Dans le portrait de référence, il a un menton assez long, un grand nez... Ce qui me frappe, ce sont les yeux de Spinoza, qui me semblent immenses.
En effet, il existe de nombreux portraits de Spinoza, tous assez différents les uns des autres et tu dois faire référence ici au portrait bien connu et très idéalisé de la bibliothèque Wolfenbuttler.
De tous les portraits, comment savoir lequel est le plus authentique? A quoi ressemblait véritablement Spinoza?
Je pense pour ma part que celui des Opera Posthuma est le plus authentique, et cela pour les raisons suivantes :
La lettre d’octobre 1674 adressée a Schuller commence par : “Notre ami Jan Rieuwertsz...” et, à la fin de la lettre datée du 25 juillet 1675, Schuller transmettait à Spinoza les amitiés de Jan Rieuwertz.
Jan Rieuwertsz, éditeur à Amsterdam sous l’enseigne du “Livre des Martyrs”, était un vieil ami de Spinoza. C’est lui qui édita du vivant de Spinoza Les principes de la philosophie de Descartes (1663) et le Traité théologico-politique (1670). De plus, Spinoza avait pris ses dispositions pour que ses manuscrits fussent remis, après sa mort, à Jan Rieuwertsz qui était présent lors de l’inventaire des biens et meubles et qui s’était aussi engagé à couvrir les frais d’enterrement de son ami.
Rieuwertsz respecta bien le souhait de Spinoza d’être édité sans nom d’auteur, cependant, la même année, il fit graver un portrait du défunt qu’il inséra dans un très petit nombre d’exemplaires des Opera Posthuma.
Comme il n’y a donc aucun doute que Rieuwertsz connaissait personnellement Spinoza et comme au lendemain de la mort de Spinoza, lorsque furent publiées les Opera Posthuma, plusieurs personnes encore vivantes à Amsterdam avaient connu de près le philosophe, il est très improbable que le portrait des Opera Posthuma fut fictif.
Voici donc, il me semble, le vrai visage de Spinoza :
et la traduction du texte latin :
Voici l’ombre de l’image visible de Spinoza
Auquel le cuivre poli ne pouvait ajouter d’ornement ;
Mais son cerveau béni, qu’il avait reçu en partage,
Le fait voir en ses écrits tel qu’il était vivant.
Si quelqu’un a jamais désiré la Sagesse,
C’est ici qu’elle a été saisie dans toute sa pureté et avec le plus grand art.