Que veut dire connaître intuitivement une essence?
La connaissance du 3è genre= « connaissance que prend le degré (que je suis) de soi-mm et prend des autres degrés ». Cette essence singulière, dit encore Deleuze, est exprimé par mes rapports caractéristiques – ces rapports caractéristiques que le 2è genre de connaissance a pour tâche d’éclairer.
Je comprends bien ce qu’est le deuxième genre, mais le troisième, nullement. Qqn veut m’expliquer? Ou encore, qqn veut m’illustrer ce que c’est au moyen d’un exemple littéraire?
Je saute les 125 premières p. de l’Intégralité des cours de Deleuze, hop! Et… :
« Selon le troisième genre de connaissance
Qu’est-ce que ce serait le troisième genre ? Là, Lawrence abonde. En termes abstraits, ce serait une union mystique. Toutes sortes de religions ont développé des mystiques du soleil. C’est un pas de plus. Van Gogh a l’impression qu’il y a un au-delà qu’il n’arrive pas à rendre. Qu’est-ce que c’est que cet « encore plus » qu’il n’arrivera pas à rendre en tant que peintre ? Est-ce que c’est ça les métaphores du soleil chez les mystiques ? Mais ce ne sont plus des métaphores si on le comprend comme ça. Ils peuvent dire à la lettre que Dieu est soleil. Ils peuvent dire à la lettre que « je suis Dieu ». Pourquoi ? Pas du tout qu’il y ait identification. C’est qu’au niveau du troisième genre on arrive à ce mode de distinction intrinsèque. C’est là qu’il y a quelque chose d’irréductiblement mystique dans le troisième genre de connaissance de Spinoza : à la fois les essences sont distinctes, seulement elles se distinguent à l’intérieur les unes des autres. Si bien que les rayons par lesquels le soleil m’affecte, ce sont des rayons par lesquels je m’affecte moi-même, et les rayons par lesquels je m’affecte moi-même, ce sont les rayons du soleil qui m’affectent. C’est l’auto-affection solaire. En mots, ça a l’air grotesque, mais comprenez qu’au niveau des modes de vie c’est bien différent. Lawrence développe ces textes sur cette espèce d’identité qui maintient la distinction interne entre son essence singulière à lui, l’essence singulière du soleil, et l’essence du monde. »
Je crois comprendre… jusqu’à temps qu’il dise : « Si bien que les rayons par lesquels le soleil m’affecte, ce sont des rayons par lesquels je m’affecte moi-même, et les rayons par lesquels je m’affecte moi-même, ce sont les rayons du soleil qui m’affectent. C’est l’auto-affection solaire. »
Il semble que c’est… se fondre dans les choses. Je me fonds dans l'affection du soleil sur moi-même. Et de cette union mystique, d,abord corporelle, nait mes pensées… ???

Et alors,quelle différence entre le 2è et le 3è genre? Partons de l,exemple de la musique. J’écoute cette musique inouïe : http://www.youtube.com/watch?v=ryafx_NWIoU . La connaître à la manière du 2è genre, ce serait, par exemple, choisir de l’écouter pque je sais qu’elle me fait triper! (maffecte de joie dune certaine façon) … Alors que la connaître à la manière du 3è genre, ce serait, par exemple, me « fondre » en elle, et laisser jaillir les idées, enfants de notre rapport immédiat, sur une feuille…?

Voici quelques passages de la belle nouvelle de d.h. Lawrence, "Soleil" :
« Elle sentait le soleil qui pénétrait jusqu’à la moelle de ses os, plus loin encore jusqu’à ses émotions et ses pensées. La sombre tension de ses sentiments se relâcha, les caillots sombres et froids de ses pensées commencèrent à se fondre. Elle sentait enfin la chaleur envahir son être. Elle se retourna pour laisser ses épaules, ses reins, ses cuisses et mm ses talons se dissoudre au soleil. Et elle demeurait stupéfaite de la transformation qui s’opérait en elle. Son cœur las et glacé se fondait et s’évaporait au soleil. »
Ah, Lawrence, je voudrais tes yeux!
« Elle rentra chez elle, éblouie; elle y voyait à peine, aveuglée, grisée par le soleil. Mais cette cécité lui apportait un trésor d’images éclatantes et dans sa demi-inconscience vague, chaude et lourde, elle trouvait le sentiment de bien-être. »
Cette femme connaît l’auto-affection du soleil sur elle-mm? C’est cela, la connaissance des essences? Lawrence parlait plutôt d’un éveil à l’antique conscience du sang...
Merci à celui ou celle qui voudra bien m'aider à comprendre...
Snark