sur le sujet de l'infini, G. Louïse fait une analyse qui me semble pertinente : http://glouise.club.fr/VES.htm
Extrait :
Et Spinoza insistera sur cette infinité dans la démonstration 16/I : cum autem natura divina infinita absolute attributa habeat (per definitionem sextam), puisque la nature divine a des attributs en nombre infini dans l'absolu (par la définition 6)… Voilà que le nombre des attributs n'est pas seulement infini, il est infini dans l'absolu. Revoir la définition 6/I.
On comprend alors qu'infinitis attributis ne signifie peut-être pas "une infinité d'attributs" (article indéfini) mais "l'infinité des attributs" (article défini). Par exemple, dans l'intervalle ]0,1[ de l'ensemble R des nombres réels, il existe une infinité de réels mais il ne s'agit que d'une infinité car il existe aussi une infinité de nombres réels qui ne sont pas dans cet intervalle. En revanche dans R tout entier il y a non pas seulement "une infinité de réels" mais "l'infinité des nombres réels" sans aucune exception.
La substance unique ne consiste donc pas en "une infinité d'attributs" mais bien en "l'infinité des attributs" (sans aucune exception), ce que Spinoza voulait déjà nous signifier dans la démonstration 14/I où il précise qu'aucun attribut ne peut être nié de la substance unique dans la mesure où chacun d’entre eux exprime in suo genere une certaine existence ou manière d’être, une certaine réalité, une certaine perfection"
A noter que je ne l'ai pas évoqué pour la traduction en cours mais on pourrait effectivement s'interroger sur ce qui est préférable entre "une infinité d'attributs" ou "l'infinité des attributs".