Libr617 a écrit :A Hokousai,
Dans ce cas, mon petit talent relèverait du deuxième genre de connaissance qui, par définition, faisant appel à la raison discursive sans que j'en aie conscience...
C'est bien cela ?
bardamu a écrit :Ah, finalement, peut-être que Hokousai avait raison sur la confusion possible...
Ce genre de talent relève du premier genre de connaissance si ce n'est que l'aptitude à la répétition mécanique. Si il y a en plus une compréhension, si on comprend pourquoi c'est tel et tel accord qui donne tel et tel effet, comment il faut jouer pour "bien" jouer, on se rapproche d'une science intuitive. Et si ça concerne des nécessités d'existence, du pourquoi ce qu'il se passe ne peut être qu'ainsi, on se rapproche du 3e genre de connaissance.
oui, je pense aussi que le jeu musical, dans l’improvisation notamment ,relève bien du 3e genre de connaissance
car il implique immédiateté, compréhension directe et absence de distance entre le musicien et sa musique,.
le musicien devient musique.
il ne pense pas en jouant et ne se regarde pas jouer
Pourtant cette absence de pensée et la spontanéité du jeu ne sont pas sans intelligence ni contrôle, ce n’est pas purement mécanique, il y a une compréhension directe de ce que l’on joue et sans effort ni médiation
Le silence qui accompagne le jeu musical n’est pas une non-pensée mais une pensée supérieure, directe, intuitive
C’est en ce sens qu’il relève bien du 3e genre de connaissance
De même que la science intuitive est bien l’aboutissement du travail de la pensée dans le 2 e genre de connaissance
De même le jeu musical libre, spontané et naturel ne tombe pas du ciel,
Il est l’aboutissement d’un travail,
Travail qui a été intégré jusqu'à devenir naturel
Cela peut être dans le domaine du piano classique d’abord un travail mécanique, technique mais qui ne suffira jamais si on ne comprend pas l’œuvre que l’on joue,
Il faut faire un travail d’interprétation, comprendre la signification du morceau et les intentions du compositeur,
Travail qui aboutira à un jeu expressif, vivant où le musicien fait corps avec l’œuvre
pour l’improvisation en jazz, les musiciens peuvent passer par un travail théorique sur l’harmonie ou ( et ) par l’écoute directe, ils imitent les pianistes passés mais une telle imitation suppose toujours une écoute analytique du discours musical
Travail et écoute qui relève du 2e genre de connaissance.
Pour aboutir à une compréhension et une vision directe des choses singulières où l’on est sensible à leur réalité et donc à leur perfection, vision qui les situe ,et par là même nous aussi,directement dans leur attribut’’ l’étendue et donc en Dieu
Il a fallu faire un travail d’analyse de ce qui nous empêche de voir la réalité des choses,
Il a fallu déblayer le terrain des idées imaginaires et inadéquates qui nous brouillent la vue afin d’accéder aux idées adéquates et vraies,
Idées qui pacifient l’esprit, le calment et l’ouvrent au 3e genre de connaissance cad à un rapport libre, naturel et direct au réel
Cordialement
Joël