Contraintes et liberté

Questions philosophiques diverses sans rapport direct avec Spinoza. (Note pour les élèves de terminale : on ne fait pas ici vos dissertations).

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guirou78
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Contraintes et liberté

Messagepar guirou78 » 13 nov. 2006, 18:05

Le sujet a déjà été posé mais n'ayant pas été convaincu des réponses je le repose en apportant plus amples précisions:

sujet : Si nous désirons être libre, qu'est-ce qui nous en empêche ?

J'ai pensé premièrement à un plan du type:
I Pourquoi éprouvons nous un désir de liberté?
II La liberté est elle concilliable avec la contrainte et plus précisément à la loi?
III Quelles sont les limites de cette liberté pour rester dans l'éthique ? ( très bof, je trouve)

Cependant, en interrogeant mon professeur, j'ai compri qu'il fallait y introduire les notions suivantes : Contraintes internes ( désirs , morale...)
et Contraintes externes ( lois, moeurs...)
D'ailleur, doit-on placer la morale dans une contrainte interne ou externe car, bien qu'elle nous soit propre, elle est quand-même déterminée par notre éducation et donc au moeurs de la communauté dans laquelle nous vivons?
De plus nous devons introduire dans notre dissertation, les dires de Spinoza dans L'Ethique concernant le libre arbitre.
Et notre désir de liberté n'est t'il pas un premier obstacle à cette dernière ?

Quel plan serait le plus approprié et quelles notions devrais-je y introduire ?
Merci

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steph38
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Messagepar steph38 » 13 nov. 2006, 21:44

Bonsoir ,

Je vais aussi suivre cette discussion avec grand intérêt et tenter de concilier une opposition dans mon esprit partant du fait que :
I,def7 : « on dit qu'une chose est libre quand elle existe par la seule nécessité de sa nature »
II,27&28 : Les idées des effections du Corps humain sont confuses, inadéquates
II,48 : « Il n'y a dans l'esprit aucune volonté absolue, c'est-à-dire libre »

...donc pas de libre arbitre,

et que d'autre part la raison est le fait de comprendre, par des idées adéquates, et il revient à notre pouvoir de l'employer pour augmenter notre Puissance d'agir, pour être actif :
IV,46 : » Celui qui vit sous la conduite de la Raison s'efforce, autant qu'il le peut, de compenser par l'Amour (...) les affects de Haine (...) qu'un autre a envers lui.
V,10 : « Aussi longtemps que nous ne sommes pas tourmentés par des affects contraires à notre nature, nous avons le pouvoir d'ordonner etc... »

...donc cela est une forme se liberté, car on fait le choix d'être actif, de s'efforcer d'avoir telle ou telle attitude, non ?

Dans quelle mesure disposons-nous de notre propre initiative en dehors de l'illusion de la conscience de nos choix?

Quelqu'un a-t-il dépassé cette opposition chez Spinoza ?

Merci, et en espérant que cela te fera aussi avancer dans ton travail, guirou78.

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Henrique
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Messagepar Henrique » 14 nov. 2006, 01:00

Guirou,
On ne vous avait pas répondu très sérieusement parce que vous n'aviez pas posé la question sérieusement, c'est-à-dire en apportant une réflexion personnelle suffisante pour qu'on puisse avoir quelque chose à vous répondre. Encore que certaines pistes vous avaient été proposées, réfléchissez à ce que vous pourriez en faire !

Et avez vous suivi le conseil que vous avait donné Servais ? Faites des recherches sur le site, il y a de quoi faire concernant la liberté.

Quant à votre plan, on voit mal en quoi il s'attaque à un problème, que vous ne posez effectivement pas, vous avez plutôt l'air de préparer un exposé.
Le sujet suppose que nous désirons être libre et que quelque chose nous en empêche autrement dit que nous ne sommes pas déjà libres. Mais il se peut que nous ne désirions pas être libre, surtout si nous le sommes déjà - comme le postulent notamment ceux qui admettent le libre-arbitre (Descartes et dans une large mesure Sartre). Ainsi le problème, ce serait que d'un côté, on peut penser que nous sommes déjà intérieurement libres, car nous faisons l'expérience de pouvoir vouloir tout et son contraire, ce qui ferait que rien ne peut nous empêcher d'être libre ; sachant que d'un autre côté, nous pouvons nous illusionner sur notre liberté effective et dès lors être empêché de le devenir, tant que se maintient cette illusion.
Donc, pour résoudre un tel problème, il faut examiner les questions suivantes (et préciser au fur et à mesure les différents aspects du concept de liberté) :
1) Ou bien nous sommes effectivement libres dès la naissance en raison de notre pouvoir infini de vouloir et alors les différents sentiments de contraintes ou d'obligation que nous pouvons avoir sont illusoires : voici un texte qui pourrait aller dans ce sens http://sergecar.club.fr/textes_2/sartre4.htm
2) Ou bien nous ne sommes pas déjà libres mais nous ne pouvons que le devenir, d'où vient alors que nous croyons si fermement pouvoir choisir librement en toutes circonstances ? En quoi cette croyance peut nous empêcher d'être libres ? Là, vous trouverez des choses sur Spinoza si vous cherchez.
3) Mais si nous admettons que nous avons avant tout à nous libérer de nos préjugés pour devenir libres, cela signifie que la causalité est indépassable : comment alors concilier nécessité et liberté (tant sur le plan moral que politique) ?

Remarque : vous n'y êtes pas trop en ce qui concerne les contraintes "internes ou externes" : vous confondez justement nécessité et contrainte. Une contrainte est une nécessité qui s'impose à un sujet de l'extérieur. Une nécessité intérieure est justement une liberté si on entend par liberté la capacité à être cause adéquate de ses actions. Voyez aussi la distinction entre obligation et contrainte (dans les "repères" de votre programme) : une obligation (morale, sociale, juridique) est à des degrés divers une règle qui exprime la volonté profonde ou commune d'êtres humains, obéir à l'obligation n'est donc pas contraire à la liberté (à condition que cette règle relève bien de l'intérêt profond de la personne ou de l'intérêt général pour le domaine politique), d'autant plus que justement l'obligation peut être transgressée. Toute autre est la contrainte proprement dite. Ainsi dit on avec Rousseau que la vraie liberté (ou autonomie) n'est pas l'absence de règle mais l'obéissance aux règles qu'on s'est fixées.

Steph38, je crois que je réponds déjà à vos questions ici :
http://www.spinozaetnous.org/article4.html

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platoche
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Messagepar platoche » 16 nov. 2006, 13:51

Je conseillerais pour ma part de commencer par définir les différents sens de la liberté. Le sens trivial (liberté d'action ou d'opinion) est différent du sens philosiophique, lequel désigne plutôt le libre arbitre.

Le texte de Henrique est effectivement très instructif et clair.


Bon courage pour la dissert'.

Platoche


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