La Méthode

Questions philosophiques diverses sans rapport direct avec Spinoza. (Note pour les élèves de terminale : on ne fait pas ici vos dissertations).

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Ellie
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La Méthode

Messagepar Ellie » 22 janv. 2006, 21:35

Attention, ne vous y trompez pas! Ceci n'est pas le énième message d'un étudiant demandant des conseils de méthode en philosophie.. :roll:
En réalité j'aimerais bien aborder un fait qui me "turlupine" plus ou moins ces derniers temps, concernant une disjonction entre la réflexion et l'enseignement philosophique...

Mais avant cela, je crois qu'une petit présentation s'impose :D
Comme je l'ai déjà dit à certains par MP je suis élève de terminale littéraire, sincèrement intéressée par la philosophie (notez l'emploi de l'adverbe 'sincèrement', car en aucun cas je ne me suis inscrite ici dans le but de vous faire faire mes dissertations.) J'envisage d'ailleurs de faire après mon bac un bicursus Lettres/philo si c'est possible.
Je dois vous avertir aussi que je connais de Spinoza bien peu de choses (tout comme de la philosophie d'ailleurs, en dépit de mon intérêt.) J'espère donc que vous pardonnerez donc mon manque de connaissances en la matière et que vous vous montrerez indulgents :oops:
Du reste, mes préférences vont à Rousseau, Descartes et (surtout) Pascal... vous pouvez m'appeler "Ellie."


Concernant mon sujet, je tenais en fait à vous demander ce que vous pensiez de la méthode imposée en philosophie aux élèves, notamment dans leur devoir de dissertation. Je trouve que, dans une matière qui prétend privilégier le développement de la réflexion personelle elle est un peu trop restrictive...
Pour ma part - et partant de mon expérience personnelle- je constate surtout qu'elle constitue un ensemble de contraintes peu propice au développement de la pensée... Je pense que les professeurs de philosophie pourraient avoir à faire à des copies nettement plus originales (et on dit souvent des thèse originales qu'elles sont les meilleures), plus intéressantes et surtout plus personnelles si, par exemple, on accordait aux élèves de rédiger leur développement dans une forme libre.
Si cette méthode était vraiment un acheminement vers la pensée la plus profonde, je pense qu'on la retrouverait dans toutes les grandes oeuvres (j'imagine mal Sartre rédiger "L'Etre et le Néant" en enchaînant "constat-soupçon thèse-argument-argument-thèse-argument-argument...") D'ailleurs les essais font l'objet d'une structure plutôt désordonnée...

En clair, je me demande s'il ne vaudrait pas mieux laisser aux élèves le choix de la forme afin qu'ils se concentrent davantage sur la pertinence du fond. J'ai du mal à croire que la pensée puisse vraiment se plier à ces contraintes... en ce qui me concerne, j'ai parfois des idées en rapport aux sujets proposés, que je trouve pertinentes, mais je ne trouve même pas l'occasion de les exploiter, tant la méthode est "carrée"...

Bref, j'aimerais savoir ce que vous en pensiez, vous qui -je pense- avez tous été un jour face à ce genre d'exercice :wink:



Ellie.

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Miam
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Messagepar Miam » 22 janv. 2006, 23:09

Salut Ellie,

Ah bon ? On vous demande une structure aussi rigide que "constat-soupçon thèse-argument-argument-thèse-argument-argument..." ? On fait cela depuis longtemps ? En France, je suppose. Et il n'y a pas d'antithèse ? Et pourquoi deux thèses ? Une, cela ne suffit pas ? De mon temps, en Belgique (au cours de français car il n'y a pas de cours de philo à proprement dit), on nous demandait simplement une introduction, un corps et une conclusion avec une dialectique thèse-antithèse-synthèse. Aussi je ne comprends pas la série "thèse-argument-argument thèse-argument..." ni d'ailleurs ce que signifie "soupçon". 'Faudrait expliquer à un non-français.

Ceci dit, une structure est toujours nécessaire. Mais plutôt que de l'imposer, il suffirait je crois d'exiger seulement un plan préalable à la dissertation elle-même. Si vous (les Français) pouviez m'éclairer sur la manière dont on enseigne la dissertation en France, cela me permettrait peut-être de comprendre certaines choses. Car, comme je l'ai dit, chez nous la dissertation s'apprend au cours de français. Le cours de philo est remplacé par un cours de religion ou de morale (au choix), qui est un cours mineur où l'on débat oralement plutôt que l'on écrit. Du moins était-ce ainsi il y a 25 ans. Quant à la formation de l'agrégé de philo (enfin de "morale") pour enseigner l'art de disserter: en Belgique, c'est nada... L'enseignement de la philosophie en terminale est certainement beaucoup plus (trop?) encadré en France. A l'université, je n'en sais rien. D'ailleurs si l'on pouvait également m'éclairer à ce sujet...

A +
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Messagepar Faun » 23 janv. 2006, 14:20

"Les universités, dont la fondation est supportée pécuniairement par l'administration publique, sont des institutions destinées, non à cultiver, mais à contraindre les esprits."

Spinoza, traité politique, chapitre VIII, § 49.

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Messagepar Miam » 23 janv. 2006, 18:03

A Faun:

OK. Tout à fait. Je n'avais pas capté cela en lisant le TP. Merci beaucoup pour cette citation.

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Messagepar Ellie » 23 janv. 2006, 20:00

Miam>>> j'ai un peu globalisé sur la méthode. En clair, elle impose une introduction comportant un constat, c'est-à-dire généralement la présentation brève et non débattue d'une thèse assez générale, traditionnelle (ex: "à priori, la travail n'est pas une source de liberté, il est contraignant.."), suivie d'un "soupçon", c'est-à-dire la remise en cause de cette thèse généralisée (ex: "pourtant, le travail semble à bien des égards enseigner la liberté...") puis une problématique qui définit l'enjeu général du sujet, le problème qu'il pose.
N.B: j'utilise les termes de "constat" et "soupçon" parce que c'est ainsi que mon propre professeurs de philosophie nomme ces parties, mais j'imagine qu'il y a tout un tas d'autres appellations employées... en revanche, le fond est toujours le même.
Cette introduction est en fait suivie de 3 paragraphes, 3 thèses qu'on doit développer sans se contredire, en traitant le sujet sous ses différents aspects. Dans chacun des thèse, au moins deux arguments...
C'est d'ailleurs ce développement qui me pose problème.
Du reste, la conclusion est classique (résumé général, ouverture éventuelle.)

Je pense avoir bien "résumé", les professeurs de philosophie ici présents me reprendront sûrement en cas d'erreur :oops:

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Miam
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Messagepar Miam » 23 janv. 2006, 23:14

A Ellie:

Tu dis que l'élève ne peut pas se contredire ou que les thèses ne peuvent pas se contredire? Les trois thèses peuvent-elles se contredire ? Si non, comment argumenter sans tenir compte du point de vue opposé ? Sans développer l'antithèse ailleurs que sous sa portion congrue dans le constat ou le soupçon ?

Et puis il me semble que le sujet est déjà une thèse. Je suppose donc que les trois thèses sont les aspects du "sujet". Si oui il n'y aurait d'autorité que trois aspects à un sujet ?

Bref: je ne comprends pas très bien. Comment font les "bons élèves"?

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Henrique
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Messagepar Henrique » 24 janv. 2006, 03:25

Bonjour Ellie,
Sartre constatait qu'il n'y a de progrès en philosophie que lorsqu'on part de "problèmes" (portant sur la nature d'un objet de pensée), c'est exactement ce que ton prof de philo essaye de te faire faire avec "constat-soupçon". Certes les oeuvres de philosophes ne sont pas faites sur le modèle de la dissertation de l'élève français de terminale, mais celle-ci ne fait que formaliser de façon aussi simple que possible les ressorts logiques de la pensée philosophique depuis Platon et Aristote. Aussi, si un Sartre dépasse les règles de la dissertation dans ses écrits, c'est qu'il les a intégrées : pour se libérer des règles, il faut les avoir usées au point de justifier d'en inventer de nouvelles.

Et voir une "structure désordonnée" dans ses écrits, je veux bien si tu parles d'écrits de circonstance, à destination orale, comme L'existentialisme est un humanisme, encore qu'une logique rigoureuse sous-tend l'ensemble, mais pour L'être et le néant, il faut encore avoir des progrès à faire en logique pour ne pas l'y voir. De même celui qui ne prend connaissance que superficiellement de l'Éthique démontrée suivant l'ordre géométrique pourra y voir une série d'affirmation confuses et désordonnées qui ne traduiront en fait que sa confusion et son désordre mental.

La philosophie, c'est la liberté du penser, mais croire qu'elle n'est pour cela qu'une suite désordonnée d'idées, un océan de blablas informes, c'est confondre liberté et licence. La licence, c'est de faire ce qui nous chante quand ça nous passe par la tête, et alors on est conduit le plus souvent et à son insu à ne faire que répéter ce qu'on a déjà entendu. La liberté véritable, c'est de faire ce qu'on veut vraiment, ce qui suppose qu'on soit en mesure d'évaluer ce qui est véritablement utile à notre satisfation. Ce qui satisfait le philosophe, ce sont les idées vraies et porteuses de signification, les idées fécondes : ça ne se trouve sous le sabot d'un cheval. Sa liberté de pensée n'est donc pas dans l'absence de règles mais dans les règles les plus adéquates à la satisfaction qu'il cherche, que seul un exercice rigoureux de la raison peut lui permettre de connaître.

Laisser aux élèves le choix de la forme ? Mais si tu choisis de rédiger un dialogue de type platonicien pour traiter une question de dissertation, aucun prof ne te pénalisera pour cela a priori ! Mais n'est pas Platon qui veut : les indications de méthode servent à donner à l'élève des repères peut-être un peu grossiers mais relativement accessibles pour construire une réflexion un tant soit peu philosophique - qui ne tombe ni dans la confession sentimentale, ni dans l'exposé encyclopédique, ni dans l'apologie mystico-religieuse, ni... Si toutefois il est capable d'inventer une forme nouvelle qui permette d'exprimer une réflexion authentiquement philosophique, personne ne lui en tiendra rigueur !

Car au fond qu'est-ce qu'une réflexion philosophique, telle qu'on en suppose capable l'élève sérieux de terminale ? Fondamentalement, c'est la démonstration d'une capacité de "penser autrement", c'est-à-dire d'envisager les choses et leurs idées sous un autre angle que ce que la pensée vulgaire pose comme évidence indépassable et autant que possible (c'est en fait difficilement séparable), du plaisir, une certaine jubilation à ce penser autrement. On peut se lancer dans cette démarche à corps perdu, en se disant qu'on inventera les règles au fur et à mesure - et dans l'absolu ce n'est pas Spinoza qui dirait le contraire : la méthode véritable n'étant que réflexion sur les idées vraies que nous possédons déjà, mais le plus souvent cette attitude ne va pas loin pour l'élève lambda : sans les forceps de la méthode scolaire, il en reste le plus souvent et sans s'en apercevoir aux préjugés amniotiques de la pensée toute faite dans laquelle il baigne.

L'amour de la sagesse ou le plaisir de penser autrement, cela implique la conscience que les pensées communes, les pensées déjà pensées, ne sont pas indubitables, qu'il est possible d'envisager les choses différemment, ce qui s'appelle aussi avoir le sens du problème. Mais cela ne vient pas comme un cheveu sur la soupe : une question problématique se pose parce qu'il y a une contradiction qui l'impose et nous réveille de notre sommeil intellectuel. Il faut bien alors "poser le problème" d'une façon ou d'une autre, c'est-à-dire constater que "d'un côté..." et que "d'un autre côté" ou bien "ceci paraît évident... pourtant...". Ensuite, il faut se donner les moyens de résoudre ce problème : certaines questions, propres à ce problème doivent se poser à cette fin. On appelle cela la problématique et si on a bien appris à en faire soi-même, on apprend aussi à la voir chez les philosophes même s'ils ne le formalisent ou formulent pas explicitement le plus souvent. Pour envisager la solution, il faut envisager les différentes hypothèses qui peuvent être retenues, puis voir celles qui tiennent la route face à une analyse conceptuelle. L'argumentation doit alors s'appuyer essentiellement sur cette analyse - et non sur l'expérience personnelle, telles autorités extérieures etc. - de sorte que le concept principal en jeu dans le sujet choisi doit d'abord être défini dans le sens le plus proche du préjugé commun puis redéfini progressivement de façon plus rigoureuse, à mesure qu'apparaissent les difficultés si on en reste à la définition faussement simple du vulgaire.

Pour mettre en oeuvre une telle démarche, tu peux proposer toutes sortes de "plans types" : tu peux faire "thèse/antithèse/synthèse" mais aussi un plan analytique du type "Pourquoi/comment/en vue de quoi" si tu intègres le débat conceptuel à l'intérieur de chacune de ces parties (traiter un sujet de façon totalement unilatérale étant antiphilosophique) ou bien "Thèse/objections/réponses aux objections" ou encore, quand les connaissances manquent, "Raisons de l'opinion ordinaire/Réfutation et limites de ces raisons/Raisons d'une thèse plus rigoureuse" etc.

L'important n'est pas la méthode adoptée mais le fait qu'il y ait une méthode : prise de conscience d'une difficulté d'ordre conceptuelle dont un essai de solution d'ordre conceptuel est proposé de façon méthodique, c'est-à-dire claire, complète, ordonnée. Si on te donne des indications de méthode, c'est pour que tu n'aies pas à réinventer la roue, sachant qu'il est déjà assez difficile d'inventer la charette conceptuelle qu'on te demande en se contentant de te fournir quelques matériaux et un plan d'ensemble très formel, charge à toi de trouver les matériaux manquants et la façon exacte de les agencer au mieux. Maintenant si tu parviens à fabriquer une automobile à carburant compatible avec le développement durable, personne ne te fera de reproches ! Autrement dit, si tu écris des textes du niveau de liberté mais aussi de rigueur des lettres de Spinoza, des dialogues de Berkeley, des essais de Schopenhauer, tu n'as pas à craindre le mécontentement de ton professeur... Mais, petit conseil d'ami, assures toi déjà que tu es capable de fabriquer une charette conceptuelle.

Et enfin, si tu ne veux faire ni des charettes, ni des automobiles mais des colliers en papier, des corbeilles en osier ou des petites crèches avec un petit jésus (autrement dit des confessions sentimentales, des exposés encyclopédiques, des apologies mystico-religieuses etc.), rien ni personne ne te l'interdit par ailleurs, dans d'autres cours ou chez toi, sur ton journal intime par exemple, mais en cours de véhicule intellectuel, il n'est pas étonnant qu'on t'invite à apprendre à fabriquer plutôt des véhicules intellectuels ! :)

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Messagepar Ellie » 24 janv. 2006, 15:54

Miam a écrit :A Ellie:

Tu dis que l'élève ne peut pas se contredire ou que les thèses ne peuvent pas se contredire? Les trois thèses peuvent-elles se contredire ? Si non, comment argumenter sans tenir compte du point de vue opposé ? Sans développer l'antithèse ailleurs que sous sa portion congrue dans le constat ou le soupçon ?


Il s'agit je crois de ne pas se contredire en traitant le sujet sous différents aspects. Par exemple, et ça me paraît tout à fait logique, il convient de ne pas faire quelque chose telle que:
première thèse: le travail empêche d'être libre
seconde: le travail rend libre
...
Mais plutôt:
thèse 1: si par liberté on entend ... alors le travail empêche d'être libre
thèse 2: en revanche, si par liberté on entend plutôt... alors le travail peut enseigner la liberté
etc.
C'est, je pense, surtout une histoire de formulations.

Et puis il me semble que le sujet est déjà une thèse.


Le sujet n'est pas une thèse, il est même généralement posé sous forme de question à laquelle on peut répondre de manière positive ou négative en argumentant.

Henrique>>>

Je ne préconise pas une déstructuration totale en dissertation, et encore moins une forme littéralement désordonnée. Néanmoins je pense que chacun a une méthode plus ou moins personnelle pour déployer ses idées, et qu'il convient de la laisser s'exprimer librement, plutôt que de se laisser parasyter par des contraintes imposées. C'est donc plutôt la structure qui nous viendrait de manière spontanée (du moins après méditation) pour traiter le sujet qui me paraît être la plus convenable, autant qu'elle comporte un minimum de rigueur qui rende le fond sensé et intelligible.
La méthode devrait être davantage présentée comme un soutien, un guide à la réflexion plutôt qu'une règle (vous me dîtent que si j'écris sous forme de dialogue, je ne serai pas pénalisée, mais tous les professeurs de philosophie ne tiennent pas ce discours.) La remise en question de préjugés, la pensée qui s'interroge et se réinterroge, l'élaboration de problèmes et des enjeux que soulèvent le sujet etc. peuvent constituer l'ensemble des exigences énoncées par un professeur, sans qu'elles impliquent nécessairement la création d'une forme imposée. D'autres formes que l'enchaînement de trois thèses me paraissent tout aussi propices à une réflexion philosophique, et pourraient peut-être davantage servir les élèves dans leur "recherche de la sagesse" que celle à laquelle nous sommes habitués.
Je ne prétends pas être philosophe (quoique, ne le sommes-nous pas un peu tous?...), je ne prétends pas être capable d'écrire des textes du niveau de Spinoza, de Berkeley, ou de Schopenhauer... mais d'être capable d'en écrire un d'un niveau supérieur à celui que j'ai lorsque j'applique la méthode, si je m'en affranchissais.

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Messagepar Faun » 24 janv. 2006, 17:29

Ellie a écrit :
Je ne préconise pas une déstructuration totale en dissertation, et encore moins une forme littéralement désordonnée. Néanmoins je pense que chacun a une méthode plus ou moins personnelle pour déployer ses idées, et qu'il convient de la laisser s'exprimer librement, plutôt que de se laisser parasyter par des contraintes imposées. [...]
La méthode devrait être davantage présentée comme un soutien, un guide à la réflexion plutôt qu'une règle.


Votre démarche me paraît en effet beaucoup plus philosophique que celle qui consiste à obéir sagement aux règles imposées par d'autres.
Si Spinoza avait pensé et vécu de cette façon, jamais il n'aurait été excommunié, ni écrit le TTP, ni rien produit d'intéressant.
C'est là toute la différence entre pâtir et agir, il me semble.
Modifié en dernier par Faun le 24 janv. 2006, 21:12, modifié 2 fois.

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Messagepar Miam » 24 janv. 2006, 18:04

OK. Maintenant j'ai compris. Mais pourquoi absolument trois thèses et deux arguments par thèse ? Cela dépend du sujet et de la manière de le traiter me semble-t-il. Si, comme le suggère Henrique, vous - pardon - tu traites fort bien d'un sujet sans suivre ces règles, ton professeur t'en tiendrait-il rigueur ? D'après ce que tu réponds à Henrique, il semble que oui. Et dans ce cas, en effet, ce sont des règles beaucoup trop contraignantes.

A+


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