Jonathan Israel à la Sorbonne

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AUgustindercrois
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Jonathan Israel à la Sorbonne

Messagepar AUgustindercrois » 17 oct. 2005, 23:36

Chers amis,

Je reproduis ici le texte paru chez Calenda:

"Les lumières radicales. La philosophie, Spinoza et la naissance de la modernité (1650-1750) de Jonathan Israel,

(traduction de l'anglais par Pauline Hugues, Charlotte Nordmann et Jérôme Rosanvallon)

un après-midi d'étude ouvert à tou(.te)s est organisé en Sorbonne le samedi 5 novembre 2005 de 14 h à 17 h (esc. C, 1er étage, salle Cavaillès)

avec la participation :

de Jonathan ISRAEL, Laurent BOVE, Colas DUFLO et Pierre-François MOREAU

Pour consulter la table des matières de ce livre, lire sa préface et l'un de ses chapitres, rendez-vous sur le site d'Editions Amsterdam.

Jonathan Irvine Israel est professeur d'histoire à l'université de Princeton (School of Historical Studies, Institute for Advanced Study). Il est notamment l'auteur de The Dutch Republic : Its Rise, Greatness, and Fall 1477-1806 (Oxford, Oxford University Press, 1995) ; European Jewry in the Age of Mercantilism 1550-1750 (Oxford, Littman Library of Jewish Civilization, 1997) ; Conflicts of Empires: Spain, the Low Countries and the Struggle for World Supremacy, 1585-1713 (Londres, Hambledon and London, 1997) ; Radical Enlightenment: Philosophy and the Making of Modernity 1650-1750 (New York, Oxford University Press, 2001) ; Diasporas Within a Diaspora: Jews, Crypto-Jews, and the World of Maritime Empires 1540-1740 (Leyde, Brill Academic Publishers, 2002) ; Empires and Entrepots: The Dutch, the Spanish Monarchy and the Jews, 1585-1713 (Londres, Hambledon and London, 2003).Il a dirigé l'ouvrage collectif The Anglo-Dutch Moment : Essays on the Glorious Revolution and its World Impact (Cambridge, Cambridge University Press, 2003).

Dans ce livre, à la fois synthèse encyclopédique et programme de recherche novateur, qui a suscité de nombreux débats lors de sa publication en anglais, Jonathan Israel propose une révision profonde de notre compréhension des Lumières et de la modernité : il nous invite tout d'abord à considérer comme un ensemble la période qui va de l'âge d'or du rationalisme classique (Descartes, Locke, Leibniz, Spinoza) au Siècle des Lumières (Vico, Voltaire, Diderot, Rousseau), à ne pas limiter notre regard à la France et à l'Angleterre, autrement dit aux deux pays qui se disputent habituellement le rôle de centre géographique et historique des Lumières, mais à l'étendre à toute l'Europe, et à ne pas nous en tenir aux grandes figures qui peuplent le plus souvent le panthéon des manuels d'histoire et de philosophie ; surtout, il analyse les effets de l'onde de choc durable provoquée en Europe par l'œuvre de Spinoza : pour Israel, pendant un siècle et demi, l'Europe a été travaillée en profondeur par le spectre du spinozisme.

Ainsi, les Lumières apparaissent non plus comme un bloc relativement homogène, mais comme le lieu d'une opposition entre trois pôles : celui des Lumières radicales, fidèles à l'impulsion donnée par l'œuvre de Spinoza ; celui des Lumières "modérées", qui s'effraient des audaces des spinozistes et cherchent à passer des compromis avec les pouvoirs en place ; et le pôle conservateur, qui défend l'ordre ancien, mais ne peut cependant pas ignorer ses adversaires. L'alliance entre ces deux derniers pôles, le soutien qu'ils reçurent du pouvoir étatique, la censure et la répression dont les Lumières radicales furent par conséquent victimes, mais aussi le caractère encore trop souvent étroitement national de la recherche historique, expliquent, selon Jonathan Israel, que l'importance et l'impact de celles-ci aient été largement sous-estimés par les historiens de la modernité et des Lumières jusqu'à nos jours.

Jonathan Israel opère donc un déplacement chronologique et géographique par rapport à l'historiographie courante des Lumières. D'une part, les Pays-Bas du Siècle d'or, mais aussi l'Allemagne ou l'Italie, ou encore la Scandinavie, sont pour lui des lieux essentiels de la géographie fondamentalement européenne des Lumières ; d'autre part, le moment décisif de leur développement est situé bien en amont de l'époque qui vit Voltaire acquérir une renommée internationale : d'abord, de 1650 à 1680 environ, lors d'une période de crise provoquée par la diffusion du cartésianisme et de la "nouvelle philosophie", puis, de 1680 à 1750, avec les "premières Lumières". Pour Israel, en 1750 tout est pour ainsi dire déjà joué : les Lumières classiques ne feront que prolonger l'œuvre de leurs devancières.

Enfin, Jonathan Israel met l'accent dans Les Lumières radicales sur l'impact inouï que la philosophie, auparavant simple "servante de la théologie", a acquis pendant la période considérée : pour lui, elle a été alors véritablement l'un des moteurs de l'histoire, l'un des facteurs essentiels de la transformation de la culture et des sociétés européennes. Le "spinozisme" notamment, cette constellation transeuropéenne de penseurs radicaux, a contribué de façon décisive, par son travail de sape des autorités établies, à définir de manière polémique la modernité qui est encore la nôtre. C'est donc une histoire alternative des origines de l'Europe contemporaine que nous donne à lire Jonathan Israel.

Le prix Leo Gershoy de l'American Historical Association, qui récompense chaque année un ouvrage majeur d'histoire de l'Europe des dix-septième et dix-huitième siècles, a été décerné en 2001 à Jonathan I. Israel pour Les Lumières radicales.

Parution : 28 octobre 2005. 940 pages. 16 x 24 cm, 37 euros"

Je serai à la Sorbonne et vous informerai de la conférence.

Amicalement,

Ader

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