Erreurs dans les citations sur la page d'accueil

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Louisa
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Erreurs dans les citations sur la page d'accueil

Messagepar Louisa » 22 févr. 2007, 04:46

appréciant beaucoup le système de citations à gauche de ce site, je viens de tomber sur une traduction où il me semble qu'il y ait probablement une coquille, que je voulais juste signaler (dans le cas où ce n'est pas moi qui me trompe).

Traduction que j'ai trouvée ici:

"Les hommes se trompent en ce qu'ils croient libres et cette opinion consiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions, et ignorants des causes qui les déterminent."

Version latine mentionnée en-dessous:

"(Nempe falluntur homines, quod se liberos esse putant ; quae opinio in hoc solo consistit, quod suarum actionum sint conscii, et ignari causarum, a quibus determinantur)."
ÉthiqueII, scolie de la prop. 35.

Ne faudrait-il pas traduire le 'quod SE liberos esse putant' par 'en ce qu'ils SE croient libres'?
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Messagepar Louisa » 22 févr. 2007, 19:07

tant que j'y suis ... autre petite coquille dans les citations et sur laquelle j'étais visiblement déterminée de tomber:

"Seuls les hommess libres sont très reconnaissants les uns envers les autres
Soli homines liberi erga invicem gratissimi sunt.
Ethique IV, prop. 71 "

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Henrique
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Messagepar Henrique » 26 févr. 2007, 12:06

Merci de ce signalement, les erreurs ont été corrigées. N'hésitez pas à signaler de nouvelles erreurs de ce type dans ce fil.

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Messagepar Louisa » 05 avr. 2007, 21:35

Bonjour,

petite question cc un détail dans la citation suivante:

"Notre Mental est une partie de l'intellect infini de Dieu en tant qu'il perçoit les choses véritablement.
(Mens nostra quatenus res vere percipit, pars est infiniti Dei intellectus.)
Éthique II, scolie de la prop. 43. "

Ne serait-il pas plus clair de traduire par:

"Notre Mental, en tant qu'il perçoit les choses véritablement, est une partie de l'intellect infini de Dieu"?

C'est qu'en changeant l'ordre de la phrase, on risque peut-être de suggérer que notre Mental est une partie de l'intellect infini de Dieu en tant que Dieu perçoit les choses véritablement, ce qui est autre chose que de dire que c'est seulement en tant qu'il a des idées adéquates que notre Mental est une partie de l'intellect infini de Dieu, et non pas en tant qu'il a des idées inadéquates.
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Messagepar Louisa » 01 févr. 2008, 01:54

Bonjour,

je tombe par hasard sur cette citation:

"Plus on s'efforce et a pouvoir de rechercher ce qui nous est utile, c'est-à-dire de conserver notre être, plus on a de vertu ; tandis que si on néglige de conserver ce qui nous est utile, c'est-à-dire notre être, on est impuissant. "
EthiqueIV Prop. 20

Le latin:
"Quo magis unusquisque suum utile quaerere, hoc est, suum esse conservare conatur, & potest, eo magis virtute praeditus est; (...)".

J'aurais tendance à trouver la traduction de Pautrat plus claire/littérale/correcte: "Plus chacun (unusquisque) s'efforce de rechercher ce qui lui est utile, c'est-à-dire de conserver son être, et en a le pouvoir, plus il est doté de vertu; (...)".

Mais je me trompe peut-être? En tout cas, qu'est-ce que ce "& potest" ajoute à l'effort? Est-ce que dans le spinozisme on ne fait pas toujours simplement "ce qu'on peut"? Est-ce que tout effort n'est pas toujours un "autant qu'il est dans notre pouvoir"? Bref, je n'ai pas tout à fait compris pourquoi la première traduction change l'ordre de la phrase, mais je ne suis pas certaine non plus de bien comprendre la phrase ... :? .
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A propos d'Ethique, IV, 20...

Messagepar ShBJ » 01 févr. 2008, 09:36

A Louisa, salut !

merci de tes remarques sur la traduction des citations figurant sur la page d'accueil, qui me semblent pertinentes et indiscutables (ainsi sur E, II, 43, scolie). Il n'y aurait donc rien à signaler, si ta dernière intervention se contentait de relever une difficulté de traduction, au lieu de quoi elle pose un problème d'interprétation du texte...

1) Je ne vois pas qu'il faille traduire "unusquisque" plutôt par "chacun" que par "on" dans la mesure où "on" a tout à fait en français la valeur de n'importe qui.

2) En revanche, l'occultation du "& potest" n'est pas admissible, qui figure dans le texte. Je me permettrais cependant, pour ma part, de préférer "et le peut" à "et en a le pouvoir" que choisit Pautrat, d'une part pour une raison de correspondance grammaticale - pourquoi introduire un substantif là où notre philosophe use d'un verbe ? - et d'autre part pour éviter les ambiguïtés liées au terme même de pouvoir, quand Spinoza fait clairement la distinction du pouvoir et de la puissance : le pouvoir, c'est toujours ce qui s'exerce sur quelque chose, ou suppose une extériorité, quand la puissance ne la suppose pas nécessairement.

3) La question fondamentale est maintenant de savoir si ce "& potest" est inutile et redondant, dans la mesure où il n'ajouterait rien à l'effort (conatur) pour persévérer dans son être, comme tu le laisses entendre. Or, il me semble qu'il est rien moins qu'inutile en ce lieu de l'Ethique, si on lit IV, 20 à partir de IV, 14 et IV, 17, scolie, comme la description de ce qu'il faudrait appeler une conscience malheureuse.
Il s'agit de la description de qui a assez de puissance d'agir et de penser pour connaître son utile propre, mais pas assez pour l'atteindre : "La vraie connaissance du bien et du mal, en tant que vraie, ne peut contrarier aucun affect, mais seulement en tant qu'on la considère comme un affect" (E, IV, 14 qui est une application de E, IV, 7). Je sais ce qui est bien et mal, mais, soit j'ignore comment disposer les rencontres de telle manière que m'arrive le bien et non le mal, soit je sais comment il me faudrait disposer les rencontres mais je n'y parviens pas - dans les deux cas, je suis renvoyé à ma propre impuissance, c'est-à-dire à une tristesse accompagnée de l'idée de moi-même comme cause, autrement dit je suis affecté d'humilité (E, III, déf. des affects, 26). Par suite : "Je vois le meilleur et l'approuve, je fais le pire" (cité par Spinoza en E, IV, 17, scolie). Mon effort n'aboutit pas : la raison est impuissante.

4) Spinoza précise (de nouveau E, IV, 17, scolie) qu'il ne faudrait pas en conclure qu'il vaut mieux être ignorant, ou condamner la raison en tant que telle, et que cette impuissance relative de qui pourtant est plus puissant que l'ignorant peut être dépassée, et le sera effectivement (dans la cinquième partie). L'augmentation de la connaissance n'est accompagnée de l'augmentation de la tristesse que jusqu'à un point de conversion, point que je ne puis pourtant atteindre que si ma puissance est aidée par des causes extérieures, c'est-à-dire si je parviens à enchaîner des joies passionnelles en nombre suffisant pour l'emporter sur l'humilité.
Le problème est que ma puissance seule ne le peut, qui est de beaucoup dépassée par celle des causes extérieures (E, IV, 3). Les affects passionnels de joie résultent de rencontres qui dépendent en grande partie, non de ma puissance propre, mais de l'ordre commun de la nature : c'est le mouvement même du début de la cinquième partie (1 à 13) et la raison pourquoi des personnes fort intelligentes en viennent à se suicider (E, IV, 18, scolie et IV, 20, scolie).

Tiens-toi en joie bonne et contentement serein.


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