alcore a écrit :Si je peux me permettre une opinion sur le rapport entre Spinoza et bouddhisme, la voici.
Dans le bouddhisme, comme toutes les religions naturelles, on trouve la conviction que la nature est harmonie et que la sagesse consister à s'accorder avec cette harmonie, à la trouver en soi comme elle est dans les choses.
Je ne pense pas que Spinoza, très juif en cela, suive cette piste.
La nature, c'est les attributs de Dieu; de ces attributs découlent nécessairement au niveau des existences de modes, des rapports de force, dont nos affects dépendent. Et il est tout à fait impossible de sortir complètement des affects.
La nature est donc essentiellement chaotique et je ne vois pas comment trouver l'harmonie en elle. Supposer une telle harmonie serait supposer une vision finaliste de la nature, et demeurer aveugle à ce qui, en elle, est irréductiblement conflits.
Reste alors en suspens la question du salut et de son ancrage affectif.
Bonjour,
Je ne crois pas.
Je dirais, au contraire, que Spinoza est plus grec que juif.
Et c'est tout le sens de l'amor intellectualis dei.
Dieu s'aime lui même d'un amour éternel et infini.
Le logos grec conduit au bonheur le vertueux.
Il en est de même chez spinoza.
L'existence modale ne conduit pas nécessairement à la vie de servitude. L'existence des forces et des rapports des parties extrinsèques n'amène pas nécessairement une vie de passivité.
Il n'a pas une pure antériorité ontologique du corps sur l'ame.
Vous avez critiqué, je crois, l'idée d'un strict parrallélisme avec raison.
Néanmoins, il y a relation nécessaire.
Sous la conduite de la raison, en se comprenant en Dieu, l'âme réintègre la puissance infinie de Dieu.
Il y a donc une harmonie dans le chaos.
Cdt