Bonjour,
Quels les liens pouvons-nous opérer selon vous, et a posteriori, entre la philosophie de Spinoza et les spiritualités orientales, tel le bouddhisme ?
Je cherche actuellement à comprendre réellement quelles peuvent en être les implications, et de surcroît, si possible, au regard de ce qu'avancent et proposent les systèmes monothéistes.
Merci
Pensée de Spinoza, spiritualités orientales et monothéismes
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Cette partie du forum traite d''ontologie c'est-à-dire des questions fondamentales sur la nature de l'être ou tout ce qui existe. Si votre question ou remarque porte sur un autre sujet merci de poster dans le bon forum. Merci aussi de traiter une question à la fois et d'éviter les digressions.
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- hokousai
- participe avec force d'âme et générosité
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http://www.spinozaetnous.org/ftopic-442-0-days0-orderasc-.html
je vous renvoie à ce fil .
Ce n'est pas que je refuse d'en débattre mais le problème est assez bien expliquée sur ce fil .
Il y a d' analogue entre Spinoza et le bouddhisme....
Déjà il y a (dans les deux cas ) le positionnement contre une religiosité ambiante .
similitude dans
1) la question du désir ( des passions , du pâtir, cf le dukkha )
2) le refus de l'essence propre des choses ( un inessentialisme visant l'aristotélisme )
3) le déterminisme (cf la co-production conditionnée )
4) un refus du ritualisme religieux ( des actes plutôt que les rituels )
et le refus des pratiques ascétiques
5) le rationalisme ( comprendre les choses cf vision correcte, pensée correcte, parole correcte )
( bon c'est un peu rapide ... je sais !)
je vous renvoie à ce fil .
Ce n'est pas que je refuse d'en débattre mais le problème est assez bien expliquée sur ce fil .
Il y a d' analogue entre Spinoza et le bouddhisme....
Déjà il y a (dans les deux cas ) le positionnement contre une religiosité ambiante .
similitude dans
1) la question du désir ( des passions , du pâtir, cf le dukkha )
2) le refus de l'essence propre des choses ( un inessentialisme visant l'aristotélisme )
3) le déterminisme (cf la co-production conditionnée )
4) un refus du ritualisme religieux ( des actes plutôt que les rituels )
et le refus des pratiques ascétiques
5) le rationalisme ( comprendre les choses cf vision correcte, pensée correcte, parole correcte )
( bon c'est un peu rapide ... je sais !)
- Alexandre_VI
- participe avec force d'âme et générosité
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Cher Paul Herr Jean-Luc,
Il y a plusieurs écoles de philosophie bouddhiste. Les théravadins, si je me souviens bien, professent une sorte de réalisme atomiste où les phénomènes sont sans substance. Le madhyamaka (Nagarjuna) professe un relativisme intégral et une sorte de nihilisme. Le samsara et le nirvana sont identiques, c'est seulement le point de vue de la personne qui change. Le Yogacara professe un idéalisme qui en vient en fin de compte à poser un Absolu à la base de tous les phénomènes (mais un Absolu de nature mentale). Le zen essaie de contourner la pensée conceptuelle afin de parvenir à une saisie intuitive du réel. À cet égard rien n'est plus opposé au zen que les raisonnements métaphysiques de la première partie de l'Éthique.
Bouddha lui-même refusait les spéculations métaphysiques sans lien avec les Quatre Nobles Vérités. Aristote était un constructeur de système. Bouddha était une sorte de médecin de l'esprit. Spinoza est un peu des deux.
Il y a plusieurs écoles de philosophie bouddhiste. Les théravadins, si je me souviens bien, professent une sorte de réalisme atomiste où les phénomènes sont sans substance. Le madhyamaka (Nagarjuna) professe un relativisme intégral et une sorte de nihilisme. Le samsara et le nirvana sont identiques, c'est seulement le point de vue de la personne qui change. Le Yogacara professe un idéalisme qui en vient en fin de compte à poser un Absolu à la base de tous les phénomènes (mais un Absolu de nature mentale). Le zen essaie de contourner la pensée conceptuelle afin de parvenir à une saisie intuitive du réel. À cet égard rien n'est plus opposé au zen que les raisonnements métaphysiques de la première partie de l'Éthique.
Bouddha lui-même refusait les spéculations métaphysiques sans lien avec les Quatre Nobles Vérités. Aristote était un constructeur de système. Bouddha était une sorte de médecin de l'esprit. Spinoza est un peu des deux.
- Alexandre_VI
- participe avec force d'âme et générosité
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- Enregistré le : 26 mai 2008, 00:00
Chers amis,
Tout ça pour dire qu'on ne peut comparer le spinozisme avec «le» bouddhisme, parce que ça n'existe pas «le» bouddhisme. Il faut savoir si on parle du Théravada, du Yogacara, du Madhyamaka, du bouddhisme tibétain, de l'amidisme ou du zen. On aurait du mal à isoler un socle commun à ces diverses expressions, si ce n'est une vague référence au Bouddha historique et un vague objectif commun, qui est de se libérer de la misère d'une façon mystique. Le spinozisme au contraire est une entité bien définie, avec un corpus de textes qui font autorité et dont l'authenticité ne pose aucun problème.
Parler «du» bouddhisme, c'est aussi trompeur que si on voulait parler de «la» philosophie grecque ou de «la» philosophie chrétienne sinon comme une convention géographique ou historique. Il y a bien quelques préoccupations et quelques présupposés communs aux divers systèmes, mais il n'y a guère d'unité dans les solutions des philosophes.
Par exemple à un extrême on a l'idéalisme de l'évêque Berkeley, qui nie l'existence de la matière. À l'autre extrême, on trouve certains philosophes et théologiens qui nient l'existence de l'âme humaine tout en se disant chrétiens.
Tout ça pour dire qu'on ne peut comparer le spinozisme avec «le» bouddhisme, parce que ça n'existe pas «le» bouddhisme. Il faut savoir si on parle du Théravada, du Yogacara, du Madhyamaka, du bouddhisme tibétain, de l'amidisme ou du zen. On aurait du mal à isoler un socle commun à ces diverses expressions, si ce n'est une vague référence au Bouddha historique et un vague objectif commun, qui est de se libérer de la misère d'une façon mystique. Le spinozisme au contraire est une entité bien définie, avec un corpus de textes qui font autorité et dont l'authenticité ne pose aucun problème.
Parler «du» bouddhisme, c'est aussi trompeur que si on voulait parler de «la» philosophie grecque ou de «la» philosophie chrétienne sinon comme une convention géographique ou historique. Il y a bien quelques préoccupations et quelques présupposés communs aux divers systèmes, mais il n'y a guère d'unité dans les solutions des philosophes.
Par exemple à un extrême on a l'idéalisme de l'évêque Berkeley, qui nie l'existence de la matière. À l'autre extrême, on trouve certains philosophes et théologiens qui nient l'existence de l'âme humaine tout en se disant chrétiens.
- hokousai
- participe avec force d'âme et générosité
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On aurait du mal à isoler un socle commun à ces diverses expressions,
Pas d'accord avec vous . On isole très bien un socle commun .
Tout comme on isole très bien le fond de rancune et d'acrimonie de ceux qui renvoient les philosophes au chichi et au blabla pour nous en servir des tartines et des tartines sur leur blog .
Je ne parle pas de vous .
- Alexandre_VI
- participe avec force d'âme et générosité
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- hokousai
- participe avec force d'âme et générosité
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à Alex6
Mais enfin et déjà toutes les écoles se réfèrent aux mêmes textes canoniques (en pali puis traduit en sanskrit et en diverses autres langues )
On peut suivre ( même si beaucoup reste à faire) l'évolution régions par régions des différentes écoles .
Vous parlez de Spinoza et de ses textes, mais ces textes , les mêmes pour tous, donnent déjà lieu après seulement 3 siècles à des interprétions parfois opposées et pire que ça en lutte .
Mais enfin et déjà toutes les écoles se réfèrent aux mêmes textes canoniques (en pali puis traduit en sanskrit et en diverses autres langues )
On peut suivre ( même si beaucoup reste à faire) l'évolution régions par régions des différentes écoles .
Vous parlez de Spinoza et de ses textes, mais ces textes , les mêmes pour tous, donnent déjà lieu après seulement 3 siècles à des interprétions parfois opposées et pire que ça en lutte .
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