parties extensives et intensives... et toutes ces choses melangees et qui s'entrechoquent et interagissent, dans une sorte d'infini de vie

Avatar du membre
Aquarius_Camus
passe par là...
passe par là...
Messages : 14
Enregistré le : 17 mars 2007, 00:00

Messagepar Aquarius_Camus » 22 avr. 2007, 19:27

J'ai presque l'impression de revivre mon histoire à travers ton récit. En plus c'est agréable à lire...bienvenue Vagabond!


Retourner vers « Se présenter »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 14 invités