La constitution européenne

Questions philosophiques diverses sans rapport direct avec Spinoza. (Note pour les élèves de terminale : on ne fait pas ici vos dissertations).

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DGsu
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Messagepar DGsu » 11 févr. 2008, 10:50

Je remonte ce fil, pour ceux que cela intéresse, car il me semble que l'actualité a apporté du nouveau sur le sujet.

Le traité constitutionnel sur lequel la discussion portait, à l'époque du referendum, avait donc été rejeté par les citoyens. Aujourd'hui, un traité modifié alias mini traité ou traité de Lisbonne, que d'aucuns considèrent comme le sosie du premier, est en train de passer par voie parlementaire.

Je m'interroge sur le contenu proprement démocratique de cette manœuvre, au regard de la définition qui s'en dégage (au sens large) dans le TP.

Certains dans la discussion avaient foi en des groupes politiques comme le PS pour défendre l'avis du peuple. On a vu ce qu'il en est. Qu'en pensent-ils aujourd'hui ?

Loin de moi l'idée de relancer une dispute, je compte que l'on discute posément de cette question actuelle et pratique. Merci! :wink:
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Miam
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Messagepar Miam » 13 févr. 2008, 14:50

Je t'invites à rejoindre les campagnes en faveur d'une consultation populaire sur le Traité de Lisbonne.

Serge

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Henrique
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Messagepar Henrique » 15 févr. 2008, 03:08

On peut toujours espérer que nos frères belges arriveront à obtenir un référendum, là où la France s'est faite entuber sévèrement par la caste politique dite de gouvernement, avec la complicité de médias complaisants.

En 2005, il y a eu une consultation sur un texte sur lequel on pouvait argumenter en citant des passages précis. En 2007, celui qui devait un peu plus tard devenir le garant des institutions républicaines et démocratiques a profité de la confusion propre à la campagne présidentielle où toutes sortes de questions sont agitées et où on vote autant pour telle mesure phare que contre celles qu'on ne veut pas voir arriver, rarement pour toutes les propositions. L'élection du président ne pouvait donc en aucun cas légitimer de défaire par voie parlementaire ce que le suffrage universel direct avait fait. On avait déjà un président qui s'est très vite assis sur la constitution en s'accordant de fait des prérogatives réservées au premier ministre, sans qu'aucune révision de la constitution n'ait eu lieu et cela sans que personne ne semble voir que quand l'autorité se place au dessus des lois, elle devient de fait despotique ; on a maintenant la preuve qu'il s'assoit aussi sur la souveraineté populaire.

La démocratie pour un oligarque n'a d'intérêt que si le peuple vote "comme il faut", c'est-à-dire de façon à renforcer son pouvoir, en l'éternisant par la loi. La condition pour que l'oligarchie accepte quelque apparence de démocratie : que le peuple vote comme il faut, pour les "bons" candidats et les "bonnes" réponses en cas de référendum. Si le peuple se "trompe", ce n'est pas bien compliqué, on s'assoit sur la démocratie en se contentant de donner au peuple l'assurance qu'on l'a bien entendu de toutes façons.

Ainsi nous impose-t-on un texte sur lequel il n'y aura eu aucun débat, pas même entre parlementaires, censés nous représenter alors même que 60% de la population était favorable à une consultation référendaire (mais ce chiffre là, les médias de masse si friands de sondages habituellement, ont su le taire). Texte manifestement beaucoup plus difficile à lire encore que le précédent mais qui a, de l'aveu même de ses partisans européens, la vertu de maintenir l'essentiel du processus de libéralisation forcée de l'Europe et de remise en cause des conquêtes sociales d'après guerre. Même plus besoin de l'accompagner de gadgets, comme le droit de pétition, destinés à étourdir le chaland.

Dans cette affaire, le PS, sous direction de François Hollande et de ses camarades "rénovateurs", a prouvé à quel point il peut se faire complice de cette trahison de la souveraineté populaire. Ce parti avait la possibilité d'empêcher le vote de cette forfaiture en votant non, car il fallait une majorité des deux tiers. Au contraire, il a trahi sa propre parole en prétendant que s'abstenir était une attitude cohérente par rapport à l'engagement pris en campagne présidentielle pour que seul le peuple puisse défaire ce qu'il avait fait.

Bien sûr, il y a eu quelques socialistes restés authentiques, toujours les mêmes, Emmanuelli, Mélenchon, Quilès, Lienemann... et qui ont sauvé l'honneur de leur parti en votant non. Mais il n'y a pas d'avenir possible avec une telle organisation, depuis trop longtemps dominée par des notables plus attachés à leurs privilèges sociaux qu'à agir en cohérence avec les idées qui étaient censés guider leur rassemblement. L'avenir est dans la constitution d'un parti comme celui qu'a rejoint Oscar Lafontaine en Allemagne (die Linke), réformateur, mais pas pour rire, et cohérent avant tout. Force est de constater qu'en France, on n'a pas encore de gauche cohérente et crédible. Cohérente = certainement pas sociale-libérale à la Clinton/Blair. Crédible = pour l'essentiel, qui évite les casseroles et les mots trop chargés historiquement comme "révolutionnaire", "communiste" ou encore les mots creux comme "antilibéral". Mais ce qui ne contient pas de contradiction et correspond à une aspiration partagée finit toujours par advenir.

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hokousai
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Messagepar hokousai » 16 févr. 2008, 00:26

Je suis assez attentif aux sondages
j 'ai cherché ce soir sur le sujet qui vous préoccuppe .
Le résultat est plus mitigé qu'il n'y parait , il semble bien y avoir eu évolution de l' opinion depuis trois ans .


Sondage CSA - Le Parisien - Aujourd'h ui en France • octobre 2007

CSAUne majorité de Français souhaiterait être consultée par référendum sur le nouveau "traité simplifié". Les Français voteraient en faveur de ce texte s'il leur était soumis aujourd'hui.

61 % des Français interrogés préfèreraient que le "traité simplifié sur les institutions de l'Union européenne", récemment adopté par les 27, soit ratifié "par référendum comme c'était le cas pour le précédent traité constitutionnel européen. C'est en particulier le cas de 82 % des personnes ayant voté "non" au référendum du 29 mai 2005, une petite majorité (49 %) des personnes ayant voté oui se prononçant en faveur d'une ratification "par le Parlement français".

A en croire cette enquête, une nette majorité (68 %) de Français voterait "oui" si le nouveau traité était soumis à référendum. Ce serait le choix de 86 % des sympathisants de droite et de 60 % des sympathisants de gauche. 85 % des personnes ayant voté en faveur du traité constitutionnel voteraient à nouveau "oui", tandis que la majorité des personnes ayant rejeté le projet de Constitution européenne (60 %) voterait à nouveau "non". Un grand nombre de Français (52 %), toutefois, déclare envisager de s'abstenir ou de voter blanc ou nul dans l'éventualité d'un nouveau référendum.

A noter que 78 % des moins de 30 ans, qui sont aussi parmi les plus nombreux à souhaiter l'organisation d'un nouveau référendum (73 %), voteraient "oui" à un nouveau référendum.
15/11/2007 11:49


Mise à jour : 29/10/07

Opinion des français à l'égard du traité simplifié

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DGsu
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Messagepar DGsu » 16 févr. 2008, 09:51

On peut toujours espérer que nos frères belges arriveront à obtenir un référendum, là où la France s'est faite entuber sévèrement par la caste politique dite de gouvernement, avec la complicité de médias complaisants.

Le referendum est interdit par la constitution belge. La démocratie belge est représentative et ce ne sont pas moins de sept assemblées qui devront se prononcer sur le traité. Elles y sont favorables, c'est de notoriété publique.
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