C162 a écrit :D'accord avec Jaquet sur ce point : "rendons à Leibniz ce qui est à Leibniz" - elle cite les Considérations sur la doctrine d'un esprit universel ("J'ai établi un parallélisme parfait entre ce qui se passe dans l'âme et entre ce qui arrive dans la matière...").
Et, puisqu'il s'agit de E 2P7, rendons également à Gueroult ce qui est à Gueroult : "il s'agit là [E 2P7], entre les deux ordres, moins d'un parallélisme que d'une identité".
Ajoutons que parallélisme fait penser à l'harmonie préétablie; cf. Monadologie : "l'âme suit ses propres lois, et le corps aussi les siennes, et ils se rencontrent en vertu de l'harmonie préétablie entre toutes les substances..." - bref, autant rendre "idem est" par un terme qui n'est pas de Leibniz, mais si vous tenez à parallélisme...peu importe
On pouvait en effet dire qu'intuitivement, le terme 'parallélisme' est capable d'évoquer tout cela, et que ceci a peu à voir avec Spinoza. Si c'est sur base de cela que vous préférez éviter ce terme, en effet, pourquoi pas?
Ce qui est pour moi problématique, c'est la façon dont Chantal Jaquet essaie de montrer en quoi ce que pe Deleuze comprend par 'parallélisme stricte' ne serait pas spinoziste. Là, il ne s'agit plus d'allusions vagues à l'une ou l'autre philosophie qui a peu à voir avec Spinoza, mais d'une réfutation d'une définition très précise. Dans le cas où ce débat vous intéresserait, je veux bien essayer de reprendre un de ces jours ce qui me semble l'essentiel de son raisonnement. Je l'ai essayé il y a quelques semaines ici, mais d'un côté, j'avais l'impression que je ne me suis pas très bien expliqué, d'un autre côté je n'avais plus l'occasion de visiter ce site pendant quelque temps.
Miam a écrit :Enfin, et pour doubler Louisa, pouvez-vous me dire pourquoi feu le « parallélisme » est remplacé (officiellement ?) par une « égalité », alors que Spinoza, comme l’a montré Jacquet, parle de « simultanéité » ?
en ce qui me concerne, j'ai tout de même l'impression que Jaquet propose bel et bien de remplacé le terme 'parallélisme' par ce qu'elle appelle le 'modèle d'égalité'. Seulement, elle ne prend pas le latin 'idem' comme base de ce modèle (comme l'écrit C162 ci-dessous, et qui donnerait plutôt un 'modèle d'identité'), mais le terme 'aequalis'. Puis c'est vrai qu'elle y ajoute le terme 'simul', mais dans la suite de son exposé (La nature de l'union du corps et de l'esprit) elle me semble tout de même revenir beaucoup plus sur l'égalité que sur la simultanéité.
Bien à vous,
Louisa