QueSaitOn a écrit :
Ne peut on dire que le système économique est une "chose" au sens de EIIdef7:
un système, économique ou politique , est une « chose singulière »comme une autre et soumise comme telle au conatus; la référence que vous faites à ce que d'aucuns (dont je suis) considèrent comme des abus manifestes du système productif dominant, est une illustration de la puissance qu'a le conatus à tendanciellement s'exprimer sans limite; on peut y voir la main du diable, alors qu'il s'agit d'un phénomène tout aussi « naturel » que le reste (sans contraintes, sans règles, sans lois ou personne pour les faire appliquer, tout individu, humain ou système, même le mieux intentionné, dilatera sa puissance jusqu'à constituer la plus insupportable tyrannie) la tentation est forte de considérer tel ou tel système pervers « par nature » , comme on le fait spontanément pour les humains, mais c'est confondre l'excès et la chose; la limite pour les humains, en attendant l'heureux jour où ils se placeront tous « sous la conduite de la raison », ne peut être fixée, dans une démocratie, que par des règles; idem pour un système économique; c'est pour avoir cru, assez sottement d'ailleurs, qu'un système pouvait trouver en soi le principe de sa propre limitation (idée chère au pragmatisme anglo-saxon, et qui constitue un effet d'aubaine pour quantité d'individus - foin d'angélisme-) que nous sommes dans cette situation, pour beaucoup insupportable; mais encore une fois, vouloir à ce titre liquider un système, dont ce n'est pas ici le lieu d'énumérer aussi les vertus, c'est confondre l'excès et la chose; les démocraties ont, en droit, la puissance d'imposer les réformes nécessaires; pas besoin pour ça d'être « révolutionnaire », sauf si on tient absolument, bien sûr, à échanger une tyrannie contre une autre.