Hokousai a écrit :Dieu n’est pas identique à la totalité des modes (facies totuius universi ). Dieu est cause immanente par rapport à la totalité des modes ( par rapport à lui même il est causa sui)
Cher Hokousai,
oui certainement.
Hokousai a écrit :Toutes choses sont en Dieu ne signifie pas que celui-ci est en toutes choses. Dieu n’est pas identique à la totalité des agrégats .
c'est
parce qu'il n'est pas identique à la totalité des modes qu'il doit
nécessairement se trouver en toutes choses. Chaque mode, sans exception, exprime Dieu, et donc enveloppe une idée adéquate de l'essence infinie et éternelle de Dieu, et cela précisément parce qu'il est causé par Dieu et que la connaissance de l'effet enveloppe toujours la connaissance de la cause.
Hokousai a écrit :La causalité immanente est celle de Dieu rapporté aux modes et non pas celle des modes entre eux .
oui bien sûr. Qu'est-ce qui vous a fait penser que je ne serais pas d'accord avec cela?
Hokousai a écrit :Mon exemple du tableau se réfère à une causalité transitive entre modes laquelle est impossible si tout existe de toute éternité
c'est que vous semblez en faire une situation où les deux s'excluent mutuellement:
ou bien une chose existe dans la durée,
ou bien elle existe dans l'éternité. Chez Spinoza, la même chose existe dans les deux sens du terme (c'est ce que montre l'E2P8). L'éternité et la durée deviennent deux points de vue sur la même chose, deux aspects de la même chose. La causalité transitive se situe sur le plan de la durée, la causalité immanente sur le plan de l'éternité.
Hokousai a écrit :Causalité qui est décrite prop28/1/ démonstration : processus de modifications déterminées les unes par les autres dans l’ordre de l’enchaînement ...
enfin bref c’est la causalité .
Spinoza introduit non pas un seul type de causalité, mais différents types: causalité transitive, efficiente, immanente.
Hokousai a écrit :Une manière a du être déterminée par une autre,qui elle aussi est finie et a une existence déterminée et a son tour cette dernière par une autre et ainsi toujours à l’infini .
Cela vaut pour la causalité transitive. Mais il y en a d'autres, chez Spinoza.
Hokousai a écrit :Obnubilés par la cause immanente(propre à Spinoza ) certains commentateurs finissent par oublier plus la causalité transitive chez Spinoza .
il ne s'agit pas d'oublier, il s'agit de distinguer, et de ne pas rabattre l'une sur l'autre pour commencer à parler de
la causalité tout court.
Hokousai a écrit :louisa a écrit :la part éternelle de votre Esprit, c'est l'ensemble de vos idées adéquates.
je ne sais pas où vous êtes allé trouver ça .
Car ce qui doit occuper ou constituer la plus grande part de l’esprit et partant qu’il a un esprit éternel c’est un Amour pour Dieu .( dem prop 39/5)
Ou bien (autre approche) la part éternelle de l’esprit est l’intellect (coroll prop40/5) c’est à dire que notre espritsans relation à l’existence du corps est une manière de penser éternelle déterminée par une autre manière de penser éternelle en sortent que ces manières de penser éternelles constituent toutes l’intellect éternel et infini de Dieu
Lequel intellect de Dieu est différent des choses sous le rapport tant de l’essence que de l’existence (scolie prop 17/1)
On est donc à cent lieux de l’ existence de toutes les choses singulières de toute éternité .
je ne vois pas comment vous arrivez à cette conclusion, sur base de ce que vous venez de dire ici.
Aussi bien chez l'homme que chez Dieu, l'intellect spinoziste n'est rien d'autre qu'une idée, idée composée. Si ce soir je comprends quelque chose de Hokousai que je n'avais pas encore compris auparavant, j'aurai une idée adéquate en plus, donc mon intellect sera devenu plus grand. J'aurai donc une plus grande partie de mon Esprit qui est éternelle. Mais cela n'implique en rien qu'un autre forumeur ici aura compris en même temps la même chose. Donc c'est bien la partie éternelle de mon Esprit singulier à moi qui aura changé, non?
Hokousai a écrit :louisa a écrit :
Il se fait que dans le spinozisme, on peut être éternel de deux manières différentes: ou bien parce que l'existence se déduit de l'essence même (ce qui est le cas de l'essence divine), ou bien parce que l'essence enveloppe l'existence par une cause qui quant à elle à une autre essence (ce qui est le cas de tous les modes, finis ou infinis).
Jamais au grand jamais la causalité immanente ne confère de toute éternitél’existence à l’essence . L'essence enveloppe l'existence par une cause qui quant à elle à une autre essence , d’accord mais dans le seul cas précis où la chose existe .Tant que la chose n’existe pas ( n’est pas passée à l’existence ) alors l’essence n’enveloppe pas l’existence . Dans ce cas la chose n’est pas éternelle mais périssable .
j'ai essayé de montrer que l'E2P8 dit exactement l'inverse. Il faudrait donc que vous me dites en quoi mon interprétation de ce scolie est fausse pour pouvoir changer d'idée, vous voyez? Vous pouvez dire que pour vous il faut l'interpréter autrement, mais juste dire cela ne permettra pas de comprendre comment faire pour l'interpréter autrement.
En attendant: si vous pensez que lorsque la chose n'existe pas (vous voulez clairement dire: dans la durée), elle n'est pas éternelle non plus, mais lorsqu'elle commence à exister, elle le serait: cela me semble être étrange, et à vrai dire peu cohérent. Une chose éternelle, par définition, ne commence pas à exister, elle existe, tout court. C'est pour cela qu'il faut distinguer le plan de l'éternité du plan de la durée.
Hokousai a écrit :louisa a écrit :non, ce qui est commun à au moins deux choses "individuées" ne peut pas constituer leur essence, selon la définition spinoziste même de l'essence.
Je vous ai dit qu’elles( les propriétés ) constituaient l’essence de l’espèce humaine ( pas la votre )
oui. Et alors?
Hokousai a écrit :louisa a écrit :il faut savoir que ni vous ni moi on est "essentiellement" humain
..et ma voiture n’est pas essentiellement une automobile .
ah non ?
Hokousai a écrit :Mais Spinoza n’ a sans doute pas jugé digne de préciser qu’il distinguait assez bien un homme d’un chien . Après tout s’il ne parle pas de l’ homme, il parle du cheval et du chien . Etonnant non ?
mais oui, justement. Jamais il ne définit ce qui serait l'essence de la cannité ou de l'humanité ou de la "pierreté". Or il procède
more geometrico, ce qui signifie qu'il doit définir tout ce qui peut être défini. Le fait qu'il ne la définit jamais constitue donc l'un des arguments pro l'idée que dans le spinozisme une telle essence n'existe tout simplement pas, elle n'est qu'une abstraction, c'est-à-dire une idée à laquelle ne correspond aucun Individu réel.
Hokousai a écrit :Remarquez bien que mon chien est Modeste" et "désire faire ce qui plaît aux hommes, et s'abstenir de ce qui leur déplaît"
Bien vu. L'
humanitas spinoziste est donc clairement quelque chose que vous-même et votre chien avez en commun (sans ironie!) ...
Donc elle ne peut
pas correspondre à l'essence d'une chose singulière, en vertu de la définition de cette essence au début de l'E2, vous voyez ... ?
Hokousai a écrit :Non, dans le spinozisme il y a la substance les attributs exprimant l‘essence de la substance et leurs affections .
euh ... non, les attributs n'expriment pas les affections de l'essence de la substance, c'est l'inverse, les affections ou modes expriment l'essence de l'attribut ou de la substance, non?
Hokousai a écrit :L’ existence des modes est à comprendre comme entièrement différente de celle de la substance.
certes.
Hokousai a écrit :D’ où se tire la différence entre l Eternité et la Durée lettre 12 à Meyer .
Je vous laisse méditer
ce sera sans doute plus efficace de me dire comment vous faites pour en tirer cette idée ...
Hokousai a écrit :( et pour une fois j' ai répondu à tout ce que vous disiez )
je vous en remercie (sans ironie).